Tous à vos plumes!
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PHOTOS 2006/2007
FRANCOISE C.*
09/01/2008
Mots à insérer
PARTAGE : papier pourquoi, ardoise, allumer, rire rose, tressaillir, tempête, agir, accélérer, gage, goûter, être émotion.
JOKERS : quand, et, si.
Mademoiselle Favières
Donner le savoir en partage, c'était sa vie, sa raison d'être...
Le matin, à notre arrivée dans la grande bâtisse de l'école, elle attendait pimpante avec son tablier si particulier: une sur-jupe légèrement froncée qui l' enveloppait parfaitement de la taille à mi-mollets et un bavolet étroit à bretelles croisées dans le dos qui ne protégerait en rien son chemisier à col festonné de la poussière de la craie.
-Allez savoir pourquoi elle ne veut pas un autre modèle s'exclamait ma grand-mère couturière chaque fois que mademoiselle Favières venait commander son tablier d'école, le tissu à carreaux rose et violet sagement plié dans le papier bleu du magasin de la place.
Quelle émotion pour moi quand ma grand-mère annonçait sa venue, en général à l'heure du goûter du jeudi; je guettais le coup de sonnette et bien que ce ne sois avertie, je tressaillais d'un mélange d'appréhension et de joie. Pensez donc, mademoiselle chez moi et demandant quelque chose qu'elle ne savait pas faire! quelle émotion! Inutile de m'expliquer qu'il valait mieux ne pas raconter les essayages, je savais la qualité de ce secret, justement parce qu'il n'avait jamais été énoncé.
Deux fois par jour, il fallait monter le vélo sur le perron de l'école et le ranger dans le grand couloir sombre. J'aimais le poser dans l'encoignure sous l'escalier avant de descendre dans la cour tout au fond du couloir. J'aimais surtout arriver assez tôt pour surprendre la porte de la salle à manger de l'appartement ouverte sur les lourds meubles encaustiqués et l'énorme bouquet de saison au milieu de la table. Je me souviens des dalhias à grosses fleurs roses et mauves comme le tablier, pareils à ceux que ma grand-mère cultivait avec passion dans le coin de jardin dérobé au potager. J'accélérais ensuite pour sortir à la rencontre des camarades jouer aux gages, aux statues ou avec la longue corde à sauter dans laquelle nous pouvions rentrer à deux selon des codes de préséance qu'il s'agissait de respecter.
Les jours de tempête, nous trouvions un grand poële allumé dans un grand débarras au fond à droite; nous y déposions nos imperméables trempés autour d'une grande grille et échangions nos chaussures trempées pour les chaussons tiédis au foyer rougeoyant.
En classe, interrogation de calcul mental; il fallait écrire les résultats sur l'ardoise et la lever à la demande. Quelle joie d'être la plus rapide puis de s'appliquer aux pleins et aux déliés pour les devoirs écrits à l'encre violette, à deux carreaux de la marge, séparés d'un double trait de sept carreaux de large espacés de trois carreaux. Quel casse-tête quand elle s'obstinait devant une faute ou une erreur: cherche pourquoi tu as écrit de cette façon, cherche pourquoi tu as pensé à ce raisonnement, à cette opération...Le plus souvent une réponse, et quelque fois, je pouvais dire dans un souffle: je le sais mais je ne veux pas le dire...Son rire alors, doux comme une approbation, une connivence au plus intime de ce qui se partage au delà des mots; plus tard, un métier où aider les enfants à comprendre pour eux-mêmes ce qu'il y a d'essentiel dans cette relation perturbée à l'écrit, merci Mademoiselle Favières.
Françoise, Capbreton, décembre 2007
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/01/2008 à 19:07
M-FRANCE *****
09/01/2008
Imaginez que le pied du caméscope soit en réalité un poteau de bois mangé par le temps. Imaginez que le petit siège qui lui fait face soit un autre poteau, plus petit, plus vermoulu encore.
De l’un à l’autre part un fil sur lequel reposent ou parfois pendouillent des tas d’objets, de souvenirs dont la provenance vous échappe (ou pas).
Laissez-vous emporter par votre imagination et en ce début d’année, encore plus que d’ordinaire, vous avez … tous les droits …
Oh, ces migraines ! J’ai constamment la tête douloureuse. Je parle de cet état névralgique répétitif à une amie . « Ne t’inquiète pas » me dit-elle, « je connais un remède. A côté de Saint-Gor, il y a une source. dont l’eau soigne les migraines ; Vas-y, il faut se traiter sur place. N’oublie pas, après t’être aspergé la tête plusieurs fois, d’attacher un linge sur la ficelle tendue entre les poteaux, Saint-Georges t’en sera reconnaissant et tu verras, tu seras guérie.
