Les hommes, pour avoir effleuré le podium, il ne leur manquait pas grand chose, mais la prochaine fois sera la bonne, aux Championnats du Monde !

Nous, parce que pour la première fois nous avons touché, bataillé avec les meilleures, sur les deux premiers relais, et je n’ai pas réussi à tenir jusqu’au bout ce qui était jusqu’à maintenant dans un rêve, emmener notre équipe sur le petit podium, dans les 6 premières, et même la 4ème était envisageable jusqu’au poste spectacle, avant d’attaquer la 2ème boucle de mon circuit.

J’avais connu cette configuration, mais en tant que 1er relayeur en Italie il y a 3 ans, à la finale de la coupe du monde, arrivée en 2 à 2 secondes de la Finlande, mais Amélie s’était fait une grosse blessure en forêt.

Malheureusement, le poste 12 m’aura été fatal, et malgré une faute sur le poste 14 du paquet Norvège, Estonie, République Tchèque, Suisse qui m’était alors passé devant et que je revois jardiner dans la forêt, j’ai mis du temps à recaler, et quand j’ai recalé, toutes les autres aussi, mais je cours moins vite qu’elles… les deux mois passés de vélo ne m’ont pas vraiment aidée à essayer de me frayer une place dans ce petit monde, et garder cette place, du coup j’arrive dernière du groupe. Le première offrait à ses coéquipières la place de 4ème nation, la dernière 9ème nation, dur dur…

Chez les hommes, Thierry fait une belle remontée en temps sur ses adversaires, il passe au poste spectacle 3ème, avec juste derrière lui, à 30’’, la Finlande et la République Tchèque, avec un rythme impressionnant de foulée de Mats Haldin et Michal SMOLA. Sur le dernier poste, c’est Mats HALDIN qui arrivera en premier, et c’est à nouveau au sprint que se jouent les places de 3 à 5, la Finlande prend la 3ème place, la France la 4ème, la République Tchèque la 5ème.

Quelques photos pour finir : Capucine au départ :

Une des nombreuses vaches de la ville, sur l’aire de course :

François au poste spectacle :

La zone de course :

Mats HALDIN au dernier poste :

Le podium Hommes :

Merci les gas…

Karine, avec son bouquet de muguet :

Ventspils :

La veille, la réunion technique avait révélé que les marais seraient plus humides que sur la qualification… effectivement, et surtout le parcours nous a bien baladé dans les zones plates marécageuses et vertes, alors qu’une partie de la carte avec des reliefs plus accentués est restée inexploitée.

A ce petit jeu-là, je n’ai pas été super forte, et en analysant ma course après-coup, je me suis rendue compte que je n’ai réussi aucun azimut, sans doute par crainte de les rater et de ne pas savoir où j’étais, du coup la crainte s’est exaucée… Dommage, mais au moins je sais maintenant quoi travailler pour prendre confiance dans ces zones floues où j’ai la mauvaise impression que tout peut arriver alors qu’il suffit d’être rigoureux et d’y croire.

Mais revenons sur le déroulé de la journée… en images !

La matin, nous avons été mis en quarantaine dans une zone de l’autre côté de la route par rapport à la carte de course. C’était bien joli, avec de la végétation semi-ouverte, et les énormes tentes de l’organisation qui nous attendaient.

Et un sapin “français”… à côté de notre petit campement d’avant-départ.

Après ça et un bon échauffement pendant lequel mes lunettes de protection m’ont dit adieux, appel à H-3 et direction la ligne de départ, avec un accueil charmant… les centaines de moustiques qui s’en donnaient à cœur joie avec la nourriture bien fraîche et sans cesse renouvelée…

Départ dans un marais, c’était pour mieux apprécier la suite… avec une partie de carte exploitée essentiellement dans les marais pour ce début de course jusqu’au poste spectacle.

Tout du long, j’ai eu l’impression de faire une course “à côté », jamais avec des énormes fautes, mais jamais sur le poste, toujours trop à gauche, sans jamais maîtriser dans les zones floues, malgré le soin que j’y mettais à essayer de rester droite et à comprendre les mini collines en courbes intermédiaires. C’est rageant, mais c’est comme ça, il faut que je travaille vraiment ces éléments maintenant.

La deuxième partie de course était un peu plus dans le relief et dans le blanc. J’étais tellement déçue de mon début de course et des décalages systématiques, que je passe par le chemin à droite du trait rouge en sortant du poste 11, ce qui rallonge bien évidemment mon itinéraire, et je perds encore 2 places.

Au final, je termine 29ème, je marque quand même des points, mais je n’ai vraiment pas fait une bonne course, avec une sensation d’être passée à côté. Ce sera pour la prochaine fois… j’espère aux WOC !!

