FRANCOISE C.*

18/01/2008

Avec des « si » on pourrait mettre Paris en bouteille n’est-ce pas ? Et vous si… Vous pouvez utiliser toutes les propositions ou vous « envoler » à partir d’une seule. Dans le cas ou vous seriez très rapides, veillez à expliquer pour quelles raisons vous pensez avoir écrit » ceci » plutôt que « cela ». Et surtout laissez-vous aller, laissez vous prendre au simple jeu.
Si j'étais un objet,
Si j'étais une saison,
Si j'étais un plat,
Si j'étais un animal,
Si j'étais une chanson
Si j'étais une couleur,
Si j'étais un roman,
Si j'étais une légende,
Si j'étais un personnage de fiction,
Si j'étais un film,
Si j'étais un dessin animé,
Si j'étais une arme,
Si j'étais un endroit,
Si j'étais une devise,
Si j’étais un oiseau,
Si j'étais un air,
Si j'étais un élément,
Si j'étais un végétal,
Si j'étais un fruit,
Si j'étais un bruit,
Si j'étais un climat,
Si j'étais un loisir,
Si j'étais une planète,
Si j'étais un vêtement,
Si j'étais une pièce,
Si j'étais un véhicule,
Si j'étais un adverbe de temps,


Conditionnel

Si j'étais un objet, j'aimerais que tu me ranges au fond de ta poche.
Si j'étais une saison, je choisirais la plus forte marée d'équinoxe pour qu'elle me deséquilibre dans tes bras.
Si j'étais un plat, je forcerais sur les épices qui font briller tes yeux.
Si j'étais un animal, ce serait un kangourou femelle... pour la poche.
Si j'étais une chanson, je voudrais que tu me siffles.
Si j'étais une couleur, je me poserais sur la palette du peintre pour qu'il donne une image de la joie partagée.
Si j'étais un roman, ma fin serait à choix multiples pour que notre histoire se décline de mille façons.
Si j'étais une légende, je nous transformerais en cygnes noirs.
Si j'étais un personnage de fiction, ce serait un Orphée qui ne se retournerait pas vers Euridyce avant d'être loin de l'enfer.
Si j'étais un film, je demanderais qu'on ne rallume pas la salle juste après le mot fin.
Si j'étais un dessin animé, ce serait Droopy pour te faire rire en m'attirant dans tes bras.
Si j'étais une arme, je resterais enfermée dans le placard....à double tour.
Si j'étais un endroit, il serait méconnaissable pour que je n'y sois qu'avec toi.
Si j'étais une devise: regarder ensemble dans la même direction.
Si j'étais un oiseau, je bâtirais un nid sur la plus haute branche et le tapisserais du duvet le plus doux.
Si j'étais un air, il serait chargé des parfums les plus envoûtants.
Si j'étais un élément, tu flamberais dans mes langues de feu.
Si j'étais un végétal, je colorerais en bleu chaque instant de ta vie.
Si j'étais un fruit, ce serait une cerise double pour que tu me poses sur ton oreille.
Si j'étais un climat, il serait torride comme toi pour moi, comme moi pour toi.
Si j'étais un loisir, tu ne t'en lasserais jamais.
Si j'étais une planète: Vénus, bien entendu.
Si j'étais un bruit, ce serait une source pour ruisseler vers toi.
Si j'étais un vêtement, je n'aimerais pas que tu oublies de bien boutonner le col de ta chemise pour effleurer ta gorge.
Si j'étais une pièce: il ne faut jurer de rien, mais avec un clin d'oeil.
Si j'étais un véhicule, je t'amènerais dans la voie lactée, moi, le grand chariot.
Si j'étais un adverbe de temps, je changerais de nom: de jamais à peut-être, à bientôt,à toujours.
Et si tu n'étais pas tout ces si à la fois, qu'est-ce que je deviendrais?

Françoise, Capbreton, janvier 2008









Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 18/01/2008 à 08:06

PRESENTATION

Imaginez que le pied du magnétoscope soit en réalité un poteau de bois mangé par le temps. Imaginez que le petit siège qui lui fait face soit un autre poteau plus petit, plus vermoulu encore.
De l’un à l’autre, part un fil sur lequel reposent ou parfois pendouillent des tas d’objets, de souvenirs dont la provenance vous échappe(ou pas).
Laissez-vous emporter par votre imagination et en ce début d’année, encore plus que d’ordinaire, vous avez tous les droits



Jeu du 7 janvier 2008.


