Jeu du jour :


Partez de bon matin pour être le premier
et parcourez les livres comme on parcourt les rues.
Cherchez, fouiner, chinez autant que vous voudrez
Pour trouver le bon mot, celui qu'il vous fallait.
Puis un autre, des plus rares, des plus étonnants.
Installez tous ces mots dans votre page en blanc
Et n'oubliez jamais de bien les entourer
D'autres mots que déjà vous aviez dénichés.

Et ça fait un poème.
Enfin, ça se pourrait...


A votre tour, transformez une recette de cuisine, un mode d'emploi d'aspirateur ou la notice d'utilisation de votre appareil photo en art poétique. Vous pouvez aussi choisir la chasse aux papillons, le plaisir de chiner en quête d'un bel objet dans une brocante, même celui de surfer sur Internet pour base de votre écrit, mais n'oubliez pas d’écrire une chute qui ramène la recette à ce qu'elle est : une plaisanterie…






Un premier texte publié qui donne envie d'en lire beaucoup d'autres!
Partez de bon matin au marché pour choisir les ingrédients les plus frais.

Et parcourez les étals en vous attardant mais point trop car vos fourneaux vous attendent.

De retour, cherchez la recette que vous aviez sélectionnée, déjà le feu aux joues en fouillant fébrilement dans vos tiroirs.

Pour finalement vous résoudre à faire appel à votre imagination culinaire.

Puis installez vos légumes, viandes, bouquets d’herbes, épices, sur votre table de travail, respirez et prenez votre élan, vos instruments, épluchez, coupez, lavez, redécoupez, saisissez, assaisonnez, faites rissoler, arrosez, remuez, déglacez, pendant que vous frémissez à l’idée que vos invités vont bientôt sonner.

Humez, goûtez, réglez le thermostat, plus haut, plus bas, faites glisser sur le plat de service.

Epongez-vous !

Ouf, souriez, ils arrivent après la bataille.

Christiane J.


Rebelle, j'avais oublié comme il était doux hi hi, de respecter les consignes! Merci Christiane.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 11/10/2006 à 17:54

PASCALE *****

09/10/2006

Mots à insérer :

GENTIL : garce, grâce, économie, envie, naïf, nature, tambour, timide, initier, intime, louer, libre

JOKERS : ami, lire, clair



Gentil...
Un clavier. Quelques touches et l’envie d’écrire, laissant libre court à une nature joueuse. S’initiant à d’autres jeux, d’autres défis, d’abord timides puis plus hardis. Dans un seul roulement de tambour, aussi léger que le bruissement des feuilles dans les arbres, mes doigts vont et viennent, sans réfléchir, agiles, sans jamais interrompre leur ballet et laissent sur la page moins blanche des alignements bien distincts devenant mots, puis phrases, puis texte : incompréhensible au départ mais prenant forme peu à peu. Grâce à la technique, ils reviennent en arrière, effacent, corrigent, repartent et se réjouïssent de peu. Ils savent que les amis seront, de toute façon, indulgents, et il ne se passe de jour sans qu’ils ne louent leur générosité . Pendant ce temps, l’œil lui, se retourne et jette un regard ravi à la liste imposée qui s’éclaircit. Il économise ses forces pour, en même temps, ne pas rater les touches qui, elles, les garces, se plaisent souvent à lui échapper. Elles font exprès de se mélanger mais les doigts ne sont pas naïfs au point de ne pas savoir les doubler. Et puis, s’ils dérapent, en deux clics, le mal est réparé et les touches en sont pour leurs frais.
Gentiment, je ralentis le rythme afin qu’elles se reposent un peu mais surtout, pour que j’y vois un peu plus clair !
Oserai-je lire ce texte malhabile, confus, écrit à la vitesse de frappe maximum ?
Oui ! Parce que ce que je veux vous dire c’est que tout est possible et que nul n’a le devoir d’écrire un chef-d’œuvre à chaque séance. Prendre un stylo et barbouiller une feuille peut sembler inutile, anodin, mais au bout du compte, et même s’il faut le retoucher, on se rend compte que ce qui est écrit à un sens. Que peut-être même il mériterait d’être réécrit, approfondi. Ou pas. Mais en tous cas, le mérite aura été d’essayer, de ne pas se priver de crainte du regard de l’autre, de parvenir à jouer avec les mots en leur donnant un sens à peu près cohérent. Et le reste, ce sera pour plus tard, un autre jour, à un moment ou l’inspiration, sans que l’on comprenne pourquoi d’ailleurs, sera plus présente, plus forte et plus complice.
Mais les mots, eux, auront touvé preneur et le défi sera relevé.
J’intime donc à mes doigts l’ordre de cesser leur danse : les jeux sont faits !

