FRANCOISE C.*

15/02/2008


Mélancolie bucolique

Une tige de nénuphar sectionnée par un rongeur: quelle misère!
Le monde agricole ne sait plus à quel ordre se fier. Depuis tous les matins du monde, ceux qui m'ont précédés ont su que le respect des cycles des saisons, l'adaptation des cultures à la qualité des sols et aux besoins des habitants des environs permettraient une agriculture raisonnée et une campagne fertile et généreuse.
Puis les enjeux sont devenus complexes. Les paysans ont tendu l'oreille à des voix tentatrices: elles leur promettaient un travail moins dur, une meilleure rentabilité, la possibilité de périodes de loisirs. Elles évoquaient aussi sans doute la nécessité de la modernisation, de l'endettement pour plus de performance, pour accepter bientôt la mainmise des sociétés céréalières, camouflées en caricatures de coopératives ou pire s'affichant en multinationales. Mais le désir de progrès, comment apprendre à le nourrir en respectant l'authenticité de nos régions de polycultures, le quadrillage de nos campagnes avec leurs haies vives, leurs ruisseaux à l'eau si transparente qu'on y suit la trace des gardons, qu'on y dérange les grenouilles ou les poules d'eau conduisant leurs poussins à leur leçon de nage de plus en plus éloignée du nid de leurs parents?
A Pécoste, à côté du moulin, il raisonne; il espérait préserver une vie intelligente et accepter un modernisme de bon aloi. Oui au tracteur, au ramassage du lait, à la modernisation de la maison. Il ne serait pas dit que son petit fils à naître n'aurait pas une baignoire et que les amis du moulin ne pourraient pas surveiller les veaux qui têtent dans l'étable préservée. Il faudrait voir qu'on ne puisse bientôt plus cacher les cèpes têtes noires à l'entour des souches du petit bois avant que la bande rieuse ne s'égaie sous les chênes. Le temps avait beau s'accélérer, il aurait été malheureux qu'il ne prenne pas les après-midis nécessaires à la taille des haies pour que les mûres soient cueillies sans crainte de pesticides et deviennent tartes ou confitures. Qui aurait pu l'empêcher d'attendre le prof pour aller choisir avec lui les derniers outils nécessaires et rouler la gitane maïs en plastronnant devant les collègues sur la qualité de ses relations? Comment l'empêcher de déboucher le vin blanc inbuvable auquel seules les femmes réussissaient à échapper ou l'aider à ramasser au lieu de faire la sieste les haricots tarbais grimpant le long des quelques pieds de maïs plantés à cet usage?
Les fleurs de nénuphar dérivent, séparées de leurs racines, les champs de maïs ont remplacé les blés si importants pour la couleur de l'amitié et les rires des amis ne résonnent plus sur les étangs. Mais on s'attend toujours à deviner la silhouette de Guy dans les brouillards du souvenir et son petit fils conduit le tracteur à sa place avec sagesse et détermination, gitane papier maïs à jamais éteinte.


Françoise fin janvier 2008.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/02/2008 à 08:20

PASCALE *****

15/02/2008


Mots à insérer
Légende : léger, lande, gorge, gargote, emporter, exact, nouveau, nain, dedans, douve, entendre, euphorie
Jokers : un, berceau, par.




Réalité ou légende ?

À sa naissance, mon bébé ressemblait à n’importe quel autre bébé. Il pesait 2 kilos huit cent grammes et mesurait 52 centimètres ce qui en faisait un grand bébé, mais sans plus.
A l’âge de 9 mois, je constatais que sa tête semblait peser des tonnes et je m’étonnais du fait qu’il ne puisse toujours pas la remuer comme le faisait les autres bébés. Pourtant il me semblait à moi aussi léger et beau qu’à la naissance ! Et soudain, alors que je commençais à craindre pour lui un corps de nain sur une grosse tête, ce fut exactement l’inverse et il se mit à grandir de façon incroyable.
Il possédait une énergie extraordinaire et dès l’âge de 3 ans il était capable de franchir la lande qui bordait la maison en deux fois moins de temps que son père ou moi.
Il mesurait déjà 1 mètre et 47 centimètres.
Avec cette taille, il possédait aussi, bien sûr, une certaine force physique. Un jour, il lança dans les douves du château du village voisin, suffisamment de pneus épars pour boucher l’arrivée du petit filet d’eau, sensé amuser et abuser les touristes. Le maire était furieux et il ne dut son salut qu’à son très jeune âge : 5 ans, vous pensez… De colère, l’agriculteur à qui il avait chapardé les pneus nous somma de lui en offrir autant mais neufs sous peine de porter plainte. Dans les cafés et les gargotes alentours on ne parlait plus que du petit Michel. Enfin, du petit ! Il mesurait alors presque 1 mètre 70 !