Forte de son conseil, je me rends sur le lieu indiqué. Au fond d’une clairière, la source n’est qu’un filet d’eau qui coule entre deux piquets de bois. Le poteau de gauche, vermoulu, semble tenir par la grâce du temps, celui qui lui fait face, lui aussi en mauvais état, est plus petit, il paraît d’une fragilité extrême et semble vouloir s’écrouler au prochain coup de vent. Une corde est tendue entre les deux, et, sur cette corde flottent des lambeaux de tissu plus ou moins propres qui attestent les nombreux passages de « pèlerins »venus se soigner à la source. Je reconnais même une chaussette, remerciement d’un visiteur qui n’avait sans doute que cela à offrir.
Malgré cet étalage d’oboles, je suis un peu sceptique ; je me sens ridicule. Je regarde autour de moi…personne. Je vais me mouiller la tête avec cette eau, si ça ne me fait pas de bien, ça ne pourra pas me faire de mal. Comme cette eau est rafraîchissante ! Les mains mouillées, je prends plaisir à me masser les tempes, la douleur s’estompe, les tambours de mon crâne se taisent. Et si c’était vrai !
J’entends une voiture, je ne veux pas que l’on me voit dans cette situation qui peut paraître ridicule. Vite j’attache mon chiffon au milieu des autres, il jure par sa blancheur, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que la source a fait une nouvelle adepte. Des pas se rapprochent, vite je m’éloigne de cet endroit compromettant et prends un air de promeneuse tranquille. Je souris au couple qui arrive près de moi ; je peux sourire sans grimacer, je n’ai plus mal à la tête.
Marie France le 7 janvier 2008, en atelier...
Forte de son conseil, je me rends sur le lieu indiqué. Au fond d’une clairière, la source n’est qu’un filet d’eau qui coule entre deux piquets de bois. Le poteau de gauche, vermoulu, semble tenir par la grâce du temps, celui qui lui fait face, lui aussi en mauvais état, est plus petit, il paraît d’une fragilité extrême et semble vouloir s’écrouler au prochain coup de vent. Une corde est tendue entre les deux, et, sur cette corde flottent des lambeaux de tissu plus ou moins propres qui attestent les nombreux passages de « pèlerins »venus se soigner à la source. Je reconnais même une chaussette, remerciement d’un visiteur qui n’avait sans doute que cela à offrir.
Malgré cet étalage d’oboles, je suis un peu sceptique ; je me sens ridicule. Je regarde autour de moi…personne. Je vais me mouiller la tête avec cette eau, si ça ne me fait pas de bien, ça ne pourra pas me faire de mal. Comme cette eau est rafraîchissante ! Les mains mouillées, je prends plaisir à me masser les tempes, la douleur s’estompe, les tambours de mon crâne se taisent. Et si c’était vrai !
J’entends une voiture, je ne veux pas que l’on me voit dans cette situation qui peut paraître ridicule. Vite j’attache mon chiffon au milieu des autres, il jure par sa blancheur, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que la source a fait une nouvelle adepte. Des pas se rapprochent, vite je m’éloigne de cet endroit compromettant et prends un air de promeneuse tranquille. Je souris au couple qui arrive près de moi ; je peux sourire sans grimacer, je n’ai plus mal à la tête.
Marie France le 7 janvier 2008, en atelier...
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/01/2008 à 19:04
M-FRANCE *****
09/01/2008
Mots à insérer
PARTAGE : papier pourquoi, ardoise, allumer, rire rose, tressaillir, tempête, agir, accélérer, gage, goûter, être émotion.
Jokers : quand, et, si.
Je quitte la réunion dont le thème était « retraite et solidarité » pleine d’enthousiasme à l’idée d’aider mon prochain, et rejoins le groupe de l’atelier d’écriture. Là, Pascale me tend un papier : c’est la liste des termes qui doivent émailler notre prochaine production. Stupeur ! Devinez quel est le mot support ? Je n’en reviens pas, quelle coïncidence ! c’est le mot autour duquel nous avons réfléchi pendant deux heures, le mot PARTAGE. …Quelle définition en donne le Larousse ? Il y en a plusieurs, mais celle qui me convient le mieux, c’est l’idée de don.
En ces périodes de fêtes, on se sent tous une âme de père noël prêt à faire preuve de générosité autour de soi. Ces bons sentiments ne durent pas et bientôt chacun rentrera dans sa coquille pour ne plus penser qu’à son propre bien être. Cependant, si un cataclysme, genre tsunami, survient, l’émotion naît à la vue des images révélant les ravages et la misère des populations touchées, les consciences se réveillent. Là, il faut agir, les bourses se délient, les philanthropes volent au secours des sinistrés …On se congratule, on se trouve bon…Un peu plus tard le calme revient, l’individualisme aussi ; on oublie vite ce désastre lointain.