Pascale Martin-Debève pour le 9 octobre 2006



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/10/2006 à 23:00

PASCALE *****

09/10/2006

Mots à insérer :

Gentil : garce, grâce, économie, envie, naïf, nature, tambour, timide, initier, intime, louer, libre.
Jokers : ami(e), lire, clair.





N’économisant aucune envie, j’avais l’intime conviction que sitôt libre, sans tambour ni trompette, j’allais m’emparer d’une feuille vierge et laisser la nature guider ma main fébrile. D’abord timide, elle tentait de relier avec grâce quelques lettres entre elles. Des mots simples, naïfs ou gentils, s’initiant peu à peu à d’autres exercices, d’autres défis. Je venais tout juste de quitter mes amis. De la lecture à l’écriture, il était clair que nous marchions tous dans la même direction. Et la Vie a parfois beau être une drôle de garce, réserver des surprises de taille, rien, définitivement rien ne pouvait entamer la foi que j’avais en eux, en ma passion et en ce qui nous réunissait. A 17h23 je pouvais siroter tranquillement mon petit café : j’aurais un texte au moins. Seule sans l’être vraiment. Puisque mon cœur et mon âme étaient encore imprégnés de leur chaleureuse présence. Je louais leurs efforts. Talentueux, appliqués ou plus laborieux, mais fidèles à l’esprit du groupe dont tous, y compris moi, nous retirons une certaine force tranquille…


Pascale Martin-Debève pour le 09/10/06



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/10/2006 à 22:57

RENE

09/10/2006

Mots à insérer : Gentil : garce, grâce, économie, envie, naïf, nature, tambour, timide, initier, intime, louer, libre.
Jokers : ami(e), lire, clair.


Gentil...
Madame Rose Bonnemain
Agence L’Union Heureuse
40000 Mont-de-Marsan



Madame la conseillère,


Je viens relater ma première soirée rencontre avec Brigitte Garcel que vous m’aviez si chaleureusement recommandée le 2 octobre dernier.

La rencontre débuta sous les meilleurs auspices. Brigitte portait avec grâce une toilette des plus seyantes. Sa gentillesse permit d’initier un climat sympathique alors que je suis, vous le savez, d’un naturel réservé sinon timide. Elle reçut en souriant le bouquet que je lui offris, puis elle parut enchantée par l’invitation au restaurant bien connu « Les Prés de l’Adour ».

Est-ce l’atmosphère intime propice à la complicité du dîner aux chandelles ? Toujours est-il qu’elle reprit un deuxième apéritif que je lui avais poliment proposé, qu’elle apprécia substantiellement les deux bouteilles d’appellation Bourgogne qui s’avérèrent nécessaires pour accompagner le menu « Dégustation », puis qu’elle fit honneur au Champagne dont elle eut envie avec le dessert. Pour autant, elle ne se départit pas de beaucoup de discrétion, la conversation en restant à des généralités.

Au retour, j’acquiesçai à son désir d’aller à la discothèque « Le Nice Club » où elle parut avoir des habitudes. Là, elle nous fit servir une bouteille de whisky qu’elle se mit à écluser tambour battant. Elle ne tarda pas à se montrer désagréable, disant qu’elle n’était pas fixée, qu’elle s’attendait à quelqu’un de différent, d’ailleurs qu’elle n’était pas actuellement libre, etc. Je compris enfin son addiction vis-à-vis de l’alcool. Après avoir réglé l’addition, je la raccompagnai. Ainsi prit tristement fin cette peu économe soirée.

J’avoue mon amertume de m’être laissé naïvement « tromper » par cette belle garce et je me perds en conjectures sans lui trouver de circonstances atténuantes. Je ne puis non plus louer votre perspicacité. Peut-être pourrez vous m’éclairer ?

