LES 3 ERREURS DE MA VIE – de Chetan BHAGAT
Mais peut-être voulez-vous avoir plus de détails sur l'histoire...
28 décembre 2005 : l’écrivain Chetan Bhagat reçoit un e-mail d’un lecteur, jeune entrepreneur, qui lui annonce, tout de go, qu’il avalera un somnifère à chaque fin de phrase de son courrier. Pourquoi ? Parce que 3 erreurs ont ravagé sa vie. Trois erreurs qu’il ne peut se pardonner. Et sa lettre d’adieu sera destinée à cet écrivain donc.
19 phrases. 19 somnifères. L’écrivain parvient à retrouver l’identité du jeune homme et se rend à son chevet à l’hôpital. Il écoute l’histoire du jeune homme.
L’histoire est enlevée, les aventures, qu’elles soient gaies ou tristes, de Govind se lisent avec plaisir, et, même si le style est très simple, elles nous entraînent dans l’Inde d’aujourd’hui, où traditions et modernités s’affrontent (l’histoire d’amour entre Govind et Diviah, la jeune sœur de Ish est touchante, les deux jeunes n’ont pas le droit de s’aimer) et où les rivalités religieuses peuvent dégénérer rapidement en affrontements sanglants (les 3 jeunes hommes décident d’entraîner un jeune musulman, Ali, et ce malgré sa religion et la colère de l’oncle d’Omi, religieux fondamentaliste aux ambitions électorales).
Basé sur des événements réels, Chetan Bhagat nous offre un conte plein d'esprit à propos de l'Inde moderne, mettant en évidence l'isolement de toute une génération en nous offrant un roman sensible, tendre et drôle, tout en montrant en profondeur la réalité de l'Inde, prise entre ses traditions et la modernité. Le contexte historique du roman a son importance: Le 27 février 2002, dans la ville de Godhra, un incendie dans un train de pèlerins à destination d'Ayodhya coûte la vie à 59 hindous. Des représailles contre la communauté musulmane dans les jours suivants provoquent, selon les sources officielles, plus de 1 000 tués et 75 000 réfugiés. Derrière la sauvagerie des faits maquillée en fureur populaire se dessine une organisation du massacre. Il s’agit manifestement d’un pogrom anti-musulman qui se propage rapidement dans le Gujarat, état caractérisé par une forte présence musulmane. Cette attaque était préparée de longue date et n’attendait que la première occasion pour commencer.
Peut-on réussir en dépit de quelques erreurs ? C'est ce que pose comme question le roman "Les 3 erreurs de ma vie"
Ses personnages sont jeunes, ambitieux et passionnés et ont les mêmes dilemmes moraux, sociaux et religieux que de nombreux jeunes Indiens d'aujourd'hui. On comprend à la lecture pourquoi il est devenu l'icône de la jeune génération indienne, un véritable phénomène de société.
Le roman de Chetan Bhagat a été vendu à plus d’un million d’exemplaires en Inde. Un roman populaire, que je ne qualifierai pas de grand roman, sans doute, mais qui, le temps de sa lecture, reste un excellent divertissement, parce que dépaysant, plein de sensibilité, d’humour et de fraîcheur.
Et de temps en temps, ça fait du bien.
Quelques mots sur Chetan BHAGAT
Dans la vie, Chetan Bhagat, 35 ans, exerce le métier de banquier !!
Ainsi, chaque matin, avant de partir travailler dans une grande banque d’affaires allemande, Il consacre quelques heures à l’écriture: des dialogues à chaque paragraphe, de l’érotisme qui ne va jamais au- delà des frôlements de main, des histoires d’amour tourmentées qui finissent toujours bien. Chetan Bhagat a inventé les romans de Bollywood que l’Inde s’arrache.
L’auteur enchaîne les succès et a vendu plus de 1,5 million de livres. "The 3 Mistakes of My Life" a totalisé 500 000 ventes dès sa parution. Du jamais- vu dans le pays: "Ceux qui achètent ses romans n’avaient jamais ouvert un livre de leur vie. Tout son génie est là", estime Hari Menon, critique littéraire de l’hebdomadaire Outlook .
Les héros de Chetan Bhagat appartiennent à cette nouvelle classe moyenne, oubliée de la littérature et symbole de l’Inde émergente.
