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Indira et Sonia Gandhi, une dynastie vouée à la Politique en Inde

Indira Gandhi est la première femme Premier ministre en Inde, et une des premières femmes chef d'état au monde. C'est assez significatif dans un pays, où comme je l'explique, la femme est à la fois déifiée et défavorisée, méprisée..., dans ce pays qui à l'époque n'était pas considéré comme un pays ouvert et moderne.
Précurseur dans son domaine, Indira marquera non seulement l'histoire de l'Inde post-coloniale contemporaine, mais aussi celle de l'Occident.
Au cours de ses deux mandats, elle va gouverner d’une main ferme la plus grande démocratie du monde. Le 31 octobre 1984, Indira Gandhi est assassinée par deux Sikhs de sa garde rapprochée.

Sonia Gandhi est sa belle-fille, italienne qui épouse l'Inde en même temps que Rajiv Gandhi, le fils cadet d'Indira qui lui succèdera après sa mort. Rajiv sera lui aussi assassiné quelques années après laissant l'héritage politique de son grand-père et de sa mère aux mains de Sonia et de leurs enfants, Pryanka et Rahul...

C'est l'histoire de ces deux femmes aux destins politiques tragiques, différentes mais en même temps ressemblantes, que j'aimerais raconter aujourd'hui... Même si leur vie est déjà devenue une légende.



Sa jeunesse et le début du combat

Indira et Sonia Gandhi, une dynastie vouée à la Politique en Inde

Indira Priyadarshini Nehru est la fille unique Jawaharlal Nehru, premier Premier ministre de l'Inde, issu d'une famille de brahmanes hindous originaires du Cachemire. Les fréquentes visites de personnages très en vue — et notamment le Mahatma Gandhi dont elle est la préférée —, la personnalité de son père, de son grand-père et de sa mère Kamala vont marquer sa jeunesse et faire bientôt germer en elle la conviction que la famille Nehru est appelée à gouverner l’Inde. Elle suit une partie de sa scolarité en Suisse, où sa mère, malade des poumons, séjourne en 1926-1927. Ensuite, elle fait des études d’histoire à l’université de Visvabharati, au Somerville College d’Oxford et, en 1941-1942, aux universités de Tagore et de Santiniketan (Allahabad)

Entre une mère malade (décédée à Badenweiler en 1936) et un père emprisonné, Indira Gandhi connaît la dure vie des combattants indiens pour la liberté. Elle a 13 ans lorsque Nehru lui écrit de prison des lettres qui plus tard feront l’objet d’un recueil et seront publiées (« Lettres à Indira »).

Dans les années 1930, elle fonde une association pour enfants, Vanar Sena, et travaille au sein d’organisations étudiantes. Incarcérée à plusieurs reprises, elle adhère au parti du Congrès en 1937 et devient le bras droit de son père. En 1942, elle épouse un ami de jeunesse. De cette union, dissoute en 1947, naîtront trois fils : Rajiv, Ratan et Sanjay. Elle gardera le nom de son mari, Gandhi (qui est un nom de famille courant en Inde comme l'est Dupont en France par exemple). L

Comment elle entra en politique

Indira et Sonia Gandhi, une dynastie vouée à la Politique en Inde

En 1947 l'Inde obtient son indépendance, Indira jouera alors le rôle d'hôtesse aux cotés de son père. En 1955 elle sera élu membre du comité exécutif du parti du congrès et devient alors une personnalité politique nationale.

En 1955, Indira Gandhi est élue à la tête du parti du Congrès, dont elle ne peut pour autant pas faire cesser les divisions et les rivalités entre divers courants. En 1962 pendant le conflit frontalier entre la Chine et l'Inde, elle coordonne les activités de défense civile. A la mort de Nehru en 1964, elle occupe un fauteuil ministériel dans le cabinet de Lal Bahadur Shastri. Quand celui-ci meurt à son tour en 1966, elle est élue présidente du parti du Congrès et accède du même coup au poste de Premier ministre. L'année d'après elle est élue pour un mandat de 5 ans par les membres du parlement.

Dans ses nouvelles fonctions, elle doit s’attaquer à de redoutables problèmes, qui d’ailleurs persistent encore aujourd’hui : explosion démographique, lutte pied à pied contre la misère et un système éducatif défaillant, lourdeur de la bureaucratie indienne, déficit des entreprises publiques et stagnation économique.

A cela s’ajoutent, dans les années 1960, les luttes d’influence à la tête du parti du Congrès. En 1969, Indira Gandhi évince son rival Desai du cabinet et nationalise les grandes banques. Dans la lutte qui l’oppose à la direction du parti du Congrès, elle est soutenue par le groupe majoritaire, et le parti va éclater.