Cependant je compte beaucoup sur vos conseils amicaux, car je ne désespère pas de découvrir bientôt la compagne que j’appelle de mes vœux.

En attendant de vous lire ou de vous rencontrer, croyez Madame, en l’expression de mes sentiments les plus confiants.



René pour le 9 octobre 2006.

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/10/2006 à 22:36

CHRISTIANE L. *

04/10/2006

Mots à insérer

VACANCES : village, victoire, apostrophe, aime, colline, cheval, allées, alentour, noces, nouba, crochet, crasse, étang, étole, superbe, sosie,
JOKERS : pur, blanc, vierge



Pont Saint Charles à Prague.
Pont Saint Charles à Prague.
En cette fin de période de vacances, nous voici quelques uns du Sud-ouest réunis pour participer aux Eurorandos 2006 à CESKE BUDEJOVICE en République Tchèque.
Départ, le 1er septembre en train jusqu’à HAGUENAU pour rejoindre les « Alsaciens » et leurs amis allemands. Nos 40 participants se regroupent dans un bus confortable et notre jeune et aimable conducteur nous conduit à travers l’ Allemagne pour arriver en soirée à PRAGUE notre première destination.
Nous apprécions l’accueil et le confort du Park Hôtel après ces deux jours de transport un peu fatigant.
Puis PRAGUE, avec ses 1,2 millions d’habitants, nous attend, avec nos deux guides Yarka et Mila nous découvrons petit à petit cette ville si importante où tous les styles artistiques se côtoient, le romain avec la basilique Saint Georges au château, le gothique de la cathédrale Saint Guy, la perle de l’architecture médiévale avec le pont Saint Charles, la renaissance au Palais Schwarzenberg.
En face du château, le palais Toscan est un pur style baroque monumental qui forme un édifice superbe en quatre ailes. L’église Saint Nicolas figure parmi les plus importants édifices haut baroque. Mozart, lors de son séjour à Prague, y joua de l’orgue construite à la moitié du XVIIIe siècle.
Nous découvrons également dans les constructions l’art nouveau et moderne au Palais Municipal, à l’hôtel Europa de la place Venceslas.
Notre temps libre nous permet d’entrer dans les nombreuses boutiques de cristaux et de bijoux ; le choix est tellement vaste et riche qu’il est difficile de résister à l’achat.
Deuxième ville visée, Trébon, joyau de la Bohème du Sud, avec un passage à TELC (Sud de la Moravie) pour un déjeuner sur une magnifique place.
De Trébon, nous nous rendons à Ceske Krumlov découvrir une ville médiévale s’étalant sur le méandre de la rivière Vltava.
Après le déjeuner dans un restaurant typique, nous entamons une randonnée de 15 kilomètres à travers la vallée de la Moldau. Nos jambes étaient-elles lasses du pavé de la ville ? Nos pieds ayant retrouvé la terre ferme, c’est dans un rythme bien soutenu que nous avons effectué cette randonnée ; les quelques montées nous permettaient de découvrir des villages nichés dans la forêt.
Notre deuxième après-midi de marche nous conduit vers des étendues de prés, de lacs et de forêts de pins bien différents des nôtres et plus élégants, un tapis de myrtilles remplaçant nos fougères ; quelques marécages laissaient entrevoir une terre très noire donnant à l’eau cette couleur sombre.
La fin de la ballade nous menait dans un ensemble de pavillons comme nos lotissements, dans un style différent aux couleurs harmonieuses de jaune, rouge, ocre…
Le soir, le folklore Garden nous conviait à une soirée très colorée autour d’une table particulièrement garnie et nos papilles devaient deviner l’origine de ces délices. La musique, le chant, la danse, contribuaient à une ambiance slovaque qui nous invitait à participer. D’ailleurs quelques danseurs de notre groupe se sont lancés sur la piste apprendre quelques pas et danser avec succès, ils ont été très applaudis.
Le lendemain, nous voilà à Ceské Budejovice, le but de notre voyage.
L’après-midi, nous sommes invités à assister à une représentation des différents groupes folkloriques des pays européens participants, nous pouvions ainsi voyager de la Tchéquie à l’Ecosse en passant par le Portugal, l’Italie, la France avec Colmar et l’Allemagne.
Dernier rassemblement samedi matin : nous voilà parés d’un tee-shirt blanc FFRP, casquette idem et foulard rouge pour l’ambiance fête de DAX.
Dans ce défilé multicolore, se joignaient des groupes folkloriques et un orchestre installé dans un char tiré par deux magnifiques chevaux.
Pour nous identifier un peu plus à notre région, nous avons chanté ‘l’immortelle » en occitan , chant que nous avions bien répété au cours du voyage.
Notre groupe pouvait être fier de sa participation. Les autre régions de France nous applaudissaient.
A midi, nous étions tous réunis sur cette place carrée autour de la fontaine Samson (entre 4 et 5.000 participants) ; L’hôtel Zvon nous attendait pour le déjeuner avec une coupe de champagne fort appréciée (remplaçant une dégustation de bière !)
Notre après-midi libre nous a conduit dans la campagne environnante légèrement vallonnée couverte de belles forêts entrecoupées de nombreux lacs.
Ce paysage si verdoyant nous apaisait, nous détendait, nos yeux se reposaient après ces visites culturelles largement ancrées sur le passé qui a tant marqué ce pays.
Il prospère dans tous les domaines et profite de la liberté qui lui a été longtemps confisquée. Devenu membre de notre communauté, nous l’aidons dans sa progression.
C’est sur cette impression que nous quittons cette République Tchèque que nous avons eu le plaisir de découvrir.
Le retour se fera dans la bonne humeur en évoquant les journées bien remplies de notre semaine et se terminera par le chant, malgré les difficultés de circulation sur les autoroutes allemandes.