Michel aimait beaucoup les vaches et il rêvait de devenir cow-boy. C'est ainsi qu'à 18 ans il nous quitta pour l’Amérique. N’emportant que sa guitare et quelques mélodies de Joe … Malheureusement, sa taille fut plutôt un handicap pour ce métier et pour survivre il dut rapidement offrir ses services à d’autres. C’est dans un cirque que nous le retrouvâmes. 5 ans plus tard. Il avait 23 ans. Mon pauvre garçon n’était plus que l’ombre d’un être humain, déguisé en clown, grotesque à pleurer et objet de tant de tortures morales que nous peinions à le reconnaître. Aussi ravagé dehors que dedans. Evidemment il ne se rebella pas en nous entendant organiser son retour et se réfugia même dans mes bras comme lorsqu’il avait 3 ans : il aurait fallu nous voir, lui, plus de 2 mètres de muscles et de sensibilité, et moi, mon 1 mètre 58 riant à gorge déployée malgré mon chagrin de maman. C’est, de nouveau ensemble, que nous revînmes au pays, dans un climat à demi-euphorique mais parsemé de fausses notes.

Par un beau soir d’été ce furent monsieur le maire et le vieux Marcel qui le retrouvèrent, roulé en boule sous un tas de foin, pleurant toutes les larmes de son corps et hurlant à la mort comme seuls hurlent les loups.

Ils eurent du mal à le calmer, à l’emmener, à le faire monter dans leur voiture. Lorsqu’ils me l’amenèrent il avait cessé de vivre. Pas de respirer, non. De vivre. Il n’avait trouvé que ce moyen pour échapper à son mal-être, pour fuir ce grand corps dont l’âme d’enfant ne savait que faire.

Depuis je vais le voir tous les jours et depuis quelques temps je crois bien qu’il ne reconnaît plus personne. Mais il ne souffre pas : il sourit, rit et ne pleure plus jamais. Moi je souffre le martyr mais je me tais. Je ne pleure plus jamais non plus. Il y a si longtemps et il y a bien pire. Et puis je le préfère là que dans son cirque à servir de souffre douleur à des enfants mal élevés.
Une question pourtant me taraude : que deviendra-t-il lorsque je ne serai plus là ?
Bon chaque chose en son temps et à chaque problème sa solution.
Pour l’heure, il me faut lui préparer une petite fête pour demain : demain il aura 50 ans. 50 ans, ça compte ! Même si on dort encore avec son nounours, en froissant toutes les pages du livre qui vous tient compagnie depuis bientôt 49 ans.

- J’y vais mon chéri. A demain…
- Au revoir madame et vous pouvez fermer la porte s’il vous plait parce que c’est bientôt l’été et il commence à faire froid.

Ça c’est sûr ! J’ai froid dedans, dehors et sur les côtés. Froid dans le cœur, les os et dans l’âme.

- Maman, maman, ah ! T’arrive enfin.
- Oui oui.
- Alors t’es toujours partante pour ce week-end à saint Jean ?
- J’avais oublié ! oh oui, merci chéri, ça va nous changer les idées. Mais dis-moi, quand viendras-tu voir ton frère ?
- On avait dit qu’on en parlerait plus !
- C’est vrai, pardonne-moi.
- Non, ça va. Maman, tu sais.
- Quoi ?
- Je t’aime. T’es une chouette maman.
- T’es sur ?
- Hum hum… allez hop, arrivée saint Jean de Luz vers 11h55, tous les passagers sont priés d’attacher leur ceinture, décollage immédiat.
- T’es bête… mais tu as de la chance, j’aime les bêtes…
- Gneugneugneu



Pascale pour le 11 février 2008.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/02/2008 à 08:19

M-FRANCE *****


En ouvrant votre imaginaire en toute liberté, comme le fait un acteur, vous pouvez changer de vie, de sexe, d’époque, de lieu, de caractère et oser ce que jamais vous n’oseriez dans le monde réel.
Vous êtes et vous faites…
Vous êtes et il vous arrive…
Vous fûtes et êtes devenu(e)…
Bref, imaginez…