Cela fait un moment que je les observe...

La voisine, cette peste et …Ginette.

Elle va sûrement étendre son linge. La femme oscille sur ses jambes. Elle s'arrête un instant, s’essuie le nez d'un revers de manches poisseux puis reprend sa marche hasardeuse.

-- oh Raymond. L’ regarde la, la Ginette. Elle a enco’le pas bu que de l’eau !
-- pou’l sû’l, s'esclaffe Raymond. Mais t'es pas cha’litable. Tu fe’lais mieux d’aller aider la pauv’le vieille.
-- oui c'est ça. Pou’l ce que t’as pitié de moi toi. À bien besoin de p’lendre des g’lands airs...

La femme oscille toujours et les dalles de béton bancales qui mènent à son étendoir ne l'aident pas à retrouver l'équilibre. Elle porte des chaussettes couleur chair, censées remplacer ses collants mais malheureusement plus courtes que sa robe usagée.
D'autant que l'une d'elles a glissé, venant habiller la cheville d'un grotesque collier clair. Sa peau laiteuse paraît encore plus blanche que d'ordinaire et le tableau que j'ai sous les yeux me peine lui aussi plus que d'ordinaire. Il faut dire que « la Ginette » je la connais depuis des lustres. Pour moi ce fut et cela reste « Madame Ginette ». Qui avant de subir à la fois les outrages des ans et ceux d'un mari alcoolique et despote, fut une très belle femme. Elle était même autrefois promise à un bel avenir. Cultivant à merveille les dons dont la nature l’avait pourvue, elle peignait, emportant chevalets et tubes à travers champs, déjà rebelle à toute forme de séquestration.

-- tu n'iras pas. Dans notre monde, cela ne se fait pas…
-- mais maman, pour peindre, il me faut la réalité...

C'est ainsi qu'il l'avait séduite, lui, quasi homme des bois. Un peu rougeaud et déjà rustre. Mais sachant si bien s’y prendre avec les femmes...
D'abord il lui montra les endroits les plus adaptés à sa passion. Lumière, soleil, rougeoiement, dorures, éclat... Bref. Puis un autre jour, un autre encore. Et cette roulade dans l'herbe...

Ses parents la répudièrent, criant au monde, enfin, au moins au village, qu'ils n'avaient plus de fille.
Elle résista...
L'alcool avait d'abord ravagé son époux. Puis leurs relations. Pour faire face à la déchéance, pour oublier, elle trinqua avec lui, au malheur des villageois, de sa famille, de ses parents, de leurs « lardons » finalement confiés à l'assistance publique. Elle en perdit le sens de la mesure, du mot juste, du mot propre. Et c'était désormais à coup de « maquaréou » qu’elle shootait dans les cadavres des canettes de bière qui jonchaient le sol. Elle approchait de l'étendoir, tanguant toujours. Elle voyait quatre poteaux. Vermoulus. Puis trois. Puis deux. Des loques traînaient sur les fils, reliquats de jours meilleurs. Il y avait même un vieux bavoir. Ben... Ça alors... Il avait quel âge déjà le petit dernier ? Sais pu...

Elle fit une nouvelle pause se laissant tomber dans l'herbe haute. Elle aperçut les deux fâcheux d'à côté.

-- z’avez point autre chose à faire que de zieuter les voisins ? Ihl de p..

Péniblement elle se mit à quatre pattes puis debout pour enfin atteindre les fils. Diou… J'ai pu beaucoup d'épingles...

Elle s'empara d'une pièce de linge. De là où j'étais le pull qu’elle tenait à la main me sembla sec. Il devait l’être d'ailleurs car même suspendu bon gré mal gré par les épaules, il restait recroquevillé sur lui-même, incapable de se laisser aller à s'étendre devant cette furie...

-- Madame Ginette... Je la hélais. Mais elle n'entendait rien. Madame Ginette. Madame Ginette…

Elle sursauta.

