CHRISTIANE J.*****

16/03/2007

JOURNAL : jeune, jeu, oiseau, ouvrage, univers, usage, rature, rire, note, nid, ailleurs, actuel, larme, léger.

JOKERS : jaune, bien, non.


Un journal, ça sert à de nombreuses choses hi hi !
Un journal, ça sert à de nombreuses choses hi hi !


Tous les matins, même cérémonial :
Café crème et journal
La page « Sports » célèbre la fougueuse jeunesse
D’une équipe de rugbymen pleine de hardiesse
Qui a su de bout en bout mener le jeu
Contre un adversaire pourtant valeureux

Dans le courrier des lecteurs
Sur un ton plein de rancoeur
Une association d’écologistes
Quelque peu utopistes
Déplore les oiseaux mazoutés
Echoués sur des rochers déchiquetés

La page littéraire présente des ouvrages
Qui remportent tous les suffrages
Mais peut-on se fier à des louanges providentielles
Parfois soufflées par des maisons d’édition universelles ?
A chacun de faire bon usage
Des très copieux verbiages

Sur les feuilles de chou pas de rature
Des noms sont quelquefois donnés en pâture
Faut-il pleurer, faut-il en rire
Ou plaindre les victimes de satire ?
Il vaut mieux s’amuser de la note de gaîté
Dont Iturria nous gratifie ailleurs avec humour et subtilité

On se penche, c’est d’actualité, sur le nid de frelons habité
Par les candidats au poste suprême tant convoité
Ils nous promettent des lendemains qui chantent
Ou nous prédisent des larmes si leurs causes sont perdantes
Allons, un peu de légèreté, pas de quoi faire une jaunisse
De toutes façons peu ou prou il faudra boire le calice


Christiane J. pour le 12 mars 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/03/2007 à 23:56

CHANTAL

14/03/2007

Mots à insérer

TEMPÊTE, Tentation, tête, évocation, élément, moral, moquer, papier, paradis, envie, emprise, tyran, tordu, échelle, échec.
Jokers : soir, gris, deux




Les tours et les détours de mon imagination m’étonneront toujours … !
Pourquoi à l’évocation du mot « tempête », il me prend l’envie de vous conter les aventures d’un guerrier tout droit sorti d’un château fort, beau et solide comme sa bâtisse et que je baptiserais le chevalier « Tempête » ?
Chevalier Tempête car j’ai la tentation de le vouloir rebelle, fougueux, balayant toutes les conventions, se moquant, tel un Fanfan la Tulipe, des grands et des puissants, faisant des pieds de nez à son tyran pour délivrer un peuple asservi et sous l’emprise d’un roi dit « fainéant ». Un chevalier Tempête généreux, capable de transformer sous les pas de son cheval, l’enfer féodal des petites gens en « presque paradis ». Sa guerre ne l’enverrait pas sur les champs de bataille ou des terres lointaines, mais près du quotidien de son peuple affamé et mal logé.
Au fur et à mesure que j’essaie de coucher sur papier l’image que je me fais de ce guerrier, me vient soudain en tête un chevalier Tempête du moment baptisé « Augustin » par ses parents ! Don Quichotte au grand cœur et à l’humeur tantôt rieuse, tantôt sérieuse, il nous projette sous les yeux, les éléments d’échec de notre société puissante et bien pensante qui, dans son échelle des valeurs n’a plus de place pour ceux que la vie a un tant soit peu malmené ou tordu…
Chevalier des temps modernes, est- ce toi que l’on suivra, ou suivra-t-on les rois ?

CHANTAL pour le 5 mars 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/03/2007 à 11:40

RENE

13/03/2007

Journal : jeune, jeu, oiseau, ouvrage, univers, usage, rature, rire, note, nid, ailleurs, actuel, larme, léger.
Jokers : jaune, bien, non.




Enterrement ?

Il est vingt-deux heures. Me voici dans ma chambre que je redécouvre ce soir sous son aspect propre et rangé. Mon sac de voyage et mon sac à dos tout rebondis sont posés au pied du lit. Ouf ! Je suis prêt. Je pars demain au petit matin vers ce premier emploi grenoblois auquel j’ai hâte de m’atteler. J’ai consacré une grande partie de l’après-midi à préparer mes affaires et à redonner une apparence présentable à ma chambre. Il en allait de ma réputation !