Originaire d’une famille modeste, lui-même s’en est sorti grâce à son admission au prestigieux Institut technologique de Delhi, où le taux d’admissions ne dépasse pas 0,5 %. Jeune homme, il veut devenir chef cuisinier, mais son père, militaire, rêve que son fils devienne ingénieur et l’oblige à étudier jour et nuit.
Il s'inspire de cette expérience pour écrire son premier roman, "Five Point Someone" (non traduit), et devient ainsi un véritable emblème de la jeunesse indienne. Après une expérience décevante passée à gérer des chaînes de production de bonbons chez Cadbury, Chetan Bhagat part s’installer à Hongkong en 1997. Chez Goldman Sachs, il devient un banquier comme les autres, sauf qu’il préfère s’isoler pour écrire plutôt que disputer des parties de golf.
Il publie alors "One Night at the Call Center" (Une nuit@thecallcenter-Stock, 2007), roman traduit dans plusieurs langues. Ces deux ouvrages de Chetan Bhagat ont fait l'objet d'adaptations cinématographiques made in Bollywood.
Par crainte de ne plus saisir une Inde en pleine "révolution silencieuse", il décide finalement de s’installer à Bombay début 2008, accompagné de sa femme, banquière elle aussi, et de leurs deux fils.
En réalité, Chetan Bhagat n’a jamais voulu devenir écrivain. Si son père ne lui avait pas interdit de regarder les films de Bollywood à la télévision, il n’aurait pas pris l’habitude de se les inventer, tous les soirs, avec son frère, ou seul, en écrivant. L’écriture lui permet aujourd’hui de mieux supporter son métier: "Soyons honnêtes, avoue-t- il, la profession de banquier est la plus ennuyeuse qui existe sur terre." Mais il n’est pas encore prêt à donner sa lettre de démission, même après avoir vendu plus de 1,5 million de romans. "Je ne suis pas un bon écrivain, assure- t- il, je sais juste raconter des histoires. Dans le domaine de l'écriture, mes buts sont très ambitieux. Mais je ne cherche pas pour autant à être l'écrivain le plus admiré d'Inde. Mon but est juste d'être l'écrivain le plus aimé du pays. L'admiration s'essouffle, l'amour perdure."
Si vous voulez en savoir plus sur ce jeune auteur Indien, je vous invite à consulter ces deux liens qui propose une interview de lui en deux parties.
http://www.youtube.com/watch?v=7L023aLbPf8&feature=player_embedded#!
http://www.youtube.com/watch?v=_G6uIC1xi4g&feature=player_embedded
Suite Indienne (Paul THEROUX)
Dans la première intitulée ‘La colline des singes’, un couple de Bostoniens bon chic, massés d’Âyurveda et assouplis de yoga, contemple avec stupeur des singes au comportement presque humain. Ils en rient avec affectation sans voir que les Indiens, si corrects avec les clients, les observent de la même façon. Il suffit qu’ils dérapent imperceptiblement pour que tout se sache et que l’inflexible ‘correctness’ héritée de la civilisation brahmanique (accentuée par le can' t britannique - you can't do that..) se mue en rejet méprisant de ces ‘barbares’ occidentaux trop visibles. Pourtant, chaque petit geste à la limite apparaît anodin, compromis imperceptible avec la morale qui passerait sans peine aux Etats-Unis ou en France. Mais l’Inde est radicalement autre et nul n’explore sa culture profonde comme on va chez Disney. Il ne suffit pas de singer le yoga et de se soumettre à l’Âyurveda, ni de manger épicé et de porter du shatoosh, pour pénétrer la civilisation indienne. Tel est peut-être le message de Paul Theroux à ses contemporains, et il le distille dans ce récit avec une grande finesse et toujours avec ce même humour redoutable qui est sa marque d'écriture et fait mouche à chaque fois, enfin je parle pour moi.
