Tous à vos plumes!
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PHOTOS 2006/2007
PASCALE *****
10/12/2007
Faire part
« Pendant 9 mois, ma mère m'a aimée dans son ventre, mon père m'a aimé dans sa tête....Vous allez m'adorer... »
Ce fut d’abord une course effrénée à qui arriverait le premier. Et ce fut moi ! En pénétrant la membrane de l'ovule, renonçant à tout jamais à ma liberté, je savais déjà que mon propre père serait, quelque temps en tout cas, mis un peu à l’écart dans notre histoire à trois. Même si, de temps en temps, au début tout au moins, il nous rendrait encore visite… Mais je m’égare!
Une seule cellule, puis deux, puis quatre avant de ressembler à une petite crevette. Merci le miracle de la vie ! T’as vu ma trombine ! Jour après jour, semaine après semaine me nourrissant déjà de ma mère, qui elle se nourrissait de la tendresse et de l’attention de ceux pour qui elle comptait, je grandissais, je me formais, je fignolais ma venue au monde. J'aimais déjà les caresses que ma mère me prodiguait à travers son ventre et les frissons de son propre épiderme faisaient se dresser le duvet, qui bientôt, recouvrait le mien.
Je n’étais pas non plus insensible au son de sa voix. Elle me parvenait étouffée par le liquide qui remplissait mes oreilles. Mais je savais au ton qu’elle employait si elle s’adressait à moi ou pas. Elle adoptait toujours un ton chaleureux, doux comme une berceuse.
Je n'étais pas non plus insensible à celui de mon père. Très vite je sus qu’il y aurait dehors deux personnes qui compteraient beaucoup pour moi. Essentiellement même.
Parfois d'autres voix rejoignaient ces deux-là et je ne m’y retrouvais guère. Mais quel que soit le brouhaha, j'étais toujours entre deux eaux, nageant en plein bonheur.
Parfois une main plus rugueuse, plus hardie aussi, s’emparait de ma maman. C'était effrayant et doux à la fois. Puis remuée en tous sens, je me jurais de ne jamais m’obliger à rester dans un manège à grande vitesse. Enfin les vagues se calmaient et le silence revenait.
Papa, maman et moi dormions alors comme 3 bébés repus.
La notion du temps m’échappait un peu mais je savais qu'il me faudrait un jour sortir de ce cocon. Toutefois je n’avais pas peur. Pourquoi ne serait-ce pas aussi bien dehors que dedans ? Et cette grosse voix qui maladroitement elle aussi venait me bercer : je rêve de savoir à quoi ressemble son propriétaire !
Et les autres, tous les autres. Ceux qui s’extasient sur maman, ceux qui rêvent, m’apostrophent, se pâment, supputent…
A l’heure de la sortie je percerai pas mal de mystère. Mais j’ai une excellente mémoire auditive : ce n’est pas le tout de jaser en buvant de l’eau de rose. Maintenant il va falloir assumer !
-- Ouin. OUIN. OUIN ...
-- Heu, elle pleure souvent comme ça ?
-- Oh ben sais, c’est son heure... Je suis contente que tu la voies ainsi. Personne ne nous croit lorsqu’on le dit. Bon je vais la chercher...
Je me sens bêtement impuissante. La petite serre ses petits poings, secoue ses jambes, hurle à fendre l’âme ou … les murs des voisins.
Bébé elle, ouvre un oeil… Voit sa mère, pousse un dernier cri puis soupire sourire au coin des lèvres :
« Je l’ai eu. Je l’ai eu. Je l'aurai toujours ! »...
Pascale jeu du 1 décembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 10/12/2007 à 21:00
M-FRANCE *****
10/12/2007
Mots à insérer
Contes, courage, caprice, ombre, origine, nature nourrice, tendresse, température, errance, être soudain, souvenir
Jokers : Noir, déjà, bon.
Maintenant que me voilà grand-mère, c’est à moi que revient la responsabilité et le plaisir de nourrir l’imagination de mes petits enfants par les contes. Aucun caprice à l’heure du coucher. Alléchés par l’histoire à venir, les enfants rejoignent leur lit sans problème. Dans cette chambre si accueillante, un grand moment de tendresse nous réunit. La lampe diffuse une douce lumière qui projette notre ombre sur le mur. Les petites têtes, curieuses, se penchent sur le livre déjà ouvert. Soudain une voix impatiente éxige « allez mamie, raconte ». Je m’exécute, et commence à narrer l’aventure du Petit Poucet et de ses frères, leur errance dans la forêt par une température glaciale. Les enfants écoutent, envoûtés par le courage de ce petit être qui n’a eu peur ni du noir, ni de l’ogre. Ils suivent les héros perdus dans une nature hostile, puis prisonniers d’un monstre. Quel soulagement quand l’heureux dénouement approche. Un fou rire les secoue, à l’annonce du mauvais coup réservé au géant, et quel enchantement quand ils apprennent que tout finit bien : les garçons retrouvent leurs parents, et avec l’argent rapporté, ils n’auront plus jamais faim. Tranquillisés sur le sort du Petit Poucet et de sa famille, mes amours dormiront d’un sommeil paisible. Demain la plus jeune relatera à sa nourrice les bribes du conte qui resteront dans son souvenir.