-- houlà ! Tu m'as fait peur. Je ne t’ai pas entendue venir. Ça va petite ?
-- oui. Moi ça va... Vous voulez un coup de main pour le linge ?
-- ben, c'est pas de refus. À mon âge et avec mes rhumatismes...
-- si vous voulez, je reviendrai vous voir plus souvent.

Un éclair de lucidité et de joie s'empara de ces iris d'ordinaire trop ternes et neutres.

-- oh oui. Je veux bien. Je...

La lumière disparut…

-- bon c'est pas l’tout d’ça. Mais il faut que je m'en jette un dernier derrière la cravate moi. Je t'offre un petit quelque chose la môme ?

La môme. Elle avait perdu la notion du temps. Soudain mes 40 ans pesèrent des tonnes...

-- non merci. Mais je reviendrai demain.

En partant j'ai salué les voisins. Huguette. Raymond et son rire gras. Raymond et son compère, le mari de Ginette...

Pourtant j’avais le cœur plein d’amertume…

Pascale jeu du 7 janvier 2008.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2008 à 22:19

PASCALE *****

Avec des « si » on pourrait mettre Paris en bouteille n’est-ce pas ? Et vous si… Vous pouvez utiliser toutes les propositions ou vous « envoler » à partir d’une seule. Dans le cas ou vous seriez très rapides, veillez à expliquer pour quelles raisons vous pensez avoir écrit » ceci » plutôt que « cela ». Et surtout laissez-vous aller, laissez vous prendre au simple jeu.
Si j'étais un objet,
Si j'étais une saison,
Si j'étais un plat,
Si j'étais un animal,
Si j'étais une chanson
Si j'étais une couleur,
Si j'étais un roman,
Si j'étais une légende,
Si j'étais un personnage de fiction,
Si j'étais un film,
Si j'étais un dessin animé,
Si j'étais une arme,
Si j'étais un endroit, Si j'étais une devise,
Si j’étais un oiseau,
Si j'étais un air,
Si j'étais un élément,
Si j'étais un végétal,
Si j'étais un fruit,
Si j'étais un bruit,
Si j'étais un climat,
Si j'étais un loisir,
Si j'étais une planète,
Si j'étais un vêtement,
Si j'étais une pièce,
Si j'étais un véhicule,
Si j'étais un adverbe de temps,




Si j'étais un objet
Je serais simple anneau
Anneau d’or ou d'argent
Un anneau sans tourment.

Si j’étais une saison
Je me vois en été
Tout en blanc et voilée,
Le cœur irrégulier.

Et si j’étais un plat
Je serais un repas,
Sans façon mais pensé,
Qu’aux amis j’offrirais.

Si j’étais animal,
Je serais chatte fatale,
Coquine et sensuelle,
Attachante et fidèle.

Si j'étais une chanson
Je serais un flonflon,
Quelque chose de léger
Facile à réciter.

Si j’étais une couleur,
Je serais blanche neige
Ou écru, un peu beige,
Couverte de petits cœurs.

Si j'étais un roman
Je serais en préface,
En tout début d’idylle,
Au début des possibles.

Si j'étais une légende,
Je ne serais pas vrai,
Et comme, plutôt me pendre,
J'évite ces marais.

Si j'étais personnage
De fiction, au grand âge,
Je serais père Fourasse
Cancre au fond de la classe.

Et si j’étais un film
Je serais animée
De silences et de rires
Mission accompagnée.

Mais si j’étais une arme
Je serais une fronde.
Tirant sur l'élastique
Pour secouer le monde.

Si j'étais un endroit
Je serais une maille,
Maille endroit, maille envers
Tout autour de la terre.

Si j'étais une devise,
J’adresserai au ciel
Comme une tour de Pise
Ma confiance éternelle.

Si j’étais un oiseau,
Je deviendrais Colombe,
Saint Esprit tout là haut
Pour soulager le monde.

Et si j'étais un air,
Un p’tit air d'opéra
Comme ça, cahin caha
Jetant l'Amour en l’air ?

Si j'étais élément
Je serais eau et terre
Et ainsi modelant
J'inventerais mon père.

Si j'étais végétal,
Je serais un vieil arbre
Tout tordu mais vital,
Au pied d’un bout de marbre.

Et si j’étais un fruit
Je serais deux cerises
Queues à queues bien assises
Sur des larmes de pluie.