Si j’ai fait un peu de vide, je n’ai pas tout jeté. Deux caisses en plastique de couleur vive, achetées hier, ont recueilli la production papier de mes trois dernières années d’étude : classeurs, ouvrages, polycopiés, rapports de stage, etc. En manipulant ces dossiers, je me remémorais des épisodes de la défunte vie estudiantine. J’ai même retrouvé une certaine note raturée, qui avait déclenché notre fou rire durant un cours de lettres…

La destination de toute cette science bien pensante et surtout bien pesante a été le grenier. Dans cet univers sombre, poussiéreux et labyrinthique s’amoncellent de vieux cartons d’emballage, des meubles démontés mal protégés par des bâches, de petits appareils électroménagers hors d’usage, des jouets en disgrâce, des journaux jaunis gardiens de l’actualité d’époque, etc. Accompagnés d’un nid d’oiseau tombé d’une poutre, il y a aussi des cageots contenant mes cahiers et livres scolaires et ceux de ma jeune sœur. J’ai déposé mes deux caisses à leur côté.

Non, je n’ai pas versé de larmes d’enterrement, car il me sera possible de ressortir ces documents. Mais je me suis interrogé sur le sens et l’utilité de cette sédimentation, œuvre de plusieurs générations, à laquelle d’ailleurs je venais de participer. Puis je suis sorti du grenier, j’en ai fermé la porte et descendu l’escalier d’un pied léger.

A présent, je te dis au-revoir et je te souhaite une bonne nuit.

René pour le 12 mars 2007




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 13/03/2007 à 08:06

RENE

Jeu : Ecrire une lettre à un animal ou à un objet. Dans un deuxième temps, écrire la réponse à une des autres lettres.






panier@maison.fr à hibou@bois.fr

Mon cher Hibou,

Quelle n’a pas été ma joie de trouver à mon réveil ton adresse électronique délicatement posée sur mon fondement. J’ai deviné que tu l’avais déposée cette nuit et que par délicatesse, tu n’a pas voulu me réveiller. Je devine aussi le courage qu’il t’a fallu pour venir jusqu’ici, malgré la phobie que t’inspire la présence humaine et sa bêtise meurtrière.
Je pense avoir bien déchiffré ton adresse que tu avais soigneusement gravée sur une feuille de catalpa et j’ai été très touché par la touffe de mousse et de lichens et par la le brin de lierre qui y étaient joints.
Ton message me redonne une raison de vivre car, depuis notre dernière rencontre cela fait quinze jours, ton absence me désespérait, ma vie perdait de son sens, je délirais dans mes rêves et des idées funestes s’emparait de mon esprit.
J’attends impatiemment ta réponse. Je suis agréablement surpris de te savoir aussi branché nouvelles technologies. Je souhaite que grâce à nos échanges, elles te permettent de dépasser tes craintes.
Je te supplie de passer me voir comme la nuit dernière, ne serait-ce qu’une seconde, mais en me réveillant cette fois.
Ton Panier.


hibou@bois.fr à panier@maison.fr

Mon cher refuge,

Ne te méprends pas sur mes compétences en courrier électronique. Néanmoins, j’ai fait un gros effort : je me suis surpassé pour que tu disposes de mon adresse. Je m’en étonne moi-même, mais j’ai tant d’estime pour toi, voire d’amitié, que la chose m’a semblé facile.
Du haut de ma poutre, je surveille ta présence dans la grange où tes maîtres négligent souvent de te ranger. Ainsi, ils nous privent de nos rencontres, trop rares pour moi aussi.
Sois assuré que je ne t’ai pas oublié et qu’il ne se passe de nuit sans que mes pensées viennent te rejoindre, où je ne m’interroge sur le sort qui t’est fait ? Est-il surchargé de légumes du jardin, est-il souillé de la terre des carottes ou d’autres tubercules, est-il installé dans l’entrée, garni de fleurs séchées et de feuillages d’automne pour le plaisir des yeux des invités et des propriétaires de la maison. C’est la pire des pensées qui me vient à l’esprit : un bouquet sec est fait pour durer et par conséquent m’éloigner de toi !
Alors, mon ami, mon doux ami, mon nid si attendu, ne t’inquiète pas. Je suis fidèle à la vie, à la mort.
Ton Hibou à la plume ébouriffée.



René et Marie (réponse de Marie en italique)




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 13/03/2007 à 08:03

PASCALE *****

12/03/2007

Mots à insérer

JOURNAL : jeune, jeu, oiseau, ouvrage, univers, usage, rature, rire, note, nid, ailleurs, actuel, larme, léger.