La deuxième nouvelle, dont le titre est "‘La Porte de l’Inde’ montre une progression par rapport à l'histoire précédente. En effet, nous sommes toujours face à un Américain type, pressé, avide et horrifié par tout ce que l’Inde présente de misère, de microbes et de pollution. Malheureux en amour au point de s’être marié tard avec une égoïste, puis d’avoir divorcé un an plus tard, il succombe aux attraits d’une très jeune Indienne qui danse devant lui seins nus et l’aguiche habilement en présentant ses dons comme un bienfait humanitaire. Les Américains se repaissent de sexe comme de food - fast and fat - mais le sexe fait sortir Dwight, avocat d’affaires redoutable, de son univers censuré et de ses préjugés hygiénistes. « Oui, l’Inde était sensuelle. Si elle semblait puritaine, c’est que derrière son puritanisme se cachait une sensualité refoulée, plus insatiable, plus nue, plus vorace que tout ce qu’il avait jamais connu » p.208. La délicatesse polie des femmes indiennes le change des harpies égoïstes américaines. Aidé par le jaïn Shah, avocat indien, il se transforme.
Le tout est de ne pas accepter l’apparence des choses. Dwight demande à rester un peu en Inde et pousse Shah à aller le remplacer aux Etats-Unis pour un séminaire. Une fois ces épreuves accomplies, l’échange peut avoir lieu : Shah offre la pauvreté et la méditation sur l’existence et Dwight fait cadeau à son partenaire de ses contacts d’affaires américain pour l’essor de sa carrière. L’auteur se garde bien de dire qui devient le plus heureux – ou qui a roulé qui : on est en Inde, pays de l’ambigu où l’apparence cache toujours l’apparence.
Enfin la troisième et dernière nouvelle est comme une apothéose. Elle porte le titre d'un dieu hindou célèbre, peut-être le plus populaire " Le Dieu Eléphant". Après la punition, puis la rédemption, voici la compréhension. Alice est une étudiante américaine pragmatique qui fait son expérience en Inde, et principalement dans un ashram. Après que sa copine, la précieuse Stella, l’eût larguée pour un frimeur cinéaste et friqué, elle rejoint l’ashram convoité par ses propres moyens. L’occasion, dans le train indien, de rencontrer le gros Amitabh, type de jeunesse indienne moderne qui rêve fric, électronique et anglais globish – tout en restant ataviquement le machiste gâté façonné par l’éducation indienne. La suite avance : l’Américain n’en reste plus à la bêtise satisfaite, ni à la rédemption des péchés humains trop humains. L’héroïne est une fille, positive, américaine dans ce qu’elle a de pionnier ; elle veut comprendre l’Inde et non s’y immerger. Elle se laisse changer par l’Inde tout en aidant l’Inde à se changer.
Habitant un ashram dont un Swami est le gourou, Alice travaille grâce à Amitabh dans un centre d’appels pour produits électroniques où elle enseigne aux jeunes Indiens comment répondre et avec un accent compréhensible. Y trouvet'elle un équilibre ? Presque. Mais rien n’est éternel, tout passe, le monde est sans cesse en mouvement. Ce fondement de la philosophie indienne la rattrape par le karma, cette suite d’actions qui engendre des conséquences. Son côté bon Samaritain très américain fait qu'elle décide d'aider Amitabh (qui se fait appeler Shah en affaires). Cela donne des idées à l’enfant gâté : il se met en tête de la séduire, elle refuse, il la suit. et là le drame. La justice à l’indienne étant aussi surannée que ses expressions anglaises figées depuis la conquête, seule la justice immanente peut rééquilibrer la balance. Futée, Alice songe à l’éléphant, celui qu’elle nourrit avec plaisir et qu’elle plaint lorsqu’il est pris d’envie de liberté ; il est pour elle l’incarnation du dieu Ganesh. Portez plainte en Inde, vous vous retrouverez englués dans « une culture chicanière. Pas de justice, mais une lutte incessante et des confrontations de biais qui revenaient à fuir la réalité. L’aspect antique de l’Inde, ce côté décomposé, squelettique, était le résultat de cette tendance à tout remettre à plus tard. On pouvait mourir avant de voir la moindre promesse tenue, mais la dénégation était une autre manière de gérer les affaires. Le système judiciaire était basé sur l’accumulation d’obstacles » p.420. Alice applique donc le positivisme occidental du « aide-toi, le Ciel t’aidera », et Ganesh s’en charge. Le lecteur verra comment, je m'en voudrais de vous dévoiler le dénouement.
