II faut choisir : ça dure ou ça brûle ; le drame, c'est que ça ne puisse pas à la fois durer et brûler. Albert Camus
LIVRES PHILous
Dimanche 21 Septembre 2014
En ces temps d'intense néant d'élan, j'ai été immédiatement attirée par le livre de Vincent Cespedes "L'ambition ou l'épopée de soi". Une sorte d'invitation à sortir de soi. S'abreuver d'ambition, de cette "joie de vivre qui dérange", m'est apparu comme une bonne thérapie pour ne pas sombrer dans le confort de l'ectoplasme.
Avouons qu'en France, l'ambition est un mot tabou avec une connotation très paradoxale. "Qualifier un individu d'ambitieux est une attaque sournoise mais le sans ambition est une insulte". Nous nous laissons bien trop souvent influencer par ceux qui voient "l'ambition comme une forme de névrose. Une infirmité qui consisterait à ne pas se satisfaire de celui que l'on est". Le monde a pourtant besoin d'ambitieux pour avancer et se remettre en question. D'ailleurs, la philosophie par ses questions dérangeantes n'est-elle pas une forme d'ambition ? "L'ambitieux nous désécurise sans le vouloir, nous fait ouvrir les yeux. Il déconfortabilise, relance le questionnement que trop de satiété tarit". Alors pourquoi se priver de cette énergie grisante ?

Fourier écrivait que pour avoir une vraie démocratie il faut une libération de l'ambition. "En détruisant les gradations prévient-il on mécontente la classe intermédiaire, on prive d'aliment une passion très incompressible, qui est l'ambition". Il vaut mieux se méfier de la tentation d'un excès d'égalitarisme... Mais comment devient-on ambitieux ?
Le célèbre tube des Rolling Stones "I can't get no satisfation" peut nous mettre sur la piste. En effet, comme le rappelle V. Cespedes, les parents satisfaits de leur vie ne font guère d'ambitieux, "car l'ambition marche à l'insatisfaction tutorale". "Dans un pays médiaticomonarchique comme la France, on pense au système des fils et des filles de", ces progénitures clonées." Vincent Cespedes les appelle ironiquement les "ectoplasmes". "L'ectoplasmie de la bourgeoisie mériterait une vaste étude à elle (...). Car c'est elle qui est la principale responsable de la montée des incompétences aux postes de décision". "Ainsi s'édifie l'empire des fades : un millefeuille bureaucratique d'ectoplasmes se flairant et se cooptant, avec quelques véritables ambitieux perdus dans les strates pour boulonner ensemble". Les expressions "empire des fades" et "millefeuille bureaucratique d'ectoplasmes" m'ont bien fait rire...
Mais attention toutes les ambitions ne se ressemblent pas. Il y a l'ambition par émulation et celle nourrie par la rivalité. L'ambition par émulation est vraisemblablement plus noble et constructive. "Emulation ne désigne que la concurrence, et la rivalité dénote le conflit. Il y a émulation quand on court la même carrière, et rivalité quand les intérêts se combattent." "L'émulation excite ; la rivalité irrite. L'émulation suppose en vous de l'estime pour vos concurrents : la rivalité porte la teinte de l'envie". A travers l'exploration des différents profils d'ambitieux comme les savants, artistes, chanteurs, sportifs, écrivains, navigateurs, philosophes, entrepreneurs et politiques, V. Cespedes fait sans cesse référence à 3 styles d'ambition : les CQFD, les CQFE et les CQFC. J'avoue ne pas toujours avoir bien suivi la singularité des ces trois sigles mais voici en résumé ce qu'ils signifient :
- CQFD : ambition démonstrative. Hélas + mépris/hostilité = CQFD (ambition névrotique, but : davantage de pouvoir)
- CQFE : ambition expressive. Hélas + amour/admiration = CQFE (ambition exhilare, but : davantage de puissance)
- CQFC : l'ambition refoulée, dont le "club des 27" en est le parfait exemple (les rockers décédés à l'âge de 27 ans). Hélas + culpabilité = CQFC (ambition refoulée, but : davantage d’impuissance.
L'ambition expressive, étant bien sûr la plus noble et la plus humaniste des trois. Et l'on se demande dans laquelle des trois catégories se situe V. Cespedes, car pour écrire sur l'ambition, ne faut-il pas être soi-même animé d'une terrible ambition ?!
Le philosophe qui incarnerait le mieux l'ambition est Nietzsche, avec son concept de la volonté de puissance. Ce philosophe que l'on chérit généralement à l'adolescence, l'âge où l'on croit que l'on peut changer le monde. Et que l'on oublie dès que l'on entre dans l'âge de raison... "Nietzsche fait tonner une autre musique, dérangeante au possible. Toute sa pensée tente justement de sauver l'ambition de l'eau bénite et de la "moraline"". Côté littérature, c'est Balzac qui est l'un des "plus profonds romanciers de l'ambition". Dès lors, n'hésitez pas à glisser dans votre sac "Le Gai savoir" de Nietzsche et un des livres de la saga de la comédie humaine pour renouer avec l'ambition.
Être ambitieux, c'est aussi ne pas avoir peur de l'échec. Aller même à sa rencontre de façon volontaire. Car comment réussir si on n'a pas essuyé quelques échecs au préalable ? Est-ce la réussite qui nous pousse à être meilleur ou au contraire nos échecs ? Pour illustrer l'importance de l'échec dans la construction de l'ambition, V. Cespedes donne l'exemple de la créatrice américaine de la marque "Spanx", Sara Blakely. Le père de Sara avait un rituel pendant le dîner qui consistait à demander à sa fille et son fils leurs non-succès de la semaine : "Quelles choses vous n'avez pas réussies cette semaine ?". Ne rien trouver n'était pas apprécié. En revanche, citer un échec donnait droit à un "give me five". Comme l'explique V. Cespedes, "Il s'agit d'une inversion méthodique de la honte de perdre - honte engendrant un stress chronique, préconisé par les éducations anti-ambitionnelles qui sécurisent les démocraties de sélection (en France notamment)".
Derrière ce livre, vous l'avez compris, V. Cespedes en profite pour dénoncer le mal français, trop d'éducation anti-ambitionnelle, trop d'ectoplasmes et de platitudes, et surtout la peur de l'échec. C'est un livre à lire avec ses tripes. Mais, attention vous n'y trouverez pas de mode d'emploi pour devenir ambitieux. Il ne s'agit pas de l'un de ces livres de coaching avec recettes toutes faites dont raffolent les américains. Néanmoins pour ceux qui aiment les conseils, voici un résumé de ce que j'en ai retenu :
- connaître des "hélas" au début de son existence
- sortir de sa zone de confort
- se familiariser avec l'échec
- être ambitieux par émulation plutôt que par rivalité (admirez mais ne détestez pas)
- et rêver !
Ce livre m'a finalement rappelé un autre ouvrage que j'avais lu il y a une dizaine d'années "La noblesse des vaincus" de Jean-Marie Rouart, un livre qui honore les ambitieux vaincus, car les vainqueurs sont très ennuyeux. Jean-Marie Rouart y écrit d'ailleurs : "Le succès n'apprend rien, c'est aussi bête que la chance". "Les écrivains, les artistes qui songent si souvent au succès (...) qu'ils en soient conscients ou pas, ont choisi l'échec. Ils savent que dans l'aventure qu'ils ont entreprise, on n'arrive jamais à la fin du voyage, on meurt de soif au bord de la fontaine. "
Morale de l'histoire, choisir l'échec peut être une façon de renouer avec l'ambition...
L'ambition ou l'épopée de soi, Vincent Cespedes, Flammarion, 2013.
Le célèbre tube des Rolling Stones "I can't get no satisfation" peut nous mettre sur la piste. En effet, comme le rappelle V. Cespedes, les parents satisfaits de leur vie ne font guère d'ambitieux, "car l'ambition marche à l'insatisfaction tutorale". "Dans un pays médiaticomonarchique comme la France, on pense au système des fils et des filles de", ces progénitures clonées." Vincent Cespedes les appelle ironiquement les "ectoplasmes". "L'ectoplasmie de la bourgeoisie mériterait une vaste étude à elle (...). Car c'est elle qui est la principale responsable de la montée des incompétences aux postes de décision". "Ainsi s'édifie l'empire des fades : un millefeuille bureaucratique d'ectoplasmes se flairant et se cooptant, avec quelques véritables ambitieux perdus dans les strates pour boulonner ensemble". Les expressions "empire des fades" et "millefeuille bureaucratique d'ectoplasmes" m'ont bien fait rire...