JOKERS : jaune, bien, non.




En lisant le journal, je me dis que j’ai beau être encore relativement jeune d’esprit, je ne comprendrais jamais comment les enfants d’aujourd’hui peuvent s’adonner à des jeux aussi cruels ! Le jeu du foulard d’abord qui consiste à nouer une étoffe autour de son cou jusqu’à quasi étouffement et ce dans l’espoir d’approcher la mort ou peut-être seulement de l’approcher d’assez près pour enfin en connaître les secrets. Sauf que parfois elle s’empare alors des imprudents qui osent la narguer ! Pourquoi pas le jeu de l’oiseau pas encore inventé mais qui sait et qui consisterait, pour se donner du cœur à l’ouvrage, être le plus fort, à se jeter du haut des tours HLM désespérantes de misère. L’univers tout entier ignore encore l’usage que feront ces enfants du peu qu’il leur restera de beau mais sans rature ni surcharge je peux d’ores et déjà annoncer que ce sera probablement moins drôle encore que prévu ! Les rires se font déjà rares partout et je note que ceux qui construisent encore de confortables nids les bâtissent souvent ailleurs que dans notre beau pays ! Actuellement, à moins d’être maladivement optimiste, d’avoir la larme légère et l’esprit embrumé, impossible de ne pas se questionner ! Ceci dit il nous reste le rêve et dans ce domaine-là, Dieu merci, moi je suis assez efficace.
Je ne vois donc jamais rouge ni ne rit jamais jaune non plus d’ailleurs et je sais bien que, non sans quelques regrets quand même, même si je m’en rendais malade, je ne pourrais rien de plus pour ma planète que m’y intéresser de près, corps et âme soit terre et humains. C’est ce à quoi je m’applique de toutes mes forces.

Pascale Martin-Debève pour le 12 mars 2007.


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/03/2007 à 21:17

CHRISTIANE L. *

12/03/2007

Mots à insérer
TEMPETE, tentation, tête, évocation, élément, morale, moquer, papier, paradis, envie, emprise, tyran, tordu, échelle, échec,

Jokers : son, gris, deux.



Le mardi gras de cette année sera plus calme que celui de l’An dernier. Ce jour-là, un vent de tempête avait soufflé dans la maison.
D’abord, un règlement de compte entre les garçons, la dispute avait pris de telles proportions qu’ils en étaient venus aux mains. Le père, en voulant les séparer, reçut malencontreusement un coup de pied dans les tibias ; c’en était trop pour lui, emporté par la douleur, il se mit à crier plus fort qu’eux et balança une paire de gifle à chacun qui les fit bondir, Julien prit aussitôt la porte et s’enfuit tandis que Rémi alla s’enfermer dans sa chambre en pleurant et hurlant après son père.
La tentation était très forte pour moi d’aller consoler mon petit dernier, ma tête était bouleversée par la scène que je venais de vivre. Je n’en fis rien et restai dans le salon sans rien dire.
L’évocation de ce souvenir me peine encore. Les enfants en veulent toujours à leur père de s’être laissé aller à la violence et élément aggravant ils en gardent une rancune telle qu’ils n’arrivent pas à pardonner.
La morale veut que nous donnions le bon exemple mais là mon époux n’a pas su se maîtriser, car le coup de pied était involontaire, il a cru que ses enfants se moquaient un peu de lui et lui manquaient de respect.
J’ai conseillé à mes fils, puisqu’ils n’arrivaient pas à parler à leur père, de prendre une feuille de papier et d’écrire tout simplement ce qu’ils ressentaient suite à cette dispute, comment ils l’ont vécue pour en relativiser les évènements, puis d’offrir ce travail à ‘leur ennemi ».
Mon conseil n’a pas été suivi, j’ai cherché d’autres solutions sans succès, alors j’ai abandonné, après tout c’est moi qui souffre le plus, les hommes s’accommodent très bien de la situation, de toute façon je ne gagnerai pas le paradis à vouloir toujours arranger les choses.
Parfois, j’ai envie de faire remarquer à Henri qu’il n’a pas forcément raison chaque fois, mais il a une telle emprise sur moi que je perds mes moyens pour lui parler. Pourtant, ce n’est pas un tyran, il n’a pas les idées tordues, très travailleur, je l’estime beaucoup, je mets l’échelle des valeurs assez haute pour lui.
Reste le dialogue, c’est un échec pour moi et si ça continue, ce le sera également avec les enfants !


