Médecine et spiritualité
Le RIGVEDA (5000 av. JC) et l'atharvaveda (1000 av JC) sont les premiers traités de médecine de l'Inde mais c'est CHARAK vers 1700/600 av. JC qui fut le codificateur de l'ayurveda avec la CHARAKA SAMHITA. L'homme a toujours tenté de se protéger contre 3 sortes de misère, misère physique, mentale et spirituelle. C'est pourquoi l'histoire de la médecine est aussi ancienne que l'homme. Selon les traditions de l'Inde, les 4 premiers objectifs de la vie humaine sont : DHARMA, accomplir les rites religieux ARTHA, acquérir l'aisance matérielle (wealth) KAMA, satisfaire ses désirs MOKSHA, atteindre la libération Avoir une bonne santé est considérée comme le sine-qua-non dans l'achèvement de ces objectifs. La définition de la science de la vie indique que l'on conduise sa vie de façon heureuse, ce qui implique une attitude individuelle mais surtout utile à la société. En d'autres termes, l'Ayurveda est une médecine sociale. Sa particularité est de soigner le malade pas la maladie.
Les différentes branches de l'ayurvéda
L'AYURVEDA est divisée en 8 branches
KAYACHIKITSA, la médecine interne
SHALYA TANTRA, la chirurgie
SHALAKYA TANTRA, la médecine O.R.L.
AGADATANTRA ,la toxicologie
BHUTA VIDYA, la psychiatrie (traitement des maladies dues à des mauvais esprits et des maladies mentales)
KAUMARBHRITYA TANTRA, la pédiatrie
RASAYAN, la gériatrie et les thérapies pour rajeunir
VAJIKARAN, la science des aphrodisiaques.
Le corps humain dépend de l'énergie cosmique, le PRANA qui est relié au monde par les 5 sens grossiers et les 5 sens subtils. Pour bien comprendre cette science il faut connaître le système cosmologique Hindou où il existe une correspondance étroite voir parfaite entre le microcosme (homme) et le macrocosme (l'univers).
Sachez qu'il y a :
• JNANINDRIYA, organes de connaissance, les 5 sens :
l'ouïe, le toucher, la vue, le goût, l'odorat.
• KARMINDRIYA, organes d'action :
la bouche, les intestins, les mains, les pieds, les organes génitaux.
• TANMATRA, l'essence des éléments grossiers :
le son, le toucher, la forme, le goût, l'odeur.
• PANCHAMAHABHUTA, les éléments grossiers :
l'éther ou espace, l'air, le feu, l'eau, la terre.
Les KARMINDRIYA et les JNANINDRIYA constituent les facultés des sens et de la perception du corps humain. Elles ont lieu et sont perçues grâce a l'intervention et par l'intermédiaire des TANMATRA et des PANCHAMAHABHUTA. Pour les hindous, il n'y a pas 4 éléments mais 5, le plus important étant l'espace.
Le PRANA est l'essence de la vie mais aussi le BRAHMAN ou énergie universelle, KUNDALINI SHAKTI. Mais dans le sens ordinaire PRANA signifie aussi le sol, la base des 10 INDRIYA ( c.a.d. KARMINDRIYA et JNANINDRYIA). En effet ceux-ci ne peuvent fonctionner sans la circulation du PRANA dans le corps.
Le PRANA agit au niveau des poumons par la fonction respiratoire, il se manifeste par la vie et la respiration. Ce PRANA ordinaire est appelé VAYU, il se divise en 5 vents ou courants vitaux :
• PRANA VAYU dont la fonction est la respiration, localisé au niveau du thorax.
• APANA VAYU dont la fonction est l'évacuation par les narines et les excréments localisé au niveau de l'anus.
• UDANA VAYU dont la fonction est de déconnecter l'ego pendant le sommeil et le reconnecter au réveil, localisé au niveau de la gorge.
• SAMANA VAYU donne la sensation tactile, localisé dans tout le corps.
Les 5 souffles vitaux, les vayus ou pranas ordinaires
• PRANA VAYU : souffle ascendant, il est produit par les mouvements de l'inspir et de l'expir. Son site est dans le thorax et le coeur, couleur émeraude.
• APANA VAYU : souffle abdominal, il conduit les excréments vers le bas, son site est dans l'anus, couleur rouge.
• UDANA VAYU : souffle vertical, il est le souffle le plus subtil car c'est en le canalisant qu'il est possible de surmonter le limites du temps et de l'espace, on réveille alors le PRANA universel ou KUNDALINI. Son site est dans la gorge, couleur étincelles de feu.
• SAMANA VAYU : souffle équilibrant, il distribue les humeurs dans tout le corps, il est nécessaire au processus de la digestion, son site est dans le nombril, couleur du lait.
• VYANA VAYU : souffle qui accompagne la sensation du toucher sur le corps, il sert aussi à dissoudre les différences, son site est dans tout le corps, couleur blanc/violet comme la fleur de datura.
La maladie ou la faiblesse est un déséquilibre des 5 VAYUS, pour soigner le patient, le médecin ayurvedique recherche quel(s) vayu est perturbé(s).