Chez les filles, Capucine termine 20ème ex aequo, Karine 38ème (elle marque ses premiers points en coupe du monde senior !), Anaïs est malade et fait 50ème.

ET maintenant, c’était au tour des hommes.

Philippe est le premier français à arriver, suivi de François, parti vers 13h27.

Enfin, Thierry parti en fin de liste est déjà premier à l’intermédiaire, mais avec seulement 20 secondes d’avance, rien n’était joué. Il avait en ligne de mire V. NOVIKOV, qu’il avait précédemment rattrapé au poste 2, avant de faire une faute au poste 8 et de perdre quelques dizaines de secondes précieuses dans une zone floue / verte de marais.

Le russe arrive au dernier poste…

et c’est le soulagement pour nous… Thierry pointait son nez juste derrière, et pour quelques dizaines de secondes il allait être champion d’Europe une nouvelle fois ! avec le beau drapeau français dans le couloir d’arrivée…

ET c’est sous l’œil vigilant du Président de Lettonie...

Et de ses gardes du corps, style « men in black »…

Que nous entendons successivement joués à la trompette les hymnes nationaux de la Finlande, avec 3 filles sur le podium :

ET de la France !

Demain RDV pour le relais à Ventspils, non loin de la zone de la finale du Sprint. Départ des filles à 9h00, les hommes à 10h30.

Les relais : Capucine, Karine et moi (presque le relais d’HVO… manque Mélanie…), Damien, François et Thierry, et enfin JB, Vincent et Philippe.

Nous étions déposés assez loin de l’arrivée, à quelques centaines de mètres de la route, avant de prendre place dans une grande clairière. Sur la zone d’échauffement, le sol était vraiment mou, avec de la petite végétation, myrtille, sorte de bruyère… c’est bien sûr le même type de terrain que nous avons retrouvé dès les premiers pas dans la forêt.

J’avais un poste très rapproché dès le départ, où je me suis mise un peu dedans en ne lisant pas assez le relief, et puis mon parcours coupait les dunes parallèles au littoral ou les longeait avec pas mal de petites zones bien denses en végétation. Nous avons également fait un petit tour dans les marais, mais plutôt « à sec » cette fois-ci, pas de risque de noyade aujourd’hui (pas comme la veille… pas cool les marais lettons !).

Je fais une faute au poste 8, dans une zone ‘verte » assez floue au relief peu marqué, à la recherche d’une colline en courbe intermédiaire (=1,25 m de haut, vu que l’équidistance était 2,5 m). Je passe à peu de distance, mais je ne vois pas le poste, et je me recale derrière. Demain, il va falloir assurer ces zones floues, parce que certaines zones semblent encore moins marquées au niveau relief sur l’ancienne carte.

Au final, je suis 6ème de ma série. Toutes les filles, Karine, Capucine, Anaïs passent, alors que chez les hommes seuls Thierry, François et Philippe courront la finale A.

Pas de carte aujourd’hui, vu que la zone finale de course de la qualification était sur le même secteur que la course de demain. Du coup on nous a repris les cartes juste après l’arrivée. Alors RDV demain pour la suite, en espérant que le soleil continue d’être de la partie…

La zone de check-in était à 1,2 km du point de dépose des voitures, ça nous permettait de nous mettre dans l’ambiance et de regarder un peu à quoi allait ressembler la forêt de part et d’autre du chemin. C’était magnifique, des zones avec du relief arrondi, propres, un petit tapis de végétation au sol sous des pins bien droits, des zones plus denses au fond des dépressions. Avec les rayons du soleil qui transperçaient cette nature sauvage, cela promettait d’être sympathique.

En zone de check-in, nous étions au pied d’une énorme antenne qui devait servir quand la zone militaire était encore en service. Sur le trajet en voiture depuis l’hébergement, nous étions passés à côté d’énormes bâtiments désaffectés, qui devainet servir à loger tout un petit peuple qui avait maintenant migré ailleurs.

Tout le monde s’agitait petit à petit, avec un appel à H – 13’, l’échauffement était un peu spécial. Et le balisage nous menait sur la zone d’arrivée, jusqu’à H – 2mn et la prise de définitions. Je ne vois pas partir la fille devant moi, bizarre. De même, quand je prends mes définitions, personne derrière. C’est assez rare dans une finale, j’apprendrai après l’arrivée qu’elles étaient malades.

L’atmosphère était assez confidentielle, Catherine était tout près du départ, peu de monde sur la zone (il faut dire, on est en semaine hors vacances scolaires sans courses spectateurs, alors il ne faut pas trop en demander). Quand on part sur la zone d’arrivée, souvent le problème peut être la concentration, rester dedans malgré le monde. Là, ce n’était pas vraiment le cas !