Mais attention toutes les ambitions ne se ressemblent pas. Il y a l'ambition par émulation et celle nourrie par la rivalité. L'ambition par émulation est vraisemblablement plus noble et constructive. "Emulation ne désigne que la concurrence, et la rivalité dénote le conflit. Il y a émulation quand on court la même carrière, et rivalité quand les intérêts se combattent." "L'émulation excite ; la rivalité irrite. L'émulation suppose en vous de l'estime pour vos concurrents : la rivalité porte la teinte de l'envie". A travers l'exploration des différents profils d'ambitieux comme les savants, artistes, chanteurs, sportifs, écrivains, navigateurs, philosophes, entrepreneurs et politiques, V. Cespedes fait sans cesse référence à 3 styles d'ambition : les CQFD, les CQFE et les CQFC. J'avoue ne pas toujours avoir bien suivi la singularité des ces trois sigles mais voici en résumé ce qu'ils signifient :
- CQFD : ambition démonstrative. Hélas + mépris/hostilité = CQFD (ambition névrotique, but : davantage de pouvoir)
- CQFE : ambition expressive. Hélas + amour/admiration = CQFE (ambition exhilare, but : davantage de puissance)
- CQFC : l'ambition refoulée, dont le "club des 27" en est le parfait exemple (les rockers décédés à l'âge de 27 ans). Hélas + culpabilité = CQFC (ambition refoulée, but : davantage d’impuissance.
L'ambition expressive, étant bien sûr la plus noble et la plus humaniste des trois. Et l'on se demande dans laquelle des trois catégories se situe V. Cespedes, car pour écrire sur l'ambition, ne faut-il pas être soi-même animé d'une terrible ambition ?!
Le philosophe qui incarnerait le mieux l'ambition est Nietzsche, avec son concept de la volonté de puissance. Ce philosophe que l'on chérit généralement à l'adolescence, l'âge où l'on croit que l'on peut changer le monde. Et que l'on oublie dès que l'on entre dans l'âge de raison... "Nietzsche fait tonner une autre musique, dérangeante au possible. Toute sa pensée tente justement de sauver l'ambition de l'eau bénite et de la "moraline"". Côté littérature, c'est Balzac qui est l'un des "plus profonds romanciers de l'ambition". Dès lors, n'hésitez pas à glisser dans votre sac "Le Gai savoir" de Nietzsche et un des livres de la saga de la comédie humaine pour renouer avec l'ambition.
Être ambitieux, c'est aussi ne pas avoir peur de l'échec. Aller même à sa rencontre de façon volontaire. Car comment réussir si on n'a pas essuyé quelques échecs au préalable ? Est-ce la réussite qui nous pousse à être meilleur ou au contraire nos échecs ? Pour illustrer l'importance de l'échec dans la construction de l'ambition, V. Cespedes donne l'exemple de la créatrice américaine de la marque "Spanx", Sara Blakely. Le père de Sara avait un rituel pendant le dîner qui consistait à demander à sa fille et son fils leurs non-succès de la semaine : "Quelles choses vous n'avez pas réussies cette semaine ?". Ne rien trouver n'était pas apprécié. En revanche, citer un échec donnait droit à un "give me five". Comme l'explique V. Cespedes, "Il s'agit d'une inversion méthodique de la honte de perdre - honte engendrant un stress chronique, préconisé par les éducations anti-ambitionnelles qui sécurisent les démocraties de sélection (en France notamment)".
Derrière ce livre, vous l'avez compris, V. Cespedes en profite pour dénoncer le mal français, trop d'éducation anti-ambitionnelle, trop d'ectoplasmes et de platitudes, et surtout la peur de l'échec. C'est un livre à lire avec ses tripes. Mais, attention vous n'y trouverez pas de mode d'emploi pour devenir ambitieux. Il ne s'agit pas de l'un de ces livres de coaching avec recettes toutes faites dont raffolent les américains. Néanmoins pour ceux qui aiment les conseils, voici un résumé de ce que j'en ai retenu :
- connaître des "hélas" au début de son existence
- sortir de sa zone de confort
- se familiariser avec l'échec
- être ambitieux par émulation plutôt que par rivalité (admirez mais ne détestez pas)
- et rêver !
Ce livre m'a finalement rappelé un autre ouvrage que j'avais lu il y a une dizaine d'années "La noblesse des vaincus" de Jean-Marie Rouart, un livre qui honore les ambitieux vaincus, car les vainqueurs sont très ennuyeux. Jean-Marie Rouart y écrit d'ailleurs : "Le succès n'apprend rien, c'est aussi bête que la chance". "Les écrivains, les artistes qui songent si souvent au succès (...) qu'ils en soient conscients ou pas, ont choisi l'échec. Ils savent que dans l'aventure qu'ils ont entreprise, on n'arrive jamais à la fin du voyage, on meurt de soif au bord de la fontaine. "
Morale de l'histoire, choisir l'échec peut être une façon de renouer avec l'ambition...
L'ambition ou l'épopée de soi, Vincent Cespedes, Flammarion, 2013.
Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 21 Septembre 2014 à 15:06
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LIVRES PHILous
Mardi 27 Mai 2014
Louis, Enzo, Charlotte, Océane, Léa... Souvent choisis par effet de mode, les prénoms ne sont pourtant pas anodins. Les parents n'en ont pas forcément conscience et privilégient la plupart du temps le prénom "coup de cœur" qui les fait rêver. Ont-ils raison ? Pas toujours car le prénom peut conditionner quelques aspects de l'avenir de leur enfant. Et ce, non pas pour des raisons d'astrologie ou de numérologie ! En effet, de nombreuses études en psychologie ont été réalisées pour évaluer l'impact d'un prénom sur les comportements de celui qui le porte que de ceux qui peuvent le juger. Le livre de Nicolas Gueguen sur la psychologie des prénoms est à ce titre fort intéressant et instructif.
On sait déjà qu'un prénom renseigne sur l'origine sociale de la personne. L'impact sociologique d'un prénom est manifeste si l'on compare des faire-part publiés dans des journaux comme le Figaro ou des magazines plus populaires. "Le prénom est chargé de transmettre une information sociale sur son porteur". Il faut savoir tout de même que cette différenciation par le prénom était moins forte avant les années 70. Mais, notre société recherchant à tout prix la singularisation, le prénom en est déjà la première empreinte. Le prénom peut même renseigner sur le niveau éducatif de la mère de l'enfant !
Dis-moi comment tu t'appelles, je te dirai si ta mère a fait des études...
D'après une étude américaine (Lieberson et Bell 1992), plus le niveau d'éducation de la mère est élevé, plus le prénom a tendance à être commun. Cela s'expliquerait par le fait que les femmes qui font des études ont davantage la volonté de s'adapter à la société, savent généralement se montrer plus conformistes et par conséquent moins enclines à choisir des prénoms trop singuliers.
Plus c'est court, plus c'est tendance !
Si vous avez choisi pour votre enfant un prénom court, vous êtes pile dans la mouvance du moment. Le top : deux syllabes, sinon rien. Cette tendance aux prénoms courts est d'ailleurs paradoxale car elle est plus difficilement compatible avec le besoin de singulariser son enfant. D'après d'autres études, plus un prénom contient de lettres, plus on l'estime féminin et empreint de moralité. Mais moins on l'estime populaire... "Les plus longs sont associés avec le succès, la moralité (qui sont des caractéristiques du statut social) tandis que les plus courts sont associés à la popularité, la gaieté (qui sont des caractéristiques de la familiarité)." Gaieté ou moralité, à vous de choisir !
Tant pis pour les féministes, la théorie des genres est toujours aussi infiltrée dans le choix des prénoms
Les prénoms des garçons sont en général moins singuliers que ceux des filles : les parents cherchant surtout pour leurs garçons un prénom qui les pose socialement, alors que pour les filles, la recherche de l'esthétique prend souvent le dessus. Mais attention les jeunes filles ayant un prénom inhabituel ont tendance à être plus névrotiques. Aider votre future fille à éviter des futures séances de psychanalyse interminables peut être utile...
Apprécier son nom et son prénom favorisent l'estime de soi
Et cela est vrai également pour mesurer son niveau de rigueur, plus on aime son prénom, plus on s'estimerait consciencieux. Etrange, non ? Après, on peut se demander quel est l'effet, quelle est la cause. Est-ce que c'est parce que l'on est consciencieux que l'on aime davantage son prénom, ou l'inverse ? Les paris sont ouverts.
Les prénoms pourraient également avoir un effet sur notre santé...
Alors que des publicités nous rabâchent quotidiennement qu'il faut manger 5 fruits ou légumes par jour pour préserver sa santé, nos initiales pourraient également jouer un rôle dans notre état de santé. Des initiales à connotation positive comme "VIP" au lieu de "FAT" favoriseraient une longévité plus importante que la moyenne. Un gain de 4,48 ans ! Les parents doivent se méfier des acronymes négatifs..