La théorie des cinq éléments
La première théorie fondatrice de l’ayurveda est la théorie des cinq éléments, les mahabutha, un concept énergétique. Pour l’ayurveda, tout est énergie. La première manifestation de l’énergie est l’éther : akasha. C’est l’énergie du vide interplanétaire, intercellulaire, inter-atomique. Toujours invisible, l’énergie se condense ensuite et donne naissance à vayu, l’élément air. Encore plus condensée, apparaît agni, l’énergie du feu, visible mais impalpable. Dans la phase suivante, apas, l’élément eau, prend forme, ou plutôt, prend la forme de son récipient. Enfin, étape ultime de la manifestation, prithivi est l’élément terre, la matière solide. La théorie des cinq éléments régit l’ensemble de la manifestation, le microcosme comme le macrocosme. L’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre composent l’être humain de la même façon que le cosmos.
Chez chaque être humain, les cinq éléments sont présents dans des proportions différentes. Ce sont ces proportions qui déterminent pour chacun d’entre nous notre nature profonde. Les différentes combinaisons possibles se répartissent selon trois tendances : les trois doshas, approximativement traduits par « humeurs ».
La santé parfaite grâce à l’équilibre des doshas.
La théorie des 3 Doshas est le cœur de la science ayurvédique. (Dosha signifie non seulement humeurs mais aussi erreur ou mal). Vatta, Pitta et Kapha sont les trois énergies fondamentales ou principes de régulation qui jouent un rôle décisif dans le bon fonctionnement psychique et physique de l’être. Chacun d’entre nous abrite ces trois forces en lui mais dans des proportions différentes. Lorsque ces 3 doshas fonctionnent correctement et que le jeu des énergies se fait sans accrocs, l’organisme est en état d’équilibre et l’être humain est en bonne santé. Il faut maintenir cet état idéal, car il permet non seulement de renforcer la capacité de résistance naturelle de l’organisme face au déséquilibre et aux maladies, mais aussi d’augmenter la vitalité de l’homme.
L'alimentation doit être choisie en fonction de la constitution individuelle. On choisit les aliments en fonction de la constitution et en tenant compte du goût sucré, acide, salé, piquant, amer ou astringent. On prend en compte également s¹il est lourd ou léger, s'il est chaud ou froid, huileux ou sec, liquide ou solide.
C’est par ces trois humeurs, vata, pitta et kapha, que s’exprime l’énergie dans le corps humain, influençant directement notre métabolisme. Vata est l’expression d’une prédominance de l’élément éther et de l’élément air. Vata est l’énergie du dynamisme, le mouvement, la motricité. Lorsque Vata fait défaut, l’élimination ne se fait plus correctement, il y a stagnation. Pitta est l’expression d’une prédominance de l’élément feu et de l’élément eau. Pitta est l’énergie calorifique, le feu digestif, l’énergie de transformation des aliments ; il assure la thermorégulation du corps. Lorsque le feu digestif est puissant, la maladie ne peut survenir. Enfin, Kapha est l’expression d’une prédominance de l’élément eau et de l’élément terre. Kapha est le fluide. C’est lui qui amène l’eau pour la digestion, qui nourrit les articulations. Lorsque Kapha manque, le corps est sec. Parce que l’homme est en échange perpétuel avec ce qui l’entoure, les doshas varient constamment chez un même être en fonction de son âge, de son alimentation, de son environnement. Pour l’ayurveda, la bonne santé passe par un parfait équilibre des trois doshas. Que l’un d’entre eux soit en excès ou en insuffisance, et c’est la maladie qui se profile. Même si l’ayurveda développe tout un volet thérapeutique, c’est sur le plan de la prévention que cette science a toute son importance. Les saisons de l'année sont aussi prises en compte. On choisit l'alimentation qui convient selon les doshas correspondants. En été, saison PITTA on évitera les piquants et chauds, en automne, saison à predominance venteuse donc VATA, pas de fruits secs, en hiver, saison KAPHA, pas de boissons froides, de glaces, de fromages de yaourts...
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Le goût
Le goût ne provient pas de la nourriture mais de l'expérience qu'en tire le mangeur. L'eau est l'élément de base sensoriel du goût. la langue doit être humide pour pouvoir goûter une substance. Les 6 goûts sont dérivés des 5 éléments.
le sucré contient la terre + eau
l'acide : terre + feu
le salé : eau + feu
le piquant, feu + air
l'amer: air + éther
l'astringent: air + terre.
Les personnes VATA doivent éviter les produits amers, piquants et astringents qui provoquent des gaz. Les substances sucrées, acides et salés leur sont favorables. Les personnes PITTA doivent éviter l'acide, le salé et le piquant qui agrave le Feu, ils doivent plutôt choisir des aliments sucrés, amer et astringent. Les personnes KAPHA éviteront les aliments sucrés, acides et salés qui augmente l'eau dans le corps, ils leur préféreront les goûts piquants, amers et astringents.
Sources :
http://www.ayurvedique.com/fr/ftype.htm.
"Ayurveda, se sentir jeune tout au long de sa vie" (Karin SCHUTT), éditions VIGOT (santé et bien être)