Il semblerait pourtant, qu’une force au-delà de nous, de temps en temps nous rappelle à nos devoirs d’humanité. Il pourrait s’agir d’un gage pour avoir triché et ne pas avoir respecté les règles du jeu « une vie décente pour tous ». La tempête de fin décembre 1999, qui a frappé bon nombre de départements français, ne serait-elle pas une semonce prouvant que si les richesses ne sont pas partagées, les catastrophes, elles peuvent l’être .Qui n’a pas tressailli lorsque la violence des éléments déshabillait les toits de tuile ou d’ardoise. La chute des arbres accélérait les pannes de courant, les câbles électriques cassaient les uns après les autres, la panique s’installait partout et ceux qui pouvaient encore allumer leur radio, parce qu’elle fonctionnait avec des piles, n’entendaient que des informations alarmantes. Plus personne n’avait envie de rire, chacun ressentait un goût amer d’impuissance, la nature était la plus forte.
Hier c’était Noël, dans les familles à l’aise les parents se gavaient de foie gras en buvant du champagne tandis que les enfants, les joues roses de plaisir découvraient leurs cadeaux. Au chaud, le ventre plein, on évite de penser à ceux qui n’ont rien, mais aujourd’hui, qu’on soit riche ou pauvre, c’est la même peur, tout le monde redoute la fin du monde. Demain le soleil sera de retour, après une nuit de terreur, chacun évaluera ses propres dégâts, les comparera à ceux du voisin ; attention que les assurances ne favorisent personne ! Si jamais on était lésé ! … Pendant quelques temps on aura une pensée pour les moins chanceux que nous, puis la vie reprendra son cours, aimable pour les uns, sans pitié pour les autres et on attendra une nouvelle tragédie pour à cette occasion, ranimer notre sens du partage.
Marie France pour le 7 janvier 2008.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/01/2008 à 19:02
CHRISTIANE L. *
19/12/2007
1°- Vous avez toujours rêvé de jouer d’un instrument (lequel, pourquoi ?) Avez-vous donné suite ?
2°- Vous chantez dans un groupe, seule, dans votre salle de bains,
3°- Vous écoutez la musique, vous vous laissez aller à vos souvenirs…
J’écoute Pascale, elle joue de la guitare, elle chante des chansons de Brel, un instant de plaisir pour elle que je partage aussi.
J’aime chanter surtout en groupe, mêler ma voix à celle des autres pour former un cœur, sentir cette force qui se dégage de ce groupe.
Seule, je ne sais pas chanter, dans ma maison je n’éprouve pas ce besoin, par contre, en forêt, en me reliant à la nature, les paroles sortent toutes seules même si le rythme n’y est pas, je fredonne des phrases de mon invention, laissant aller mon inspiration. Je peux me retrouver poète d’un instant et j’en fait cadeau au vent qui les disperse.
Le lieu est donc important pour s’exprimer, alors, que m’a-t-elle donc fait cette maison pour ne pas l’égayer de quelques chants joyeux, les murs n’ont-ils enregistré que des plaintes, des mots fous, des hurlements ? Non, les joies ne se sont pas manifestées assez fortement sans doute, et pourtant ils étaient nombreux ces repas de famille qui ne se finissaient jamais sans un chant ou un air de trompette.
Allez, je me lance, je vais la pousser cette chansonnette, n’est-ce pas ma petite maison que tu seras ravie de te réveiller et t’animer à nouveau ?
Christiane L. jeu du 17 décembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 19/12/2007 à 21:10
CHRISTIANE L. *
19/12/2007
Mots à insérer
MANTEAU, marche, moment, astuce, avide, noël , ni, table, trublion, essence, élève, arracher, absence, union, utopie.
Jokers : alors, pourquoi, pas.
Maman, Maman, viens voir le dessin que j’ai fait pour le père Noël ; mais Maman qui revenait des courses était pressée et ne m’écoutait pas, elle semblait cacher quelque chose sous son manteau et marchait d’un pas rapide vers la chambre. Je la rattrape et elle me ferme la porte sur le nez en me disant d’attendre un peu.
Je reste un moment dans le couloir et comme elle n’ouvrait pas, je suis reparti déçu avec ma feuille. Tiens, je vais en faire un autre encore plus beau et celui-là, je crois qu’elle va l’adorer, il en faut quand même des astuces pour qu’elle s’intéresse à ce que je fais ; je m’applique à bien faire les contours, je mets beaucoup de couleurs et encore plus de jouets dans la hotte. Alors, Maman vient me trouver : oh ! mon petit Jérôme excuse-moi pour tout à l’heure, il fallait que je me change, j’avais tellement froid. Alors montre-moi ces beaux dessins, ah ! c’est magnifique et parmi ces jouets dans la hotte, y a-t-il celui que tu a commandé ? Oh ! non ça c’est un secret, j’ai écrit une lettre au père Noël, elle est sur la table et j’ai demandé à Elodie de la poster. Il faut d’ailleurs que tu lui donnes de l’argent pour mettre de l’essence dans son scooter. Tu sais, elle est très contente, la maîtresse l’a félicitée parce qu’elle est une bonne élève, moi aussi Maman, je travaillerai bien quand je serai à l’école des grands.
Mais mon chéri, c’est déjà bien ce que tu fais, à part lorsque tu arraches les pages du cahier quand tu es en colère et bien sûr c’est toujours en mon absence que tu agis ainsi, il faudra apprendre à te calmer, plus tard si tu te mets en colère chaque fois que tu n’y arrive pas, tu ne pourras pas avoir de bonnes notes.
