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L'Indépendance de l'Inde

Cette année 2007 marque les 60 ans de l'Indépendance de l'Inde. C'est dans ce cadre que le Salon du Livre a invité 30 auteurs indiens pour mettre à l'honneur ce pays cher à nos coeurs. En effet, l'Inde est l'invitée d'honneur de cette édition du grand salon littéraire cette année. L'occasion pour moi de revenir sur la période historique qui a amené à l'Indépendance de l'Inde.



La décision du partage du l'Inde

En 1946 Pethick-Lawrence se rend à New-Delhi. Il propose au Congrès et à la Ligue Musulmane que le pays soit divisé en trois groupes. Le groupe A regrouperait les provinces à majorité hindoue, le groupe B rassemblerait les provinces à majorité musulmane (Penjab, Sindh, provinces du Nord-Ouest et Baluchistan) et le groupe C serait constitué par la partie musulmane du Bengale. Ces groupes resteraient en partie dépendants d'un pouvoir central qui aurait en charge les affaires étrangères, la défense et les communications.
Mais le Penjab pose un gros problème en raison de la présence massive des Sikhs qui réclament eux aussi un état indépendant. Mais les diplomates n'ont pas le temps ni les moyens de négocier avec les Sikhs.
Jinnah et Nehru acceptent tout d'abord les propositions des britanniques mais une mésentente entre les deux hommes font tomber les plans de partage à l'eau. En août 1946 Jinnah appelle la nation musulmane à se soulever. De violents et sanglants affrontements à Calcutta feront plus de 10000 morts. La guerre civile durera une année faisant des milliers de victimes hindoues et musulmanes.

En mars 1947 Lord Mountbatten est nommé Vice-Roi. Il a pour mission de passer le pouvoir aux mains des indiens le plus vite possible. Craignant un départ précipité des anglais il décide de la partition du Penjab et du Bengale. Gandhi se refuse à l'idée d'un découpage de l'Inde et propose à Lord Mountbatten que Jinnah soit désigné à la présidence du nouvel état indien unifié. Mais Nehru et les leaders du Congrès s'y opposent.
En juillet 1947 le parlement britannique vote l'Indian Independance Act qui doit rendre effective la partition entre l'Inde et le Pakistan dans la nuit du 14 au 15 août 1947. Le Pakistan sera donc constitué de deux territoires séparés par des milliers de kilomètres. Les commissions chargées de tracer les frontières n'ont plus qu'un mois pour trouver un compromis. Lorsqu'elles annoncent les résultats de leurs travaux, des millions de personnes, hindous, musulmans et sikhs, traversent les nouvelles frontières afin de trouver refuge. Au moins 500000 personnes trouveront la mort au cours de massacres inter-communautaires.


l'Indépendance enfin

Le 15 août 1947 l'Inde est devenue un dominion dans le Commonwealth, sous la direction du premier ministre Jawaharlal Nehru. Gandhi refuse les postes qu'on lui propose et préfère partir faire campagne pour la paix au Bengale et au Bihar. De retour à Delhi il est assassiné par un extrémiste hindou le 30 janvier 1948.

La partition reste cependant imparfaite. Il était convenu que les états princiers auraient le choix de rejoindre le Pakistan ou l'Inde. Sur les 570 principautés, seuls 3 refusèrent de choisir : celles du Junagadh, d'Hyderabad et du Cachemire. L'Inde récupère de force les deux premières en septembre 1948 et les intègre à l'Union Indienne. Le Cachemire, dirigé par un maharaja hindou mais habité par 75% de musulmans, tente dans un premier temps de rester indépendant mais en octobre 1947 le Pakistan tout proche lance une attaque.

L'Inde propose alors au maharaja de le protéger en échange de son intégration à l'Union Indienne. La première guerre indo-pakistanaise est ainsi déclarée. En 1949 une ligne de démarcation est tracée. Elle ne cessera d'être contestée par les deux forces en présence.
Le 26 janvier 1950 l'Inde devient officiellement une République Fédérale. La constitution indienne adopte un régime parlementaire à l'anglaise avec une Chambre du Peuple (Lok Sabha) et un Conseil d'État (Raya Sabha). Les députés du Lok Sabha élisent le premier ministre. Nehru assura cette fonction jusqu'à sa mort en 1964. Mais le président de la République n'a que des pouvoirs honorifiques.

La fédération indienne est dirigée par un pouvoir central qui siège à Delhi. Chaque province dispose d'un gouvernement et d'une assemblée. Très vite, sous la pression des états du sud, les provinces sont réorganisées en suivant les frontières linguistiques. Nehru refuse cependant la création d'une province Sikh craignant une nouvelle partition du Penjab.
Grâce à se politique de non-alignement, Nehru parvient à obtenir l'aide économique des deux blocs.

l'Héritage de Nehru

Après l'indépendance, le Parti du Congrès, celui du Mahatma Gandhi et de Jawaharlal Nehru dirige l'Inde avec à sa tête, tout d'abord Nehru, puis sa fille Indira Gandhi et son petit-fils Rajiv Gandhi, excepté durant deux brèves périodes dans les années 1970 et les années 1980. Jusqu'à son décès en 1964, le premier ministre Nehru conduit la nation. Lui succède alors Lal Bahadur Shastri, qui meurt aussi en fonction.