La guerre qui se déclare en décembre 1971 entre l’Inde et le Pakistan débouche sur une victoire rapide des troupes indiennes et sur la création en conséquence de l’État du Bangladesh.

En mars 1972, son parti remporte la majorité absolue dans les Parlements de presque tous les États. Par la suite, Indira Gandhi doit faire face à une opposition renforcée par l’absence d’avancées sociales véritables, par la précarité de la situation économique et par la corruption qui s’étend. En mai 1974, le pays est paralysé par une grève générale des cheminots. Ces difficultés de politique intérieure ne seront que passagèrement éclipsées par la réussite d’un essai nucléaire souterrain en mai 1974.

En juin 1975, un tribunal d’Allahabad accuse Indira Gandhi de corruption lors des votes à la Chambre basse. Le 25 juin 1975, elle met un terme à cette crise politique en décrétant l’état d’urgence et en faisant arrêter ses adversaires politiques, au premier chef desquels Desai, Narain et le socialiste Fernandes.

En tentant de tailler une Constitution à sa mesure, en protégeant manifestement son fils Sanjay, qui commence à se faire un nom en politique, et en couvrant les activités économiques de celui-ci, Indira Gandhi provoque la résistance d’une opposition jusqu’alors réduite à l’impuissance, ainsi que de son propre parti.

Confrontée à des attaques toujours plus virulentes mettant en doute la légitimation de sa politique, Indira Gandhi dissout le Parlement le 19 janvier 1977 et convoque de nouvelles élections. Le parti du Congrès subit un revers électoral aussi sévère qu’inattendu, et Desai, le rival d’Indira Gandhi, forme le nouveau gouvernement.

Sa résurrection politique, Indira Gandhi la doit en fin de compte à la désunion et à l’impéritie du gouvernement. Les élections législatives de 1980 lui assurent un triomphe politique surprenant par son ampleur. Son retour à la tête du gouvernement est assombri par un attentat dont elle est la cible en avril 1980 et par la mort de son fils préféré, Sanjay, disparu dans un accident d’avion.

Indira Gandhi entame son nouveau mandat avec circonspection, mais elle revient bientôt au style de gouvernement qui lui est propre, mêlant autoritarisme et pragmatisme au jour le jour. Elle contrecarre la propension indienne au régionalisme par une série de prérogatives étendues visant à conforter le pouvoir central.

Les élections régionales du Cachemire sont l’occasion de heurts violents entre Musulmans et Hindous ; au Penjab, enfin, les affrontements entre Sikhs et Hindous manquent de tourner à la guerre civile. En donnant la charge contre le Temple d’or d’Amritsar, sanctuaire des Sikhs, Indira Gandhi rétablit l’ordre. Lors de l’assaut, Sant Jarnail Singh Bhindranwale, leader extrémiste des Sikhs, trouve la mort avec quelque 250 partisans. A partir de 1980, Indira Gandhi mène une politique étrangère axée sur un non-alignement « pragmatique ». Au début des années 1980, elle multiplie les voyages à l’étranger. Après la mort de Sanjay, Indira Gandhi fait entrer son fils aîné Rajiv en politique dans l’intention d’asseoir le pouvoir de la dynastie de Nehru. Pourtant, ce pilote professionnel connu pour son intégrité, sa cordialité et un certain effacement ne se montre tout d’abord pas très intéressé par cette mission.

La question de la succession va se poser de manière plus aiguë et plus subite que prévu. Le 31 octobre 1984, dans les jardins attenants à son bureau, Indira Gandhi tombe sous les balles de deux Sikhs décidés à venger la mort de leur leader à Amritsar. En dépit des mises en garde, elle avait refusé d’éloigner les Sikhs de sa garde rapprochée. Sa mort va déclencher une vague de représailles sanglantes.

Rajiv Gandhi, intronisé nouveau Premier ministre le jour même de l’attentat, appelle à la réconciliation et ordonne l’intervention de l’armée. En présence de responsables politiques venus du monde entier, Indira Gandhi est solennellement incinérée ; ses cendres seront ensuite dispersées au-dessus de l’Himalaya.