Le sourire

Vraiment, je peux ouvrir mon imaginaire et délirer ? Pourquoi pas ! Lorsque la morosité ambiante devient trop pesante j’imagine être entourée de sourires et je suis l’un d’eux.
Après avoir poussé ses premiers cris, bébé sourit, n’est-ce pas merveilleux ! Je suis ce sourire innocent qui attendrit l’entourage. « Bébé sourit aux anges » dit-on, mais bientôt ce sourire sera conscient et offert à quelqu’un ou à quelque chose.
C’est si beau, si chaud un vrai sourire. S’il est sincère, celui qui le reçoit ne peut qui répondre quel que soit son état d’esprit. En réunion avec mes frères nous mettons au point un plan d’attaque ; nous repérons les situations désespérées et comme un essaim d’abeilles nous faisons corps et volons au secours de ses malheureux. Pour un instant nous illuminons leur horizon. Ce pauvre homme, là, ne comprend pas pourquoi je suis là ; il s’interroge, regarde autour de lui. Ce sourire est-il vraiment pour lui ? Je m’attarde un peu pour le convaincre et je vois ses lèvres s’entrouvrir, ses yeux s’éclairer et un vrai sourire détendre ses traits. Il redresse les épaules et repart d’un pas plus assuré. Puisse ce sourire lui redonner confiance !
Il me reste d’autres lieux à visiter. Si je rentrais dans ce super marché ? je pense y être utile. Effectivement, à la caisse l’ambiance n’est pas folichonne ; la caissière l’air austère enregistre mécaniquement les codes-barre, pas un regard pour la clientèle. La queue est importante. Quelle animosité ! C’est à qui passera avant l’autre. Je hèle mes frères qui vagabondaient dans le coin : « à l’assaut les amis, bombardez et chassez cette humeur maussade ». Miracle ! la température du magasin, elle-même, semble se réchauffer, et les visages rayonnent ; les clients ne se voient plus en ennemis. Ils prennent le temps de se parler, d’échanger des sourires. La caissière se montre enjouée et plaisante avec les consommateurs.
Quel plaisir d’apporter un bonheur, même fugace, à ceux qui en ont besoin ! Mais il y a toujours un fâcheux quelque part, en voilà un pour me rappeler qu’un sourire peut s’éteindre et me ramener au réel.
Malgré tout, saurai-je me souvenir qu’un sourire ne coûte rien et produit beaucoup, qu’il enrichit celui qui le reçoit sans appauvrir celui qui le donne, et, que s’il ne dure qu’un instant, son souvenir est éternel.


Marie France le 28 janvier 2008.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/02/2008 à 08:17

PASCALE *****

imaginez...