Les enfants endormis, je m’interroge. Quelle est l’origine des contes ? leur raison d’être ? pour qui les conteurs écrivaient-ils ? pas seulement pour les enfant,. puisqu’il existe des contes pour adultes Un débat sur ce sujet serait intéressant. Idée à creuser !
,
Marie France pour le 9 novembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 10/12/2007 à 20:57
PASCALE *****
10/12/2007
Mot à insérer.
CONTES : courage, caprice, ombre, origine, nature, nourrice, tendresse, température, errance, être, soudain, souvenir.
JOKER : noir, déjà, bon.
Ti fleur fanée.
Il y avait longtemps qu'elle ne croyait plus aux contes de fées. En fait, le courage l'avait abandonnée un soir où les caprices du destin l’avaient obligée une dernière fois à regarder son ombre en face.
À l'origine la nature l’avait pourtant convenablement nantie, corps et biens. Elle n'avait pas eu à s'en plaindre ne quittant le sein de sa nourrice, que pour s’abreuver à une autre source : la tendresse d'un mari, imposé par son père et exigeant mais attentionné. Il n’avait jamais aucun mal à faire monter la température et il aurait suffi de surprendre leurs états, douce errance de deux êtres en pleine communion, pour soudain soi-même se retrouver le coeur où le corps gorgé de souvenirs.
Mais voilà. Cela ne dura que le temps que durent les roses.
Et le prince de ses rêves eut tôt fait de se détourner d’elle, stérile ou mal-aimée, pour s'en aller butiner d’autres fleurs au noir destin déjà tout tracé. Dès que sa main effleurait la leur, c’en était fait de leur innocence et leur pureté. Bon gré, mal gré, elle s'accommodait depuis si longtemps de ce contre quoi elle savait ne pas pouvoir lutter. Trop longtemps en fait. Une dernière fois elle leva les yeux vers ce ciel qui l’avait abandonné lui aussi. Le soleil vint caresser sa peau laiteuse.
Lorsque les soldats retrouvèrent son corps, elle flottait entre deux eaux, leur sembla-t-il, le sourire aux lèvres. Père et mari regrettèrent mais un peu tard leur inconstance et leur légèreté mais époque oblige, et ce d’un commun accord, décidèrent aussitôt de fiancer la soeur cadette avec le même homme espérant enfin un mariage fécond.
Un nuage de poudre sembla soudain s’élever vers le ciel, prenant la forme d’un ange ou d’un oiseau, les soldats ne surent pas comment décrire la scène et le corps disparut de la berge. On fouilla les fossés, on dragua le fond de l’eau mais ce fut peine perdue. Elle s’était volatilisée.
Lorsque le premier enfant naquit, personne n’y prit garde mais une poudre l’or, de la forme d’un ange ou d’un oiseau, seul le poupon aurait pu le dire, se déposa sur le berceau. Et dès lors, elle protégea le bébé qui vécut longtemps, heureux et tellement incapable d’infidélité que dans tout le pays, les femmes citent encore de nos jours, à leurs bambins, sa conduite en exemple.
Ben quoi, on peut rêver un peu.
Pascale Martin-Debève pour le 9 décembre 2007.
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Il y avait longtemps qu'elle ne croyait plus aux contes de fées. En fait, le courage l'avait abandonnée un soir où les caprices du destin l’avaient obligée une dernière fois à regarder son ombre en face.
À l'origine la nature l’avait pourtant convenablement nantie, corps et biens. Elle n'avait pas eu à s'en plaindre ne quittant le sein de sa nourrice, que pour s’abreuver à une autre source : la tendresse d'un mari, imposé par son père et exigeant mais attentionné. Il n’avait jamais aucun mal à faire monter la température et il aurait suffi de surprendre leurs états, douce errance de deux êtres en pleine communion, pour soudain soi-même se retrouver le coeur où le corps gorgé de souvenirs.
Mais voilà. Cela ne dura que le temps que durent les roses.
Et le prince de ses rêves eut tôt fait de se détourner d’elle, stérile ou mal-aimée, pour s'en aller butiner d’autres fleurs au noir destin déjà tout tracé. Dès que sa main effleurait la leur, c’en était fait de leur innocence et leur pureté. Bon gré, mal gré, elle s'accommodait depuis si longtemps de ce contre quoi elle savait ne pas pouvoir lutter. Trop longtemps en fait. Une dernière fois elle leva les yeux vers ce ciel qui l’avait abandonné lui aussi. Le soleil vint caresser sa peau laiteuse.
Lorsque les soldats retrouvèrent son corps, elle flottait entre deux eaux, leur sembla-t-il, le sourire aux lèvres. Père et mari regrettèrent mais un peu tard leur inconstance et leur légèreté mais époque oblige, et ce d’un commun accord, décidèrent aussitôt de fiancer la soeur cadette avec le même homme espérant enfin un mariage fécond.