Mais si j'étais un bruit
Je serais simple souffle
Un éclat, un cuicui
Petit signe de vie.

Si j'étais un climat
Je serais tempérée
Ouragans et tornades
Au chômage ou rangés.

Si j’étais un loisir,
Attendez-vous au pire
J’y passerais mes nuits,
Répudiant les ennuis.

Si j’étais une planète,
Le monde aurait l’air bête.
Regardant par un trou
Me moquerais de vous…

Si j’étais un vêtement,
Je serais un tailleur,
Deux trois pièces, quelle horreur
Chat perché t’es perdant…

Si j’étais une pièce,
La grande salle d’attente
D’une maison de la liesse,
Que seul le bonheur hante.

Si j’étais véhicule,
Je serais une mule
De bois et de papier
Qu’il faudrait gribouiller
Pour la faire avancer.

Si j'étais un dessin
Animé ou filmé,
Je serais Cendrillon
Brandissant un torchon
Au bout de son balai,
Montant à l'Élysée.

Si j'étais un adverbe
De temps, le cœur en berne,
Je griffonnerais « toujours »
Collé au mot « amour ».

Pascale jeu du 14 janvier 2008.











Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2008 à 22:03

PASCALE *****

14/01/2008

Mots à insérer :

RAYON : roman, racine absolu, attente, yeux, y, oublieux, onde, nubile, nymphe.
JOKERS : un, fidèle, jeune.




On remarque avec étonnement de nos jours des jeunes femmes à peine nubiles mais quasi-nymphomanes depuis plusieurs années.

Enfin si l’on se réfère au code civil de 2005 car autrefois, à peine âgée de 12 ans, les jeunes filles de bonnes familles, capable d’enfanter, était déclarées « nubiles » et souvent rapidement mariées et soumises à de vieux grigous richissimes ou titrés.

Alors peut-être que finalement la législation qui se veut protectrice oublie le corps et ses impératifs, je ne sais pas mais en tous cas je suis moi, souvent surprise de la maturité sexuelle des jeunes de mon époque. Est-ce le résultat des mauvaises ondes des médias, ordinateurs, nounous de substitution ou un simple état naturel oublié, je l’ignore. Mais fidèle à mes envies de savoir, je cherche. La racine absolue du mal est sans doute bien plus profonde et bien plus perverse.

En tous cas, les yeux plissés vers un avenir meilleur bien incertain, je vogue moi, dans un roman décousu et démodé dans lequel des hommes, oublieux des bonnes manières, révolutionnant le monde amoureux, rayonnant de prétention, vous propose toujours la « botte » mais sans autre épée que leur sexe !

Quitte à y perdre mon âme, je préfère la perdre en me plongeant dans de doux rêves « déconcertants de naïveté » me disait-on autrefois !

Aujourd’hui je sais que c’est vrai mais je continue mon voyage initiatique naïf vers le néant amoureux car quand même, la solitude reste la seule façon certaine de ne plus être déçue par l’autre !


Pascale pour le 14 janvier 2007.



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2008 à 19:24

FRANCOISE C.*

14/01/2008

Imaginez que le pied du magnétoscope soit en réalité un poteau de bois mangé par le temps. Imaginez que le petit siège qui lui fait face soit un autre poteau plus petit, plus vermoulu encore.
De l’un à l’autre, part un fil sur lequel reposent ou parfois pendouillent des tas d’objets, de souvenirs dont la provenance vous échappe(ou pas).
Laissez-vous emporter par votre imagination et en ce début d’année, encore plus que d’ordinaire, vous avez tous les droits