Christiane L. pour le 12 mars 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/03/2007 à 21:16

CHRISTIANE L. *

12/03/2007

Mots à insérer
JOURNAL, jeune, jeu, oiseau, ouvrage, univers, usage, rature, rire, note, nid, ailleurs, actuel, larme, léger.
Jokers : jaune, bien, non



Puisque je dois méditer sur le mot « Journal », je me pose la question : « voyons ma préférence sur les informations, le journal télévisé ou le quotidien régional qui m’attend tous les matins dans la boîte à lettres ? »
Les images, c’est captivant, une ouverture sur le monde, mais avec ses catastrophes et ses reportages détaillant le malheur des gens et de la planète au moment du repas n’assurent pas une bonne digestion !
Le journal, le matin, est plus reposant, je choisis mes textes bien que les titres du lundi sur les accidents des jeunes attirent mon attention ; j’évite de rentrer dans les détails.
Je trouve aussi quelques jeux pour stimuler ma mémoire, bien ranger des mots, horizontalement, verticalement crée un bel ouvrage de français dans un univers de noms peu usités, le tout sans rature. Le travail est sérieux, la réflexion de rigueur, alors où est le rire ? Plus tard, quand toutes les grilles seront achevées et que je me donnerai une bonne note.
Ca y est, il me reste trois lettres : nid, bien sûr, Ouf ! Enfin, je suis ravie d’être arrivée à tout compléter, j’ai fait du bon travail !
Et ailleurs, que se passe-t-il ? L’actualité est toujours dominée par la politique, la querelle des partis et de leurs candidats ne me passionne guère, à l’arrivée, il n’y aura qu’un vainqueur les autres pourront verser des larmes, ils seront vite oubliés.
Une page d’actualité se tournera comme le journal que je feuillette chaque jour, un évènement en efface un autre, il peut rester sur le papier, léger ou lourd, suivant l’intensité de la lecture et la transposition dans le cœur.

Christiane L. pour le 12 mars 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/03/2007 à 21:14

RENE

07/03/2007

Tempête : tentation, tête, évocation, élément, moral, moquer, papier, paradis, envie, emprise, tyran, tordu, échelle, échec.
Jokers : son, gris, deux.




Nouveauté.

Dès l’ouverture du salon de l’automobile de Genève, la R2, dernière née de la marque à l’écureuil, a suscité un fort engouement du public et bien des envies chez les concurrents.
Il s’agit d’une berline à quatre portes plus hayon. Sa ligne séduisante et dynamique, est l’œuvre du carrossier italien Sibarrino. L’intérieur du véhicule, respire la qualité et le raffinement. Des éléments de carbone gris et d’aluminium poli, rehaussent l’esthétique de la planche de bord. L’instrumentation fonctionnelle comprend de série un régulateur de vitesse pour se conformer plus aisément aux injonctions tyranniques des panneaux indicateurs. Pour résumer, l’habitacle évoque un coin de paradis...
L’emprise au sol de la voiture est optimisée grâce à ses trains roulants disposés sans porte-à-faux, dont l’amortissement repose sur des barres de torsion. Il en résulte une tenue de route et un confort irréprochables, ainsi que des espaces généreux pour les jambes des passagers.
Les moteurs, souples et puissants, utilisent les dernières technologies en matière d’économie de carburant. Ils émettent une sonorité profonde et discrète qui peut se déchaîner en tempête dans le haut du compte tours. L’utilisation de la boîte de vitesse, à l’échelonnement idéal, est un plaisir.
Les consommations, les accélérations et les vitesses annoncées sur le papier sont prometteuses, mais nous attendons pour confirmer de les vérifier en conditions réelles.
Aspect méritoire et novateur, ce modèle a été conçue selon une approche de durabilité globale au sens environnemental du terme. Nous développerons les multiples aspects de ce concept dans un prochain article. En tout cas, cela donne à l’usager, une satisfaction morale et citoyenne.
La R2 arrivera en concession vers la fin du mois de mars. Il était temps car les ventes de sa devancière chutaient. Il est vrai que la forme un peu cubique de la R1 suscitait des moqueries assez imagées. Avec son nouveau modèle, le constructeur, qui ne peut se permettre un échec commercial, ambitionne de se hisser en tête des ventes de la catégorie.
Maintenant, si on se laisse tenter, il en coûtera entre 18000 et 29900 euros selon la consistance de la finition et des options retenues.
Je vous conseille d’aller essayer la R2.

