FRANCOISE C.*

05/05/2008




Le bâton : long morceau de bois rond qu'on peut tenir en main ; sitôt écrit, sitôt nuancé ; long mais aussi court, à taille de celui qui l'utilise ; taille, quelle taille? au couteau Layolle ou Opinel, selon la culture des hommes porteurs de couteaux dans leur poche, décoré en creusant l'écorce, en jouant sur les noeuds, les excroissances, volutes, dessins géométriques....on le prête à qui on fait confiance ; morceau de bois rond choisi sur un noisetier aux branches rectilignes, détaché au couteau, au sécateur si nécessaire pour ne pas blesser l'arbre plus qu' indispensable....attention aux contre façons plastique moulées quelque part là-bas où on exploite les ouvriers, plus encore les ouvrières ; on peut le tenir en main ; oui, c'est sûr sinon il change de nom: gourdin, trique, matraque ; mais aussi bambou, canne, jonc.

bâton de vieillesse pour servir d'appui
bâton de maréchal et son autorité
bâton de chaise, à mener pour une vie folle
bâtons dans les roues pour devenir un vrai empêcheur de tourner en rond
à bâtons rompus pour ne pas se taire

Que faire de ses rimes riches
bâton
chaton
menton
maton
pâton
raton
tâtons

Détaché de la branche, à tâtons, si c'est au plus profond d'un vallon, le bâton prolonge le bras, en harpon, pour décrocher jambon ou soulever jupon.
Dépouillé de son écorce, décoré, épointé, il accompagne le randonneur ou soutient le bras de l'aïeul.
Brandi par le gamin qui se rêve chevalier, le voilà gourdin qu'il lui faudra abandonner pour calligraphier en lettres bâtons ou compter par dizaines en fagots de bûchettes.

Méfie-toi, chaton, si tu y mets la patte, tu auras du bâton; et toi, petit raton ne grignote pas le pâton qui attend la cuisson, tu pourrais recevoir la trique, être éliminée sans façon.
Après avoir mené une vie de bâton de chaise, l'âge venant, on lui attribuera son bâton de maréchal. S'en contentera-t-il?
Il aurait tant voulu écrire à bâtons rompus ; voilà que la consigne lui met des bâtons dans les roues. Il ne lui reste plus qu'à finir en chansons.

Plonge-le dans l'eau, il sera brisé
Fiche-le en terre, il bourgeonnera
Pars au pays basque, c'est un makila
Au fond du cachot, le voilà matraque
Au bord du sillon, le voilà tuteur
Si c'est de la craie, choisis-là couleur
Badine d'osier, pense à t'échapper
Avec l'africain, tape le tambour
Et quand il se brise
Change à ta guise
mais danse toujours.


Françoise avril 2008





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/05/2008 à 19:52