jeu du jour

Iyukak

Un derrick abandonné là-haut dans le grand espace blanc.
la tribu innuit a surveillé le départ de la dernière équipe technique. Les petits objets usuels ont été répartis sous la responsabilité du chef de village. La structure dressée et le long filin oblique qui l'arrime à la banquise restera en place: trop lourd, trop dense, trop utile si elle peut devenir un repère de balisage.
Pour le moment, ils ne savent que faire de l'igloo stylisé aux fenêtres verdâtres. Son ascenseur extérieur qui a tant fasciné les adolescents du village est définitivement en panne. Les sages de la tribu ont espéré que « les Elf » comme ils les appellent, leur offrirait le groupe électrogène et que l'igloo des blancs pourrait servir d'école, de bibliothèque, d'abri en cas de gros ouragan....Innégociable, tout ce qui pouvait leur servir pour aller polluer ailleurs, piller ailleurs, mépriser les autochtones ailleurs, ils l'ont amené.
Repère en rentrant des si longues expéditions ont imaginé les chasseurs mais voyez comme la mère d'Apoutziak a su tirer profit du filin. Il est tiré au dessus de son igloo et à ce titre, tous ont trouvé naturel de lui en laisser l'usage. Sur la partie la plus haute, elle a réussi à faire coulisser le drapeau de leur région. Dès que les grands froids s'éloigneront, il dégèlera et claquera fièrement au vent de leur territoire.
Sous la partie centrale, Iyukak a bâti un large monticule de neige tassée avec l'aide de son époux et de ses frères. Elle a préparé les emplacements où elle séchera les peaux de phoque, de renne que ramèneront les hommes de sa famille. Il n'y aura plus qu'à les travailler pour équiper petits et grands de vêtements chauds à capuche, bottes et bonnets rebrodés. Peut-être le père d'Apoutsiak tirera-t-il le gros ours blanc qui a failli le dévorer l'année dernière? Elle voit déjà le tapis moelleux qui embellirait le centre de l'igloo et comme il serait bon de s' y rencogner en écoutant les histoires légendaires des ancêtres célèbres.
Ce dont elle est la plus fière, c'est du crochet jaune avec son long croc qui descend assez bas pour qu'elle y accroche son petit dernier quand elle s'active autour de l'igloo. Complètement emmailloté, il est à l'abri de tous les prédateurs; elle peut lui sourire, lui faire de petits signes et, de temps en temps, venir déposer un baiser sur son bout du nez, si froid que ses propres yeux lui piquent quand elle l'embrasse. Elle aime aussi la longue guirlande jaune qui servait de limite de chantier. Elle ne sait pas encore à quoi elles l'emploieront avec ses compagnes, mais, le moment venu, la solution s'imposera.
Ce qui la tracasse, c'est comment utiliser la terrasse de l'igloo stylisé. Bien sûr, elle est battue à quatre vents mais comme l'horizon doit être vaste de là-haut, comme le soleil de minuit doit élargir son halo et comme elle serait fière d'être la première à fouler la neige immaculée de ce qui ressemble à une montagne poussée là, tout près, à portée d'escalade.
Regardez là devant son igloo, les poings sur les hanches, yeux plissés et sourire édenté. Les prédateurs passent mais l'avenir lui appartient.
Françoise, Capbreton, janvier 2008





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2008 à 19:22

M-FRANCE *****

14/01/2008

Mots à insérer

RAYON, roman, racine absolu attente, yeux, y, oublieux, onde, nubile, nymphe.
Jokers : un, fidèle, jeune.




Quelle chance d’être invitée dans ce club de lecture pour une dédicace du dernier auteur en vogue. Je trépigne d’impatience jusqu’à ce que la présidente nous introduise dans un grand salon, où de sympathiques fauteuils à l’air confortable, nous attendent. Je regarde furtivement autour de moi et mes yeux s’attardent sur la bibliothèque. Les rayons regorgent de livres. Certains, richement reliés, me fascinent. Tant pis si c’est impoli, je m’approche du meuble, ma curiosité est plus forte que ma bonne éducation. Une onde de plaisir me submerge à la vue de cette concentration de belles lettres. Une édition, très ancienne, consacrée aux auteurs dramatiques du XVII e siècle fait la part belle à l’œuvre de Racine. Face à moi, j’ai la littérature que j’aime, je retrouve ces auteurs qui m’ont privé de sommeil au temps de mes études. Si j’osais, j’ouvrirais la vitrine pour renifler de près l’odeur de ces romans qui me chavire la tête. Mais on m’appelle, je reprends mes esprits et reviens au moment présent.
Notre écrivain se fait désirer. L’attente devient longue. Je sais qu’il est étourdi, c’est un rêveur, mais serait-il oublieux à ce point ? Des commentaires désagréables commencent à fuser. Notre hôtesse tente de tranquilliser les participants : « j’ai une confiance absolue en sa venue » dit-elle, « il sera fidèle à sa promesse.
Pour nous faire patienter, une jeune fille de l’assemblée, blonde nymphe nubile, s’essaie à la lecture d’un passage de l’ouvrage que nous aimons tant. Quelle bonne idée !Par cette initiative, la jeune personne généreusement ouvre le chemin à l’auteur et quand il arrivera, il n’aura qu’à s’y faufiler, l’attention du public lui sera acquise.