Un nuage de poudre sembla soudain s’élever vers le ciel, prenant la forme d’un ange ou d’un oiseau, les soldats ne surent pas comment décrire la scène et le corps disparut de la berge. On fouilla les fossés, on dragua le fond de l’eau mais ce fut peine perdue. Elle s’était volatilisée.
Lorsque le premier enfant naquit, personne n’y prit garde mais une poudre l’or, de la forme d’un ange ou d’un oiseau, seul le poupon aurait pu le dire, se déposa sur le berceau. Et dès lors, elle protégea le bébé qui vécut longtemps, heureux et tellement incapable d’infidélité que dans tout le pays, les femmes citent encore de nos jours, à leurs bambins, sa conduite en exemple.
Ben quoi, on peut rêver un peu.
Pascale Martin-Debève pour le 9 décembre 2007.
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Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 10/12/2007 à 20:55
FRANCOISE C.*
10/12/2007
Mot à insérer.
CONTES : courage, caprice, ombre, origine, nature, nourrice, tendresse, température, errance, être, soudain, souvenir.
JOKER : noir, déjà, bon.
Un conte à dormir debout
Il était une fois Bayamie, une jeune fille de la région des fleurs dans un pays que vous pouvez situer où bon vous semble. Ses parents étaient heureux et fiers de leur fille, assez émancipée mais présente chaque fois qu'ils avaient besoin d'elle. Pour son adolescence, ils lui avaient aménagé une chambre indépendante, claire, spacieuse, avec un vaste lit au mitan moelleux. Mais brusquement, à l'âge où les filles deviennent femmes, elle leur compliqua la vie d'une façon inattendue. Tant qu'ils commencèrent à se dessécher tels fagots de sarments oubliés au bout d'un rang de vigne. Oh!, elle ne se risqua pas à faire des caprices, elle continua toutes ses activités avec la même efficacité et elle s'efforçait de rester la fille enjouée et déterminée qu'elle avait toujours su être. Mais elle se mit à ne pouvoir dormir que debout. Dès que le sommeil la gagnait, elle se raidissait tel tronçons de bois, que dis-je de bois, tel tiges d'acier trempé. La première fois, avec d'infinies précautions, ils l'allongèrent sur son lit mais, tel un ressort, son corps se redressa, se mit à osciller après avoir failli les renverser. Qu'arriverait-il s'il retombait lourdement, l'acier peut être si cassant s'il contient la moindre paille? Ils lui confectionnèrent une sorte de hamac tendu oblique avec une des extrémités au ras du sol et l'aidèrent à s'installer. Elle réussit à s'endormir ainsi soutenue debout, pas eux. Ils firent confectionner en osier souple une large gouttière en fer à cheval, une autre en forme de lettre S aux larges coudes, mais rien ne pouvait l'aider à se ployer et le sommeil n'apportait aucune détente à son pauvre corps raidi. Près du hamac, ils installèrent dans l'angle de la chambre à coucher, une sorte de couffin dressé, aux poignées décentrées vers le haut afin qu'elle puisse y soutenir ses bras et soulager ses jambes. S'ils souffraient d'insomnie chronique, elle arrivait à se reposer mais jusqu'à quand? quelle origine à ce mal étrange? cette rigidité dès l'endormisse ment n'allait-elle pas gagner tout au long de la journée? comment pourrait-elle trouver un mari? que cachait ce symptôme jamais rencontré à ce jour?
Ils entendirent parler de la sorcière Babaïaga que les femmes allaient consulter dès qu'elles ne pouvaient trouver de mari, avoir d'enfant ou pour ramener au bercail quelque époux trop volage.
Dans un balluchon Bayamie roula son hamac , plus facile à transporter que le couffin, prit un minimum de vêtements et un pot de la gelée royale dont sa mère avait le secret et partit à la recherche du logis de Babaïaga. Tout ce qu'on savait, c'est qu'elle habitait en haut, après les falaises derrière les gorges au fond desquelles mugissait les premiers kilomètres du grand fleuve. Elle ajouta à son balluchon une longue corde tressée solide et, allez savoir pourquoi un assortiment de graines réservées à ses tourterelles. Ses parents lui firent toutes sortes de recommandations, son père aurait bien voulu l'accompagner mais elle fût intraitable; c'est à elle que ce maléfice était advenu, c'était à elle seule de trouver solution. Elle marchait d'un pas décidé, avec courage, attentive à la nature qui l'entourait, au jour naissant, à la lumière dans laquelle se découpait l'ombre des haies bordant les prairies. Tout à coup, elle suspendit son pas. Elle avait failli écraser un escargot à la coquille jaune nacrée qui avançait péniblement sur le sentier, une longue traînée blanchâtre dans son sillage. « Où vas-tu, ce matin, petit escargot, j'ai failli t'écraser.... » L'escargot répondit qu'il devait se rendre au fond du champ voisin où une importante réunion se tenait sur les pesticides qui donnent des ulcérations à leurs pieds, sur la façon de les repérer pour les éviter et sur les herbes à sucer pour tenter de se soigner: « vois ce long dépôt derrière moi, je fatigue et n'arriverai pas assez tôt ». Bayamie le saisit délicatement par la coquille, le posa sur son épaule pour l'amener à son rendez-vous. En chemin, elle lui raconta son expédition et sa perplexité au sujet de Babayaga. L'escargot lui répondit: « tu n'as pas hésité à perdre du temps pour moi alors que la plupart des humains m'auraient écrasé ou poussé violemment dans le fossé. Quand tu m'auras déposé au bout du champ, reviens vers la longue traînée que j'ai laissée, prends délicatement son extrémité et soulève la sur toute sa longueur. Elle se transformera en une ceinture souple d'argent. Babayaga ne donne rien sans échange, je sais qu'elle rêve d'une ceinture pour son habit de gala du prochain congrès de sorcières ». Bayamie toute heureuse déposa l'escargot,ils se souhaitèrent réussite et elle décolla ce qui devint en effet une belle ceinture argentée qu'elle aurait bien gardée pour elle. Arrivée sur la rive ouest de la gorge, elle se demanda comment elle pourrait franchir le précipice. Elle n'avait pas souvenir du moindre gué ou d'une quelconque passerelle. Dans le profond, l'eau tourbillonnait entraînant tout comme fétu de paille. Elle pensa très fort à son père si ingénieux pour confectionner hamac et couffin, à sa mère si inventive pour l'aider à préparer son bagage. Déjà, une idée lui vint. A une extrémité de sa longue corde, elle fit un noeud de lasso, repéra une souche haute sur la rive opposée. La souche était en partie couchée avec des racines tourmentées qui ressemblaient à des doigts déformés par quelque souffrance. Le jour était plus clair, la souche paraissait solide. Bayamie lança le noeud coulant en pensant si fort qu'elle devait réussir comme ses parents que la corde s'arrima à la souche. Elle dut alors traverser suspendue dans le vide, à la seule force de ses bras, doigts endoloris par le frottement du chanvre, mais bientôt, elle fut sur l'autre rive. Où se diriger maintenant? Elle commença une errance bien solitaire. Toute la montagne semblait immobile, les feuilles des arbres n'étaient agitées d'aucun souffle et pour les rares oiseaux qui planaient ou voletaient d'arbre en arbre, pas le moindre bruit, pas le moindre chant; le grondement du torrent lui-même s'affaiblissait et en venait à lui manquer. Puis elle traversa plusieurs tunnels naturels taillée dans la roche. Quelques roches pleuraient des larmes serrées , d'autres fois espacées . Elle en était bouleversée et complètement troublée. Qu'est-ce que cela disait d'elle?
Quelques oiseaux en haut d'un bouquet de chênes se tenaient immobiles, pattes raidies, plumes ébouriffées, oeil semblant fixer quelque lointain. Elle sortit son paquet de graines et les éparpilla sur le sol avec un sifflement doux en direction des oiseaux. Ils voletèrent jusqu'aux graines, craintifs d'abord puis de plus en plus assurés, n'hésitant plus bientôt à picorer entre ses pieds. Me voilà transformée en nourrice d'oiseaux pensait-elle mais comment trouver ma route, comment faire, comment arriver jusqu'à Babayaga? Et alors, comme s'ils avaient entendu ses pensées, les oiseaux se disposèrent en vol triangulaire et lui firent comprendre qu'il n'y avait qu'à les suivre. Escalader la falaise ne fut pas chose facile, se frayer un chemin dans les fougères non plus mais les oiseaux traçaient une direction dont ils semblaient assurés. Dès qu'il fit noir,elle commença à se raidir. Ils se posèrent sur un immense châtaignier au pied duquel elle cala son hamac et elle put dormir un peu. La journée du lendemain fut aussi pénible mais les oiseaux semblaient savoir où ils allaient. Enfin, elle arriva à l'entrée de la grotte de Babayaga. Celle ci la reçut avec une grande méfiance mais accepta de l'écouter: ce n'était pas ordinaire qu'un plaignant arrive jusqu'à elle conduit par un vol d'oiseaux aussi prévenants. Elle écouta son histoire, hocha la tête d'un air entendu et passa l'index de sa main gauche autour du visage de la petite, de sa poitrine et de son ventre jusqu'à la racine des cuisses. « J'ai bien l'élixir qui te guérirait mais que peux- tu me donner en échange? » Alors Bayamie sortit la ceinture de son balluchon et la tendit à la sorcière. Celle- ci la prit dans ses mains d'un air médusé, l'enroula autour de sa taille et se tournant vers Bayamie lui dit: je vais te donner cette fiole au verre opaque, tu la mérites bien mais écoute moi , ne l'ouvre que lorsque tu seras revenue dans ta maison, n'essaie pas de savoir d'avance la couleur du liquide sinon le pouvoir de la potion disparaîtra dès son ouverture. Sois patiente, reviens vers les tiens puis enferme toi dans ta chambre et bois en trois fois en secouant l'oreiller entre chaque lampée. Ne t'inquiète pas de la couleur du liquide qui s'écoulera de toi. ton corps se transformera tel que ce doit être pour que tu retrouves sommeil et vie normale.