J’avais beau ne mesurer qu’un demi-millimètre de diamètre, grand dieu, j’avais une âme !
Une main rugueuse s’empara de tout mon être et avec une délicatesse surprenante me déposa dans le berceau qu’elle venait de creuser à même le sol.
Quelques arrosages plus tard, je prenais racine et m’apprêtait à croître en m’élançant vers le ciel.
D’abord timide, je sortais mes petites fanes de terre, perçant la couche craquelée du dessus, jetant un œil au dehors à la recherche de quelque intrus. Puis, certaine qu’aucune menace ne pesait sur moi, limace ou vermisseau, j’osais étendre mes tiges, déployer mes racines et me nourrissant à même le sol, dodue et ventripotente, j’entamais une vie, que je croyais paisible, dans le giron terrestre.
A côté de moi d’autres graines se tortillaient en chœur et de cette même lignée, nous naquîmes, quelques semaines plus tard, jeunes et jolies carottes, innocentes et naïves.
A peine sorties de terre, parfois avec douceur, parfois très brutalement, nous secouions toutes nos chevelures frisées puis allions nous prélasser, enfin le pensions-nous, allongées, serrées les unes contre les autres, dans de jolis paniers d’osiers tressés à l’ancienne. Ou serrées comme des sardines, nous reposions dans des petits cageots de bois clair.
Parfois, lorsque le temps était à l’orage, l’habit boueux, nos prenions toutes un bain rapide et glacé, misère, avant de rejoindre paniers ou cageots.
En réalité c’était souvent le cauchemar. Nous étions séparées sans aucune pitié. Les grosses avec les grosses. Les moyennes avec les moyennes, les petites avec le petites. Certaines, trop chétives étaient carrément mises à l’écart, aux oubliettes, au compost direct même…
Evidemment, aucun humain n’entendait nos pleurs, nos cris, nos déchirements…
Pourtant…
Lorsque le tri sélectif était achevé nos partions toutes dans des directions différentes. Certaines le savaient qui gémissaient sans fin depuis leur naissance. : vouées à la décapitation en rondelles, elles claquaient des dents, frémissaient de toutes leurs fanes…
« Les carottes sont cuites » riaient les poireaux que même le sol gelé n’atteignait pas dans leur dignité. A peine étaient-ils un peu plus chétifs que d’ordinaire.
« Mangez des carottes, ça rend aimable » répondait les oiseaux perchés sur l’épouvantail qui en avait vu d’autre…
Les carottes, elles, ne trouvaient pas drôles les réparties. Serrées les unes contre les autres, tremblantes, elles attendaient el signal du départ, incapable d’esquisser le moindre geste de révolte. A quoi bon d’abord ? Leur sort était tout tracé. C’était la marmite, le frigo, le congélateur, la boîte en ferraille… ah, si seulement elles avaient pu naître fleur, rose tenez ou œillet même dinde… une seule petite coupure rapide à la base de leur tige et hop, tant de soins et d’amour ensuite.
Non, elles c’était la rondelle, la râpe ou pire encore, la purée…
Une seule personne au monde connaît le cri de la carotte que l’on tranche et torture. Mais elle n’est même pas là aujourd’hui pour l’entendre et vous le dire.
C’est idiot n’est-ce pas, je suis bien d’accord avec vous : un légume, ça ne crie pas, ça n’a pas d’âme, ça ne peut pas souffrir. Pourtant ça vit puisque ça pousse ou grandit. Etrange monde que celui de nos jardins potagers…
Le soleil qui caresse de ses rayons les framboisiers me parait soudain moins aimable, moins innocent : aurait-il quelque idée malicieuse en tête, se pourrait-il qu’il ne nous gorge de soleil que pour mieux nous abandonner ensuite et nous livrer à la vindicte populaire ?
Appuyée sur ma bêche, le dos en compote, je m’interroge encore : les betteraves rouges seraient-elles meilleures si elles étaient bleues ??

Encore un mystère à éclaircir…

Pascale jeu du 28 janvier 2008.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/02/2008 à 07:46

PASCALE *****

Voeux à un ogre et réponse...



Cher Babouchka,

Depuis que je vous connais, je n'ai eu qu’à louer votre courage, votre loyauté, votre opiniâtreté. Et au seuil de cette nouvelle année, je vous souhaite de prolonger vos efforts en ce sens. De persévérer dans cette voie. La seule capable de vous absoudre de vos anciens péchés.
Cher Babouchka ! Si vous pouviez mesurer à quel point je vous admire ! Comment vous, gourmand comme vous êtes, avez-vous pu résister pendant les fêtes à de jolies gambettes en résille ? Comment avez-vous pu contenir les pulsions qui furent si longtemps vôtres alors que défilèrent probablement devant vous, tant d’excitantes créatures, lors du traditionnel repas des géants.
Je me souviens encore de vos efforts inouïs, langue de deux mètres pendante vers le sol, le front constellé de gouttes de sueur, lorsque passaient les orphelines de l'école du Goulaff... Je me rappelle de vos mots d’alors : « mais, personne ne se soucie d’elles... Ça ferait des bouches de moins à nourrir... La société s’y retrouverait » et le mal que j’ai eu pour vous convaincre de vous contenter d'un champ entier de maïs non transgénique... Alors ça, un ogre végétarien, on aura tout vu ! clamaient vos congénères... qu’ils se moquent...
Reconnaissez que vous êtes plus heureux depuis que vous vivez aux côtés et au service de celles dont autrefois vous eussiez si volontiers goûté. Et les mécréants, bandits de grands ou de petits chemins n’ont plus qu’à bien se tenir : « un gardien d’école de cette taille, c’est gigantesquement effrayant... »

Les enfants vous adorent... Votre légèreté maladroite vous honore. Et si au début, j’ai pu craindre pour eux la lourdeur de vos membres, de vos mains, plus épaisses que des battoirs, aujourd'hui, associé à la beauté poétique de votre âme, ces mains sont devenues caresses de papillon effleurant l’innocence comme on effleure un pétale de rose.
Je vous admire, cher Babouchka. Mais ai-je besoin de dire aussi combien je vous aime. Mon affection est sincère. Dénuée d’intérêts. Il est vrai que deux mondes nous séparent... Mais imaginez un instant que nous puissions... que nous puissions... Non, je n’ose…
Que l’'énergie de saint Goulaff vous donne la force. Que la foi de saint Goinfre vous anime. Que sainte Gourmandise vous permette de tenir vos résolutions... Et que Dieu vous protège, des excès vous gardant bien. Car vous êtes quelqu’un de BIEN.

