RENE

13/03/2007

Journal : jeune, jeu, oiseau, ouvrage, univers, usage, rature, rire, note, nid, ailleurs, actuel, larme, léger.
Jokers : jaune, bien, non.




Enterrement ?

Il est vingt-deux heures. Me voici dans ma chambre que je redécouvre ce soir sous son aspect propre et rangé. Mon sac de voyage et mon sac à dos tout rebondis sont posés au pied du lit. Ouf ! Je suis prêt. Je pars demain au petit matin vers ce premier emploi grenoblois auquel j’ai hâte de m’atteler. J’ai consacré une grande partie de l’après-midi à préparer mes affaires et à redonner une apparence présentable à ma chambre. Il en allait de ma réputation !

Si j’ai fait un peu de vide, je n’ai pas tout jeté. Deux caisses en plastique de couleur vive, achetées hier, ont recueilli la production papier de mes trois dernières années d’étude : classeurs, ouvrages, polycopiés, rapports de stage, etc. En manipulant ces dossiers, je me remémorais des épisodes de la défunte vie estudiantine. J’ai même retrouvé une certaine note raturée, qui avait déclenché notre fou rire durant un cours de lettres…

La destination de toute cette science bien pensante et surtout bien pesante a été le grenier. Dans cet univers sombre, poussiéreux et labyrinthique s’amoncellent de vieux cartons d’emballage, des meubles démontés mal protégés par des bâches, de petits appareils électroménagers hors d’usage, des jouets en disgrâce, des journaux jaunis gardiens de l’actualité d’époque, etc. Accompagnés d’un nid d’oiseau tombé d’une poutre, il y a aussi des cageots contenant mes cahiers et livres scolaires et ceux de ma jeune sœur. J’ai déposé mes deux caisses à leur côté.

Non, je n’ai pas versé de larmes d’enterrement, car il me sera possible de ressortir ces documents. Mais je me suis interrogé sur le sens et l’utilité de cette sédimentation, œuvre de plusieurs générations, à laquelle d’ailleurs je venais de participer. Puis je suis sorti du grenier, j’en ai fermé la porte et descendu l’escalier d’un pied léger.

A présent, je te dis au-revoir et je te souhaite une bonne nuit.

René pour le 12 mars 2007




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 13/03/2007 à 08:06