Dans cette ‘Suite indienne’, Paul Theroux montre encore une fois qu’il est un grand écrivain. Ses trois histoires captivent, ses personnages bien de notre temps évoluent selon leurs ressorts intimes, son style tout de détachement et de précision décape au scalpel. Voilà qui est puissant. Puissant est peut-être le terme le mieux adapté à ce livre, puissant comme le lotus – cette plante symbole de la culture indienne - qui pousse sa racine d’elle-même, sans insister mais avec obstination, depuis la boue au travers de l’eau stagnante - pour s’épanouir à la lumière.Tantôt descriptive, tantôt elliptique, l'écriture de Theroux dans ce recueil bascule sans cesse entre mysticisme et trivialité. elle a le pouvoir, dans chacun des trois récits, de toujours laisser pressentir le pire sans jamais le nommer. Au fil des pages et des voyages, une foule de personnages inquiétants (une maquerelle édentée, une jeune prostituée "aux yeux jaunes", une "beauté" arrogante et cupide, un jeune homme grassouillet moins inoffensif qu'il n'y paraît), vient progressivement démonter le mythe de l'Inde "matrice" "Mother India" et accueillante, confirmant ainsi le renversement annoncé dès la première page, au moment où Blunden observent des singes "presque humains" : si les animaux peuvent paraître humains, alors les hommes eux aussi agiront à leur tour comme des animaux. Des singes rusés, des moutons naïfs, des serpents cruels ? Comment ne pas céder à la tentation symboliste dans le pays où l'on vénère Ganesh le Dieu éléphant ?.
Paul Theroux, Suite indienne (titre original The Elephanta Suite, publié aux USA en 2007), paru en français chez Grasset en 2009, 425 pages.
Quelques mots à propos de Paul THEROUX
LA SAISON DES MANGUES INTROUVABLES – Daniyal MEENUDDIN
Maîtres et valets au Pakistan, ou histoires de pouvoir et de survie dans le Pakistan féodal et rural, tel pourrait être le second titre du recueil de nouvelles de Daniyal Mueenuddin.
KK. Harouni est un riche propriétaire terrien de Lahore. L’homme est placide, distant, se préoccupe peu de ses affaires ni de sa famille qu’il entretient néanmoins avec la sérénité de celui pour qui payer suffit et remplace largement l’étalage de sentiments. Autour de lui gravite une galerie de régisseurs, chauffeurs, cuisiniers, enfants, qui sont les principaux acteurs des huit nouvelles du recueil (huit nouvelles assez longues pour être presque des petits romans).
Que ce soit avec Saleema ou Husna, jeunes femmes pour qui la séduction est la seule arme possible pour tenter de subsister (Saleema séduit les cuisiniers des maisons pour lesquelles elle travaille pour obtenir un lit où dormir, et surtout fuir un mari héroïnomane ; Husna, jeune servante, devient la maîtresse de KK Harouni et tente de s’élever au dessus de sa condition, sans succès), ou bien avec Zainab, deuxième épouse d’un régisseur, ces nouvelles nous content les désirs enfouis et secrets de ces femmes qui n’ont rien pour sortir de leur condition.
Les hommes aussi sont part intégrante des nouvelles : employés corrompus (Nawabdin l’électricien), juges à qui l’on graisse la patte (Les femmes brûlées), hommes détruits par l'usage des drogues, d’autres qui règnent en petits despotes sur leurs domaines respectifs.
Hommes, femmes, pauvres ou riches (Lily est une jeune fille de la bonne société de Karachi, les enfants de Harouni, aisés et vivent à New York ou Karachi), ce sont des rêves, des rêves enfouis ou qui commencent à poindre, et des échecs stridents que nous raconte ce recueil. Une série de portraits touchants, dans un style à la fois coloré comme ce pays et langoureux comme le temps qui s’écoule avec engourdissement à l’ombre d’un manguier.
Un bien joli recueil, qui propose une vision du Pakistan qui pourrait nous sembler archaïque, à nous Occidentaux, mais n’en révèle pas moins une vision étonnante et, au final, pleine de tendresse, pour ce pays. Un dépaysement culturel, en quelque sorte.
La saison des mangues introuvables, Daniyal Mueenuddin
Buchet-Chastel, mars 2010, 307 pages
Inde, la révolution par les femmes (Dominique HOELTGEN)
Célèbres ou inconnues, les Indiennes contribuent à tisser les fils de la démocratie dans un pays où persistent les inégalités. Dominique Hoeltgen, journaliste et écrivaine, dresse leurs portraits dans "Inde, la révolution par les femmes". Parution : le 15 septembre 2009.