Affectueusement

Sainte Nitouchy...


Ma petite Nitouchy

Merci pour tes bons vœux que je crois sincères. Effectivement j’ai fait beaucoup d’efforts pour arriver à être tel que tu me vois aujourd’hui et j’espère. que l’année 2008 me permettra de m’améliorer d’avantage. J’ai encore des pulsions, mais maintenant je sais les contrôler. Rassure toi, je ne vise pas à la sainteté, ogre je suis, homme je reste, d’autant plus qu’il semblerait que tu éprouves quelque sentiment pour moi. Si je ne me trompe pas, peut-être 2008 verra quelque chose se concrétiser entre nous. Je souhaite que les saints que tu évoques nous accompagnent tout au long de l’année.
A ton tour ma petite fille, reçois mes vœux pour 2008, sois comblée dans tes désirs et, si tel est ton souhait, mes grands bras d’ogre te serviront d’abri, ma carcasse immense de muraille, et mon cœur débordant d’amour ne dictera à ma bouche que des mots tendres louant ta pureté et ta beauté.
Jeune et belle Nitouchy, bonne année.
Un ogre qui n’a plus d’appétit que pour toi.



Réponse de Marie France (italique) à Pascale (normal) jeu du 21 janvier 2008.













Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/02/2008 à 00:07

M-FRANCE *****


Voeux à un ogre, et réponse.



Cher Babouchka,

Depuis que je vous connais, je n'ai eu qu’à louer votre courage, votre loyauté, votre opiniâtreté. Et au seuil de cette nouvelle année, je vous souhaite de prolonger vos efforts en ce sens. De persévérer dans cette voie. La seule capable de vous absoudre de vos anciens péchés.
Cher Babouchka ! Si vous pouviez mesurer à quel point je vous admire ! Comment vous, gourmand comme vous êtes, avez-vous pu résister pendant les fêtes à de jolies gambettes en résille ? Comment avez-vous pu contenir les pulsions qui furent si longtemps vôtres alors que défilèrent probablement devant vous, tant d’excitantes créatures, lors du traditionnel repas des géants.
Je me souviens encore de vos efforts inouïs, langue de deux mètres pendante vers le sol, le front constellé de gouttes de sueur, lorsque passaient les orphelines de l'école du Goulaff... Je me rappelle de vos mots d’alors : « mais, personne ne se soucie d’elles... Ça ferait des bouches de moins à nourrir... La société s’y retrouverait » et le mal que j’ai eu pour vous convaincre de vous contenter d'un champ entier de maïs non transgénique... Alors ça, un ogre végétarien, on aura tout vu ! clamaient vos congénères... qu’ils se moquent...
Reconnaissez que vous êtes plus heureux depuis que vous vivez aux côtés et au service de celles dont autrefois vous eussiez si volontiers goûté. Et les mécréants, bandits de grands ou de petits chemins n’ont plus qu’à bien se tenir : « un gardien d’école de cette taille, c’est gigantesquement effrayant... »

Les enfants vous adorent... Votre légèreté maladroite vous honore. Et si au début, j’ai pu craindre pour eux la lourdeur de vos membres, de vos mains, plus épaisses que des battoirs, aujourd'hui, associé à la beauté poétique de votre âme, ces mains sont devenues caresses de papillon effleurant l’innocence comme on effleure un pétale de rose.
Je vous admire, cher Babouchka. Mais ai-je besoin de dire aussi combien je vous aime. Mon affection est sincère. Dénuée d’intérêts. Il est vrai que deux mondes nous séparent... Mais imaginez un instant que nous puissions... que nous puissions... Non, je n’ose…
Que l’'énergie de saint Goulaff vous donne la force. Que la foi de saint Goinfre vous anime. Que sainte Gourmandise vous permette de tenir vos résolutions... Et que Dieu vous protège, des excès vous gardant bien. Car vous êtes quelqu’un de BIEN.

Affectueusement

Sainte Nitouchy...