Mais dis-moi mon chéri, pourquoi je ne dois pas savoir ce que tu a commandé au Père Noël ? Parce que c’est un gros truc , alors si je te le dis, tu vas trouver que c’est trop, que c’est pas pour moi et qu’il ne peut pas le porter et moi je le veux. Na.
Christiane L. pour le 17 décembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 19/12/2007 à 21:08
FRANCOISE C.*
16/12/2007
Bonne arrivée
Grave, ému, il attend l'arrivée de l'avion. Pas de tapis rouge, ces ignorants ne savent pas que ses petits enfants arrivent en France pour la première fois. Il affiche un flegme souverain, va lentement jusqu'aux larges baies de la piste, s'assoit sur un siège une minute à peine, se relève comme si le rouge écarlate du coussin brûlait, se plante devant le tableau des arrivées. Il fixe le moniteur dont les chiffres restent trop immobiles puis défilent à toute allure comme si l'écran trop sensible s'affolait ou si les chiffres tourbillonnaient plein d'une ivresse plus mécanique que vineuse avant de bloquer dans un hoquet puis de disparaître dans un nuage de poudre blanche scintillante annulant toute information.
Du calme....L'hôtesse annonce que l'avion se pose. Il se précipite pour se munir de deux caddies porte bagages et se pince le pouce avec une violence qui lui coupe le souffle. Les premiers voyageurs arrivent, déboussolés par l'heure tardive.
Bientôt la silhouette de sa fille se découpe dans l'embrasure de la première porte, trop loin encore puis plus proche jusqu'à ce que leurs regards puisent se saisir, s'accrocher, ne plus se quitter. L'un par l'autre, tout autre présence annulée. La voilà qui déjà décroche son regard pour envelopper ses petits et les amener jusqu'à lui, pour lui. Les vêtements différents ne l'aident pas à reconnaître Cyril de Gyl. Est-ce un piège? chacun arbore un petit drapeau à feuille d'érable de même couleur qu'il enfilera dans une boutonnière de la veste de papy. Ils sont dans ses bras; quatre serrés si fort qu'aucun ne voit les larmes étoiler les yeux des autres. Ils s'écartent enfin avec un rire heureux.
Il est temps de s'approcher du tapis roulant pour l'enlèvement des valises. Cyril raconte par le menu le voyage, le panorama au travers du hublot, Gyl est tout près de l'escarmouche avec un jeune garçon de son âge qui a un bagage semblable au sien. Mais la bonne humeur l'emporte et la joie de la rencontre.
Ils repartiront! Cette idée le traverse soudain comme une douleur fulgurante. Il sera temps après l'été de caresser pensivement la cicatrice du pinçon, les petits l'encombrent de leurs bagages et avec une belle énergie il les entraîne vers la sortie et leur foyer de l'été.
Françoise, Capbreton novembre 2007
Grave, ému, il attend l'arrivée de l'avion. Pas de tapis rouge, ces ignorants ne savent pas que ses petits enfants arrivent en France pour la première fois. Il affiche un flegme souverain, va lentement jusqu'aux larges baies de la piste, s'assoit sur un siège une minute à peine, se relève comme si le rouge écarlate du coussin brûlait, se plante devant le tableau des arrivées. Il fixe le moniteur dont les chiffres restent trop immobiles puis défilent à toute allure comme si l'écran trop sensible s'affolait ou si les chiffres tourbillonnaient plein d'une ivresse plus mécanique que vineuse avant de bloquer dans un hoquet puis de disparaître dans un nuage de poudre blanche scintillante annulant toute information.
Du calme....L'hôtesse annonce que l'avion se pose. Il se précipite pour se munir de deux caddies porte bagages et se pince le pouce avec une violence qui lui coupe le souffle. Les premiers voyageurs arrivent, déboussolés par l'heure tardive.
Bientôt la silhouette de sa fille se découpe dans l'embrasure de la première porte, trop loin encore puis plus proche jusqu'à ce que leurs regards puisent se saisir, s'accrocher, ne plus se quitter. L'un par l'autre, tout autre présence annulée. La voilà qui déjà décroche son regard pour envelopper ses petits et les amener jusqu'à lui, pour lui. Les vêtements différents ne l'aident pas à reconnaître Cyril de Gyl. Est-ce un piège? chacun arbore un petit drapeau à feuille d'érable de même couleur qu'il enfilera dans une boutonnière de la veste de papy. Ils sont dans ses bras; quatre serrés si fort qu'aucun ne voit les larmes étoiler les yeux des autres. Ils s'écartent enfin avec un rire heureux.
Il est temps de s'approcher du tapis roulant pour l'enlèvement des valises. Cyril raconte par le menu le voyage, le panorama au travers du hublot, Gyl est tout près de l'escarmouche avec un jeune garçon de son âge qui a un bagage semblable au sien. Mais la bonne humeur l'emporte et la joie de la rencontre.