Bayamie eut bien du mal à obéir surtout à la tombée des deux nuits de retour mais elle voulait rassurer ses parents et guérir, surtout pour elle, pour vivre en femme libre de choisir son destin. Et bon, elle attendit d'être revenue. Le chemin fut aussi difficile; les oiseaux la laissèrent continuer seule après la falaise et elle ne revit pas l'escargot. Mais ses parents virent la petite bouteille dans sa main et quand elle leur dit: « laissez moi, je dois rester seule mais ensuite ce sera la fin de nos soucis », ils surent qu'ils devaient faire confiance à leur Bayamie: elle avait su trouver le chemin de Babayaga, elle avait rapporté ce qui était nécessaire et demain dans la région des fleurs la vie reprendrait son cours.
Françoise, Capbreton décembre 2007
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 10/12/2007 à 20:46
FRANCOISE C.*
29/11/2007
Proposition d'écriture
« Pendant 9 mois, ma mère m'a aimée dans son ventre, mon père m'a aimé dans sa tête....Vous allez m'adorer... »
Faire part
Je sais que le travail de Virginie et de Jérôme leur a imposé de choisir une annonce du site de naissance de leur groupe, mais non, je n'aime pas les mots de cette annonce et je vais la rectifier pour toi, mon tout petit.
Ta mère ne t'a pas aimé que dans son ventre. Elle t'a aimé avec tout son être, sa chair, tous sens en éveil, intelligence et émotions à ton service dès les premiers instants. Que dis-je, voilà que j'écris comme l'ordinateur: les premiers instants, pendant neuf mois...Non, ta mère t'a préparé longtemps avant. Dès qu'elle a été sûre de son amour pour Jérôme, elle a passionnément désiré l'enfant à venir. Et quand elle a été enceinte, elle le lui a annoncé bien avant le résultat du test de grossesse. Le jour même, le goût des aliments est devenu plus prononcé, l'air qui l'entourait plus léger, porteur, la pointe de ses seins s'est durcie d'une auréole brune et son ventre....chut, ça, c'est son secret de mère, de femme.
Bien avant déjà, elle avait préparé ta venue. Petite fille, elle revendiquait ta naissance et avec la même fougue te faisait garçon puis fille, brun aux yeux verts puis blonde aux yeux de porcelaine, sportif ou rêveur, véhément ou solitaire, toujours, intelligent et attentif aux autres. Depuis neuf mois,tout cela se précipite et cèle une évidence.
Ton père ne t'a pas aimé que dans sa tête. Il était prêt bien avant Virginie, un enfant à elle, à eux, libre de grandir à sa guise dans une famille attentive. La lumière de ses yeux a changé, son regard s'est affermi et adouci à la fois, attentif à votre bien être, soutenant la courbure du ventre de son épouse, toujours aussi amoureux, plus peut-être, un père reste un mari et l'objet du désir de sa femme, à entretenir et à confirmer.
Il suffit de les entendre parler de l'accouchement, de tes cris revendicateurs, de ton sommeil déjà tranquille et du sourire qu'ils savent avoir vu ensemble, ...mais si...., sur ton visage apaisé.
Nous ne t'adorerons pas, l'adoration n'est pas de nos pratiques, mais nous t'aimerons autant qu'il nous sera possible, que dis-je, nous t'aimons, petit enfant.
Françoise, Capbreton, novembre 2007
Je sais que le travail de Virginie et de Jérôme leur a imposé de choisir une annonce du site de naissance de leur groupe, mais non, je n'aime pas les mots de cette annonce et je vais la rectifier pour toi, mon tout petit.
Ta mère ne t'a pas aimé que dans son ventre. Elle t'a aimé avec tout son être, sa chair, tous sens en éveil, intelligence et émotions à ton service dès les premiers instants. Que dis-je, voilà que j'écris comme l'ordinateur: les premiers instants, pendant neuf mois...Non, ta mère t'a préparé longtemps avant. Dès qu'elle a été sûre de son amour pour Jérôme, elle a passionnément désiré l'enfant à venir. Et quand elle a été enceinte, elle le lui a annoncé bien avant le résultat du test de grossesse. Le jour même, le goût des aliments est devenu plus prononcé, l'air qui l'entourait plus léger, porteur, la pointe de ses seins s'est durcie d'une auréole brune et son ventre....chut, ça, c'est son secret de mère, de femme.
Bien avant déjà, elle avait préparé ta venue. Petite fille, elle revendiquait ta naissance et avec la même fougue te faisait garçon puis fille, brun aux yeux verts puis blonde aux yeux de porcelaine, sportif ou rêveur, véhément ou solitaire, toujours, intelligent et attentif aux autres. Depuis neuf mois,tout cela se précipite et cèle une évidence.
Ton père ne t'a pas aimé que dans sa tête. Il était prêt bien avant Virginie, un enfant à elle, à eux, libre de grandir à sa guise dans une famille attentive. La lumière de ses yeux a changé, son regard s'est affermi et adouci à la fois, attentif à votre bien être, soutenant la courbure du ventre de son épouse, toujours aussi amoureux, plus peut-être, un père reste un mari et l'objet du désir de sa femme, à entretenir et à confirmer.