Réponse


Ma petite Nitouchy

Merci pour tes bons vœux que je crois sincères. Effectivement j’ai fait beaucoup d’efforts pour arriver à être tel que tu me vois aujourd’hui et j’espère. que l’année 2008 me permettra de m’améliorer d’avantage. J’ai encore des pulsions, mais maintenant je sais les contrôler. Rassure toi, je ne vise pas à la sainteté, ogre je suis, homme je reste, d’autant plus qu’il semblerait que tu éprouves quelque sentiment pour moi. Si je ne me trompe pas, peut-être 2008 verra quelque chose se concrétiser entre nous. Je souhaite que les saints que tu évoques nous accompagnent tout au long de l’année.
A ton tour ma petite fille, reçois mes vœux pour 2008, sois comblée dans tes désirs et, si tel est ton souhait, mes grands bras d’ogre te serviront d’abri, ma carcasse immense de muraille, et mon cœur débordant d’amour ne dictera à ma bouche que des mots tendres louant ta pureté et ta beauté.
Jeune et belle Nitouchy, bonne année.
Un ogre qui n’a plus d’appétit que pour toi.


Réponse de Marie France (normal) à Pascale (italique) jeu du 21 janvier 2008.











Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/02/2008 à 00:05

PASCALE *****

05/02/2008


Mots à insérer
CAPRICE : cabochon comment artiste arpège punaise positif rire rare imprudent improviser cabine caricature espoir élément
JOKERS : tout pour do(s)


Elle,



En guise de cabochons des petites images d’elle, punaisées un peu partout comme on le ferait d’un artiste adoré dont l’image nous poursuivrait jusque dans nos rêves. Quelques arpèges égrenant une rengaine improvisée selon l’humeur du moment mais rarement positive. A peine parfois un demi-sourire dans la cabine de douche, à l’évocation de ses rires à elle, si pleins de grâce et de naturel, alors qu’ils jouaient encore tous deux à y croire. Une caricature de couple qu’ils eurent tôt fait de briser dès qu’ils s’aperçurent de leur imprudence : à trop vouloir donner on peut tout perdre et ils s’étaient perdus de trop s’aimer. Comment avait-il fait pour en arriver là ? Quel élément avait-il négligé pour que tous ses espoirs s’effondrent aussi soudainement ? Certes les caprices du destin ne les avaient pas épargnés mais il avait bien du rater quelque chose… sinon, elle ne serait pas partie.
Do, le do, il a bon dos
Ré, rayons du soleil d’or.
L’enfant qui chantonnait lui aussi dans le bain appelle son père :
- papa, j’ai fini, je veux sortir.
- J’arrive mon chéri…
Elle allait bientôt monter les escaliers : il reconnaitrait son pas entre mille…
Elle sonnera, l’embrassera furtivement sur la joue. Une caresse d’ailes de papillons. Elle n’entrera pas : elle n’entre jamais comme si elle allait entacher son futur…
- Bon, ben, à dans 15 jours…
Lui restera un moment derrière la porte en se caressant la joue comme pour mieux se souvenir.
Puis la vie continuera car il n’y pas d’autre choix.

Pascale pour le 4 février 2008.


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/02/2008 à 00:00

FRANCOISE C.*

04/02/2008


Mots à insérer

CAPRICE: cabochon, comment; artiste, arpège; punaise, positif; rire, rare; imprudent, improviser; cabine, caricature; espoir, élément
JOKERS: tout, pour, do(s)