Christiane L. pour le 2 octobre 2006.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 04/10/2006 à 13:05

RENE

03/10/2006


Mots à insérer
VACANCES : village, victoire, apostrophe, aime, colline, cheval, allées, alentour, noces, nouba, crochet, crasse, étang, étole, superbe, sosie.
JOKERS : pur, blanc, vierge.



Soir d’été


C’est la nuit sur l’allée qui borde l’étang.

Au firmament scintillent les myriades d’étoiles. Elles sont tissées dans la profondeur de la voûte céleste comme par un crochet magique. La voie lactée déroule majestueusement son étole luminescente. Le clignotement là-bas, n’est que le feu prosaïque d’un avion.

Au dessus du village, telle une superbe apostrophe, le croissant de lune est campé. Son sosie plus discret frissonne au fond de l’onde. Au loin, la masse sombre des collines marque l’horizon nocturne.

Les grillons des alentours chantent victoire. Pour eux c’est noce, c’est nouba. Les cygnes, allure de blancs chevaux, voguent doucement au fil de l’eau. Des chauve-souris volent furtivement, tout à leur chasse nourricière.

L’esprit s’élève inconsciemment vers l’espace infini. Y a-t-il une présence ? C’est peut-être le rendez-vous des âmes en vacances ! L’on contemple, l’on se tait et simplement l’on est. Il n’y a plus de peines ni de crasses, la main cherche une main, les paupières se closent un instant…

L’air devient plus frais, l’heure s’avance. Même si l’on aime, il faut rentrer.


René pour le 2 octobre 2006.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 03/10/2006 à 00:37

CHRISTIANE J.*****

03/10/2006


à la petite nouvelle que...




tout le monde accueille avec plaisir : merci de nous rejoindre et de nous faire confiance...



Pascale pour Christiane J. le 2 octobre 2006.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 03/10/2006 à 00:10

PASCALE *****

02/10/2006


Mots à insérer : VACANCES village, victoire, apostrophe, aime, colline, cheval, allées, alentour, noces, nouba, crochet, crasse, étang, étole, superbe, sosie,
JOKERS : pur, blanc, vierge.



VACANCES...