Il suffit de les entendre parler de l'accouchement, de tes cris revendicateurs, de ton sommeil déjà tranquille et du sourire qu'ils savent avoir vu ensemble, ...mais si...., sur ton visage apaisé.
Nous ne t'adorerons pas, l'adoration n'est pas de nos pratiques, mais nous t'aimerons autant qu'il nous sera possible, que dis-je, nous t'aimons, petit enfant.
Françoise, Capbreton, novembre 2007
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 29/11/2007 à 23:38
M-FRANCE *****
28/11/2007
Mots à insérer
PIEGE : poudre, pince, ivresse, ignorant, ému, écarlate, génie, grave, enlèvement, escarmouche, sensible, souverain
Jokers : souvent, menu, belle
Complot
Quelle galère ! Dans quel guêpier me suis fourrée ? Moi qui me croyais capable de piéger la bande, je me retrouve « pinces »aux poignets devant un policier borné, qui me passe et me repasse sous le nez, en jubilant, un paquet de poudre blanche. Comment lui faire comprendre que cette poussière qui le réjouit tant, sort d’un baril de Génie, lessive qui lave plus blanc que blanc.
Je suis d’un naturel sensible et ma couleur écarlate n’est pas due à la confusion, elle est signe d’une immense colère que je dois contrôler. Inutile d’essayer d’émouvoir cette brute, pour lui je suis une criminelle coupable d’un acte grave. Pour la énième fois, je recommence mon histoire : cette mise en scène était une embuscade destinée à faire tomber des malfrats, mais à cause d’un manque de coordination entre les services de police, la nasse s’est refermée sur moi. Mon vis à vis garde son air goguenard. Nous nous engageons dans une escarmouche verbale ; je l’accuse d’enlèvement, lui reproche d’ignorer les lois relatives à ma position et à ma fonction. Il n’entend rien et me fixe d’un air de souverain mépris. Je sens en lui l’ivresse du pouvoir ; il me tient à sa merci. Qu’attendent mes collègues pour venir me disculper ? Est-ce une cabale masculine ? Quand ce sbire m’aura relâchée, car il va me relâcher après s’être bien amusé à mes dépens, il rejoindra mes coéquipiers et autour d’un verre, tous feront des gorges chaudes d’une gourde, prête à tout pour réduire la criminalité. Je sais, Messieurs les matchos, que vous n’appréciez pas la gent féminine dans vos rangs, il faudra vous y faire. Je débute dans la police et j’ai bien l’intention d’y faire carrière
Marie France pour le 26 novembre 2007.
Quelle galère ! Dans quel guêpier me suis fourrée ? Moi qui me croyais capable de piéger la bande, je me retrouve « pinces »aux poignets devant un policier borné, qui me passe et me repasse sous le nez, en jubilant, un paquet de poudre blanche. Comment lui faire comprendre que cette poussière qui le réjouit tant, sort d’un baril de Génie, lessive qui lave plus blanc que blanc.
Je suis d’un naturel sensible et ma couleur écarlate n’est pas due à la confusion, elle est signe d’une immense colère que je dois contrôler. Inutile d’essayer d’émouvoir cette brute, pour lui je suis une criminelle coupable d’un acte grave. Pour la énième fois, je recommence mon histoire : cette mise en scène était une embuscade destinée à faire tomber des malfrats, mais à cause d’un manque de coordination entre les services de police, la nasse s’est refermée sur moi. Mon vis à vis garde son air goguenard. Nous nous engageons dans une escarmouche verbale ; je l’accuse d’enlèvement, lui reproche d’ignorer les lois relatives à ma position et à ma fonction. Il n’entend rien et me fixe d’un air de souverain mépris. Je sens en lui l’ivresse du pouvoir ; il me tient à sa merci. Qu’attendent mes collègues pour venir me disculper ? Est-ce une cabale masculine ? Quand ce sbire m’aura relâchée, car il va me relâcher après s’être bien amusé à mes dépens, il rejoindra mes coéquipiers et autour d’un verre, tous feront des gorges chaudes d’une gourde, prête à tout pour réduire la criminalité. Je sais, Messieurs les matchos, que vous n’appréciez pas la gent féminine dans vos rangs, il faudra vous y faire. Je débute dans la police et j’ai bien l’intention d’y faire carrière
Marie France pour le 26 novembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 28/11/2007 à 19:55
PASCALE *****
28/11/2007
Mots à insérer
PIEGE : poudre, pince, ivresse, ignorant, ému, écarlate, génie, grave, enlèvement, escarmouche, sensible, souverain.
JOKERS : souvent, menu, belle.
LE PIEGE
Peu à peu le piège se refermait. Dans l’ivresse de l’instant, ignorant superbement l’autre jusqu’à devenir insensible à sa tristesse, il n’avait rien vu venir. Ni la poudre aux yeux qu’elle lui lançait, émue jusqu’à l’écarlate, feignant l’indifférence, ni la détresse de chacun de ses regards. Lui, le génie de l’informatique, qui maîtrisait jusqu’à l’invisible, il avait raté le plus important. Ses appels au secours… Au moment de l’enlèvement des derniers cartons il réalisa mais un peu tard, l’énormité de sa faute.
