Holi, un grain de couleur en Inde et à Paris
C’est une histoire d’amour entre les dieux. Krishna à la peau bleue aimait Radha à la peau claire. Il n’était pas content, Krishna, d’être plus foncé que sa bien-aimée. Heureusement les mères des dieux, comme toutes les mères, ont toujours des idées : elle lui proposa d’appliquer de la couleur sur le visage de Radha. Chaque année, pour la pleine lune de février-mars, toute l’Inde célèbre cette histoire. C’est Holi, la fête où tout est permis. Les femmes en sari chic se saoulent de bhang, les foules dans les temples jouent aux groupies rock, chacun se transforme en arlequin mouvant. Est-ce de la ferveur ou la débauche extrême ? Happy Holi, l’Inde est devenue folle ! D'abord en évoquant, par le biais de cette photo, la formidable exposition de la photographe Véronique DURRUTY, intitulée "Holi, un grain de couleur en Inde"et présentée à la Galerie "Le Pictorium" à Paris. Dans cette série autour de la fête de Holi en Inde, Véronique Durruty plonge au coeur de la matière avec ces photos tactiles, au plus près de la peau, entre une réalité extrême où le grain de la peau se fait palpable et un fantasme coloré, êtres d’imagination, petits hommes verts, bleus, sortis de nos rêves ou tableau qui s’anime, on croit voir tour à tour le Radeau de la Méduse, une Pieta de la Renaissance, une sculpture de terre d’Ousmane Sow, un tableau de Jackson Pollock ou de Nikki de Saint-Phalle... Donner à voir, « en faire voir de toutes les couleurs », et dans un Tohu Bohu de tous les sens, donner à sentir, puisque Véronique Durruty propose dans la galerie Le Pictorium une exposition parfumée, où ses photographies sont accompagnées d’une fragrance originale du maître parfumeur de Firmenich Alberto Morillas, « l’odeur du sacré », inspirée par ses photos de l’Inde...
Epoustouflante exposition. Des images étonnantes, sensibles et énergisantes à la fois, étonnamment cadrées, où le grain de la peau, le grain des poudres de couleur pure et le grain du papier se fondent et se répondent pour nous donner une impression de vécu, de volume, de mouvement mêlés. Un résultat fort, autant pictural que photographique, de la part de cette artiste à la démarche pudique, dont je vous proposerai une interview dans un prochain numéro.
Holi pourrait symboliser La Couleur Indienne, les couleurs de l'âme Indienne...Ces couleurs, cette teinte que j'essaie numéro par numéro de décliner pour vous.
Le Ratha Yathra de Paris en Juillet
Mais d'autres couleurs Indiennes ont teinté et teintent Paris et la France par des manifestations culturelles de qualité, dans le cadre du cycle Indien 'Bonjour India", en réponse à "Namaste France" en Inde au début de l'année.
Ainsi la Ratha Yathra a été célébrée par voie de défilé et marché indien dimanche dernier le 4 juillet. Le Festival du RATHA YATRA, c’est TOUTE L’INDE EN FETE.
Le RATHA YATRA est l’un des plus grands festivals culturels et spirituels au monde. Il a lieu chaque année à PURI, sur la côte Est de l’Inde et rassemble plusieurs millions de personnes venues du pays tout entier. On le célèbre aussi dans plusieurs pays d'Europe, notamment à Paris. En effet, le Festival du Char de JAGANNATH est célébré depuis une trentaine d’années dans les principales villes du monde (Londres , Sydney, New York, Zurich, Milan, Moscou, Budapest, Madrid, Nairobi, Toronto, San Francisco, Durban, Berlin, etc...) sous l’inspiration de Sri Srimad A. C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, fondateur du Mouvement International pour la Conscience de Krishna (ISKCON)
Comme toutes les grandes fêtes spirituelles de l’Inde, la Kumbha Mela, Holi, Diwali et Janmasthami, le Ratha Yatra c’est :
•Un esprit de tolérance entre communautés, races et religions. Célébrer l’unité de Dieu n’empêche pas de célébrer la diversité des modes d’adoration et des adorateurs. La célébration dans la joie et la fête est le trait d’union entre ces diverses cultures et expressions spirituelles et toute célébration authentique s’accompagne d’une vraie tolérance.
•Le bonheur du partage : plusieurs milliers d’assiettes végétariennes sont servies gracieusement à l’arrivée du défilé.
•Une ambiance de fête : 5 heures de chants, de danses et de musiques traditionnelles.
•Une multitude de couleurs : décorations florales du Char, fanions, maquillages sur le visage, tenues colorées,…
- yatra signifie festival, procession, défilé
- les "chars", les ratha en sanskrit, sont mentionnés depuis la plus haute antiquité dans les Écritures Sacrées de l'Inde, et on trouve, en archéologie de véritables "temples-char" dont le plus visité est celui de Konarak (pas très loin de la ville de Jagannath Puri).
