LILY *

28/05/2008


Arcanes, arbitraire, allégro, ruse, rondeur, complexe, confiance, astuce, aimable, nomade, novice, effluve, éclat, serrer, serpent.
Jokers
Jamais, ni, sans.




« Les arcanes de la politique » ! Ce pourrait être le titre d’un livre. Qui pourrait l’écrire ? Je ne veux pas m’avancer dans ce choix, mais je pense que ce serait certainement un fervent politicien, membre d’un parti d’opposition, donc j’ai bien peur qu’il soit très arbitraire, c’est bien connu !
N’étant pas un novice, il serait si rusé qu’il nous blufferait de page en page et, bon gré, mal gré, on se retrouverait à la dernière agréablement surpris, emballé par son vocabulaire, ses phrases si bien composées, remplies d’astuces ; nous serions presque convaincus que les problèmes seraient facilement résolus, même si le président de notre pays est nomade, amateur de galipettes, et le Premier ministre trop effacé pour que l’on puisse le prendre au sérieux. L’écrivain saurait se faire « serpent », hypocrite pour nous faire avaler, allégro, sans jamais défaillir ses convictions.
Et pourtant, un effluve nauséabond nous parviendrait aux narines, l’odeur du piège qui se resserre et se refermera sur nous.
Ce genre d’auteur est répugnant mais si adroit, maniant si bien les mots dans un français si pur, si riche.
A la première page vous êtes curieux, au fil des pages que vous tournez fébrilement l’une après l’autre, sans pouvoir vous arrêter de lire et de lire encore, avide de savoir jusqu’où il ira, admiratif de son érudition. Cette façon qu’il a d’écrire pour vous fasciner et enfin vous prendre dans ses filets, vous amène finalement à trouver que, après tout, il a sûrement raison !
C’est la victoire d’un grand écrivain, avec la réputation de savoir si bien s’exprimer, de manier si aisément la langue française et de séduire à tous les coups ses lecteurs.


Lily pour le 26 mai 2008

Un grand merci à Marie France sans qui ces textes ne seraient pas sur le site.



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 28/05/2008 à 19:56

M-FRANCE *****

05/05/2008


Amitié, ardeur, allumer, moiteur, moralité, indice, ironique, travail, télévision, institut, invisible, éphémère, étude.
Jokers : Pluie, au, avec




Si aujourd’hui, je devais choisir entre l’amour et l’amitié, ma préférence, irait à l’amitié. A mon âge, on ne court plus après le prince charmant. Comme beaucoup, j’ai cru le rencontrer au temps de ma jeunesse. A la seule pensée de sa venue, naissait au creux de mes mains cette moiteur propre à l’émotion. L’ardeur de ses baisers embrasait mon corps, et allumait dans ma tête une farandole de petites bougies, dansantes et causantes, qui soufflaient à mon esprit des idées que la moralité de l’époque aurait réprouvées. Quelle chance d’avoir été choisie par le plus beau, le plus gentil, le plus merveilleux des hommes ! Quel bonheur d’être aimée de lui ! Bonheur, hélas, qui ne fut qu’éphémère, et qui, comme la rose, vécut l’espace d’un matin. Quelle désillusion ! Comment faire face aux remarques et sourires ironiques de ceux qui avaient envié ma bonne fortune ? Surtout ne pas montrer ma souffrance, 68 étant passé par-là, je devenais une jeune fille libérée. Je retournais à mes études restées en attente, avec l’intention de me préparer une belle situation, en évitant que le sexe opposé ne vienne entraver mes projets. Mais Cupidon veillait et je ne tardais pas à retomber dans les bras d’un bel Apollon. Les choses se déroulèrent comme il se doit, rencontres sages, fiançailles, mariage, mais comme dans beaucoup de couples, au fil du temps, la routine s’installa. Entre les enfants, le travail et la télévision restait peu de place pour la passion.
Les années ont passé, mais sont restées les blessures, invisibles pour l’entourage. Autour de moi de nombreux couples continuent à se détruire, comment éviter ce gâchis ? J’y pense et repense sans cesse… Alors, il me vient des idées…Toute mort a une cause ; ne pourrait-on proposer à l’institut médico légal de créer un département qui aurait pour mission d’autopsier un amour défunt. Des experts se chargeraient de rechercher les indices pourvoyeurs de la rupture, et, forts de leurs conclusions, éditeraient un guide : « A l’attention d’un amour durable ». Folie, me direz-vous, je le conçois, mais qui n’a pas rêvé d’un monde gouverné par l’amour, l’amour qui meut le soleil et les autres étoiles, comme l’écrivait Dante.
Aujourd’hui, l’amitié a pris le pas sur l’amour, et je goûte de toute mon âme la chaude affection qui m’entoure. Avec deux ou trois amis sincères sur qui je compte et, qui comptent sur moi, nous cheminerons de concert et atteindrons paisiblement le dernier palier du temps qui nous était imparti.