L'influence du nom sur notre crédibilité professionnelle : un professeur de maths dénommé Mr Py aura plus de succès que Mr Durand
D'après une étude réalisée avec des annonces pour proposer des cours particuliers de mathématiques, les parents ont davantage appelé les professeurs qui avaient un nom évocateur comme Mr Clair ou Mr Py que Mr Dupont.
Nous sommes aussi en général plus cléments envers ceux qui portent le même prénom que nous, par l'effet de familiarité que ce prénom produit sur nous. Il ne faut pas pour autant s'inquiéter de ce manque d'objectivité, car ces critères inconscients comme le prénom nous influencent que quand nous n'avons pas d'autres critères plus objectifs : "lorsque nous ne trouvons pas de différence entre 2 personnes et que nous devons pourtant faire un choix, nous refusons de nous remettre au hasard. Nous cherchons donc des variables certes peu pertinentes (beauté, prénom)les éléments nécessaires qui vont permettre d'effectuer cette différenciation."
Et enfin, la grande question : existe-t-il une personnalité des prénoms ?
Sur la question des personnalités, les psychologues sont sceptiques et parlent d'un "effet Barnum". Les portraits décrits par prénom seraient toujours suffisamment généralistes pour s'adapter à n'importe quel type de personnalité. Ils ne seraient par conséquent pas fiables. En revanche, une étude prouverait qu'il y aurait un déterminisme du jour de naissance. D'après cette étude, les délits les plus graves seraient commis par des garçons nés un mercredi... Alors que les enfants nés un lundi seraient plus calmes. Effet de prophétie s'autoréalisant ? Les croyances peuvent affecter le comportement des enfants. Dans tous les cas, cela donne du grain à moudre à l'astrologie !
Pour en savoir plus :
Psychologie des prénoms, pour mieux comprendre comment ils influencent notre vie, Nicolas Gueguen, Editions Dunod (100 Petites expériences de psychologie).
Dis-moi comment tu t'appelles, je te dirai si ta mère a fait des études...
D'après une étude américaine (Lieberson et Bell 1992), plus le niveau d'éducation de la mère est élevé, plus le prénom a tendance à être commun. Cela s'expliquerait par le fait que les femmes qui font des études ont davantage la volonté de s'adapter à la société, savent généralement se montrer plus conformistes et par conséquent moins enclines à choisir des prénoms trop singuliers.
Plus c'est court, plus c'est tendance !
Si vous avez choisi pour votre enfant un prénom court, vous êtes pile dans la mouvance du moment. Le top : deux syllabes, sinon rien. Cette tendance aux prénoms courts est d'ailleurs paradoxale car elle est plus difficilement compatible avec le besoin de singulariser son enfant. D'après d'autres études, plus un prénom contient de lettres, plus on l'estime féminin et empreint de moralité. Mais moins on l'estime populaire... "Les plus longs sont associés avec le succès, la moralité (qui sont des caractéristiques du statut social) tandis que les plus courts sont associés à la popularité, la gaieté (qui sont des caractéristiques de la familiarité)." Gaieté ou moralité, à vous de choisir !
Tant pis pour les féministes, la théorie des genres est toujours aussi infiltrée dans le choix des prénoms
Les prénoms des garçons sont en général moins singuliers que ceux des filles : les parents cherchant surtout pour leurs garçons un prénom qui les pose socialement, alors que pour les filles, la recherche de l'esthétique prend souvent le dessus. Mais attention les jeunes filles ayant un prénom inhabituel ont tendance à être plus névrotiques. Aider votre future fille à éviter des futures séances de psychanalyse interminables peut être utile...
Apprécier son nom et son prénom favorisent l'estime de soi
Et cela est vrai également pour mesurer son niveau de rigueur, plus on aime son prénom, plus on s'estimerait consciencieux. Etrange, non ? Après, on peut se demander quel est l'effet, quelle est la cause. Est-ce que c'est parce que l'on est consciencieux que l'on aime davantage son prénom, ou l'inverse ? Les paris sont ouverts.
Les prénoms pourraient également avoir un effet sur notre santé...
Alors que des publicités nous rabâchent quotidiennement qu'il faut manger 5 fruits ou légumes par jour pour préserver sa santé, nos initiales pourraient également jouer un rôle dans notre état de santé. Des initiales à connotation positive comme "VIP" au lieu de "FAT" favoriseraient une longévité plus importante que la moyenne. Un gain de 4,48 ans ! Les parents doivent se méfier des acronymes négatifs..
L'influence du nom sur notre crédibilité professionnelle : un professeur de maths dénommé Mr Py aura plus de succès que Mr Durand
D'après une étude réalisée avec des annonces pour proposer des cours particuliers de mathématiques, les parents ont davantage appelé les professeurs qui avaient un nom évocateur comme Mr Clair ou Mr Py que Mr Dupont.
Nous sommes aussi en général plus cléments envers ceux qui portent le même prénom que nous, par l'effet de familiarité que ce prénom produit sur nous. Il ne faut pas pour autant s'inquiéter de ce manque d'objectivité, car ces critères inconscients comme le prénom nous influencent que quand nous n'avons pas d'autres critères plus objectifs : "lorsque nous ne trouvons pas de différence entre 2 personnes et que nous devons pourtant faire un choix, nous refusons de nous remettre au hasard. Nous cherchons donc des variables certes peu pertinentes (beauté, prénom)les éléments nécessaires qui vont permettre d'effectuer cette différenciation."
Et enfin, la grande question : existe-t-il une personnalité des prénoms ?
Sur la question des personnalités, les psychologues sont sceptiques et parlent d'un "effet Barnum". Les portraits décrits par prénom seraient toujours suffisamment généralistes pour s'adapter à n'importe quel type de personnalité. Ils ne seraient par conséquent pas fiables. En revanche, une étude prouverait qu'il y aurait un déterminisme du jour de naissance. D'après cette étude, les délits les plus graves seraient commis par des garçons nés un mercredi... Alors que les enfants nés un lundi seraient plus calmes. Effet de prophétie s'autoréalisant ? Les croyances peuvent affecter le comportement des enfants. Dans tous les cas, cela donne du grain à moudre à l'astrologie !
Pour en savoir plus :
Psychologie des prénoms, pour mieux comprendre comment ils influencent notre vie, Nicolas Gueguen, Editions Dunod (100 Petites expériences de psychologie).
FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Dimanche 4 Mai 2014
D'après certains économistes (en particulier Andrew E. Clark), le critère qui influerait le plus dans la capacité à être heureux dans les pays riches serait l'âge, et non pas la situation professionnelle, familiale ou le fait d'être un homme ou une femme.

En effet, le bien être en Occident suivrait une courbe en U, dénommée la courbe du "sourire" : en hausse à l'adolescence, elle chuterait progressivement à son plus bas à 50 ans, pour mieux renaître et atteindre l'extase vers 60 ans. La tranche d'âge des 40 -50 ans serait la période la plus difficile à vivre, un cap à franchir. Pourquoi cette période charnière des 40 ans ? Peut-être un effet "génération sandwich". En Afrique, la courbe serait plate et au Moyen Orient, déclinante. Ce n'est malheureusement pas non plus une courbe universelle !
Bonne nouvelle alors pour les pays occidentaux : le vieillissement permettrait d'être plus heureux. Cette courbe devrait donc contribuer à redonner le sourire à ceux qui connaissent la crise de la quarantaine :-)
Source du graphique :
Le Point, 1er mai 2014, Dossier "25 recettes pour être heureux", p. 61.
Bonne nouvelle alors pour les pays occidentaux : le vieillissement permettrait d'être plus heureux. Cette courbe devrait donc contribuer à redonner le sourire à ceux qui connaissent la crise de la quarantaine :-)
Source du graphique :
Le Point, 1er mai 2014, Dossier "25 recettes pour être heureux", p. 61.
LIVRES PHILous
Mercredi 29 Janvier 2014
Avons-nous tendance à idéaliser le passé ? Un thème que F. O. Giesbert a repris et réanimé samedi dernier dans le cadre de son émission "Les grandes questions" avec deux philosophes de qualité, Roger-Pol Droit, pour qui la nostalgie reste "un vieux travers humain" et Vincent Cespedes, qui vient de publier "L'ambition ou l'épopée de soi", un titre qui "vibre" aux antipodes du cocon accueillant de la nostalgie. Alors, "Nostalgie : était-ce mieux avant ?"