Quelque chose d’indéfinissable. Moments de partage, d’amitié, de réelle affection et surtout, moments privilégiés de paix, de communion avec la nature. Un petit paradis non loin d’Orthez dans le Béarn. Et le soir, le camping endormi, petit village de toile plongé dans le noir que seule venait titiller la veilleuse des sanitaires, moi je regagnais ma petite maison de vacances. J'aime particulièrement ce moment-là. Je ne remontais que la moustiquaire, omettant volontairement de fermer la porte du double toit. Puis, allongée sur mon lit pliant mais confortable, j'écoutais la nuit, je parlais aux étoiles : je leur racontais mes espoirs, ma capacité à aimer, le bonheur d’être ici, quelques victoires et parfois aussi je leur confiais quelques désillusions. Seuls les oiseaux de nuit me répondaient alors. Hou hou, quelle chance tu as, hullulait le hibou. Hou hou, quelle vilaine pensée que voilà reprenait son voisin. Selon le ton de mes confidences, les sons étaient enjoués, réprobateurs ou parfois plaintifs comme si les oiseaux compatissaient vraiment. Cela dit, j'étais si bien que les cris de soutien n'étaient guère nécessaires...
L’allée que j’empruntais, bordée de chênes majestueux, était terriblement impressionnante mais à deux pas à peine, les collines en prédisaient la fin. Je resserrais mon étole comme pour me protéger de mes craintes imaginaires. Alentour, tout n'était que noces ou plutôt non, noubas de festayres dont les flonflons assourdis ne parvenaient pas, pour autant, à entamer ma sérénité. Pour moi, tout était calme, pur, et vierge de civilisation. La rusticité de l'endroit était d'ailleurs la raison de la fidélité de nos clients. Clients devenus amis pour nombre d’entre eux. Je ne manquais jamais de faire un crochet par la piscine. Elle était idéalement désertée et luisait dans la nuit semblant éclairer le ciel. Elle était toute ronde, aussi calme qu’un étang et j’imaginais que les anges, eux, parlaient de « lune bleutée » tout en nous observant de là-haut. J'entendais le dernier hennissement d’un cheval qui cherchait le sommeil. Instants magiques... Puis, regagnant de ma superbe, j'affrontais courageusement la nuit pour retrouver mon petit abri.
Allongée sur le dos, j'oubliais le filet de la porte intérieure. Je communiais avec le ciel, les nuages et par de nombreuses nuits étoilées, avec la lune qui me souriait. J'y accrochais mon coeur et il souriait aussi à tous ceux que j'aimais. Eux-mêmes étaient-ils sensibles à ces appels ? Je l'ignorais et ne m’interrogeais pas davantage. J'aimais gratuitement, sans espoir de retour. C'est trop souvent le meilleur moyen de gâcher le présent, et puis, je songeais que les verbes « donner » et « recevoir » étaient synonymes imparfaits mais bien réels…
Parfois le vent se plaisait à jouer dans les ramures. J'entendais danser les feuilles des arbres et celles, trop faibles pour résister, quitter leurs géniteurs, pour voler de leurs propres ailes, libres le temps d’un instant, ignorant qu'elles allaient droit à la mort. J’entendais craquer les fines branches. Je songeais à la fragilité de mon logis d'été. Puis, lorsque l'orage s'en mêlait, je sentais se réveiller mes peurs d'enfant. Les éclairs illuminaient le terrain tout entier puis le tonnerre grondait, éclatait allant jusqu'à faire trembler les parois de ma maisonnette de tissu. Je me résonnais même si les arbres géants sous lesquels chaque campeur trouvait ses repères semblaient bien fragiles ! Ils ployaient l’échine sous le souffle d’éole. Mais me disais-je, depuis le temps qu'ils sont là ? Pourquoi moi ? Pourquoi ce soir ? Et rassurée, j'assistais au spectacle grandiose en enfouissant mes peurs d'enfant dans mon « subconchiant » ! Le silence était alors total. Même la lune ne parvenait plus à traverser l’épaisse couche de nuages noirs. Comment l'aurait-elle pu ? Les animaux se calfeutraient : qui dans le creux d’une branche, qui dans l'herbe folle, épaisse et grasse qui avait échappé à la dernière tonte. Minuscules ou majuscules, les mots apostrophaient déjà mon esprit subjugué. C'était effrayant et je frissonnais. Mais magnifique et je me réjouissais. Puis tout s’arrêtait : le noir laissait place au blanc des pages sur lesquelles j’allais déposer quelques mots.
Mon sosie s’emparait d’un autre lieu, d’un autre temps, d’une autre scène et s’appliquait gratuitement à le rendre véridique, pertinent, lisible, n’ignorant pourtant pas que l’émotion de l’instant était sans doute la chose la plus compliquée à mettre en mots . Surtout lorsque certains d’entre eux nous sont imposés !!