Marie France pour le 5 mai 2008.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/05/2008 à 23:01

FRANCOISE C.*

05/05/2008




Le bâton : long morceau de bois rond qu'on peut tenir en main ; sitôt écrit, sitôt nuancé ; long mais aussi court, à taille de celui qui l'utilise ; taille, quelle taille? au couteau Layolle ou Opinel, selon la culture des hommes porteurs de couteaux dans leur poche, décoré en creusant l'écorce, en jouant sur les noeuds, les excroissances, volutes, dessins géométriques....on le prête à qui on fait confiance ; morceau de bois rond choisi sur un noisetier aux branches rectilignes, détaché au couteau, au sécateur si nécessaire pour ne pas blesser l'arbre plus qu' indispensable....attention aux contre façons plastique moulées quelque part là-bas où on exploite les ouvriers, plus encore les ouvrières ; on peut le tenir en main ; oui, c'est sûr sinon il change de nom: gourdin, trique, matraque ; mais aussi bambou, canne, jonc.

bâton de vieillesse pour servir d'appui
bâton de maréchal et son autorité
bâton de chaise, à mener pour une vie folle
bâtons dans les roues pour devenir un vrai empêcheur de tourner en rond
à bâtons rompus pour ne pas se taire

Que faire de ses rimes riches
bâton
chaton
menton
maton
pâton
raton
tâtons

Détaché de la branche, à tâtons, si c'est au plus profond d'un vallon, le bâton prolonge le bras, en harpon, pour décrocher jambon ou soulever jupon.
Dépouillé de son écorce, décoré, épointé, il accompagne le randonneur ou soutient le bras de l'aïeul.
Brandi par le gamin qui se rêve chevalier, le voilà gourdin qu'il lui faudra abandonner pour calligraphier en lettres bâtons ou compter par dizaines en fagots de bûchettes.

Méfie-toi, chaton, si tu y mets la patte, tu auras du bâton; et toi, petit raton ne grignote pas le pâton qui attend la cuisson, tu pourrais recevoir la trique, être éliminée sans façon.
Après avoir mené une vie de bâton de chaise, l'âge venant, on lui attribuera son bâton de maréchal. S'en contentera-t-il?
Il aurait tant voulu écrire à bâtons rompus ; voilà que la consigne lui met des bâtons dans les roues. Il ne lui reste plus qu'à finir en chansons.

Plonge-le dans l'eau, il sera brisé
Fiche-le en terre, il bourgeonnera
Pars au pays basque, c'est un makila
Au fond du cachot, le voilà matraque
Au bord du sillon, le voilà tuteur
Si c'est de la craie, choisis-là couleur
Badine d'osier, pense à t'échapper
Avec l'africain, tape le tambour
Et quand il se brise
Change à ta guise
mais danse toujours.