Il avait beau se pincer : non, il ne rêvait pas et elle était belle et bien partie.
Les escarmouches de ses dernières semaines auraient du l’alerter ? mais non.
- « Ce n’est pas grave » répondait-il sans même écouter les reproches timides qu’elle lui adressait. « Calme-toi chérie »
Même son « chérie » était un « copier coller » qui sonnait faux.
Elle l’avait souvent menacé. Il n’y avait pas jamais cru.
Et voilà : c’était fait. A petits pas menus, elle avait essayé de le prévenir, de le réveiller mais ce fut peine perdue…
Une larme glissa le long de sa joue.
Il l’essuya furtivement d’un revers de manche.
Puis, le regard vide, il s’empara à nouveau de sa souris… A cette heure, remède souverain mais pourtant, sournoise cause de son malheur…
Pascale pour le 26 novembre 2007.
Peu à peu le piège se refermait. Dans l’ivresse de l’instant, ignorant superbement l’autre jusqu’à devenir insensible à sa tristesse, il n’avait rien vu venir. Ni la poudre aux yeux qu’elle lui lançait, émue jusqu’à l’écarlate, feignant l’indifférence, ni la détresse de chacun de ses regards. Lui, le génie de l’informatique, qui maîtrisait jusqu’à l’invisible, il avait raté le plus important. Ses appels au secours… Au moment de l’enlèvement des derniers cartons il réalisa mais un peu tard, l’énormité de sa faute.
Il avait beau se pincer : non, il ne rêvait pas et elle était belle et bien partie.
Les escarmouches de ses dernières semaines auraient du l’alerter ? mais non.
- « Ce n’est pas grave » répondait-il sans même écouter les reproches timides qu’elle lui adressait. « Calme-toi chérie »
Même son « chérie » était un « copier coller » qui sonnait faux.
Elle l’avait souvent menacé. Il n’y avait pas jamais cru.
Et voilà : c’était fait. A petits pas menus, elle avait essayé de le prévenir, de le réveiller mais ce fut peine perdue…
Une larme glissa le long de sa joue.
Il l’essuya furtivement d’un revers de manche.
Puis, le regard vide, il s’empara à nouveau de sa souris… A cette heure, remède souverain mais pourtant, sournoise cause de son malheur…
Pascale pour le 26 novembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 28/11/2007 à 19:52
M-FRANCE *****
28/11/2007
Pendant 9 mois, ma mère m’a aimé(e) dans son ventre, mon père m’a aimé(e) dans sa tête…Vous allez m’adorer.
Qu’ils ont été longs ces neufs mois, Milla, avant que tu n’arrives. Longs et difficiles, surtout pour Karine, ta maman. Jusqu'à ta naissance, rien n’était joué d’avance. Mais nous gardions confiance et bâtissions d’avance ton avenir. Ton papa, fier comme un coq, d’avoir fait ses preuves, ne parlait que de toi. Sa joie ne connut plus de borne lorsqu’il apprit qu’une petite fille s’annonçait ; bien sûr, parfois un nuage ternissait son enthousiasme « pourvu que tout se passe bien… », mais l’espoir reprenait le dessus. Il choyait ta maman, l’entourait de tendresse, te parlait à travers elle et te promettait une vie de rêve ; il t’appelait déjà « ma princesse. Ce bébé à venir était le centre de notre vie. Un malaise de Karine et voilà la famille en alerte, mais ce moment de faiblesse ne durait pas, il fallait redonner courage et confiance à la future maman. Ma petite Milla, tant d’amour t’attendait que tu ne pouvais être que ce beau bébé, rose et souriant qui dort, apaisé, sur le sein de ta maman. Le sourire qui de temps en temps entrouvre tes lèvres prouve ton bien-être Que tu es belle, petite Milla ! Puisse ta vie être aussi douce que ce que nous l’avons rêvée.
Marie France jeu du 26 novembre 2007.
Marie France jeu du 26 novembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 28/11/2007 à 19:50
FRANCOISE C.*
25/11/2007
Proposition : avec un objet, pour moi un carnet (premier temps) puis le calendrier de ma voisine (au top de l'animatrice) ...
Travail suspendu
Il cherche une phrase dont il a besoin pour préparer sa prochaine intervention...Zeigarnik, un psychologue et cette phrase qui sera une courte préface à ce qu'il veut leur communiquer. Zeigarnik, un inconnu pour lui; il aurait aimé chercher sa nationalité et son obédience mais il n'a pas eu le temps. Où? Dans cette boîte... où il fourre tout ce qui l'a intéressé et qui risque de lui servir?
Des post-it de toutes les couleurs et de toutes les formes avec des citations, un bloc sténo dans lequel il avait imaginé classer méthodiquement les écrits à utiliser, ceux qu'il aime, ceux qu'il déteste aussi, pour y répondre....un jour.....peut-être, le vieux carnet rouge à spirale dans lequel, de seize à dix-huit ans, il a calligraphié les poèmes qu'il aimait le plus, qui devaient être couchés sur le papier d'une écriture parfaite....Et ce petit carnet jaune et bleu à spirale. Cent pages, quatre-vingts grammes. Carrefour.