Ils repartiront! Cette idée le traverse soudain comme une douleur fulgurante. Il sera temps après l'été de caresser pensivement la cicatrice du pinçon, les petits l'encombrent de leurs bagages et avec une belle énergie il les entraîne vers la sortie et leur foyer de l'été.
Françoise, Capbreton novembre 2007
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/12/2007 à 21:56
PASCALE *****
16/12/2007
En écoutant : Le Viel Icare du groupe landais "BON TEMPS ROULER", laissez-vous aller à vos émotions, souvenirs...
Pour écouter la chanson aller sur "mes vidéos" et chercher "le Vieil Icare"
TEMPS DE QUOI
- Vous plaidez quoi Maître ?
- Coupable votre Honneur…
Coupable… de plagiat… elle qui s’était crue invincible venait d’être découverte. Trahie par les siens.
C’est en écoutant un disque très ancien que le pot aux roses fut découvert. Elle était pourtant de bonne foi. Avait même, disait-elle, « pompé » de bonne foi. Inconsciemment. Involontairement. Mot pour mot sur une seule ligne parmi cent. Texte tellement imprégné en elle qu’il devenait en partie sien.
- pouvez-vous, Maître, procéder à la lecture du texte délictueux.
- Le voici votre Honneur. Je vous prie de noter que ma cliente, tout en plaidant coupable, tient à ce que le jury sache qu’elle…
- Objection votre Honneur.
- Oui. Laquelle ?
- Votre Honneur. Elle est COUPABLE. Elle le reconnaît. Point final.
- Objection rejetée. Si « point » il y a à déposer, permettez-moi de penser que je puis le faire moi-même, Maître !
L’homme un peu déconfit reprend sa place.
- procédons donc à la lecture.
Il est temps
Il est temps d’approcher le soleil
De décro… la lune
De jeter un gra…ile
Dessus mes infortunes
Il est temps
Il est temps de les mettre …
Le pinceau a …in
Je trace mon …
Retouche mes lende…
Pour qu’ils me …ns durs
Ma palette est …
De rage la prévenue se lève d’un bond et s’écrie :
- il manque des mots, il manque des mots.
- Maître, calmez votre cliente !
Rien n’y fait : « il manque des mots, il manque des mots » crie la femme déchaînée.
L’âme et le cœur en rage, le front en nage, la femme hystérique ne contient plus sa colère !
- ce n’est pas ça. Ce n’est pas juste. Les mots appartiennent à tout le monde…
Les deux policiers qui l’entourent la maîtrise avec peine.
Dans la salle monte un sourd grondement.
- « elle a raison. Elle a raison ». l’homme aux cheveux longs qui harangue la foule semble se régaler de ces imprévus. « Les mots ne sont pas qu’aux autres. Ils sont aussi à nous. A vous. A elle ! Mort aux donneurs de leçons. »
Le bruit devient assourdissant. Le juge s’époumone et tape, mais en vain, sur le rebord de son pupitre de bois qui en a vu bien d’autres.
- taisez-vous, taisez vous ou je fais évacuer la salle.
A ce moment-là l’immense porte de bois du tribunal en folie s’ouvre tout grand. Apparaît un homme plutôt petit, tout en rondeur, souriant et respirant la joie de vivre et le don de soi, générosité de cœur accrochée jusque dans ses chansons.
En le voyant la salle médusée devient tellement silencieuse qu’on entend voler les deux mouches qui, depuis quelques minutes, se demandaient dans quel monde de fous elles voletaient…
- Monsieur ?
- Votre Honneur…
- Pouvez-vous nous expliquer cette intrusion ?
- Voilà votre Honneur. J’ai entendu dire qu’aujourd’hui on jugeait l’une de mes fans et je vous prie de bien vouloir me pardonner mon retard. Je tenais à témoigner en sa faveur.
- Mais vous n’êtes pas le plaignant ?
- Non en effet. Pourtant il me semble qu’en tant qu’auteur originel de ces textes livrés à la vindicte législative (car le peuple a bien autre chose à faire que ces batailles de mots ou d’articles de lois) je suis en mesure d’autoriser qui je veux à s’en bien ou mal inspirer car là n’est pas l’objet du délit.
- Cela n’est pas faux…
- Les mots votre Honneur, quel qu’en soit l’agencement premier ou final, ne m’appartiennent pas en effet et sur ce plan l’accusée a raison. Pas plus à moi qu’aux autres. Et la personne que vous vous apprêtez à juger voire à condamner est une fan de première heure dont les vagues balbutiements artistiques ne font d’ombre à personne ! juste un peu de bien à elle-même et aux rares amies à qui elle ose offrir sa prose…
- Votre Honneur…
- Oui Maître !
L’avocat de la défense, le sourire jusqu’au oreilles s’avance vers le prêtoir….
- en vertu de l’article 174375 du code 354RZ40 et selon la jurisprudence du…
- Maître…
- Oui votre Honneur…
- Cessons-là ces déballages de chiffres. Votre cliente est largement absoute. Il se tourne vers l’auteur du texte d’origine.