Françoise avril 2008





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/05/2008 à 19:52

PASCALE *****

05/05/2008

AMITIE : ardeur, allumer, moiteur, moralité, indice, ironique, travail, télévision, institut, invisible, éphémère, étude.
Jokers : Pluie, au, avec



Par amitié, mettant toute l’ardeur possible dans la tâche, le maximum de neurones allumés sur la position « on », dans la moiteur de ces premiers jours de printemps, mettant moralité et scrupules dans ma poche, je cherche quelque indice, ironique ou plus sérieux qui me mettrait sur la piste d’un travail si bien achevé qu’il vous laisserait bouche bée. Mais ce sera pour un autre jour… Il se trouve que la télévision diffuse un film haletant qui institue un climat peu propice à l’écriture.
L’homme invisible me titille l’humeur, des frissons éphémères mais bien réels me parcourent le corps, j’étudie le dictionnaire en tous sens mais en vain et enfin, je tombe sur mon joker, au moment précis ou quelques gouttes de pluie viennent lécher mes vitres.
Au meilleur moment du film je me bats avec ma conscience puis je m’absous très vite. Regarde donc la fin du film. Et non, tu ne pouvais pas faire mieux car tu as eu beaucoup trop à faire ces derniers temps !

Pascale pour le 5 mai 2008.






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/05/2008 à 19:51

FRANCOISE C.*

05/05/2008

Mots à insérer : amitié : ardeur, allumer; moiteur, moralité; indice, ironique; travail, télévision; institut, invisible; éphémère, étude.
jokers : pluie, au, avec.




Quel pays émergent? Quelle ville de ce pays? Le sait-il seulement , Alexandro, où est installée la zone dans laquelle il vit?
Etudes brillantes dans un institut international, uniforme classique qu'il porte avec désinvolture, une belle maison, tous les accessoires nécessaires pour travailler, jouer sur des claviers virtuels, et aussi une mère prévenante et affectueuse, un père qui essaie de tenir son rôle, pas de fausse note à dénoncer seulement un malaise indéfinissable entre eux, mais encore une poignées de camarades pour amitié, jeux et sorties à l'abri des murs et des caméras de surveillance, des gardiens qui patrouillent, se font discrets croient-ils, de telle sorte qu'on ne voit qu'eux et leur façon de poser les limites, de les refouler s'ils s'aventurent aux limites de la zone.
Il a l'air de trouver sa vie réussie mais comment interpréter le regard soudain fixe, sourire ébauché qu'il porte sur son environnement?
Une pluie torrentielle s'est abattue sur le secteur, on a l'impression qu'il faut se frayer un chemin à travers la moiteur d'un rideau épais et pourtant impalpable. Le ciel se déchaîne, des gouttes épaisses cinglent les passants de la zone qui se hâtent vers leurs foyers. Des rafales de vent indice sept à huit s'engouffrent dans les jardins les plus impeccables , secouent le vieil autobus arrêté juste derrière le mur et éteignent quelques secondes ou de plus longues minutes les caméras au dessus du mur d'enceinte et de sa couronne de barbelés. Une bourrasque plus violente et les supports d'un lourd panneau sont arrachés du sol et tombent à l'intérieur du mur d'enceinte, déactivant le circuit de surveillance. Branle bas de part et d'autre; trois jeunes adolescents du bidonville se ruent hors du bus et, avec une ardeur décuplée par l'impulsion désespérée qui les a poussés à se lancer dans cette folle aventure, courent le long des supports couchés au dessus du mur, sautent dans un jardin, cherchent à crocheter une première porte, s'introduisent de jardins en jardins, de vérandas en vérandas à la recherche d'une entrée à forcer; les vigiles ont tôt fait de rétablir les circuits, d'appeler les hommes les plus influents de la zone; ceux-ci se précipitent fusils et pistolets aux poings. Deux des jeunes adolescents tombent mortellement atteints, sans sommation, le troisième reste introuvable malgré toutes les caméras réactivées et les patrouilles avec chiens qui sillonnent la zone. Les copains d'Alexandro proposent d'organiser leur propre circuit de chasse mais son père le contraint à rentrer avec lui. Sous la pression de son épouse, lui-même restera dans la cuisine, relié par téléphone au groupe des poursuivants. L'atmosphère s'alourdit de tout ce qui plombe chaque instant de leur vie actuelle. Alexandro éteint la télévision qu'il n'avait allumée que pour s'en évader fusse pour un temps éphémère. Porter un regard distancié, ironique ou réprobateur sur cette chasse à l'homme inconcevable, sur le refus de ces hommes de prévenir les forces de police et la décision de faire justice eux-mêmes, citoyens aux plus hautes responsabilités sociales, à la moralité imaginée sans faille,quel désarroi! Quelle nécessité aussi pour comprendre comment lui, en son âme et conscience, doit réagir pour lui-même, pour la relation à ses parents, à ses amis, à l'ensemble des êtres humains auxquels il n'avait guère pensé avant cette tragique soirée. Il a besoin d'être seul. Il descend au garage par l'escalier intérieur, veut mettre de l'ordre dans le fatras de son matériel sportif et découvre le troisième garçon accroupi derrière les étagères. Un garçon comme lui, certes plus brun, plus sale, plus mal habillé mais fierté et appréhension muette soutiennent son regard, ne quémandent rien.
« Tu as faim? » s'entend-il demander. L'autre répond d'un battement de paupières. Alexandro remonte, Julio n'est pas inquiet, il a lu dans les yeux d'Alexandro qu'il ne dirait rien là-haut. Il faudra s'expliquer, se parler, se convaincre mutuellement, chercher uns solution qui confirme à chacun sa dignité d'homme. Ni l'école de la rue, ni l'école supérieure, ni les préceptes éducatifs ni les exemples parentaux ne les aideront dans cette recherche. Pourtant dès ce premier instant, ils savent l'un comme l'autre qu'ils doivent mener à bien cette tâche pour devenir les adultes qu'ils veulent être.