Il a été si longtemps dans la poche arrière de ses pantalons. C'était une des premières choses qu'il vérifiait en achetant un nouveau pantalon: y avait-il une poche arrière et son carnet y rentrait-il? Quelles que soient les qualités de celui qu'il essayait, si la poche était trop courte, trop étroite ou munie d'un bouton rendant l'échancrure trop basse, il y renonçait. Il a perdu le petit stylo noir, court et mince qui se glissait parfaitement au milieu des spirales.
Il se souvenait parfaitement du jour où il l'avait acheté. Il devait aller à la librairie Mollat copier les titres des ouvrages nécessaires à ses ateliers de l'année, il voulait un carnet maniable, bon marché et avec du bleu...oui, les choses qui lui appartiennent ont souvent du bleu. Cette première liste établie, il l'avait glissé dans la poche arrière de son jean...A sa place, tout naturellement. Et depuis, combien de listes! des références de livres surtout mais aussi des sorties, des expos, des numéros de téléphone qui n'étaient pas toujours accompagnés du nom de leurs propriétaires, des petits textes copiés dans des bouquins, chez lui, chez des amis souvent, chez Mollat quelques fois, accroupi sur une marche quelconque....quelques rappels de choses à prévoir...et oubliées souvent...le coeur de sa vie sur sa fesse droite. Un jour, il fut plein. Le suivant est vert, plus de bleu ce jour là au supermarché.
La dernière phrase: « tous les dragons de votre vie ne sont sans doute que des princesses qui appellent au secours »Reiner Maria Rilke et pas de mention du titre, quelle erreur!
Exactement la même dimension, coincé dans le couvercle de la boîte, un calendrier 2008. Il ne se souvient pas de l'avoir déposé là à son retour de Lyon. Bien sûr, il y a déjà coché le dates et les lieux de ses interventions de l'année à venir. Pas le petit format habituel, pour une fois le caviste offrait un grand calendrier à la mesure exacte de ses classeurs. Guignol et son ami hirsute, plus banalement quelques vues de la ville et ce mur peint en trompe l'oeil qu'il avait fini par dénicher tout seul. La première photo lui plaît. Il n'aime pas la plaisanterie que lui lance la marotte aux cheveux de crin; Guignol est raide et ses cheveux sont peints comme il se doit pour un pantin de marionnette mais la lumière qui reflète dans ses yeux les rend joyeux,vivants et le sourire à demi narquois semble l'accueillir, lui, le passant ordinaire.
Il revient à son vieux carnet; ce n'est pas dans celui-ci qu'il peut trouver la phrase qu'il cherche mais peut-être en trouvera-il une autre, tout aussi efficace. Il le feuillette,sourit à des citations qui restent d'actualité, en coche quelques unes devenues saugrenues ou bien vieillottes, décorne les coins de pages et le range à sa place.
Peut-être est-il nécessaire de fouiller dans le classeur jaune fourre- tout du tiroir gauche du grand bureau? Il soupire d'incertitude mais il n'a pas le choix. Il se baisse et se relève en riant: il est salutaire de pouvoir de temps en temps se moquer de soi-même; sensible à son mouvement de bascule avant, le petit carnet imprime sa marque à la hauteur de la poche arrière droite.
Françoise, Capbreton, novembre 2007
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/11/2007 à 18:33
CHRISTIANE L. *
20/11/2007
Mots à insérer
JOURNEE, journal, jalousie, or, ouverture, unique, uniforme, rêve, raillerie, nuit, naturel, ébahi, élégant, étoile, euh,
Jokers : rire, facile, pur.
La journée commence bien, en première page du journal, un titre retient mon attention «Drame de la jalousie à Sabres, un mari tue sa femme de plusieurs coups de couteau », je parcours l’article dont les détails me donnent des frissons.
Mais comment peut-on en arriver là me dis-je, cet homme aimait sa femme, il ne supportait plus d’être trompé, mais de là à lui supprimer la vie c’est un geste que je n’arrive pas à comprendre, or, il l’a fait et apparemment en toute lucidité !
J’imagine l’ouverture du procès plus tard, sur quoi son avocat s’appuiera-il pour la défense si l’unique raison du geste de son client est l’adultère de son épouse ? Paré de son uniforme, il plaidera, tentera de convaincre le jury en insistant sur la vie malheureuse de cet homme poussé à bout, son honneur bafoué, lui qui rêvait d’une vie sans histoire, d’une famille unie, le voilà objet de toutes les railleries du voisinage, seul dans son lit. Incapable de supporter cette situation, son geste peut paraître naturel.
Mais détruire l’objet de ses tourments ne suffira pas le disculper, il peut rester ébahi de son acte, les faits sont là et il devra payer.
Cette élégante femme s’est servie de ses charmes, oubliant son rôle d’épouse pour des plaisirs passagers, son étoile l’a quittée, pour autant, méritait-elle un tel sort ? Euh ! je ne le crois pas.
Christiane L. pour le 19 novembre 2007.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 20/11/2007 à 20:18