A travers cette émission, je n'ai pu m'empêcher de penser au dernier essai d'Alain Finkielkraut qui a fait couler beaucoup d'encre et qui est précisément sur ce thème de "c'était mieux avant". Avant de savoir si A. Finkielkraut a raison de se montrer aussi pessimiste, il est bon de rappeler, comme le souligne Roger-Pol Droit, que quand on affirme "c'était mieux avant", il est important de définir "quand exactement" ? Et pourquoi "c'était mieux" ? Car différent ne veut pas dire mieux... Si l'on prend l'exemple de la médecine, aujourd'hui, on soigne mieux que dans le passé et il y a des chances que dans le futur, des progrès soient encore réalisés. Dans ce domaine, le "c'était mieux avant" est donc à proscrire. Attention également à ne pas tomber dans l'écueil de la subjectivité, on peut avoir l'impression qu'avant c'était mieux, parce que l'on était tout simplement plus jeune et que l'on avait moins mal aux articulations... Comme le fait remarquer Vincent Cespedes, la nostalgie est avant tout une notion subjective.
Alors A. Finkielkraut a-t-il raison de regretter la France passée ? Le problème est que dans son essai, il mélange différentes réalités qui n'ont pas les mêmes causes : l'évolution de la société liée aux avancées des nouvelles technologies (qui n'est pas un phénomène français mais international), les problèmes d'égalité homme-femme dans les "banlieues" qui remettent en cause la tradition littéraire galante française, l'hypocrisie des bobos, l'excès d'égalitarisme qui viendrait amoindrir le sens des valeurs... Bref, il est difficile de s'y retrouver et de donner tort ou raison à son auteur, tant il y a de subjectivité et d'idées éparses.
Quand il critique les nouvelles technologies et les réseaux sociaux en citant le sociologue Christian Baudelot "On fait plusieurs choses à la fois et de moins en moins longtemps la même chose". Faut-il en déduire pour autant que le monopole du livre "papier" était mieux avant ? Le problème n'est pas tant les nouvelles technologies que notre éternel problème de rapport au temps. Le temps va trop vite, les phénomènes de "burn out" sévissent et c'est certainement pour cela que nous avons besoin de nostalgie pour ralentir le rythme de nos vies saccadées.
Quand il se moque des bobos, on peut bien évidemment sourire, car cela nous fait irrésistiblement penser à notre classe politique, donneuse de leçons, mais qui ne se les applique jamais à elle-même. Les bobos "prônent l'abolition des frontières tout en érigeant soigneusement les leurs. Ils célèbrent la mixité et ils fuient la promiscuité. Ils font l'éloge du métissage mais cela ne les engage à rien sinon à se mettre en quatre pour obtenir la régularisation de leur "nounou" ou de leur femme de ménage"." Pour être crédible, encore faut-il donner l'exemple. Mais est-ce que c'était mieux dans le passé ? Rien n'est moins sûr...
Lorsqu'il défend les rapports complices qu'ont su créer les hommes et les femmes en France, à quelle époque fait-il référence exactement ? Ne serait-ce pas là une vision un peu idéalisée des rapports homme/femme quand on voit avec quelle vitesse l'actuel président de la république a "répudié" sa première dame... Vivait-on vraiment avant dans une patrie féminine et littéraire ? Si on peut être d'accord avec lui sur le fait que le port du voile par une femme ne la met pas sur un même pied d'égalité qu'un homme et modifie les rapports homme/femme, il faut en revanche reconnaître que la femme n'a pas toujours eu une place de choix dans la société française. La société a mis du temps à évoluer et il s'agit aujourd'hui plutôt de ne pas reculer.
En dehors de la nostalgie, là où on peut le rejoindre assez aisément, c'est sur celui du raz le bol de la pensée unique, du politiquement correct, du "conformisme idéologique de notre temps". "Le politiquement correct n'est pas n'importe quelle idéologie dominante. il est l'enfant du "Plus jamais ça"". Alors entre le c'était mieux avant et plus jamais ça, il y a peut-être un antagonisme à dépasser. Attention également à l'excès d'instrumentalisation de la notion d'égalité, ne pas confondre égalité des droits et l'égalitarisme. Souhaiter que tous les citoyens soient "identiques" est illusoire et presque nihiliste. "Habités par la passion égalitaire nous menons le combat contre les discriminations jusqu'au point où tout finit par se valoir".
Quand il critique les nouvelles technologies et les réseaux sociaux en citant le sociologue Christian Baudelot "On fait plusieurs choses à la fois et de moins en moins longtemps la même chose". Faut-il en déduire pour autant que le monopole du livre "papier" était mieux avant ? Le problème n'est pas tant les nouvelles technologies que notre éternel problème de rapport au temps. Le temps va trop vite, les phénomènes de "burn out" sévissent et c'est certainement pour cela que nous avons besoin de nostalgie pour ralentir le rythme de nos vies saccadées.
Quand il se moque des bobos, on peut bien évidemment sourire, car cela nous fait irrésistiblement penser à notre classe politique, donneuse de leçons, mais qui ne se les applique jamais à elle-même. Les bobos "prônent l'abolition des frontières tout en érigeant soigneusement les leurs. Ils célèbrent la mixité et ils fuient la promiscuité. Ils font l'éloge du métissage mais cela ne les engage à rien sinon à se mettre en quatre pour obtenir la régularisation de leur "nounou" ou de leur femme de ménage"." Pour être crédible, encore faut-il donner l'exemple. Mais est-ce que c'était mieux dans le passé ? Rien n'est moins sûr...
Lorsqu'il défend les rapports complices qu'ont su créer les hommes et les femmes en France, à quelle époque fait-il référence exactement ? Ne serait-ce pas là une vision un peu idéalisée des rapports homme/femme quand on voit avec quelle vitesse l'actuel président de la république a "répudié" sa première dame... Vivait-on vraiment avant dans une patrie féminine et littéraire ? Si on peut être d'accord avec lui sur le fait que le port du voile par une femme ne la met pas sur un même pied d'égalité qu'un homme et modifie les rapports homme/femme, il faut en revanche reconnaître que la femme n'a pas toujours eu une place de choix dans la société française. La société a mis du temps à évoluer et il s'agit aujourd'hui plutôt de ne pas reculer.
En dehors de la nostalgie, là où on peut le rejoindre assez aisément, c'est sur celui du raz le bol de la pensée unique, du politiquement correct, du "conformisme idéologique de notre temps". "Le politiquement correct n'est pas n'importe quelle idéologie dominante. il est l'enfant du "Plus jamais ça"". Alors entre le c'était mieux avant et plus jamais ça, il y a peut-être un antagonisme à dépasser. Attention également à l'excès d'instrumentalisation de la notion d'égalité, ne pas confondre égalité des droits et l'égalitarisme. Souhaiter que tous les citoyens soient "identiques" est illusoire et presque nihiliste. "Habités par la passion égalitaire nous menons le combat contre les discriminations jusqu'au point où tout finit par se valoir".

Pour en revenir à la nostalgie, la question n'est pas de savoir au final si A. Finkielkraut a raison d'être nostalgique, mais pourquoi est-il nostalgique ? Comme l'explique si bien Barbara Cassin dans son livre "La nostalgie", la nostalgie est comme l'Odyssée d'Homère, qui interroge le rapport entre patrie, exil et langue maternelle. "Enracinement et déracinement, voilà la nostalgie". En plein exil américain, c'est la langue allemande qui manquait à Hannah Arendt et non pas l'Allemagne, ni le peuple allemand. Si le lien qui unit A. Finkielkraut à la France est la langue de Molière, la littérature française, sa nostalgie s'éclaire. Car "la nostalgie est moins une affaire de sol, que de langue natale".
Sources :
L'identité malheureuse, Alain Finkielkraut, Stock 2013.
La nostalgie, quand donc on est chez soi ?, Barbara Cassin, Autrement 2013.
Emission citée :
http://pluzz.francetv.fr/videos/les_grandes_questions_f5_saison2_,95769484.html?fb_action_ids=10152219525774905&fb_action_types=og.likes&fb_source=other_multiline&action_object_map=[186659641543154]&action_type_map=[%22og.likes%22]&action_ref_map=[]
Sources :
L'identité malheureuse, Alain Finkielkraut, Stock 2013.
La nostalgie, quand donc on est chez soi ?, Barbara Cassin, Autrement 2013.
Emission citée :
http://pluzz.francetv.fr/videos/les_grandes_questions_f5_saison2_,95769484.html?fb_action_ids=10152219525774905&fb_action_types=og.likes&fb_source=other_multiline&action_object_map=[186659641543154]&action_type_map=[%22og.likes%22]&action_ref_map=[]
LIVRES PHILous
Samedi 11 Janvier 2014
2013, un siècle après la naissance d'Albert Camus, nous a permis d'assister à un foisonnement de publications de cet auteur génial, décédé décidément trop tôt... Cet été, j'ai profité de la lumière estivale pour lire le Camus de Michel Onfray (L'ordre libertaire, la vie philosophique d'Albert Camus) et relire Le premier homme (livre sur lequel d'ailleurs s'est beaucoup appuyé Michel Onfray pour les éléments biographiques), pour me replonger dans l'humilité de cette philosophie si lumineuse. Mais aussi pour assister au procès de Sartre contre Camus, car l'essai de Michel Onfray ressemble surtout à une réhabilitation de l'image de Camus contre Sartre. Une plaidoirie vigoureuse contre la mauvaise de foi de l'auteur de la nausée et du néant. "Camus a dû faire face à la haine de tant de gens pour avoir eu raison trop tôt." Quand on pense que Brochier et BHL ont vu dans "Noces", ce bel ouvrage de Camus, une philosophie pétainiste... Les bras nous en tombent.