Du coup, quand je prends ma carte, je ne me sens pas vraiment dedans, je ne sais pas trop pourquoi, un peu surprise par le trajet pour aller au poste 1, tant de zones de découverts… il va falloir se décider très vite !

Je suis un peu hésitante, je subis un peu, finalement au chemin je me remets dedans. De même pour aller au poste 2, j’ai un gros doute en montant sur une colline plus tôt que prévu, qui me scotche quelques instants, avant de reprendre mes esprits.

Ensuite, petit passage dans un mer de sable magnifique, qui n’a rien à envier à celle que l’on a pu côtoyer plusieurs fois à Fontainebleau, puisqu’au moins 5 fois plus grande. Ce n’est pas le moment de décaler…

Le poste 5 me lance sur un papillon. Première branche vers le nord. Du coup, je n’ai pas le temps de me poser de questions, quand j’arrive devant le gros marais qui me sépare du poste, je n’ai pas trop le choix : il fallait passer. Pas cool quand on ne sait pas où l’on met les pieds, j’en ai eu au moins jusqu’au milieu des cuisses, et je ne suis pas très douée en aquajogging…

Le pire, c’est qu’il a fallu se le refaire au retour...

Après le papillon, encore une belle traversée de marais, avant d’arriver dans des zones où on alternait des reliefs arrondis et propres, avec des parties basses touffues, quelquefois marécageuses.

Passage du petit pont flottant du départ et c’est le poste spectacle. Plus que quelques centaines de mètres de course pour la boucle finale. Marie-Vio me dit qu’il ne reste plus que 6-7 mn de course, ce n’est pas le moment de se déconcentrer.

Cette dernière boucle est très jolie et très propre. J’ai des gros doutes en allant au poste 22, pourtant facile, je ne sais pas pourquoi.

A l’arrivée, je suis en 1h07, je ne me suis pas fait rattraper, je n’ai rattrapé personne, course presque complètement solitaire en dehors du papillon. Je suis contente, je n’ai fait aucune grosse faute, mais bien sûr quelques imprécisions ou quelques moments où j’ai perdu du temps parce que j’avais un peu déconnecté et qu’il fallait bien se recaler, mais bon, ça fait partie du jeu, et je suis bien satisfaite !

Surtout que… la course se termine, et je termine 13ème. C’est de loin mon meilleur résultat en longue distance en championnat, et mon meilleur résultat en Championnat d’Europe (ma meilleure place était 37 je crois…). Que du bonheur !!

Chez les filles, Anne-Margrethe HAUSKEN remporte cette nouvelle épreuve… Double Championne d’Europe, joli joli, et la semaine n’est pas finie !!

Aujourd’hui, journée de repos bien méritée…

et RDV demain pour la suite de la semaine… dans les dunes du bord de mer !

C’est vrai qu’à part en courses internationales, je pratique très rarement cette échelle. Toutes nos courses françaises « en forêt » étant au 1/10000ème, échelle plus confortable qui facilite la lecture.

Le terrain très mouvementé de ce bord de mer, avec les accumulations de sable façonnées par le vent, offrait une multitude de zones de micro-reliefs qu’il était assez dur de lire. A l’échauffement, j’avais du mal à comprendre la carte modèle au 1/15000 qu’on nous avait donné la veille seulement. Finalement en course ça a été beaucoup mieux et cette-fois-ci j’étais bien concentrée sur ma course.

La carte nous montrait clairement 2 types de terrains différents que nous avions analysé la veille avec les conseils avisés de Thierry qui ne courrait pas cette course : une zone très plate, floue, avec peu de détails et peu de moyens de savoir où on est exactement, et des zones de micro-reliefs assez compliqués à lire, où il fait bon de savoir où l’on est.

Exemple parfait sur les postes 1 et 2 :

Après, c’était un enchaînement de postes en lecture, optimisation des choix, très intéressant :

J’ai eu de bonnes sensations, des sorties de postes pas toujours terribles, mais globalement pas de fautes et un terrain que j’ai bien aimé.

A l’arrivée, je rentre en 42’22, ce qui me place 5ème de ma série, à un peu plus de 2’ de la première, Signe SOES (Danemark). C’est très positif, et cela me place à une heure de départ intéressante pour attaquer la finale avec un maximum de motivation.

Dans le camp français, 3 filles sur 4 en finale (Karine, Capucine et moi), mais malheureusement aucun homme.

Spéciale dédicace à mon papa : « les marées ont été fortes cette année » :

Demain, Finale de la Longue, Premier départ 15h00, heure locale.