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Le Taj Mahal enfin...

Mon voyage en Inde l'année dernière, s'est bien passé. J'étais heureuse d'y aller après 5 ans. Une fois dans l'avion, je me suis rendue compte à quel point j'aspirais à retourner dans ce pays, berceau de mes origines...J'avais hâte d'y arriver, surtout que cette année j'avais décidé de visiter un petit bout de Rajasthan avec Maman, chose que je n'avais jamais faite et par dessus tout j'allais voir le Taj Mahal que je rêvais de voir depuis petite fille... J'avais aussi projeté d'aller à Delhi, où Shuchi Krishan, la peintre que j'ai interviewé sur Couleur Indienne il y un an, nous avait invité très gentiment ma mère et moi. De là nous partirions faire notre périple en Rajasthan...Jaïpur, Agra et le Taj Mahal, notre but ultime.
Ce monument est le symbole de l'Inde et beaucoup d'indiens ne l'ont jamais vu...et nous en rêvions ma mère et moi. Pour moi, il restera à jamais lié à ma tendre Maman, aujourd'hui disparue.
L'Inde est si vaste, six fois la France ai-je lu...De mon point de chute, Pondichéry, la ville d'où ma famille est originaire, jusqu'à là-bas, il y avait presque 1000 kilomètres, le bout du monde pourtant dans le même pays...
J'ai passé d'excellents moments à Pondichéry et au Tamil Nadu, mais je vous raconterai cela une prochaine fois...Mes notes ne sont pas encore bien remises en ordre,excusez-moi.
Je vais d'abord vous raconter notre "rencontre" avec le Taj Mahal...J'avais d'ailleurs promis de vous le raconter...Voici donc mes impressions sur ce monument.



10 aout 2006 : Visite du Taj Mahal

Le Taj Mahal enfin...

Après bien des péripéties : un long voyage en voiture de Delhi jusqu’à Agra avec un chauffeur qui ne parlait qu’hindi, et qui nous a fait arriver au Taj un vendredi, jour de fermeture, et après une longue quête pour trouver un hôtel sur place afin de ne pas manquer l’ouverture du monument, le lendemain… nous voici enfin aux abords du Taj.

Il est 9h30, il y a encore du monde. Le prix de l'entrée est de 750 rps pour les étrangers, les Occidentaux, et 20 roupies pour les indiens. Comme ma mère et moi, nous faisons couleur locale avec nos origines indiennes, malgré nos passeports bien français, nous décidons de payer le tarif « indien ». Mal nous a pris, car avant l’entrée, nous sommes fouillées par des officiels qui découvrent nos pièces d’identité française et nous intiment gentiment l’ordre de faire demi-tour vers le guichet afin de repayer la somme correspondant à notre « statut », avant de se raviser, après avoir entendu maman, si angoissée priant en tamoul, et de nous proposer, au lieu des 1400 roupies que nous aurions du acquitter, de lui payer de la main à la main, l’unique somme de 700 roupies pour deux. Dans notre hâte de clore l’affaire et surtout notre profonde envie de nous retrouver enfin face au mausolée tellement rêvé, nous acceptons ce marché. 15 euros pour deux, c’était tout à fait abordable du reste. Et puis ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve au pied du Taj Mahal !

Nous passons une espèce de porche sombre derrière lequel la blancheur du Taj nous paraît encore plus lumineuse… C’est une apparition, que même les nombreuses photos, toujours les mêmes, les livres, les mythes sur le monument ne nous avait pas préparé à recevoir ainsi. Inévitablement, maman et moi nous sommes touchées en plein cœur par tant de majesté et de beauté…cet édifice devenu symbole, représentation internationale de l’Inde et que nous voyions en vrai pour la première fois. Le choc, mais dans le bons sens… Et malgré les nombreux touristes, nous ressentons une sérénité, une vraie paix en face du Taj, comme si les autres visiteurs n’étaient que des mirages et que nous étions toutes les deux les uniques convives de ce lieu magique.

Maman devant le Taj Mahal
Maman devant le Taj Mahal

Tout contribue à l’emphase des sentiments et des mots pourtant impuissants à décrire vraiment cette merveille architecturale, classée au patrimoine de l'humanité. Déjà rien que le fait que le Taj, splendide mausolée de marbre blanc, soit posé sur un socle, comme pour lui donner une assise aérienne, impressionne les sens et l'imagination…

On dirait un palais magique qui ne repose pas sur la terre, mais qui flotte dans les airs, comme dans les contes de fées...La féerie du lieu accentuée par le reflet du Taj dans le canal qui le borde…Le splendide parc auquel il s’adosse et qui s’ agrémente d’une végétation irréprochable : les cyprès taillés de près gardiens alignés impeccables autour du bassin…Enfin les lignes parfaites des quatre côtés du mausolée parachève cette impression de perfection, cette émotion forte qui nous étreint à la vue du joyau qu’est le Taj Mahal, incarnation de l’amour infini et éternel d’un homme pour une femme. Ne sachant ni peindre, ni dessiner, je ne peux capturer les images du monument que par mon petit appareil photo numérique…Je suis une touriste comme les autres et je mitraille le lieu comme pour graver à jamais dans ma carte mémoire l’irréalité de ce monument…Je prends maman devant, sur le fameux petit banc sur lequel Lady Di il y a des années avait elle aussi été photographiée vêtu de rose, photo immortelle d’une princesse qui semble-t-il exprimait sur le cliché sa profonde solitude (sic). Pour nous, plus humblement c’était le témoignage que nous avions approché le Taj Mahal dont nous avions tant rêvés et nous le transformions en un souvenir confirmé par l’image enregistrée. Mais l’impression et le souvenir demeure immuable dans mes souvenirs et ma mémoire, encore plus maintenant d'ailleurs depuis que ma mère s'en est allée, …une image propre et personnelle du lieu que nul cliché ne serait capable de renvoyer, un Taj Mahal intérieur, mon Taj Mahal intérieur...

Puis nous nous balladons dans le parc, nous asseyons sur un banc à l’ombre d’un arbre que je ne reconnais pas…et respire la sérénité de l’endroit tout en gardant les yeux fixés sur le l'impressionnant monument…
Maman est dans ses pensées, elle aussi, nous nous tenons la main en silence…

Deux heures après, à regret, nous tentons de regagner notre rickshaw qui nous ramènera à notre taxi…pour la suite de notre périple au Rajasthan…direction Jaïpur.

Nous étions bien si bien ce jour là, je sais que tu étais heureuse de voir le Taj, tu en rêvais aussi...Je suis si fière d'avoir vécu cet instant avec toi Maman. Je suis fière d'être ta fille, et ça ça ne changera jamais... j'espère juste devenir digne de toi un jour.

Je reviendrai à Agra un jour, j’espère au clair de lune, au crépuscule ou à l'aurore pour voir à nouveau le Taj Mahal auréolé de nouveaux reflets et lumière…Il paraît que c'est à ces heures que le Taj est le plus beau ! Quand j'y reviendrais, Maman, ton souvenir illuminera encore plus le marbre blanc de ce monument exceptionnel et le Taj deviendra alors, exceptionnellement, pour moi le mausolée célebrant mon amour de fille pour toi, à jamais.

Mercredi 15 Août 2007
Fabienne-Shanti DESJARDINS

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