Un petit marché Indien était installé près de la Fontaine des Innocents à Paris à cette occasion. Ppur la signification de cette cérémonie, je vous propose de le découvrir dans la rubrique "Civilisation"
Fête de Ganesh fin août 2010
Le nord de Paris se met pour une journée à l'heure indienne en célébrant Ganesh, le dieu-éléphant de la sagesse et de l'éducation.
Le 29 août, Paris fête Ganesh. Voilà déjà quinze ans que le dieu indien de la sagesse, de l'intelligence, de la prudence, qui préside aux écoles et protège les travailleurs du savoir est célébré chaque année dans le nord de la capitale, autour de son temple de Sri Manicka Vinayakar Alayam.
Pour plus de précisions, lire l'article dans la rubrique civilisation.
Des nouvelles des travaux de l'Eglise Notre Dame des Champs à Pondichéry
Dans le précédent numéro de Couleur Indienne, en partenariat avec l'association "les amis du patrimoine pondichérien", dont nous vous proposions l'interview du président, nous vous soumettions une souscription afin d'aider les travaux de l'église Notre Dame des Anges. Voici les dernières informations transmises directement par l'association sur cette opération, que Couleur Indienne continue à soutenir.
Tout d'abord l'association "les amis du patrimoine pondichérien" nous informe de l’actualisation de leur site www.lesamisdupatrimoinepondicherien.org (avec photos de leurs chantiers) et de la création du« facebook » ouvert au nom de l’association qui ont permis d’élargir leur audience de manière significative.
Mais leur première pensée va tout d’abord vers les 60 généreux donateurs qui ont permis à leur association de lancer le commencement de la restauration de l’église Notre-Dame-des-Anges en septembre dernier. Chacun d’entre eux est devenu partenaire de ce chantier piloté sur place par le père Michael John Antonysamy, curé de la paroisse et maître d’ouvrage, et Patrick Lafourcade, maître d’œuvre, qui vit et travaille à Pondichéry depuis près de vingt ans.
Le deuxième clocher est en passe d’être repeint dans ce même rose napolitain qui caractérise cette église. Un échange nourri d’avis autorisés (leur bureau, leur conseil en patrimoine Marc Pabois, le père Michael John et son conseil paroissial, Patrick Lafourcade lui-même, l’INTACH, le brodeur Jean-François Lesage, etc.) a permis d’aboutir à un consensus pour donner de la couleur, et donc de la présence, aux 12 apôtres (terre de sienne, bleu pâle et couleur chair) et aux vases (d’un rose plus foncé), situés à mi-hauteur des clochers et jusqu’alors noyés dans la même couleur extérieure du bâtiment.
Par ailleurs, la révision de toute la maçonnerie extérieure est en passe d’être achevée. Les bancs de l’église sont pratiquement tous restaurés (menuiserie et recannage). La révision des fenêtres est achevée (reste encore certains carreaux de couleurs à reprendre). Le père Michael John a demandé à une artisane indienne de restaurer les tableaux du chemin de croix.
Le travail se concentre actuellement sur la peinture intérieure du dôme, la révision générale de l’électricité, les travaux d’étanchéité de la toiture et la peinture intérieure de l’église.
Si la première campagne d’appels de fonds de juin-juillet 2009 a rapporté près de 30000 €, la seconde de janvier 2010 a rapporté près de 8000 €, dont une donation de 4000 € de la Fondation des Vieilles Maisons Françaises. Les donateurs pondichériens ont été également très généreux avec près de 10000 € rassemblés ces dernières semaines. Les travaux de restauration peuvent donc se poursuivre même s’il reste encore près de 30 000 € à rassembler pour leur achèvement.
DERNIERE MINUTE
C'est avec tristesse que j'ai appris dimanche le décès de Christian PETIT, écrivain que j'avais interviewé sur ce site et dont je vous avais présenté les oeuvres à plusieurs reprises.
Ce que je retiens de lui c'était sa gentillesse, ses encouragements pour mon site, sa grande qualité de narrateur et de conteur, sa passion de l'Inde qu'il connaissait extrêmement bien. Je me souviens de nos conversations aussi. On se voyait régulièrement lors de manifestations autour de l'Inde et la dernière fois que je l'avais vu, il informait l'assistance de la préparation d'un nouveau roman, toujours sur l'Inde, sur le Shekawati, sujet sur lequel il avait fait une conférence en mai dernier.
Son dernier manuscrit devrait être publié grâce à ses enfants que je salue et encourage au passage ainsi que sa femme. Couleur Indienne vous informera de la parution de ce prochain roman de notre cher ami écrivain dès que j'aurais du nouveau.
En hommage à cet écrivain, vous pourrez redécouvrir dans ce numéro d'été l'interview qu'il m'avait gentiment accordé et les articles que j'avais consacré à ses oeuvres.
Au revoir Monsieur Petit.
En toute Couleur Indienne