Françoise pour le 5 mai 2008...




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/05/2008 à 19:49

FRANCOISE C.*



Pastiche de « n'allez pas Julie vous rouler dans l'herbe.... »

Allez donc Geneviève snober dans l'arène
Quand Mr Chopera fourgue ses taureaux
Epargnez vous donc l'jeu de trouble fête
Et allez danser dans le caniveau

Et si vous sentez vos tracas, mairesse
Répondez-lui donc d'un air provoquant
Mon bel hidalgo, trouvez moi jolie
Ou Simon Cazas vous remplacera.

Refrain:
Seins arrogants, genoux dévoilés
Faites donc la femelle
Permettez la fumette
Toutes sortes d'orgies et autres félonies.
Mais n'allez pas, Geneviève,
Hausser vos prétentions
Avant d'autres élections.

Un matin, Geneviève, avec vos complices
Devant la mairie vous lirez la liste
Qui annulera, retour socialiste,
Toutes vos options, toutes vos prétentions

Seront effacés vos quelqu' mois d'régence
Sera renvoyée la nouvel' engeance
Vous devrez alors revenir dans l'ombre
Et y entraîner tous vos co-listiers

Refrain


Françoise C jeu avril 2008...


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/05/2008 à 19:46

PASCALE *****

15/04/2008

PEINDRE : porte, poudre ; étonné, enchanté ; immobile, instable ; nectar, noctambule ; doute, danser ; routine, ravi ; écarlate, envol.
JOKERS : partout, rose, dans.