René pour le 5 mars 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/03/2007 à 19:40

CHRISTIANE J.*****

07/03/2007

Tempête : tentation, tête, évocation, élément, moral, moquer, papier, paradis, envie, emprise, tyran, tordu, échelle, échec.
Jokers : son, gris, deux.




JEUNISME


Dans cet institut de beauté renommé de la capitale c’est l’effervescence, la Direction a changé et chacun-chacune est un peu sur le qui-vive.

Clémence, elle, est sereine, il y a plus de deux décennies qu’elle œuvre dans l’établissement en qualité de manucure, consciencieuse, modèle d’assiduité, elle fait l’unanimité auprès des clientes et des clients, y compris les plus grincheux et exigeants.

Petit à petit, quelques éléments d’information filtrent dans les « coulisses », la Directrice aurait une réputation de tyran, ses antécédents sont plus ou moins connus, mais rien de formel, ce ne sont que des rumeurs ;

Rapidement cependant le climat de l’institut change, certes ce n’est pas le petit paradis feutré tel qu’il est de bon ton de le faire percevoir aux clients, mais tout de même, le personnel paraissait à l’aise dans cette atmosphère policée.

Les jours s’écoulent, la tension devient palpable, il est clair que la Directrice entend exercer une emprise totale sur la maison, rien n’échappe à sa sagacité.

Un jour c’est le tour de Clémence d’être convoquée dans son bureau et c’est alors que le ciel lui tombe sur la tête.

La Directrice lui déclare sans ambages que son aspect ne correspond plus à l’image de marque de l’institut qui doit coûte que coûte évoquer la jeunesse et la fraîcheur.

Clémence reste pétrifiée, elle n’a pas vu venir ce coup tordu qui lui est asséné et une grande envie de pleurer la submerge.

D’un ton plus amène, la Directrice ajoute que toutefois il y aurait peut-être une solution pour qu’elle conserve son emploi : un léger lifting pourrait arranger les choses.

Une violente tempête agite les pensées de Clémence mais elle comprend qu’elle ira droit à un échec si elle essaie d’infléchir son interlocutrice qui se moque bien des conséquences de ses propos.






Son cœur bat la chamade, Clémence résiste à la tentation de tourner les talons sans mot dire, et s’entend répondre qu’elle va réfléchir dans le délai d’un mois qui lui est imparti.

Le moral en berne, le papier gris perle des couloirs lui paraît soudain sans éclat, sa compétence reconnue, son comportement irréprochable ne pèsent pas lourd dans l’échelle des valeurs, les années passent et le jeunisme fait des ravages.


CHRISTIANE J. pour le 5 mars 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/03/2007 à 19:35

CHRISTIANE J.*****

JE ME SOUVIENS …




Je me souviens du pain jaune fabriqué avec de la farine de maïs.

J’étais en pension à cette époque et nous ne mangions pas de ce pain là. Celui de la pension était à mon avis moins bon que le pain jaune. C’était un pain de couleur bise, la mie était très serrée, il nous était servi en larges tranches et je résumerais en disant qu’il était « étouffe chrétien » (ce qui n’est pas la meilleure des choses lorsqu’on est dans un pensionnat religieux !).

Mais j’en reviens au pain jaune, une élève externe mangeait à la récréation une tartine de ce pain au maïs dont la couleur m’avait intriguée et elle me l’avait fait goûter. Je ne me souviens plus du goût, ni même si je l’avais apprécié.

J’ai gardé un tout autre souvenir de cette petite camarade de classe, toujours « tirée à 4 épingles », en particulier ses chaussures étaient parfaitement cirées quotidiennement. Je lui avais demandé si c’était elle qui les cirait, non c’était sa mère.

J’y pensais le soir, lorsqu’après la récréation qui suivait le dîner nous accomplissions le dernier rituel : sortir de notre casier la boîte à cirages sur laquelle ma mère avait écrit « nécessaire à chaussures ».

J’avais du cœur à l’ouvrage et je n’ai pas le souvenir d’une corvée. Je mettais sans doute inconsciemment un point d’honneur à avoir des chaussures qui brillaient. J’avais ainsi un point commun avec cette camarade que j’admirais beaucoup.

Adulte, j’avoue que je suis pas assidûment fidèle à cette pratique mais il m’arrive de penser en souriant à ce petit détail de mon éducation …

Christiane J. jeu du 12 février 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2007 à 20:23