Nehru meurt le 27 mai 1964. Le Congrès choisit Lal Bahadur Shastri pour lui succéder au poste de Premier Ministre. Dès sa prise de fonction Shastri doit résoudre une nouvelle crise avec le Pakistan dirigé par Mohammad Ayub Khan. Les pakistanais, soutenus militairement par les États-Unis, enfoncent les frontières du Sindh et du Cachemire. L'ONU intervient et obtient un cessez-le-feu avec un retrait derrière les frontières initiales. Mais en août le Pakistan, persuadé de la faiblesse de l'armée indienne, lance une nouvelle attaque au Cachemire. Les tanks indiens foncent vers Lahore et sont à deux doigts de la raser quand un nouveau cessez-le-feu est signé le 23 septembre 1965. La Grande-Bretagne et les États-Unis décident d'imposer un embargo militaire aux deux pays.
Le 10 janvier 1966 Shastri et Ayub signent un traité à Tashkent en Uzbekistan sous les auspices soviétiques. Mais le lendemain Shastri meurt et les accords ne lui survivent pas.

En 1966, le pouvoir passe dans les mains de la fille de Nehru, Indira Gandhi, premier ministre de 1966 à 1977. En 1975, submergée par des problèmes politiques et économiques, Indira Gandhi déclare l'état d'urgence et suspend une grande partie des libertés civiles. Recherchant une légitimité dans les urnes, elle convoque des élections en 1977, mais connaît la défaite au profit de Moraji Desai, qui dirige le Bharatiya Janata Party, une coalition de cinq partis d'opposition.

En 1979, le gouvernement de Desai s'effondre, incapable de faire face à la corruption et à la dégradation de la situation économique. Charan Singh forme un gouvernement intérimaire, qui est suivi par le retour d'Indira Gandhi au pouvoir en janvier 1980. Le 31 octobre 1984, elle est assassinée, et son fils, Rajiv Gandhi, est choisi par le Parti du Congrès - pour « Indira » ? comme successeur. Son gouvernement est renversé en 1989 à la suite d'accusation de la corruption et V.P. Sing et Chandra Shekha lui succèdent.

Aux élections de 1989, bien que Rajiv Gandhi et le Parti du Congrès aient gagné plus de sièges que n'importe quel autre parti, ils se révèlent incapables former un gouvernement avec une majorité absolue. Le Janata Dal, une coalition des partis d'opposition, forme alors un gouvernement avec l'aide du Bharatiya Janata Party (BJP), parti nationaliste hindou à sa droite et des communistes à sa gauche. Cette coalition hétéroclite s'effondre en novembre 1990, et le gouvernement est alors, pendant une courte période, aux mains d'un groupe dissident du Janata Dal soutenu par le Parti du Congress (I), installant Chandra Shekhar en tant que premier ministre. Cette alliance s'effondre également, entraînant les élections nationales de juin 1991.

Le 27 mai 1991, en campagne au Tamil Nadu pour le compte du Parti du Congrès (I), Rajiv Gandhi est assassiné, apparemment par des extrémistes tamoul du Sri Lanka. Durant les élections, le Parti du Congrès (I) gagne 213 sièges au parlement et compose une coalition, retournant au pouvoir sous la conduite de P.V. Narasimha Rao. Ce gouvernement, qui reste aux affaires la totalité de son mandat de cinq ans, lance un processus progressif de libéralisation et de réformes économiques, qui ouvre l'économie indienne au commerce et aux investissements internationaux. La politique intérieure de l'Inde prend également une nouvelle forme, car les regroupements traditionnels autour des castes, religions et appartenances ethniques ont entraîné la création d'une pléthore de petits partis politiques régionaux.

Au printemps 1996, les derniers mois du gouvernement Rao sont troublés par plusieurs affaires de corruption, qui ont contribué aux plus mauvais résultats électoraux de son histoire pour le Parti du Congrès. Le Bharatiya Janata Party (BJP) gagne la majorité relative aux élections nationales de mai 1996, mais sans assez de force pour régner seul. Sous le mandat du premier ministre Atal Bihari Vajpayee, la coalition de BJP détient le pouvoir durant 13 jours. Mais tous les partis politiques souhaitant éviter de nouvelles élections, une coalition menée par le Janata Dal émerge pour former un gouvernement connu sous le nom de Front Uni, commandé par l'ancien ministre en chef du Karnataka, H.D. Deve Gowda. Son gouvernement dure moins d'une année, Le chef du parti du Congrès lui retirant son appui en mars 1997. Inder Kumar Gujral remplace alors Gowda, premier ministre de consensus d'une coalition du Front Uni composé de 16 partis.

En novembre 1997, Le Parti du Congrès retire son soutien au Front Uni. De nouvelles élections, en février 1998 offrent au BJP la majorité relative des sièges au Parlement -- 182 ? qui rate de peu la majorité absolue. Le 20 mars 1998, le président nomme un gouvernement de coalition mené par le BJP avec Vajpayee, à nouveau premier ministre. Les 11 et 13 mai 1998, ce gouvernement effectue une série d'essais nucléaires souterrains. Les États-Unis, sous la présidence de Bill Clinton veulent imposer à l'Inde des sanctions économiques, mais l'Inde refuse toujours de signer le Traité de non-prolifération nucléaire, entré en vigueur en 1994.

En avril 1999, le gouvernement de coalition mené par le BJP s'effondre, entraînant de nouvelles élections en septembre. La Nouvelle Alliance Démocratique, une coalition nationale mené par le BJP obtient une majorité et forme une gouvernement avec Vajpayee en tant que premier ministre en octobre 1999.

Aux élections législatives de mai 2004, le parti de congrès, avec à sa tête Sonia Gandhi, veuve de Rajiv Gandhi, remporte un victoire historique qui marque le retour au pouvoir du parti du Congrès après de nombreuses années d'absence. Mais d'origine italienne, Sonia Gandhi est vivement critiquée par les nationalistes du BJP, et après quelques jours de réflexion, cède la place de premier ministre à Manmohan Singh, d'origine sikh.


Lundi 12 Février 2007
Fabienne-Shanti DESJARDINS

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