Son bilan

Indira et Sonia Gandhi, une dynastie vouée à la Politique en Inde

Madame Gandhi a acquis une formidable réputation internationale de femme d'Etat et, il n'y a pas de doute qu'elle était très douée en politique. Mais pour certains cependant, Madame Gandhi avait une tendance autoritaire et bien qu'elle fut une femme très cultivée, elle n'admettait pas les dissidents et encouragea la culture de la flagornerie et du népotisme. Et en ce sens, elle a fait des dommages irréparables à la démocratie indienne...même si elle y contribua aussi grandement. Comme la douloureuse suite de la malédiction qui toucha sa famille avec la mort prématurée de sa mère, l'accident tragique de son fils Sanjay, Rajiv à son tour, qui lui avait succédé au poste de 1er ministre, est lui aussi assassiné en 1991. Depuis, un peu comme pour les Kennedy aux Etats-Unis on se demande si l'on retrouvera un jour à la tête du pays un autre membre de la prestigieuse famille Nehru...Cela faillit se faire d'ailleurs très récemment avec la femme de Rajiv, Sonia. sources : Arte

l'Héritière de la dynastie : Sonia Gandhi, femme, veuve et politicienne

Indira et Sonia Gandhi, une dynastie vouée à la Politique en Inde

Héritière de la célèbre dynastie, Sonia Gandhi est, elle aussi, entrée dans l’Histoire de l’Inde. Veuve de l’ancien Premier ministre Rajiv Gandhi (assassiné en 1991), belle-fille d’Indira Gandhi (assassinée en 1984), Sonia - surnommée le "Sphinx" - a quitté ses deuils et son mutisme. Voici son portrait.

"Ils ne connaissent pas l’étoffe dont je suis faite", aime à se définir Sonia Gandhi. Citoyenne indienne depuis 1984, elle crée, l'année dernière en 2004, à cinquante-huit ans une double surprise politique. Présidente du Parti du Congrès, elle remporte contre le parti annoncé favori les élections législatives indiennes, mais elle renonce au poste de Premier ministre qui lui revient. Elle accepte le défi de la bataille politique en décembre 1997 : "J’ai fait cela parce que j’ai vécu dans une famille qui a littéralement donné sa vie pour le Parti du Congrès et pour le pays. Et j’ai pensé qu’il était à ce stade de mon devoir, à l’égard de ma famille, d’apporter mon aide". Rallumant le flambeau de la dynastie Gandhi, c’est la même détermination, celle de son silence et de ses années de deuil, qui caractérise aussi sa ténacité et l’exigence de ses décisions.

Étudiante à Cambridge en 1965, fille d’un entrepreneur en maçonnerie proche de Turin, Sonia succombe au coup de foudre amoureux. Trois ans après, elle épouse Rajiv Nehru Gandhi, et avec lui l’Inde toute entière. Comme une héroïne du cinéma de Bollywood, elle vit quinze années de bonheur sans ombre avec Rajiv et leurs deux enfants, Rahul né en 1970 et Priyanka née deux ans après.

Tout bascule en 1980. Son beau-frère Sanjay, promis à la succession d’Indira Gandhi à la tête du pays, meurt accidentellement. Rajiv choisit alors de soutenir sa mère aux devoirs de l’État. Sonia se résigne. Les épreuves s’enchaînent. En 1984, Indira Gandhi est assassinée. Rajiv devient Premier ministre, mais un attentat suicide lors de la campagne électorale de 1991 l’emporte. Sonia se mure dans sa citadelle de chagrin mêlé de mystère. Aujourd’hui, l’Italienne en sari incarne une figure de résistance. Son fils Rahul, nouveau député, explique dans "The Hindu" que sa mère : "a vaillamment affronté toutes les crises familiales et fait face à la campagne de diffamation menée contre elle. Je l’ai vue se battre contre les gens qui l’agressaient. Elle est mon vrai héros."

Le docteur Manmohan Singh, soixante et onze ans, ancien ministre des finances, sera finalement Premier ministre du gouvernement du Président Dr A.P.J. Abdul Kalam. Il est Sikih, une minorité indienne. "Le pays sera en sécurité dans ses mains", a commenté Sonia Gandhi. C'était l'année dernière en 2004.

Est-ce qu'un jour cependant son fils Rahul ou bien encore sa fille elle-même entrée en politique choisira le même destin que leur arrière-grand-père, leur grand-mère et leur père ?

sources : © http://www.soniagandhi.org

L'actrice Monica Bellucci incarnera à l'écran Sonia Gandhi, femme politique indienne d'origine italienne qui préside actuellement le parti du Congrès indien au pouvoir, indique, vendredi 2 juin, Jagmohan Mundhra, le réalisateur du film. "Monica est la personne la mieux à même pour jouer le rôle. Elle vient d'Italie (comme Sonia Gandhi) et a le bon look", a déclaré Jagmohan Mundhra. Le réalisateur a expliqué avoir "pourchassé" l'agent de l'actrice "pendant plus de six mois" pour finalement la convaincre lors du Festival de Cannes, dans le sud de la France, qui vient de s'achever. Cité par le Times of India, le producteur Sunanda Murli Manohar affirme que Bellucci a accepté le rôle après avoir lu le scénario du film sur Sonia Gandhi, dont le tournage devrait commencer en septembre prochain.

Mardi 8 Mars 2005
Fabienne-Shanti DESJARDINS

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