Parce que je n’ai pas le temps de peindre une autre toile que celle que je vais tenter de gribouiller ici rapidement, je me jette à l’eau comme on jette un peu de poudre aux yeux de l’enfant afin qu’il oublie momentanément son chagrin.
Etonnée et enchantée à la fois, je lis toujours vos mots avec attention, immobile jusque dans mes envolées les plus lyriques si bien que mon humeur instable, si besoin, vous échappera encore et je me nourris de ce nectar divin que lève-tôt et noctambules distillent à grand renforts de doutes et de certitudes, laissant danser leur plume sur le papier ou leur doigts sur le clavier comme moi à cette heure. Bannissant la routine, écarlates ou très pâles, les mots prennent passionnément ou timidement leur envol pour tenter de placer quelque joker ici ou là puis insuffler un peu de rose dans la vie trop souvent grise qui est celle de l’humanité.
En 5 minutes à peine, tout peut changer : il suffit de mettre un peu d’ordre ou de le vouloir un peu plus que d’ordinaire.

Pascale pour le 14 avril 2008, en moins de 5 minutes et dans l’ordre. (j’adore cet exercice!)


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/04/2008 à 23:19

FRANCOISE C.*

15/04/2008



PEINDRE : porte, poudre ; étonné, enchanté ; immobile, instable ; nectar, noctambule ; doute, danser ; routine, ravi ; écarlate, envol ; jokers : partout, rose, dans.





Chanteuse flamenca

Immobile dans sa robe noire informe, elle se prépare à chanter. Un regard étonné qui ne voit sans doute rien de la réalité qui l’entoure.
Il est rentré vers son monde, ses images intérieures et les habite avec une telle force qu’un reflet ravi, enchanté irradie son visage, modifie sa silhouette qui pourtant semble ne pas bouger. Il se communique à ses mains aux ongles écarlates ; en un geste presque imperceptible, ses doigts miment l’envol des forces qui l’habitent. On sent l’élan qui la porte.
Les premières paroles vous happent. Elles évoquent tout un parcours tissé de routine quotidienne pour survivre, des racines immuables qui n’empêchent pas les jeunes de mener une vie instable, noctambule, à la recherche de quel nectar, quelle poudre dont on lui a dépeint les ravages.
Et vous, entraînés dans son sillage, vous la suivez partout o^vous n’irez jamais mais qui existe là, comme un mirage que vous pourriez atteindre en tendant la main. Il y a ceux qui se mettent à frapper « les palmas », ceux qui se lèvent pour danser, ceux qui l’interpellent ou la soutiennent de quelques syllabes scandées dans son rythme à elle.
Moi, je ne peux pas. Toutes mes émotions, le plus intime de ce que je peux ressentir et accompagner de l’autre me submerge et m’interdit de bouger.
Elle, Inès, elle sait, elle sent que je la suis dans le rose parfois, plus souvent le noir de ses évocations. Nos regards s’accrochent et bien au-delà du langage, nous partageons une complicité essentielle.


Françoise pour le 14 avril 2008





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/04/2008 à 23:17

M-FRANCE *****

15/04/2008


Peindre, porte, poudre, étonner, enchanter, immobile, instable, nectar, noctambule, doute, danser, routine, ravie, écarlate, envol.
Jokers
Partout, rose, dans.



