Yakshagana Gombeyata / Les marionnettes à fils du Karnataka par la troupe d’Uppinnakudru,
Au XVIIIe siècle, pour permettre à ceux qui n’avaient pas les moyens d’inviter une troupe d’acteurs à présenter un yakshagana, on créa une version pour marionnettes à fils, le yakshagana gombeyata. Aujourd’hui, les deux formes coexistent toujours.
Dans les années cinquante, le yakshagana gombeyata faillit disparaître. Il fut revivifié par un homme, Devanna Padmanabha Kamath qui initia son fils, Kogga Kamath, à la manipulation, la musique, la danse et la sculpture des poupées. Grâce au Festival des Arts Traditionnels de Rennes qui, en 1978, invita la troupe de marionnettes et organisa une tournée européenne, ces modestes artistes ruraux reçurent à leur retour au Karnataka les encouragements des autorités indiennes. Ils purent ainsi continuer à faire vivre cette tradition. La troupe est aujourd’hui dirigée par le fils de Kogga, Bhaskar, qui représente la troisième génération des Kamath.
Conçu pour des villageois de tous âges, ce spectacle dont la durée excède rarement une heure est accessible à tous les publics. Les adultes apprécieront la dextérité des manipulateurs, tout particulièrement dans les scènes de danse, la beauté de ces pièces sculptées et la richesse de leurs costumes et les enfants seront séduits par la fraîcheur de ce spectacle, son humour, sa truculence et sa vivacité. Enfin tous se laisseront emporter par le dynamisme de la musique qui mène la représentation à un train d’enfer.
Les marionnettes finement sculptées mesurent entre 40 et 60 cm de hauteur. Leurs costumes, leurs ornements, leur maquillage sont les répliques de ceux du yakshagana d’acteurs. Elles évoluent sur une scène encadrée de rideaux qui dissimulent les marionnettistes. Ceux-ci assurent le dialogue des personnages. Un chanteur plante le décor du récit et exprime poétiquement les humeurs des protagonistes, soutenu par deux tambourinaires qui rythment de bout en bout le déroulement de la représentation.
Traditionnellement, le spectacle se déroule après le coucher du soleil, à proximité des temples ou bien dans les maisons de familles aisées qui contribuent ainsi à subvenir aux besoins des marionnettistes. Pendant la mousson, les marionnettistes travaillent aux champs. Certains sculptent ou habillent les marionnettes. Avant de mourir, le père de Kogga Kamath fit venir son fils et ses amis villageois et leur dit : « Donnez à votre art le meilleur de vous-même. Il vous exaltera. Il vous montrera la valeur de la vie. Ne soyez pas mesquins et réclamez qu’il vous nourrisse et qu’il vous habille. »
Ce spectacle unique et traditonnel se tiendra au Théâtre Berthelot, 6 rue Marcellin Berthelot, 93100 MONTREUIL, le samedi 17 novembre de 20h00 à 21h00, dans le cadre du Festival de l'Imaginaire