Elles sont célèbres ou inconnues. Elles sont actrices, banquières, avocates, chef d’entreprises, vendeuses de rues, chiffonnières, et leurs destins croisés donnent un éclairage sur l’Inde d’aujourd’ hui, un monde dur, habitué aux drames à répétition. Les paysannes aux pieds nus qui s’inventent une révolution technologique et les rouleuses de bidis [1] qui adhèrent à un syndicat partagent un même souci : devenir visibles !
Cette reconnaissance sociale est plus aisée avec l’aide de personnalités : quand une actrice de Bollywood reloge des habitants des bidonvilles. Quand des avocates élèvent la voix contre les disparitions de petites filles, les viols et les tortures. Quand des artistes utilisent leurs spectacles ou leurs écrits pour lutter contre les extrémismes. D’autres femmes sont sous les projecteurs dans ce livre. Par l’intelligence de leurs actions, des Indiennes contribuent à tisser un par un les fils de cette démocratie où persistent les inégalités. Suivez pas à pas Ela Bhatt, Farah Khan, Mallika Sarabhai, Teesta Setalvad, Swati Piramal, Kiran Mazumdar-Shaw, Indira Jaising et les autres dans leurs longs combats.
A propos de Dominique Hoeltgen
Des cénacles d’intellectuels aux tréfonds des bidonvilles, des pistes de l’Himalaya aux marchés surpeuplés des plaines, Dominique Hoeltgen a sillonné l’Inde quatre ans durant, à la rencontre des Indiens qui laissent leur empreinte sur le sous-continent. Journaliste, elle est correspondante pour L’Expansion en Inde depuis 2004. En vingt sept ans de carrière internationale, elle a également travaillé au Japon (1999 à 2003), en Italie, aux USA, en Algérie. Reporter sans frontière, elle a parcouru l’Asie et l’Afrique pour plusieurs journaux. Et a été pionnière à analyser le web comme phénomène de société.
Elle a publié : Les marchands de l’Internet (Editions du Téléphone, 1996), Internet pour tous (Editions du Téléphone, 1995, réédité en 1996 et 1997), Le Salaire des Africains (Editions Jeune Afrique Plus, 1983), L’Algérie (Editions Jeune Afrique, 1982, réédité en 1987).
Cuisine intime et gourmande - Padmavati et Beena PARADIN
Si vous pensiez que les meilleurs livres de cuisine indienne étaient écrits en anglais et que leurs traductions en français n’étaient pas souvent à la hauteur, vous allez changer d'avis en découvrant ce magnifique ouvrage.
En effet, un jour 2 femmes indiennes, Padmavathi et Beena Paradin, mère et fille, originaires de la région du Kérala, et installées en France, ont décidé de partager leur passion de la cuisine avec nous lecteurs français et fans de cette cuisine épicée millénaire, dans un nouveau livre : Inde, cuisine intime et gourmande. On y trouve à la fois leurs recettes de famille et les grands classiques de la cuisine indienne. Leur objectif est que nous puissions récréer leur cuisine à la maison, tout en gardant l’authenticité de la cuisine indienne. C'est une démarche qui me touche car je suis aussi d'origine Indienne, et que ma mère, qui a disparu il y a trois ans m'a inspiré une rubrique sur ce site "Les recettes de Joly" qu'elle alimentait de son vivant et qui contine à exister.
Mais revenons à ce livre... Vous pourrez y tester les mélanges d’épices, essayer de préparer le curry de chou fleur, l’agneau confit à l’indienne, le massala de crevettes ou la glace à la pistache et au safran.
C’est un livre sur la transmission culinaire. Beena a appris à cuisiner avec sa mère qui a elle même appris avec sa propre mère. Il a été écrit à quatre mains, en Inde, dans leur famille, où elles ont cuisiné les recettes de famille et celles qui sont venues agrandir ce répertoire, suite à des découvertes dans des restaurants ou chez des amis. C'est une très belle histoire, une aventure photographiée avec talent par la grande photographe Isabelle Rozenbaum. Les photos dégagent une atmosphère incroyable et dépassent de loin les classiques photographies culinaires. A ce titre, ce livre est vraiment un très joli cadeau à faire, par exemple pour la fête des mères.
Pour en savoir plus
Le blog de cuisine de Beena Paradin
Le blog d’Isabelle Rozenbaum
Les vidéos prises en Inde durant cette aventure sur le site d’Isabelle