Quelle serait alors la "Camus Attitude" pour savourer la nouvelle année autrement ? Voici quelques pistes...
Apprendre la comparaison descendante
Vous devez vous demander, mais qu'est-ce donc que la "comparaison descendante" ? On entend souvent que se comparer rend malheureux, oui mais, tout dépend avec qui l'on se compare. Si l'on se compare avec des moins chanceux que soi, on prend nécessairement de la hauteur. Peut-être que c'est grâce à ce mécanisme psychique inconscient que Camus a toujours été lumineux, car il n'a jamais oublié d'où il venait. "La pauvreté a appris à Camus l'incapacité à l'amertume, mais aussi l'incertitude d'avoir réussi. Fils de pauvre pour lequel la culture n'est pas un héritage mais une conquête et qui se trouvera toujours illégitime dans le milieu intellectuel".
Sa maladie lui a donné également la bonne distance concernant les autres et le monde. "La comédie humaine préserve de l'envie ou du ressentiment".
Pour ne plus envier
"Devant ma mère, je sens que je suis d'une race noble : celle qui n'envie rien".
Enfant, Camus constate que, chez les riches, les objets disposent d'un nom. "Dans une maison bourgeoise, on parle du grès flambé des Vosges, du service de Quimper ; dans une maison de pauvre, il n'existe que des assiettes creuses, le vase posé sur la cheminée ou le pot à eau". Mais, "Ne rien désirer, ne rien envier" reste sa force.
Etre fidèle à la lumière de son enfance
Camus a toujours glorifié l'intensité qu'a pu lui procurer la "modeste" lumière du soleil dans sa vie."La pauvreté avec le soleil n'est pas la misère ; sans la lumière méditerranéenne la même pauvreté définit l'enfer sur terre." Chacun d'entre nous a au fond de lui sa madeleine de Proust qui l'extirpe du sentiment du vide. C'est ce refuge, ce Tipasa si bien décrit dans les Noces de Camus, qu'il faut cultiver et y être fidèle même dans ses moments les plus sombres.
"Au plus noir de notre nihilisme, j'ai cherché seulement des raisons de dépasser ce nihilisme. Et non point d'ailleurs par vertu, ni par une rare élévation de l'âme, mais par fidélité instinctive à une lumière où je suis né et où, depuis des millénaires, les hommes ont appris à saluer la vie jusque dans la souffrance".
"Je sais cela de science certaine, qu'une œuvre d'homme n'est rien d'autre que ce long cheminement pour retrouver par les détours de l'art les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le cœur une premier fois, s'est ouvert" Noces à Tipasa.
Dépasser la pensée binaire
Camus n'est pas dans les schémas binaires de la pensée classique. Au moment de son accident fatal, se trouvait dans sa serviette Le gai savoir de Nietzsche en plus de son manuscrit sur le premier homme. L'amour de Camus pour le philosophe allemand dure depuis l'âge de ses 19 ans où il a découvert la théorie de Nietzsche sur la musique. "Camus a un rôle de Méditerranéen qui propose des solutions solaires, nietzschéennes, radieuses, indexées sur la pulsion de vie, aux antipodes du tropisme français et européen, nocturne, hégélien et marxiste, indexé sur la pulsion de mort."
Sujet d'actualité : Michel Onfray à travers Camus nous conseille de nous méfier des politiques qui se nourrissent du ressentiment. "Nietzsche s'oppose au socialisme de ressentiment : animé par l'envie de revanche, conduit par le désir de vengeance, ce socialisme-là s'installe du côté des passions tristes." Ainsi, s'habituer aux aphorismes contradictoires de Nietzsche permettrait peut-être d'échapper à la pensée binaire ambiante...
Etre courageux et avoir une éthique
Même si de nos jours, tout encourage à ne pas avoir d'éthique, c'est évident que pour se sentir bien dans sa peau, il est préférable d'en avoir une et surtout d'avoir des convictions. Comme le fait remarquer Michel Onfray, "Camus fit du journalisme une éthique, un combat politique. il dénonce les mœurs de la classes politique, les politiciens corrompus, la logique clientéliste.". "Le journalisme est le plus beau des métiers du monde - quand il n'est pas le pire : le plus beau s'il prend le parti de la vérité et de la justice, s'il défend la veuve et l'orphelin, s'il enquête et dénonce les scandales - le pire s'il se met aux ordres d'une idéologie, d'un système, des puissants ou s'il donne à l'homme du ressentiment les pleins pouvoir et l'impunité de son support". Alors quand Closer dévoile la nouvelle relation du Président avec Julie Gayet, est-ce du journalisme "poubelle" ou au contraire une mise en lumière de l'utilisation du pouvoir pour des fins personnelles ? A voir...
L'ordre libertaire, la vie philosophique d'Albert Camus, Michel Onfray, Flammarion.
Apprendre la comparaison descendante
Vous devez vous demander, mais qu'est-ce donc que la "comparaison descendante" ? On entend souvent que se comparer rend malheureux, oui mais, tout dépend avec qui l'on se compare. Si l'on se compare avec des moins chanceux que soi, on prend nécessairement de la hauteur. Peut-être que c'est grâce à ce mécanisme psychique inconscient que Camus a toujours été lumineux, car il n'a jamais oublié d'où il venait. "La pauvreté a appris à Camus l'incapacité à l'amertume, mais aussi l'incertitude d'avoir réussi. Fils de pauvre pour lequel la culture n'est pas un héritage mais une conquête et qui se trouvera toujours illégitime dans le milieu intellectuel".
Sa maladie lui a donné également la bonne distance concernant les autres et le monde. "La comédie humaine préserve de l'envie ou du ressentiment".
Pour ne plus envier
"Devant ma mère, je sens que je suis d'une race noble : celle qui n'envie rien".
Enfant, Camus constate que, chez les riches, les objets disposent d'un nom. "Dans une maison bourgeoise, on parle du grès flambé des Vosges, du service de Quimper ; dans une maison de pauvre, il n'existe que des assiettes creuses, le vase posé sur la cheminée ou le pot à eau". Mais, "Ne rien désirer, ne rien envier" reste sa force.
Etre fidèle à la lumière de son enfance
Camus a toujours glorifié l'intensité qu'a pu lui procurer la "modeste" lumière du soleil dans sa vie."La pauvreté avec le soleil n'est pas la misère ; sans la lumière méditerranéenne la même pauvreté définit l'enfer sur terre." Chacun d'entre nous a au fond de lui sa madeleine de Proust qui l'extirpe du sentiment du vide. C'est ce refuge, ce Tipasa si bien décrit dans les Noces de Camus, qu'il faut cultiver et y être fidèle même dans ses moments les plus sombres.
"Au plus noir de notre nihilisme, j'ai cherché seulement des raisons de dépasser ce nihilisme. Et non point d'ailleurs par vertu, ni par une rare élévation de l'âme, mais par fidélité instinctive à une lumière où je suis né et où, depuis des millénaires, les hommes ont appris à saluer la vie jusque dans la souffrance".
"Je sais cela de science certaine, qu'une œuvre d'homme n'est rien d'autre que ce long cheminement pour retrouver par les détours de l'art les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le cœur une premier fois, s'est ouvert" Noces à Tipasa.
Dépasser la pensée binaire
Camus n'est pas dans les schémas binaires de la pensée classique. Au moment de son accident fatal, se trouvait dans sa serviette Le gai savoir de Nietzsche en plus de son manuscrit sur le premier homme. L'amour de Camus pour le philosophe allemand dure depuis l'âge de ses 19 ans où il a découvert la théorie de Nietzsche sur la musique. "Camus a un rôle de Méditerranéen qui propose des solutions solaires, nietzschéennes, radieuses, indexées sur la pulsion de vie, aux antipodes du tropisme français et européen, nocturne, hégélien et marxiste, indexé sur la pulsion de mort."
Sujet d'actualité : Michel Onfray à travers Camus nous conseille de nous méfier des politiques qui se nourrissent du ressentiment. "Nietzsche s'oppose au socialisme de ressentiment : animé par l'envie de revanche, conduit par le désir de vengeance, ce socialisme-là s'installe du côté des passions tristes." Ainsi, s'habituer aux aphorismes contradictoires de Nietzsche permettrait peut-être d'échapper à la pensée binaire ambiante...