- La maison de disque que représente l’avocat de la partie civile n’est-elle pas vôtre ?
- Non votre honneur : je l’ai quittée bien avant que le succès n’advienne et c’est pourquoi elle tente par tous les moyens de discréditer mon œuvre. En s’attaquant à mes fans, elle espère ainsi s’attaquer à moi…
- Je le pressentais et je suis bien heureux que vous ayez pu intervenir à temps. Bon, mais voilà : « il est temps » de nous quitter et voyez, messieurs et mesdames du jury, comme je pourrais moi-même être accuser à cette heure du même plagiat. La vie n’attend pas, allons, bonne soirée à tous et toutes.
Digne et souriant, l’homme rejoint la petite salle attenante au tribunal dans laquelle il rédigera son non-lieu. « Non lieu » car il n’y a pas lieu en effet d’user d’un autre mot.
Pascale en écoutant « le vieil Icare » de Bon Temps Rouler le 10 décembre 2007.
- Vous plaidez quoi Maître ?
- Coupable votre Honneur…
Coupable… de plagiat… elle qui s’était crue invincible venait d’être découverte. Trahie par les siens.
C’est en écoutant un disque très ancien que le pot aux roses fut découvert. Elle était pourtant de bonne foi. Avait même, disait-elle, « pompé » de bonne foi. Inconsciemment. Involontairement. Mot pour mot sur une seule ligne parmi cent. Texte tellement imprégné en elle qu’il devenait en partie sien.
- pouvez-vous, Maître, procéder à la lecture du texte délictueux.
- Le voici votre Honneur. Je vous prie de noter que ma cliente, tout en plaidant coupable, tient à ce que le jury sache qu’elle…
- Objection votre Honneur.
- Oui. Laquelle ?
- Votre Honneur. Elle est COUPABLE. Elle le reconnaît. Point final.
- Objection rejetée. Si « point » il y a à déposer, permettez-moi de penser que je puis le faire moi-même, Maître !
L’homme un peu déconfit reprend sa place.
- procédons donc à la lecture.
Il est temps
Il est temps d’approcher le soleil
De décro… la lune
De jeter un gra…ile
Dessus mes infortunes
Il est temps
Il est temps de les mettre …
Le pinceau a …in
Je trace mon …
Retouche mes lende…
Pour qu’ils me …ns durs
Ma palette est …
De rage la prévenue se lève d’un bond et s’écrie :
- il manque des mots, il manque des mots.
- Maître, calmez votre cliente !
Rien n’y fait : « il manque des mots, il manque des mots » crie la femme déchaînée.
L’âme et le cœur en rage, le front en nage, la femme hystérique ne contient plus sa colère !
- ce n’est pas ça. Ce n’est pas juste. Les mots appartiennent à tout le monde…
Les deux policiers qui l’entourent la maîtrise avec peine.
Dans la salle monte un sourd grondement.
- « elle a raison. Elle a raison ». l’homme aux cheveux longs qui harangue la foule semble se régaler de ces imprévus. « Les mots ne sont pas qu’aux autres. Ils sont aussi à nous. A vous. A elle ! Mort aux donneurs de leçons. »
Le bruit devient assourdissant. Le juge s’époumone et tape, mais en vain, sur le rebord de son pupitre de bois qui en a vu bien d’autres.
- taisez-vous, taisez vous ou je fais évacuer la salle.
A ce moment-là l’immense porte de bois du tribunal en folie s’ouvre tout grand. Apparaît un homme plutôt petit, tout en rondeur, souriant et respirant la joie de vivre et le don de soi, générosité de cœur accrochée jusque dans ses chansons.
En le voyant la salle médusée devient tellement silencieuse qu’on entend voler les deux mouches qui, depuis quelques minutes, se demandaient dans quel monde de fous elles voletaient…
- Monsieur ?
- Votre Honneur…
- Pouvez-vous nous expliquer cette intrusion ?
- Voilà votre Honneur. J’ai entendu dire qu’aujourd’hui on jugeait l’une de mes fans et je vous prie de bien vouloir me pardonner mon retard. Je tenais à témoigner en sa faveur.
- Mais vous n’êtes pas le plaignant ?
- Non en effet. Pourtant il me semble qu’en tant qu’auteur originel de ces textes livrés à la vindicte législative (car le peuple a bien autre chose à faire que ces batailles de mots ou d’articles de lois) je suis en mesure d’autoriser qui je veux à s’en bien ou mal inspirer car là n’est pas l’objet du délit.
- Cela n’est pas faux…
- Les mots votre Honneur, quel qu’en soit l’agencement premier ou final, ne m’appartiennent pas en effet et sur ce plan l’accusée a raison. Pas plus à moi qu’aux autres. Et la personne que vous vous apprêtez à juger voire à condamner est une fan de première heure dont les vagues balbutiements artistiques ne font d’ombre à personne ! juste un peu de bien à elle-même et aux rares amies à qui elle ose offrir sa prose…
- Votre Honneur…
- Oui Maître !