Marie France pour le 14 janvier 2008.








Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2008 à 19:20

CHRISTIANE L. *

Imaginez que le pied du magnétoscope soit en réalité un poteau de bois mangé par le temps. Imaginez que le petit siège qui lui fait face soit un autre poteau plus petit, plus vermoulu encore.
De l’un à l’autre, part un fil sur lequel reposent ou parfois pendouillent des tas d’objets, de souvenirs dont la provenance vous échappe(ou pas).
Laissez-vous emporter par votre imagination et en ce début d’année, encore plus que d’ordinaire, vous avez tous les droits


Jeu du 7 janvier 2008.

Cette installation un peu surprenante me fait penser à des « ex votos » que l’on trouvait au pied des fontaines dites « miraculeuses » des Landes : des chiffons qui avaient servi à nettoyer un mal, une plaie avec l’eau de la source et que l’on suspendait ensuite pour qu’il sèchent, la croyance disait que le mal s’en allait ainsi…
Que reste-il de ces pratiques, je l’ignore, elles n’ont pas survécu au progrès de la médecine mais elles n’alourdissaient pas non plu le déficit de la Sécurité sociale. Autre temps, autre mœurs…
J’aurais aimé recueillir un témoignage d’une guérison dans un de ces lieux, seuls les livres me renseignent mais ne suffisent pas à me convaincre. D’ailleurs, ces sources se tarissent et se trouvent de plus en plus abandonnées. N’étant plus fréquentées, elles disparaissent comme un objet qui ne sert plus.
Et ce dont j’ai besoin en ce moment, c’est cette imagination qui m’est demandée de mettre en œuvre et qui me fait défaut.
Etant peu abondante en moi, l’aurais-je laissée en jachère ces derniers temps pour qu’elle ne puisse apparaître ?
Pour l’eau guérisseuse, ce n’est pas un problème, la médecine est suffisamment présente pour l’utiliser, pour mon imagination, comment la développer ? En travaillant sans doute… Impossible donc de se reposer !


Christiane L. jeu atelier du 7 janvier 2008.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2008 à 19:18

CHRISTIANE L. *

14/01/2008

Mots à insérer

RAYON, roman, racine, absolu, attente, y, yeux, oublieux, onde, nubile, nymphe.

Jokers : un fidèle, jeune.







Sylvie rayonne, son dernier roman vient d’obtenir un prix littéraire !
Elle était loin d’imaginer que son histoire puisée dans ses racines landaises puissent intéresser un public aussi large et averti.
Son enfance est restée marquée par cette période où les Allemands avaient envahi la campagne, son insouciance de petite fille lui avait permis de garder sa gaîté, se laissant amuser par ces rencontres de soldats au détour d’un chemin ; l’idée du danger ne l’effleurait pas, elle était persuadée qu’elle ne courrait aucun risque, ces hommes lui inspiraient plutôt du respect par leur tenue, de plus, dans l’absolu, elle avait la recommandation de ne parler qu’à des gens qu’elle connaissaient.
A la maison, elle surprenait parfois Papa et Maman converser à voix basse, elle attendait pour les interrompre et poser des questions, ils la renvoyaient à ses jeux en lui faisant comprendre que ce n’était pas le moment ; dans leurs yeux, on pouvait lire une certaine inquiétude. Alors, l’enfant repartait jouer sans plus se soucier de cette situation. Son tempérament oublieux lui facilitait la vie dans cette période difficile.
Sylvie a grandi, elle s’est retrouvée à la faculté de lettres, l’écriture est devenue sa passion, pour commencer, quelques nouvelles qui ne trouvaient pas preneur pour leur publication ; puis elle progressait dans ses récits, se laissant porter par cette onde bienfaitrice qui la plaçait dans l’imaginaire, source d’inspiration pour ses histoires qui avaient de plus en plus de succès.
Ayant atteint l’âge nubile et devenue nymphe, elle se laissait courtiser et distraire et ses ennuis commencèrent : chagrin d’amour, rupture… finirent par la détourner de sa vocation.
Ce passage de vie perturbée lui a permis de mûrir, de se poser et faire le point avec elle-même pour constater qu’elle n’était pas faite pour la vie à deux et le mariage.
Son amour à elle, ce sont les livres et l’écriture.
Et pour repartir dans cette voie, quoi de plus solide que ses origines, ses souvenirs d’enfance.
Sa récompense a été au-delà de ses espérances !