Etre courageux et avoir une éthique
Même si de nos jours, tout encourage à ne pas avoir d'éthique, c'est évident que pour se sentir bien dans sa peau, il est préférable d'en avoir une et surtout d'avoir des convictions. Comme le fait remarquer Michel Onfray, "Camus fit du journalisme une éthique, un combat politique. il dénonce les mœurs de la classes politique, les politiciens corrompus, la logique clientéliste.". "Le journalisme est le plus beau des métiers du monde - quand il n'est pas le pire : le plus beau s'il prend le parti de la vérité et de la justice, s'il défend la veuve et l'orphelin, s'il enquête et dénonce les scandales - le pire s'il se met aux ordres d'une idéologie, d'un système, des puissants ou s'il donne à l'homme du ressentiment les pleins pouvoir et l'impunité de son support". Alors quand Closer dévoile la nouvelle relation du Président avec Julie Gayet, est-ce du journalisme "poubelle" ou au contraire une mise en lumière de l'utilisation du pouvoir pour des fins personnelles ? A voir...
L'ordre libertaire, la vie philosophique d'Albert Camus, Michel Onfray, Flammarion.
FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Dimanche 5 Janvier 2014
Le titre "La femme parfaite est une connasse" (de A.S et M.A Girard) sorti en 2013 est racoleur. Bien entendu, ce livre très léger ne vous apportera aucune réponse. Sinon quelques minutes de rire. Juste un petit "shooter" d'humour très chicklitt pour attaquer la nouvelle année sans culpabilité.
Personnellement, je l'ai lu déjà d'une part parce qu'il est court et pas cher (avouons-le, je ne vais pas faire ma "connasse") et d'autre part, parce qu'il correspond à un phénomène de société (occidentale) où les femmes commencent à être plus performantes que les hommes.
L'image de la femme parfaite rôde ainsi dans tous les magazines et devient limite oppressante pour les femmes qui souhaitent juste être "normales". Mais quelle est aujourd'hui la norme ? Dans le magazine CLES de juillet dernier, un article titré "Il vaut mieux naître fille", on y apprend qu'en 2009, les femmes sont aux Etats-Unis majoritaires sur le marché de l'emploi et le nombre de celles qui gagnent plus de 100 000 dollars par an augmente plus vite que pour les hommes. En 2028, le revenu moyen de l'Américaine dépasserait celui de l'Américain. Autre chiffre révélateur pioché dans un article sur les "panks", aux USA, 42% des femmes entre 14 et 44 ans n'ont pas d'enfant. Aussi, quand on voit à la une d'un magazine, la photo sexy de Marissa Mayer, PDG de Yahoo, brush parfait et bouts pointus, on se dit que les femmes mettent la barre encore plus haut que les hommes... On regrette déjà l'image du bon père de famille. Cette tendance à l'over-contrôle, à la surperformance, est carrément inquiétante.
Ce qui est alors rassurant en lisant "La femme parfaite est une connasse", est de se rendre compte que l'on a toutes en nous une des particularités de la femme parfaite. Certaines achètent du bio, d'autres bricolent, portent des talons de 15 cm, sont organisées, savent faire des cupcakes, n'ont pas de cellulite, ne lisent jamais Voici, ont réussi à se marier, ont des beaux enfants... Ce qui est en revanche impossible c'est de réunir toutes ces qualités dans la même femme. Respirez, la femme parfaite n'existe pas. Et il y a donc très peu de connasses !
Mais ce qui est surtout amusant est de voir sur Amazon les réactions de certaines femmes qui ont pris ce petit opuscule un peu trop au sérieux et qui se sont senties attaquées :
"D'après les dires des auteures vu sur un plateau de télé, ce livre expliquait à la femme lambda (moi!) comment surmonter ses très nombreux complexes face à la femme parfaite (Kate Moss) je me suis donc dit que ce livre allait me remonter le moral. Que nenni! Ce livre attaque des femmes comme moi : je ne bois pas, je ne fume pas, je ne sort pas en boite, je sais cuisiner, j'ai un mari gentil depuis 25 ans, mes enfants sont casés et ont un bon métier et je n'ai pas une "vie de m****". Pour elle, je suis donc une connasse, lol. Pourtant j'ai un physique plutôt commun et je suis un peu boulotte. Alors quid!"
"Plus sérieusement je me suis dit "oh chic un livre qui va démonter un peu toutes ces poufs qui s'y croient à vouloir se la jouer starlette", pour moi c'était ça être une connasse!
En fait non: être une connasse c'est avoir une vie normale (ou, selon les auteures, une vie de m***!) une relation sérieuse, ne pas coucher le premier soir avec le premier mec rencontré lors d'une rencontre en boîte alors qu'on est bourrée (car il faut forcément être bourrée pour ne pas être une connasse), avoir un talent quelconque aussi basique que "savoir cuisiner autre chose que du micro-ondable"... "
"Je pensais rire mais cette femme est haineuse en fait. Pour écrire son bouquin elle a listé tous les défauts qu'il est possible d'avoir (quand on est parisienne et victime de la mode, fumeuse, buveuse, jalouse, avec une bande de vraies fausses copines pourries etc). Et ensuite, elle a décidé que tout le monde ou presque était comme ça. Et que donc toutes celles qui n'avaient pas ces défauts là étaient des connasses. Voilà c'est ça le principe du bouquin."
(source : http://www.amazon.fr/product-reviews/229005948X/ref=dp_top_cm_cr_acr_txt?ie=UTF8&showViewpoints=1)
Les femmes ne sont décidément pas prêtes à se mettre d'accord sur ce que devrait être la perfection... et heureusement ! Restons libres de penser comme on a envie et détendons-nous.
Bonne année 2014 en toute décontraction !
Ce qui est alors rassurant en lisant "La femme parfaite est une connasse", est de se rendre compte que l'on a toutes en nous une des particularités de la femme parfaite. Certaines achètent du bio, d'autres bricolent, portent des talons de 15 cm, sont organisées, savent faire des cupcakes, n'ont pas de cellulite, ne lisent jamais Voici, ont réussi à se marier, ont des beaux enfants... Ce qui est en revanche impossible c'est de réunir toutes ces qualités dans la même femme. Respirez, la femme parfaite n'existe pas. Et il y a donc très peu de connasses !
Mais ce qui est surtout amusant est de voir sur Amazon les réactions de certaines femmes qui ont pris ce petit opuscule un peu trop au sérieux et qui se sont senties attaquées :
"D'après les dires des auteures vu sur un plateau de télé, ce livre expliquait à la femme lambda (moi!) comment surmonter ses très nombreux complexes face à la femme parfaite (Kate Moss) je me suis donc dit que ce livre allait me remonter le moral. Que nenni! Ce livre attaque des femmes comme moi : je ne bois pas, je ne fume pas, je ne sort pas en boite, je sais cuisiner, j'ai un mari gentil depuis 25 ans, mes enfants sont casés et ont un bon métier et je n'ai pas une "vie de m****". Pour elle, je suis donc une connasse, lol. Pourtant j'ai un physique plutôt commun et je suis un peu boulotte. Alors quid!"
"Plus sérieusement je me suis dit "oh chic un livre qui va démonter un peu toutes ces poufs qui s'y croient à vouloir se la jouer starlette", pour moi c'était ça être une connasse!
En fait non: être une connasse c'est avoir une vie normale (ou, selon les auteures, une vie de m***!) une relation sérieuse, ne pas coucher le premier soir avec le premier mec rencontré lors d'une rencontre en boîte alors qu'on est bourrée (car il faut forcément être bourrée pour ne pas être une connasse), avoir un talent quelconque aussi basique que "savoir cuisiner autre chose que du micro-ondable"... "
"Je pensais rire mais cette femme est haineuse en fait. Pour écrire son bouquin elle a listé tous les défauts qu'il est possible d'avoir (quand on est parisienne et victime de la mode, fumeuse, buveuse, jalouse, avec une bande de vraies fausses copines pourries etc). Et ensuite, elle a décidé que tout le monde ou presque était comme ça. Et que donc toutes celles qui n'avaient pas ces défauts là étaient des connasses. Voilà c'est ça le principe du bouquin."
(source : http://www.amazon.fr/product-reviews/229005948X/ref=dp_top_cm_cr_acr_txt?ie=UTF8&showViewpoints=1)
Les femmes ne sont décidément pas prêtes à se mettre d'accord sur ce que devrait être la perfection... et heureusement ! Restons libres de penser comme on a envie et détendons-nous.
Bonne année 2014 en toute décontraction !
Vu dans la presse, le bon philon...
Samedi 5 Octobre 2013

Couverture - Collection Les petits Platons
Tu n'es pas réglé comme un métronome comme Kant ? Tu n'as pas d'impératifs catégoriques ? Tu n'as pas envie de gravir les montagnes pour devenir un surhomme comme Nietzsche ? Bien tu as manifestement peu de chance de devenir un philosophe recommandable, sauf si tu te mets à fumer comme un pompier à l'instar de Marx...