L’avocat de la défense, le sourire jusqu’au oreilles s’avance vers le prêtoir….
- en vertu de l’article 174375 du code 354RZ40 et selon la jurisprudence du…
- Maître…
- Oui votre Honneur…
- Cessons-là ces déballages de chiffres. Votre cliente est largement absoute. Il se tourne vers l’auteur du texte d’origine.
- La maison de disque que représente l’avocat de la partie civile n’est-elle pas vôtre ?
- Non votre honneur : je l’ai quittée bien avant que le succès n’advienne et c’est pourquoi elle tente par tous les moyens de discréditer mon œuvre. En s’attaquant à mes fans, elle espère ainsi s’attaquer à moi…
- Je le pressentais et je suis bien heureux que vous ayez pu intervenir à temps. Bon, mais voilà : « il est temps » de nous quitter et voyez, messieurs et mesdames du jury, comme je pourrais moi-même être accuser à cette heure du même plagiat. La vie n’attend pas, allons, bonne soirée à tous et toutes.
Digne et souriant, l’homme rejoint la petite salle attenante au tribunal dans laquelle il rédigera son non-lieu. « Non lieu » car il n’y a pas lieu en effet d’user d’un autre mot.
Pascale en écoutant « le vieil Icare » de Bon Temps Rouler le 10 décembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/12/2007 à 12:44
CHRISTIANE L. *
14/12/2007
Le défi
Ecoute d’un disque : le vieil Icare
Etre attentif au texte, aux paroles, décrire ce qui nous parle.
A l’écoute de cette chanson des paroles ont résonné en moi « chacun ses traditions » « la liberté relie les races ».
Nous voici à l’approche de Noël, cette fête que tous les enfants attendent avec impatience, mais au-delà des cadeaux, de tout ce commerce en effervescence que reste-il de son origine ? Elle nous vient de la religion chrétienne dont nous occidentaux avons été imprégnés depuis longtemps.
Et me voici confrontée en cette période à une autre approche de religion : l’islam. Mon fils vient de me faire part de sa décision de se convertir à la religion musulmane. Bien sûr, il est adulte, il a sa liberté de choix mais cette liberté qui relie les races dans le texte me pose de sérieux problèmes de questionnement car pour moi elle nous divise et nous met en opposition ; heureusement, Dieu est le même mais ce n’est plus Jésus qui vient c’est Mahomet qui en est le seul représentant. Cela reste une croyance à laquelle nous pouvons adhérer ou pas, c’est elle qui m’a guidée toute ma vie, dois-je l’abandonner pour vivre plus sereine ? Ma conviction est trop forte pour renoncer.
Alors je laisse mon fils changer de route et trouver son bonheur qui est Rachida, musulmane, partie de chez elle rejoindre son amour.
Le début est comme un roman, la suite l’est moins, ses parents et sa famille lui demandent de revenir sous peine d’être bannie ; elle les aime pourtant mais ils ne la comprennent pas, pour eux c’est la religion qui prime avant tout ; pour vivre avec David, ce dernier doit se convertir et se marier, alors seulement, elle pourra revenir et sera à nouveau reconnue par les siens.
Quand on s’aime, on est prêt à tous les sacrifices c’est ce que font ces deux êtres qui veulent vivre ensemble.
Leur bonheur suffira-t-il à calmer mon tourbillon intérieur ?
Chacun ses traditions dit la chanson, pourvu qu’elles n’empiètent pas celle des autres, aurais-je envie d’ajouter…
Christiane L. jeu du 10 décembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/12/2007 à 22:17
CHRISTIANE L. *
14/12/2007
Mots à insérer
CONTES, courage, caprice, ombre, origine, nature, nourrice, tendresse, température, errance, être, soudain, souvenir,
Jokers : noir, déjà, bon
Il me suffit de feuilleter le volumineux recueil des Contes Populaires de la Grande Lande de Félix Arnaudin pour me délecter de ces histoires gasconnes de début du siècle passé.
Et de remarquer le courage dont a fait preuve le Groupement de ses Amis dans leur tâche de rechercher, classer et traduire manuscrits et documents afin de les éditer. Loin d’être un caprice de leur part, ils ont montré la volonté de faire vivre cette mémoire orale et écrite recueillie par cet auteur landais dans sa terre natale qui lui était si chère.
L’ombre de Félix plane à travers ces récits même si de nombreux textes trouvent leur origine parmi la population locale ; la nature est souvent présente à travers ces légendes dans le lieu où elles se déroulent. Les fontaines font l’objet de surprises pour ceux qui s’en moquaient, ou bénéficiaient de miracles, notamment les nourrices qui amenaient les enfants.
