CHRISTIANE L. *

14/12/2007


Mots à insérer
CONTES, courage, caprice, ombre, origine, nature, nourrice, tendresse, température, errance, être, soudain, souvenir,
Jokers : noir, déjà, bon





Il me suffit de feuilleter le volumineux recueil des Contes Populaires de la Grande Lande de Félix Arnaudin pour me délecter de ces histoires gasconnes de début du siècle passé.
Et de remarquer le courage dont a fait preuve le Groupement de ses Amis dans leur tâche de rechercher, classer et traduire manuscrits et documents afin de les éditer. Loin d’être un caprice de leur part, ils ont montré la volonté de faire vivre cette mémoire orale et écrite recueillie par cet auteur landais dans sa terre natale qui lui était si chère.
L’ombre de Félix plane à travers ces récits même si de nombreux textes trouvent leur origine parmi la population locale ; la nature est souvent présente à travers ces légendes dans le lieu où elles se déroulent. Les fontaines font l’objet de surprises pour ceux qui s’en moquaient, ou bénéficiaient de miracles, notamment les nourrices qui amenaient les enfants.
Au passage, je relève une légende sur la fontaine de DAX :
Il fut un temps où la Fontaine Chaude de DAX était une fontaine d’eau froide. Mais un jour, une mauvaise fille qui avait eu un enfant, alla le jeter dedans pour le noyer. Et elle entendit alors une voix qui lui disait : Fontaine de DAX, Fontaine de DAX, Un jour tu deviendras aussi bouillante qu’aujourd’hui tu es méchante.
Et depuis lors, l’eau de fontaine de DAX est restée bouillante.
La tendresse n’est pas souvent présente dans ces récits, le diable et les sorciers prennent une place importante, les fées se heurtent aux êtres fantastiques, les bons avec les méchants.
Les hommes en errance dans la forêt se sentaient en danger avec les histoires de loup garou tout comme ceux qui rentraient tard le soir ; en illustration, je retiens ce conte qui m’a plu :
Le manicot du Barrail était un homme qui aimait beaucoup jouer aux cartes à l’auberge, et souvent il se retirait chez lui fort tard dans la nuit. Et il avait remarqué qu’un petit chien noir le suivait toujours. Un soir, il voulut le chasser mais ce chien se dressa sur les pattes de derrière. Il était tout à coup devenu grand et il luttait comme un homme. Et les coups de pleuvoir ! Le Menicot était un homme fort vigoureux et pourtant il eut beaucoup de mal à se défaire de ce chien.
Ah ! Maudite bête de chien, n’aie pas peur : je te reconnaîtrai ! s’écria l’homme à la fin.
- Et, tirant son couteau, il coupa un morceau d’oreille au chien.
Le lendemain matin, il manquait un bout d’oreille à un homme du même quartier.
C’est un régal de découvrir toutes ces aventures d’êtres surnaturels ou d’objets magiques, je regrette de ne pouvoir les lire en gascon, elles seraient encore plus savoureuses !
A ma grande surprise, j’apprends à la fin du livre que certaines légendes ont leur base dans des faits réels. Soudain, je m’interroge « mais alors les loup-garou auraient donc existé ? »
Bah ! Je pense simplement que nos ancêtres avaient beaucoup d’imagination et savaient mettre de l’humour dans leur rude vie rurale.
Le souvenir qu’ils nous ont laissé nous en donne une belle illustration !


Chriitiane L. pour le 3 décembre 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/12/2007 à 22:16