Anorexie

Oh, imprudente qui laisse ton rire ricocher, véritable arpège cascadant vers un tel aigu qu'il ferait voler en éclat un cabochon de cristal si un tel élément existait encore dans le bric à brac qu'est devenu ton antre. Quel espoir ou quel désespoir te pousse à improviser un simulacre de joie de vivre, que dis-je simulacre, une caricature; te crois tu jouant de la harpe, artiste improvisant quelque mélodie en do pour séduire tout un public hypothétique fasciné par la punaise de bénitier que chacun aspergerait bien comme un diable fuyant à cheval sur sa fourche pour échapper à la moindre goutte d'eau bénite que le dissoudrait dans un nuage malodorant. Comment penses-tu échapper au dispositif qui se met en place? Tous ces gens qui te cernent ont pour mission de te forcer à avaler le contenu de ton assiette, Entre ceux qui croient encore à un caprice de ta part et ceux que ton anorexie incite à appliquer un dispositif contraignant pour te forcer à mettre en bouche le gratin onctueux préparé à ton intention, à le laisser fondre entre langue et palais pour que chaque épice et chaque aromate forcent tes papilles à s'ouvrir, que ta glotte ne bloque plus cette première bouchée mais l'accepte comme une promesse de vraie satiété, ne te débats plus, accepte de penser que la vie mérite de se croquer à belles dents, que tu peux baisser la garde. Ton entourage est prêt à débattre avec toi, à accepter tes arguments, à entendre tes raisons pour peu que tu t'ouvres à ton tour à leurs propositions et à leurs souhaits. Aucune cabine, aucun caisson sensoriel n'est assez étanche pour que tu t'y enfermes, que tes seules perceptions enflent si fort que n'entendant que toi, certes, tu risques d'y laisser la peau.
Sais-tu que le rire peut être léger, authentique, communicatif, que les mots peuvent se répondre, se propager en écho, s'affronter en diversité de sens sans que l'univers s'écroule pour autant mais au contraire s'éclaire d'une promesse d'aube nouvelle et de richesse partageable.
Ouvre ta fenêtre et ton antre deviendra accueil, ôte ton gant pour partager l'eau bénite, aucun doigt n'est sale même sous la crasse apparente, partage notre repas et laisse toi gagner par notre appétit, aucun regard glacial ne t'obligera plus à pousser la salade sur le pourtour de l'assiette pour faire semblant d'avoir dévorer tout le centre, détends ton dos, laisse s'ouvrir tes côtes pour un rire de connivence partagée, bientôt elles seront moins saillantes, tu auras moins l'air d'un porte manteau à pattes et nous pourrons te proposer sans arrière pensée une promenade au bord de la rivière et une collation à la guinguette du port.
Françoise, Capbreton, janvier 2008

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 04/02/2008 à 23:58

PASCALE *****

Voeux à un ogre...



Cher Babouchka,

Depuis que je vous connais, je n'ai eu qu’à louer votre courage, votre loyauté, votre opiniâtreté. Et au seuil de cette nouvelle année, je vous souhaite de prolonger vos efforts en ce sens. De persévérer dans cette voie. La seule capable de vous absoudre de vos anciens péchés.
Cher Babouchka ! Si vous pouviez mesurer à quel point je vous admire ! Comment vous, gourmand comme vous êtes, avez-vous pu résister pendant les fêtes à de jolies gambettes en résille ? Comment avez-vous pu contenir les pulsions qui furent si longtemps vôtres alors que défilèrent probablement devant vous, tant d’excitantes créatures, lors du traditionnel repas des géants.
Je me souviens encore de vos efforts inouïs, langue de deux mètres pendante vers le sol, le front constellé de gouttes de sueur, lorsque passaient les orphelines de l'école du Goulaff... Je me rappelle de vos mots d’alors : « mais, personne ne se soucie d’elles... Ça ferait des bouches de moins à nourrir... La société s’y retrouverait » et le mal que j’ai eu pour vous convaincre de vous contenter d'un champ entier de maïs non transgénique... Alors ça, un ogre végétarien, on aura tout vu ! clamaient vos congénères... qu’ils se moquent...
Reconnaissez que vous êtes plus heureux depuis que vous vivez aux côtés et au service de celles dont autrefois vous eussiez si volontiers goûté. Et les mécréants, bandits de grands ou de petits chemins n’ont plus qu’à bien se tenir : « un gardien d’école de cette taille, c’est gigantesquement effrayant... »

Les enfants vous adorent... Votre légèreté maladroite vous honore. Et si au début, j’ai pu craindre pour eux la lourdeur de vos membres, de vos mains, plus épaisses que des battoirs, aujourd'hui, associé à la beauté poétique de votre âme, ces mains sont devenues caresses de papillon effleurant l’innocence comme on effleure un pétale de rose.
Je vous admire, cher Babouchka. Mais ai-je besoin de dire aussi combien je vous aime. Mon affection est sincère. Dénuée d’intérêts. Il est vrai que deux mondes nous séparent... Mais imaginez un instant que nous puissions... que nous puissions... Non, je n’ose…
Que l’'énergie de saint Goulaff vous donne la force. Que la foi de saint Goinfre vous anime. Que sainte Gourmandise vous permette de tenir vos résolutions... Et que Dieu vous protège, des excès vous gardant bien. Car vous êtes quelqu’un de BIEN.

Affectueusement

Sainte Yghraphie.

Pascale jeu du 21 janvier 2008.






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 03/02/2008 à 16:51

PASCALE *****

VŒUX POUR UN CLOWN.

