Le phénomène de mousson
La mousson est un phénomène saisonnier de régimes de vents en zones intertropicales. Ces vents sont générés par les mouvements des masses d’air à l’échelle de l’année. L’inclinaison de la terre joue un rôle important dans le déplacement de ces masses d’air, ces vents ont donc des directions différentes selon les saisons. En été, ces vents souffleront depuis le sud-ouest, tandis qu’en hiver (octobre, novembre) ils viendront du nord-est (pour les zones intertropicales de l’hémisphère nord).
Dans les zones intertropicales où il y a d’importantes étendues maritimes et terrestres, ce phénomène de vents se couple à des phénomènes thermiques, notamment en été (mousson du sud-ouest) lorsqu’il y a un fort contraste entre la température des continents et des océans. Ceci va renforcer la mousson (à proprement parler), et les flux d’air de la mer chargés en humidité vont en arrivant sur les continents, s’élever, se refroidir et engendrer d’importantes précipitations (ce qu’on appelle dans le langage commun mousson).
La mousson en Inde
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Lorsque les vents de mousson s’inversent en Octobre, d’importants flux d’air chargés en humidité venant du nord-est arrivent sur la côte-est, entraînant des précipitations abondantes, notamment dans le Tamil Nadu. Cette mousson d'hiver dure de mi-octobre à mi-novembre.
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Hormis dans le Nord-Ouest du pays, on constate que l’Inde reçoit des pluies en abondance. A titre de comparaison, il pleut en moyenne chaque année en France 100cm*. Mais il faut garder à l’esprit que 70 à 90% des précipitations annuelles tombent pendant la mousson du Sud-Ouest. La saison sèche est donc très longue, et un des principaux enjeux d’eau en Inde est de subvenir aux besoins en eau pendant la saison sèche.
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* on mesure généralement les précipitations en millimètres (mm) ou parfois en centimètres (cm). 1mm signifie qu'il est tombé 1 litre par mètre carré (l/m2).
Impacts de la mousson dans la culture et l'économie indienne
La mousson estivale donne quatre-vingt pour cent du total de précipitations dans les secteurs affectés. Le retour de la mousson rythme un temps inégal puisque, d'une année à l'autre, les pluies ont une durée et une intensité différente. La mousson est à la fois bienfaisante puisqu'elle irrigue les terres et malfaisante lorsqu'elle noie les villages. Elle est irrégulière comme l'avenir est imprévisible.
L'éternel retour de la mousson est une perpétuelle surprise : sera-t-elle précoce ou tardive, abondante ou faible, régulière ou brutale ? Ainsi l'agriculture en Inde, qui représente vingt-cinq pour cent du produit national brut et emplois soixante-dix pour cent des emplois, dépend donc de la mousson. Des cultures comme le coton, le riz, huiles alimentaires ont de fortes demandes en eau. Une faible mousson, ou une arrivée tardive de celle-ci, ou des interruptions prolongées prennent un tour dramatique pour des centaines de millions d'Indiens et de Bangladais dont la vie économique est intégralement suspendue à l'apport de ces pluies de mousson[1]. Durant les années 1990, des sécheresses causées par un changement de patron de la mousson ont causé des dégâts humanitaires et financiers importants.
Diagramme climatique de Bombay en Inde avec la pluie (ligne bleue) et la température (ligne rouge)Par ses prières, un peuple de cultivateurs demande une bonne mousson sans laquelle le pays sombre dans la famine. Le pèlerinage est alors l'occasion d'obtenir un monde doublement meilleur, plus riche et juste. Car, soumis toute l'année à la hiérarchie des castes, les pèlerins vont, le temps de leurs dévotions, vivre dans un monde égalitaire où tous les croyants se valent aux yeux des dieux.
La mousson est également appréciée des citadins car elle rafraîchit le mercure. En effet, le ciel couvert de nuages laisse moins passer le rayonnement solaire et garde une température légèrement plus basse que durant la période précédent la mousson. Cependant, le taux d'humidité augmente dramatiquement et la pluie inonde les rues. Les pluies vont ainsi abimer un grande nombre d'édifices, en particulier en dans des rues en pente, et parfois les emporter. On compte chaque année des morts par noyade et par les maladies transmises par les insectes qui pullulent dans ces conditions.
Certaines années, comme en 2005, on a recensés des milliers de morts par les inondations. Avec les changements climatiques, certains régions très arides comme le déset du Thar, on connu des inondations alors que la saison de la mousson s'est prolongée.