Déjà 18 heures, il me semble que je viens seulement de pénétrer dans le hall du Grand Palais. J’aurai donc passé tout mon après-midi devant ces tableaux des peintres impressionnistes ? Aucun doute, si j’en crois ce qu’annonce le gardien du musée. Je suis quand même étonnée de ne pas avoir vu filer le temps, mais maintenant que mes pas me portent vers la sortie, je ressens dans les jambes les effets d’une immobilité prolongée. Malgré ce désagrément, mon enchantement ne faiblit pas, mes yeux gardent l’empreinte de ces fabuleuses peintures qui me rappellent que moi, hélas, je ne sais même pas tenir un pinceau. Peindre avec des mots, serait plus à ma portée. Mais la journée s’achève, je dois rentrer, la famille m’attend, la routine des soirées aussi : repas, télé, dodo.
Je pousse la porte, une clameur m’accueille « maman, qu’est-ce qu’on mange ? », en dansant d’un pied sur l’autre, ma fille me conte sa grande faim, son père est là aussi, impatient de passer à table, et moi qui n’ai qu’un sachet de soupe en poudre à leur proposer ! En virant à l’écarlate, honteuse de ma négligence, j’avoue à mon mari que j’ai oublié de faire les courses. Il ne semble pas ravi de ma confession et me reproche mon comportement instable « avec toi » dit-il « on ne peut être sûr de rien. Un jour tu nous prépares un menu de roi, le lendemain il faut se contenter d’un verre d’eau et d’un morceau de pain, il serait peut-être temps que tu te responsabilises. Tes sorties… » Je coupe net l’envol de ses récriminations, je n’ai pas envie de les entendre, mon esprit est encore occupé par les œuvres de Monet, Van Gogh et tant d’autres.
Il faut pourtant revenir à la réalité et à ce fichu dîner. Peut-être reste-t-il trois œufs dans le réfrigérateur pour faire une omelette ? En attendant, si je préparais ce super cocktail de mon invention, « un vrai nectar »dit mon mari quand il est de bonne humeur, ça le dériderait je pense. J’avais raison, le sourire est de retour, aucune crainte pour ce soir, personne ne jouera les noctambules.


Marie France pour le 14 avril 2008





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/04/2008 à 23:16

LILY *

12/04/2008

PEINDRE : porte, poudre ; étonné, enchanté ; immobile, instable ; nectar, noctambule ; doute, danser ; routine, ravi ; écarlate, envol.
JOKERS : partout, rose, dans.


Quelle belle passion que de peindre au gré de son imagination, peindre un paysage sur le terrain, une scène typique au cœur d’un village, un marché, un mariage… Etonné, enchanté, coucher cette scène sur une toile pour ne jamais l’oublier.
Dans la peinture il n’y a pas de routine, chaque tableau est différent, le pinceau court au bout des doigts selon notre inspiration. Quelquefois pourtant il reste immobile, la toile immaculée. On réfléchit, on ne sait pas où l’on va commencer. Par quoi. Parfois les heures puis les jours défilent et rien : pas une lueur, pas un flash alors que, pourtant, l’envie d’étaler des couleurs est là !
Et puis c’est l’étincelle, le pinceau prend son envol, tout d’un coup il danse au rythme de l’envie.
La peinture est le nectar des loisirs, des plaisirs. Regarder un tableau où le rose est dominant est pour moi une jubilation. Ce sont des roses mais ce pourrait être un soleil couchant au bout de l’Océan : merveille des merveilles passant du rouge écarlate au rose puis au jaune. Si l’on rajoute de la poudre d’or au même tableau c’est le paroxysme du ravissement.
J’admire les noctambules qui se différencient dans leur peinture par le génie qu’il possède pour créer l’atmosphère d’une ville illuminée la nuit, sans le moindre piéton, la moindre voiture… un chien peut-être. On peut y rajouter les yeux d’un chat, deux même, au mois d’Août, aux temps des Amours.
Avoir un atelier, passer la porte et ressentir le silence qui m’aidera à me laisser aller mon imagination. Créer un paysage, une situation, un personnage et ressentir une véritable jouissance, voilà mon plus grand rêve car pour l’heure, je ne peins qu’en amatrice, dans ma chambre, sur un tout petit bureau. Je dessine puis je m’installe devant mon chevalet : c’est alors le bonheur, avec mes pinceaux, mes tubes en vrac, palette, crayons, gommes, chiffons, gobelets et ma toile qui sera bientôt, à mes yeux, un chef-d’œuvre. Déjà je pense à celui qui suivra…

Lily pour le 14 avril 2008

PEINDRE : porte, poudre ; étonné, enchanté ; immobile, instable ; nectar, noctambule ; doute, danser ; routine, ravi ; écarlate, envol.
JOKERS : partout, rose, dans.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/04/2008 à 23:42