Au passage, je relève une légende sur la fontaine de DAX :
Il fut un temps où la Fontaine Chaude de DAX était une fontaine d’eau froide. Mais un jour, une mauvaise fille qui avait eu un enfant, alla le jeter dedans pour le noyer. Et elle entendit alors une voix qui lui disait : Fontaine de DAX, Fontaine de DAX, Un jour tu deviendras aussi bouillante qu’aujourd’hui tu es méchante.
Et depuis lors, l’eau de fontaine de DAX est restée bouillante.
La tendresse n’est pas souvent présente dans ces récits, le diable et les sorciers prennent une place importante, les fées se heurtent aux êtres fantastiques, les bons avec les méchants.
Les hommes en errance dans la forêt se sentaient en danger avec les histoires de loup garou tout comme ceux qui rentraient tard le soir ; en illustration, je retiens ce conte qui m’a plu :
Le manicot du Barrail était un homme qui aimait beaucoup jouer aux cartes à l’auberge, et souvent il se retirait chez lui fort tard dans la nuit. Et il avait remarqué qu’un petit chien noir le suivait toujours. Un soir, il voulut le chasser mais ce chien se dressa sur les pattes de derrière. Il était tout à coup devenu grand et il luttait comme un homme. Et les coups de pleuvoir ! Le Menicot était un homme fort vigoureux et pourtant il eut beaucoup de mal à se défaire de ce chien.
Ah ! Maudite bête de chien, n’aie pas peur : je te reconnaîtrai ! s’écria l’homme à la fin.
- Et, tirant son couteau, il coupa un morceau d’oreille au chien.
Le lendemain matin, il manquait un bout d’oreille à un homme du même quartier.
C’est un régal de découvrir toutes ces aventures d’êtres surnaturels ou d’objets magiques, je regrette de ne pouvoir les lire en gascon, elles seraient encore plus savoureuses !
A ma grande surprise, j’apprends à la fin du livre que certaines légendes ont leur base dans des faits réels. Soudain, je m’interroge « mais alors les loup-garou auraient donc existé ? »
Bah ! Je pense simplement que nos ancêtres avaient beaucoup d’imagination et savaient mettre de l’humour dans leur rude vie rurale.
Le souvenir qu’ils nous ont laissé nous en donne une belle illustration !
Chriitiane L. pour le 3 décembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/12/2007 à 22:16
M-FRANCE *****
14/12/2007
A partir d’une ballade « LE VIEIL ICARE » (Bon Temps Rouler, groupe landais)
Qui, comme Icare, n’a eu envie de fuir la réalité ? S’élever vers le soleil semblait pour lui la solution idéale, mais la chute fut rude. Nous sommes tous des icares, qui à trop rêver nous brûlons les ailes. Nous voulons tous nous rapprocher du soleil, symbole de lumière et de chaleur, mais gare aux blessures. Les hommes, grâce à des machines de plus en plus sophistiquées, qui les emmènent de plus en plus haut ,essaient de s’en approcher, mais il leur reste encore pas mal de kilomètres à couvrir.
Pourquoi aller chercher si haut ce que l’on pourrait trouver sur notre bonne vieille terre. Il suffirait , de bonne volonté et d’un peu plus d’humanité pour que la vie de chacun soit facilitée. Est-il juste que certains luttent sans cesse pour n’obtenir qu’un minimum, et encore pas toujours,alors que d’autres croulent sous leurs richesses ?…Partageons,écoutons l’autre, tendons la main, aimons-nous tous quelles que soient la couleur de notre peau, notre religion ou notre origine, voilà les principes qui devraient guider notre vie. Il existe un code de la route, un code du travail, un code de ceci, un code de cela pourquoi ne pas instaurer un code de « vie décente pour tous ». Lorsque je dis, vie décente,je pense au strict nécessaire dont tout homme a besoin pour avancer tête haute :un toit pour s’abriter, une assiette correctement remplie, et le droit au respect, est-ce trop demander ? On pourrait établir des règles de vie contribuant à améliorer les relations humaines. Il existe une fédération des droits de l’homme, on en parle beaucoup !…Quelquefois les consciences se réveillent et des mouvements de solidarité s’organisent, on va soutenir une famille d’émigrés, donner à manger aux démunis, ouvrir des foyers d’hébergement pour les sans logis, mais ces actions sont ponctuelles et ne suppriment pas la misère. Dans un monde bien fait personne ne devrait redouter l’insécurité du lendemain.
Qui de nous ,à l’école, n’a entendu et récité ce poème de Paul Fort « si tous les gars du monde voulaient se donner la main »,nous la voyions cette ronde, nous l’espérions, mais nous avons grandi et la farandole que nous imaginions, cette envolée autour du globe est restée à l’état de mots. Ces paroles d’espoir pour une humanité plus juste se chanteront encore par les hommes de demain, seront-ils meilleurs que nous, plus généreux, sauront-ils donner à chacun la place à laquelle il a droit ? Je veux y croire, même si c’est une utopie, et, lorsque je partirai pour mon dernier voyage, les oreilles attentives m’entendront murmurer « se donner la main….ronde autour du monde ».
Marie France le 10 décembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/12/2007 à 00:35