Pascale Martin-Debève pour le 2 octobre 2006.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 02/10/2006 à 20:23

PASCALE *****

23/09/2006

Il s'agissait ce jour-là d'écrire un texte en s'interdisant l'emploi de certaines lettres (au choix)




Un lipogramme : unité de poids représentant la masse graisseuse contenue dans un gramme de muscle. Sachant en ce qui me concerne que, si muscles il y a, ce dont parfois je doute, je serais (assez !) étonnée qu’il soit vraiment question de grammes ! Ou alors mis bout à bout pour approcher le quintal vite fait bien fait ! Peu importe d’ailleurs, ce n’est pas le sujet du jour !
Il s’agit donc d’expulser une lettre. Comme on expulse un indésirable. Mais moi, je les aime toutes ! Alors comment faire ? Laquelle choisir ? Lorsque je me relis, seules deux des 26 dont je dispose peuvent rester à l’ombre un instant. Et encore ! A condition de ne point les nommer ! C’est l’angoisse de la page blanche, la peur de l’oubli : et si j’en laissais passer une ? C’est la Bérézina, l’enfer des lettres, des mots, semblant résignés à leur triste sort momentané : et je les vois qui se bousculent au portillon. Et moi, et moi, et moi crie le petit « aggon » en crachant une noire fumée de colère ! Et moi et moi et moi crie le petit « èbre » dans sa tenue de bagnard, tout en essayant de forcer la porte verrouillée du « aggon » qui l’emmène vers un nouveau destin…

Et moi et moi leur dis-je ! Moi aussi j’en bave. Ce n’est pas facile ! Et puis trente minutes de patience et vous serez libres ! Libres de vous multiplier, vous accoupler, vous mesurer entre vous. Mais d’ici là, vous deux, silence !

Pascale.


Un lipogramme n’a rien àvoir avec les notions de poids hi hi hi ! Il s’agit d’un texte d'où sont délibérément exclues certaines lettres de l'alphabet. La notion a été inventée au sein de l'Oulipo. Le mot lipogramme vient des racines grecques leipein (enlever, laisser) et gramma (lettre).
Les lipogrammes littéraires les plus célèbres sont les romans de Georges Perecc, La Disparitionn, écrit sans utiliser la lettre e, et Les Revenentes, dans lequel e est au contraire la seule voyelle utilisée !





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 23/09/2006 à 15:25

VALERIE

20/07/2006

Un petit cadeau de Daphnée au groupe...

D’abord corrigé pour le fond et puis, je ne résiste pas à vous soumettre également la forme parce que c’est trop mignon !!






Texte écrit par Daphnée, début juillet 2006.

Un ballon se promène dans la ville. C’est le plus grand ballon du monde. Il mesure 8 mètres et aucun ballon ne peut le dépasser. Il existe, au maximum, des ballons qui mesurent deux mètres !
Ce ballon représente une petite fille : elle a des chaussures roses, une robe bleue, rouge et jaune et elle a aussi la tête en cœur. C’est pour ça qu’on l’appelle « Mal-tête en cœur ! »



L’original plus craquant encore !


Un Ballon ce promêne dans la ville. Sais le plus grand ballon du monde. Ils meusur 8 m et ocain ballon ne peux le dépasais.
Ils hegsiste au macsimome des ballon qui meusur 2 cm.

Çe ballon représentent une petite fille, elle a des chosur rose, une robe bleu, rouge et jaune et elle a ossi la tête en cœur. Sais pour ça con l’appelle Mal . tête en cœur…


Et bien moi je dis que Daphnée a raison : ça pourrait bien s’écrire de cette façon et d’ailleurs, lisez sans penser orthographe et vous verrez…

Amitiès à tous et gros bisous à Daphnée !






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 20/07/2006 à 15:27