Pour savoir quelle est la journée type d'un philosophe, lire l'article : La journée d'un philosophe Nietzsche Mars Kant Travailleurs acharnés sur actualitte
Cela étant dit, pas de panique, la nuit porte conseil...
Pour savoir quelle est la journée type d'un philosophe, lire l'article : La journée d'un philosophe Nietzsche Mars Kant Travailleurs acharnés sur actualitte
Cela étant dit, pas de panique, la nuit porte conseil...
I phil good !
Mardi 17 Septembre 2013
Ca y est, c'est la rentrée,l'automne sifflote et a balayé d'un revers de main la légèreté de l'été... Mais n'oublions pas si vite l'été et son charme naturel. L'été, c'est souvent l'occasion de renouer avec la nature, de contempler les beaux pins parasols, de humer les plantes aromatiques, d'essayer de "nommer" ces éléments de la nature que l'on néglige tellement dans nos vies trépidantes de citadins, malgré nos quelques virées dans les marchés bio. Il est vrai que renouer avec le potager devient une tendance montante. Est-ce que certaines tendances "bobo" de nos centre-villes proviendraient de notre nostalgie de la paysannerie ?

Je n'en avais pas conscience avant d'ouvrir une revue dénommée "Pan"(un magazine authentiquement "terroir" que je conseille) avec une interview fort intéressante de Michel Serres qui rappelle que l'évolution de la paysannerie reste le plus grand évènement historique de ces 50 dernières années, passée de plus de 50 % à 1900 à 1 % aujourd'hui. Cette évolution n'est pas neutre, même notre vocabulaire s'en est trouvé modifié. 2000 mots paysans ont disparu de notre paysage. Même si pour Michel Serres "la nostalgie du temps passé, c'est la caractéristique du vieux con", ce dernier tient à faire remarquer que cette fin de la paysannerie a mis tout de même fin au néolithique, soit une période de 10 000 ans ! Avant, le paysan était sédentaire pour labourer son champ. Maintenant les publicitaires ont inventé la notion de "nomade". L'invention de la péridurale irait d'ailleurs de pair avec la fin de la paysannerie, car elle a mis fin à la souffrance de l'enfantement de l'homo sapiens.
Quid du fameux "bon sens paysan" ? Qu'est-il devenu ? Contrairement aux croyances, celui-ci n'est pas inné. Il est le fruit de l'expérience. Attendre d'avoir de l'expérience avant de croire que l'on sait... pourrait également nous aider à renouer avec l'esprit paysan.
Henri Combret, spécialiste du garbure et du terroir, invite également le consommateur actuel à s'indigner : "se contenter d'une assiette de salade en sachet avec quatre gambas congelées des œufs durs et quatre tomates inbouffables", c'est inadmissible. "Quand on lit "fait maison" sur la carte d'un restaurant, c'est de l'industriel à 70 %". Pourquoi ne pas s'en indigner ? Même les étoilés auraient intérêt à être interpellés plus souvent par les clients, mais ces derniers répondent toujours qu'ils sont satisfaits de peur de passer pour des cons d'avoir payé 100 euros...
Alors pour cette rentrée, essayons de retrouver en nous "notre bon sens paysan" et arrêtons de bouffer des surgelés (surtout au restaurant ! Sinon autant inviter notre ami "Picard" !)pour essayer de se remettre petit à petit de cette fin du néolithique si brutale...
Source :
Pan la revue de l'esprit paysan volume 1
www.espritpaysan.fr
Quid du fameux "bon sens paysan" ? Qu'est-il devenu ? Contrairement aux croyances, celui-ci n'est pas inné. Il est le fruit de l'expérience. Attendre d'avoir de l'expérience avant de croire que l'on sait... pourrait également nous aider à renouer avec l'esprit paysan.
Henri Combret, spécialiste du garbure et du terroir, invite également le consommateur actuel à s'indigner : "se contenter d'une assiette de salade en sachet avec quatre gambas congelées des œufs durs et quatre tomates inbouffables", c'est inadmissible. "Quand on lit "fait maison" sur la carte d'un restaurant, c'est de l'industriel à 70 %". Pourquoi ne pas s'en indigner ? Même les étoilés auraient intérêt à être interpellés plus souvent par les clients, mais ces derniers répondent toujours qu'ils sont satisfaits de peur de passer pour des cons d'avoir payé 100 euros...
Alors pour cette rentrée, essayons de retrouver en nous "notre bon sens paysan" et arrêtons de bouffer des surgelés (surtout au restaurant ! Sinon autant inviter notre ami "Picard" !)pour essayer de se remettre petit à petit de cette fin du néolithique si brutale...
Source :
Pan la revue de l'esprit paysan volume 1
www.espritpaysan.fr
FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Mercredi 5 Juin 2013
Provoquer une relation "amoureuse" dans le but d'écrire un livre en profitant de la notoriété de l'homme piégé, j'ai trouvé au début la méthode de Marcela Iacub malhonnête et pleine de trahison... Je me suis dit, arrêtons avec le voyeurisme et la facilité. Puis après, en prenant du recul, j'ai essayé de me mettre à sa place et je me suis dit que pour une femme, elle n'avait quand même pas manqué de courage, même si son l'intention reste fort critiquable. Puis, je voulais me rendre compte par moi-même de son style littéraire, tant remis en cause par la presse ! Eh bien, c'est quand même mieux que du Christine Angot.

Autre critère qui m'a convaincu : le livre est très court. Je me suis dit que pour un livre qui allait peut-être participer à l'histoire de la politique française, cela ne représentait pas un énorme investissement.
Au début du livre, on découvre un DSK plus imaginatif que l'auteur de 50 shades of grey, presque érotiquement poétique, "Je lèche tes souvenirs" (pour lécher les oreilles). Puis, dès les 20 premières pages lues, les choses se gâtent, DSK devient une métaphore porcine, un schizophrène déchiré entre le cochon et l'homme politique égoïste et salaud. Marcela Iacub arrive à nous dégoûter du personnage de DSK. Elle le dépeint comme un être excessivement grossier "Grâce à toi espèce de truie, espèce de rien, je me mange, je me jouis, je sens mon goût"... Il va même jusqu'à être cannibale ! La scène où il lui mange un bout de l'oreille est totalement abjecte. (d'ailleurs avez-vous observé les oreilles de Marcela Iacub récemment ?)
Il faut saluer le côté "kamikaze de la vérité" de l'auteur, même si elle n'est pas Voltaire. Elle a vraiment cherché à comprendre le cochon et a même trouvé des circonstances atténuantes à DSK, comme celle d'avoir voulu se venger inconsciemment de sa femme...
Même si ce livre n'est pas un "grand" livre, j'y vois au moins trois vertus :
- il met en valeur le cochon, ce pauvre animal qui est tant méprisé dans notre société (les éleveurs de cochon vont être contents). Et après tout dans la ferme des animaux de George Orwell, n'est-ce pas les cochons qui prennent le pouvoir ?
- le mythe de l'homme politique brillant prend un sacré coup de canif. Cela ne va certes pas nous réconcilier avec la politique... Est-on arrivé à la limite du système démocratique de la Vème République ? La justice devrait-elle être un vrai pouvoir en France, et non pas seulement une autorité ? Un homme politique doit-il avoir une éthique, des mœurs convenables, pour pouvoir gouverner ? Autant de questions qui méritent d'être posées... Dans ce livre, il ne faut pas y voir qu'une dénonciation des comportements de DSK, mais aussi d'une classe politique qui se croit tout permis.
- exprime d'une manière violente comment la sexualité peut mal tourner et dévier vers des mœurs étranges comme le cannibalisme...
Et dernier effet : vous aurez envie de goûter le mascara par curiosité !
Belle et bête, Marcela Iacub, un livre à lire ou pas :-)
Au début du livre, on découvre un DSK plus imaginatif que l'auteur de 50 shades of grey, presque érotiquement poétique, "Je lèche tes souvenirs" (pour lécher les oreilles). Puis, dès les 20 premières pages lues, les choses se gâtent, DSK devient une métaphore porcine, un schizophrène déchiré entre le cochon et l'homme politique égoïste et salaud. Marcela Iacub arrive à nous dégoûter du personnage de DSK. Elle le dépeint comme un être excessivement grossier "Grâce à toi espèce de truie, espèce de rien, je me mange, je me jouis, je sens mon goût"... Il va même jusqu'à être cannibale ! La scène où il lui mange un bout de l'oreille est totalement abjecte. (d'ailleurs avez-vous observé les oreilles de Marcela Iacub récemment ?)