En ce début d’année, je viens te présenter mes meilleurs vœux, que tu continues à faire rire les enfants et aussi les parents, que tes numéros soient encore plus amusants et tes textes toujours plus riches.
Si tu savais combien nous attendons le passage du cirque où tu te produis, les enfants demandent souvent la date de la tournée ; tu nous amènes tellement de soleil, de gaîté dans notre vie.
J’espère que tu auras aussi de beaux costumes originaux et que ta maquilleuse saura transformer ton visage comme elle sait si bien le faire. J’aimerais un jour voir ton vrai visage, sans artifice, te connaître sans habit excentrique, simplement découvrir ta vrai nature, celle qui se cache derrière ce masque ; peut-être que tu es malheureux dans ta vie et pour compenser tu passes ton temps à faire rire.
En tout cas, je t’encourage à continuer dans cette voie, nous avons bien besoin de gens comme toi pour nous amuser, même si ce n’est pas toujours facile pour toi.
En attendant de faire ta connaissance, je renouvelle mes souhaits et mes encouragements de longue carrière de semeur de joie et de rêves.
Les enfants sont impatients de te retrouver, entends-tu leurs éclats de rire, c’est leur façon de te dire merci.
A bientôt,


Merci. Merci du fond du cœur pour ces vœux qui me touchent profondément. Bien entendu, à mon tour, je te souhaite tout le bonheur que tu attends de la vie. J’espère que tu réaliseras tous tes désirs pour peu qu’ils soient concrets et réalisables car tu sais, désirer la lune peut sembler poétique au tout début mais lorsque vient le soir, lorsque tout s’enfonce dans la nuit et qu’elle apparaît, princesse digne mais inaccessible, alors il arrive parfois que la frustration soit plus néfaste que le manque d’idéaux. Mais que cela ne t’empêche pas de rêver.
C’est un peu ce qui a fait de moi un clown quand j’y songe.
Tu as bien deviné ma tristesse sous le fard. Etre clown, c’est violent. Tu tombes, tu te prends des claques, tu pleures, tu cries et oui, tout le monde rit… et c’est bien normal puisque je fais tout pour que ça arrive.
Je m’étale de tout mon long, de façon si maladroite qu’elle en devient risible. Je suis si bête que je mérite presque les claques que je reçois d’ailleurs volontiers. En tendant la joue.
Je pleure à chaudes larmes, de celles que l’on nomme « larmes de crocodiles » et comme tout le monde le sait, un crocodile ça ne peut pas pleurer, c’est bien trop féroce. Alors tout le monde rit.
Non, je ne suis pas malheureux dans ma vie. J’aime ma femme. Ma princesse-lune à moi, pas lointaine pour deux sous. J’ai deux beaux enfants, solides gaillards et déjà très doués en gymnastique. Capable de jongler avec deux clémentines, perchés sur un ballon de fortune.
Non. Mais parfois je m’interroge quand même. Et plutôt sur le monde qui m’entoure. Sur les émotions du genre humain. Sur ce qui fait qu’un enfant rit en me voyant. Ou pleure… car cela arrive parfois tu sais ! Ce sont ceux-là qui m’émeuvent le plus. Ceux qui pleurent. Avec moi, quand je prends des baffes. Avec moi quand je tombe feignant la douleur. Les autres rient, pas eux.
Pourtant j’aime aussi les autres. Ceux qui hurlent pour me dénoncer lorsque je me cache, craintif, pour échapper à mon bourreau d’opérette.
Ceux qui rient quand je mors et remords la poussière.
Parce que je sais qu’à eux, j’apprends aussi. Je leur enseigne à ne pas s’apitoyer sur tout. Et surtout pas sur soi. Cela n’aide personne à grandir.
Enfin j’espère qu’ils apprennent un peu … à mes dépens.
Ce qui est certain, c’est que je ris plus souvent que je ne pleure. Mis bout à bout, ces éclats de rire peuvent ressembler à du bonheur. Un petit bonheur, que je te souhaite identique ou mieux encore.
Qu’il suffit que je m’empare de mon gros nez rouge pour que, sans même le poser sur mon nez, les enfants éclatent de rire à l’idée du spectacle à venir.
Et comme des milliers de petits soleils, alignés en rond, bien sagement assis sur des bancs rustiques, sourires édentés et nez filant…
La fanfare qui entonne un air plus que centenaire… la la lalala la lala…
Je m’empare de ma trompette et …
« bonzour les petits n’enfants et les gros n’éléphants »…



Police normale : Christiane L.
Italique : Pascale]i

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 31/01/2008 à 19:11