Christiane L. pour le 14 janvier 2008






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2008 à 19:16

CHRISTIANE L. *

14/01/2008

Mots à insérer

PARTAGE, papier, pourquoi, ardoise, allumer, rire, rose, tressaillir, tempête, agir,accélérer, gage, goûter, être, émotion,
Jokers : quand, et, si.





Je me sens bien seule ce soir, en cette nuit de Noël, je n’ai personne avec qui partager mon repas, pourtant je l’ai amélioré en ajoutant une petite fantaisie, histoire de suivre la tradition.
Je pourrais me dire que la fête n’est que sur le papier, puisque pour moi rien ne change du quotidien, c’est seulement la télé qui me la rappelle. Joyeuses fêtes nous lancent les présentateurs, bien sûr il s’adressent à tous et en particuliers aux enfants, aux parents et aux familles, mais les autres, ils se contentent d’avoir la nostalgie du passé, de souffrir en silence de leurs manques, alors pourquoi écouter tous ces vœux qui nous font du mal, comme si l’on pouvait être joyeux sur commande…
Je pense aussi à ceux qui se laissent prendre au piège des commerçants devant ce faste de nourriture si bien présentée, l’ardoise qu’ils laissent en passant à la caisse peut leur donner bien des soucis pour la fin du mois.
De ce côté, je suis tranquille, je ne peux déplacer et je dois bien compter pour arriver à équilibrer mon budget ; souvent, j’imagine des petites lampes qui s’allument et clignotent quand mes dépenses dépassent mes revenus, je dois toujours rester vigilante et même me priver un peu parfois.
Comment arriver à vivre dans ce quotidien qui n’est pas rose du tout ? La joie fait tressaillir, la solitude amène les larmes et les journées moroses se suivent ; il faudrait une tempête pour briser cette monotonie.
Je suis lasse, je ne vois pas quel évènement pourrait agir sur ce triste déroulement de la vie, comment il pourrait en accélérer le mouvement.
La santé est partie, le moral a suivi ; me déplacer, marcher, était pour moi un gage de bien-être, je goûtais à tous ces petits plaisirs qui permettent l’épanouissement de l’être humain. Que d’émotion je ressent quand je plonge dans ce passé !
Noël fait des miracles paraît-il. Eh ! bien, ce soir je prends une grande décision, il me vient l’idée d’écrire mes mémoires, de cette vie bien remplie qui m’a comblée. Le crayon, je peux encore le tenir, les souvenirs sont toujours présents dans ma tête ; je réalise tout d’un coup que j’en ai des choses à raconter !
Je souris déjà en pensant à tout ce que je vais pouvoir mettre dans ce cahier.
Merci Noël, je renais à la vie…


Christiane L. pour le 7 janvier 2008




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2008 à 19:14

PASCALE *****

09/01/2008



Mots à insérer
PARTAGE : papier pourquoi, ardoise, allumer, rire rose, tressaillir, tempête, agir, accélérer, gage, goûter, être émotion.
JOKERS : quand, et, si.




Pourquoi toi

Du papier, une ardoise et son cœur qui défaille.
Quelques mots en partage, tout son être qui tressaille, la tempête qui entaille les rires sous les chandails. Le froid qui s’insinue quand le sang s’accélère et la peau qui rosit, gage de vie éphémère.
Du papier, une ardoise et le bout d’An déraille.
L’émotion qui l’étreint doucement dans le noir, les larmes qui affluent mémoire suspendue.
Quand les lampes s’allument, sourires entendus, elle goûte le moment, s’empare d’un
bon dernier :

- et si l’on se souhaitait une Vraie et Bonne Année…

Puis elle va se coucher…

Pascale pour le 7 janvier 2008.








Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/01/2008 à 19:09