Il faut saluer le côté "kamikaze de la vérité" de l'auteur, même si elle n'est pas Voltaire. Elle a vraiment cherché à comprendre le cochon et a même trouvé des circonstances atténuantes à DSK, comme celle d'avoir voulu se venger inconsciemment de sa femme...
Même si ce livre n'est pas un "grand" livre, j'y vois au moins trois vertus :
- il met en valeur le cochon, ce pauvre animal qui est tant méprisé dans notre société (les éleveurs de cochon vont être contents). Et après tout dans la ferme des animaux de George Orwell, n'est-ce pas les cochons qui prennent le pouvoir ?
- le mythe de l'homme politique brillant prend un sacré coup de canif. Cela ne va certes pas nous réconcilier avec la politique... Est-on arrivé à la limite du système démocratique de la Vème République ? La justice devrait-elle être un vrai pouvoir en France, et non pas seulement une autorité ? Un homme politique doit-il avoir une éthique, des mœurs convenables, pour pouvoir gouverner ? Autant de questions qui méritent d'être posées... Dans ce livre, il ne faut pas y voir qu'une dénonciation des comportements de DSK, mais aussi d'une classe politique qui se croit tout permis.
- exprime d'une manière violente comment la sexualité peut mal tourner et dévier vers des mœurs étranges comme le cannibalisme...
Et dernier effet : vous aurez envie de goûter le mascara par curiosité !
Belle et bête, Marcela Iacub, un livre à lire ou pas :-)
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marcela iacub belle et bête
PHILI-FLASH back
Mardi 4 Juin 2013
Depuis l'adaptation de L'écume des jours de Boris Vian au cinéma, on peut constater actuellement un léger frémissement dans la presse pour rappeler l'effervescence historique de ce quartier chic de la rive gauche Parisienne. Aux dires des "Pisses-copies", l'esprit fantaisiste et littéraire y règnerait encore... Même si "les trois bassins principaux" de Saint-Germain-des-Près, comme dirait Boris Vian, constitués du Flore, des Deux Magots, du Lipp, un peu plus loin de la Rhumerie Martiniquaise et encore un peu plus loin, du Vieux Colombier, sont effectivement toujours là, l'esprit troglodyte rebelle de l'époque semble s'éteindre à petit feu.

Et dire que "Pour Sartre dans les années 42, la clientèle se répartissait ainsi : Flore jeune littérature ; Deux Magots vieux littérateurs ; Lipp : politique" (Extraits du Manuel de Saint-Germain-des-Près de Boris Vian). Et aujourd'hui ? Il faudrait aller vérifier... Ce qui est certain en revanche est que le Montana a été repris par l'équipe du Baron = tout droit arrivé de la rive droite, et que le mythique club Chez Castel est maintenant dirigé par Tony Gomez, ex-gérant du Queen, également un envahisseur de la rive droite... Que reste-t-il alors de l'esprit rive gauche ? Des pâles copies architecturales garnies de fauteuils club et de velours rouge avec des dorures...
Pourtant ce quartier doit sa notoriété aux artistes et écrivains qui l'ont fréquenté comme Boris Vian et les existentialistes dans les années 40-50. D'ailleurs, comme c'est actuellement la fête de la philosophie, rappelons que c'est le couple célèbre Sartre et Beauvoir qui a largement contribué à lancer ce quatier. Boris Vian a raison : "Sur Simone de Beauvoir (...) on a raconté des tas de salades, comme sur Sartre d'ailleurs. Je ne pense pas, quant à moi, qu'on puisse expédier leur philosophie en vingt lignes ; Je rappelle simplement que le lancement récent de Saint-Germain-des-Près est en grande partie dû à leur renom littéraire, et que si les tôliers du coin avaient trois sous d'honnêteté, Simone de Beauvoir et Sartre devraient consommer gratis dans tous les bistrots qu'ils ont lancés. N'est-ce pas, Castor, que c'est une bonne idée ?"
Nous apprenons aussi dans le Manuel de Saint-Germain-des-Près que Merleau-Ponty était le seul philosophe à inviter les dames danser. Et que Camus était susceptible...
On y trouve des descriptions succulentes du quartier, qui sont toujours d'actualité :
"Rue de Rennes : un grand billard dégueulasse et affreux au bout duquel on voit une gare infecte qui s'appelle gare Montparnasse, laquelle mène à Rennes". Et pourtant la tour Montparnasse n'a été construite que dans les années 70 !
"Rue du Sabot : encore une petite rue très marrante et toute tordue." C'est toujours le cas !
"Rue du Dragon : le plus court chemin du Flore au Vieux Colombier." Je n'ai pas chronométré mais ça doit être ça.
"Rue de Fürstemberg : c'est la rue qui a l'air construite pour un film, avec son petit square et son lampadaire à cinq boules blanches." Mais qui est aujourd'hui l'une des plus chères rues de Paris...
Grâce à Sartre et Beauvoir, le prix au m2 du 6ème arrondissement est le plus cher de Paris. Comme quoi la philosophie peut générer de la croissance économique, ou tout du moins contribuer à l'inflation :-)
Mais rassurons-nous tout de même, à Saint-Germain, il y a encore des choses qui perdurent ; il y a toujours des pisse-copie, des pantalons rouges et des chemises à carreaux (mais peut-être est-ce l'effet de Nirvana...). (Pisse-copie : un individu dont la vessie se prend pour la lanterne et qui se figure qu'on est journaliste parce que l'on écrit dans un journal.)
A lire pour retrouver l'âme de Saint Germain de 1950 : Manuel de Saint-Germain-des-Près de Boris Vian. Un guide touristique et historique, très fantaisiste et bouffon.
Pourtant ce quartier doit sa notoriété aux artistes et écrivains qui l'ont fréquenté comme Boris Vian et les existentialistes dans les années 40-50. D'ailleurs, comme c'est actuellement la fête de la philosophie, rappelons que c'est le couple célèbre Sartre et Beauvoir qui a largement contribué à lancer ce quatier. Boris Vian a raison : "Sur Simone de Beauvoir (...) on a raconté des tas de salades, comme sur Sartre d'ailleurs. Je ne pense pas, quant à moi, qu'on puisse expédier leur philosophie en vingt lignes ; Je rappelle simplement que le lancement récent de Saint-Germain-des-Près est en grande partie dû à leur renom littéraire, et que si les tôliers du coin avaient trois sous d'honnêteté, Simone de Beauvoir et Sartre devraient consommer gratis dans tous les bistrots qu'ils ont lancés. N'est-ce pas, Castor, que c'est une bonne idée ?"
Nous apprenons aussi dans le Manuel de Saint-Germain-des-Près que Merleau-Ponty était le seul philosophe à inviter les dames danser. Et que Camus était susceptible...
On y trouve des descriptions succulentes du quartier, qui sont toujours d'actualité :
"Rue de Rennes : un grand billard dégueulasse et affreux au bout duquel on voit une gare infecte qui s'appelle gare Montparnasse, laquelle mène à Rennes". Et pourtant la tour Montparnasse n'a été construite que dans les années 70 !
"Rue du Sabot : encore une petite rue très marrante et toute tordue." C'est toujours le cas !
"Rue du Dragon : le plus court chemin du Flore au Vieux Colombier." Je n'ai pas chronométré mais ça doit être ça.
"Rue de Fürstemberg : c'est la rue qui a l'air construite pour un film, avec son petit square et son lampadaire à cinq boules blanches." Mais qui est aujourd'hui l'une des plus chères rues de Paris...
Grâce à Sartre et Beauvoir, le prix au m2 du 6ème arrondissement est le plus cher de Paris. Comme quoi la philosophie peut générer de la croissance économique, ou tout du moins contribuer à l'inflation :-)
Mais rassurons-nous tout de même, à Saint-Germain, il y a encore des choses qui perdurent ; il y a toujours des pisse-copie, des pantalons rouges et des chemises à carreaux (mais peut-être est-ce l'effet de Nirvana...). (Pisse-copie : un individu dont la vessie se prend pour la lanterne et qui se figure qu'on est journaliste parce que l'on écrit dans un journal.)
A lire pour retrouver l'âme de Saint Germain de 1950 : Manuel de Saint-Germain-des-Près de Boris Vian. Un guide touristique et historique, très fantaisiste et bouffon.
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Marjorie Rafécas

Passionnée de philosophie et des sciences humaines, je publie régulièrement des articles sur mon blog Philing Good, l'anti-burnout des idées (http://www.wmaker.net/philobalade), ainsi que sur La Cause Littéraire (https://www.lacauselitteraire.fr). Je suis également l'auteur de La revanche du cerveau droit co-écrit avec Ferial Furon (Editions du Dauphin, 2022), ainsi que d'un ouvrage très décalé Descartes n'était pas Vierge (2011), qui décrit les philosophes par leur signe astrologique.
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