Tous à vos plumes!
NOS LIENS
Flâneries diverses
Rubriques
PHOTOS 2006/2007
CHANTAL
23/10/2006
Mots à insérer :
VIRTUEL : Virus, voie, image, indulgence, rencontre, retour, tentation, tournure, usine, unanime, écho, étourdi, larme, lampion
Jokers : ciel, pure, chose
VIRTUEL COMBAT DE MOTS
Cela avait été décidé à l’unanimité lors de l’atelier du lundi : on avait pour consigne de jeter purement et simplement tous les mots de l’acrostiche dans un sac solidement fermé, et de les y maintenir coûte que coûte jusqu’à la semaine suivante .Ordre était de les laisser ensemble se débrouiller et de n’intervenir sous aucun prétexte.
Et bien arriva ce qui devait arriver : la bataille dans le noir fit rage et on échappa de peu au carnage. Bien sûr au début tout était calme, c’était la phase d’observation…
Chacun dans son silence épiait l’autre, observait les différentes allées et venues, bref, restait dans sa réserve. C’est pourtant pendant cette période que de façon insidieuse, le virus profita de la tranquillité du lieu pour commencer à s’infiltrer un peu partout. Personne dans un premier temps ne s’aperçut de son petit manège.
Puis on en arriva à la phase des civilités, des rencontres dans une atmosphère vraiment plus détendue. Tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes : on assistait à des échanges affectueux, voire même à des caresses échangées à la sauvette. En un mot la cohabitation pour la semaine prenait donc une tournure plutôt plaisante.
Mais c’était sans compter sur l’activité sournoise et malfaisante de ce virus qui commença à prendre de plus en plus de place, à s’insinuer dans le moindre interstice, dans la plus petite voie qui s’offrait à lui. Les pauvres images pieuses qui étaient arrivées là, on se demande encore comment, criaient à l’indulgence et à la repentance, espérant peut-être qu’une âme charitable viendrait à leur secours …
Mais elles ne trouvèrent aucun écho dans ce fatras de mots, chacun se tenant prostré, redoutant les allers retours de notre virus cynique et endiablé qui, à chaque passage les gratifiait de grands coups de griffes. Ils espéraient tous, qu’à ce jeu là, il s’épuiserait et que ses forces il userait.
Mais plus çà allait et pire c’était. Une chose est certaine c’est qu’ils étaient unanimes pour crier « haro » sur ce mélange « rococo » qui leur faisait passer une semaine de tous les dangers. D’autant qu’ils n’avaient qu’une peur, c’est que la grande étourdie, chargée de les délier le prochain lundi, les oublie. « Tu ne vois pas qu’elle se trompe d’une semaine » dit la petite image « et qu’on doive rester encore et encore avec cet hurluberlu diabolique. »
-« Ah non merci » dit la caresse « parce qu’en plus du reste, j’ai comme voisine une larme qui n’arrête pas de couler depuis le début, elle me file le « bourdon ».
- « Plaignez-vous » dit alors la tentation, « moi ça fait une semaine que je suis pieds et poings liés aux pieds de ce lampion. Imaginez ce que sont mes jours et mes nuits depuis…. »
-« Allons mes sœurs, ne dressons pas le mûr des lamentations, courage, patientons, plus que quelques heures, quelques minutes… Soyons prêts, dès que le ciel s’éclaircira, dès que l’ouverture on délira, bondissons hors de là et hurlons
PLUS JAMAIS CA
Chantal pour le 23 octobre 2006.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 23/10/2006 à 11:26
CHANTAL
23/10/2006
Mots à insérer :
CHALEUR : Comédie, cœur, hardi, habitude, adieu, artiste, logorrhée, lueur, époque, énoncer, urgence, union, ramer, râleur
Jokers : doux, jaune, dire
UPPERCUT
Je ne pensais pas, en lâchant cet idiot
Tout droit du ring sorti,
Qu’il prendrait tant de place
Pour êtr’ là aujourd’hui
Uppercut oui je vous le dis
J’me l’suis pris en pleine face
Pensant à la sortie
De notre amie Valérie
Point de logorrhée, pas de comédie
L’éventuelle sortie de l’artiste
Vraiment tous nous attriste
A la suite de Nicole et Christiane parties
Et saisie de tristesse, de colère réunies
Je viens vous proposer
De la langue rayer
Le mot le plus violent
De l’époque : c’est le TEMPS
« Pas le temps, plus le temps »
Il est bien toujours là
Il nous guette et toujours
Nous attend au virage,
Au moindre dérapage
Un écart, un plaisir ou bien un bon moment
Il nous le fait payer
Et nous dit : » C’est fini plus le temps »
Dans l’urgence il nous met
Et fait paraître désuet
Cet espace de chaleur
Où parle notre cœur
Au travers de nos plumes,
Et lui, tel une enclume
Nous martèle brutalement
STOP- PLUS- LE -TEMPS
Contre lui faut s’élever
Contre lui faut râler
Le remettre à sa place
Car dans cette barcasse
Celle de notre atelier
Il n’a pas à ramer
Il n’a pas à prendre sa place
Si parfois c’est galère
C’est quand même du bonheur
Que de humer cet air
Qui nous rend créateur
Le bateau s’enrichit
De nouveaux petits génies
Mais pour bien naviguer
Il nous faut tous rester
Et comme à l’habitude
Me mettant à rêver
J’aimerais fabriquer
Avec l’aide de René
Notre hardi bricoleur
Un p’tit distributeur
De minutes de jours et d’heures
Qui à volonté
Et sans argent compter
A chacun donnerait
De quoi se renflouer
A cette douce lueur
Je veux me raccrocher
Pour qu’anciens et nouveaux
On continue d’ramer
Arrivée à la fin de réquisitoire
J’ai un mot oublié
Et c’n’est pas un hasard
J’le laisserai de côté
Et je vous dis bien le bonsoir
Chantal pour le 16 octobre 2006.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 23/10/2006 à 11:23
CHANTAL
23/10/2006
Mots à insérer :
GENTIL
Garce, grâce, économie, envie, naïf, nature, tambour, timide, initié, intime, louange, libre
Jokers : ami, lire, clair
REPRISE
Vais-je devoir chanter au clair de lune
Et faire à l’ami Pierrot
Pour qu’il vienne me prêter sa plume
Afin de trouver les bons mots… ?
Naïve que j’étais de croire
Que l’envie toute seule suffirait
Et qu’au premier roulement de tambour
Naturellement tout reviendrait
Garce que cette inspiration
Qui, en vacances, est bien partie
Et rappelle à la modestie
Celle qui se croyait initiée
Grâce à tous ces bons ateliers
A l’art d’écrire et faire danser
Des mots timides ou effrontés
Des pensées libres jamais bridées
Mais pour le moment pas « envolée »
Car en trois mois tout s’est « grippé »
De l’antirouille faudra acheter
Et patiemment le tout gratter
A la dépense pas regarder
C’est tellement bon de partager
Ce que t’as lu, ce que j’ai écrit,
Ce qui fait écho, chez toi chez lui
A nos papiers, à nos crayons
C’est la remise en condition
Au diable les économies
C’est pas pour deux ou trois « pennies »
On va aussi un peu louer
L’Dieu des poètes et des greffiers
Pour qu’avec nous il s’associe
Et nous inspire à chaque fois
Des mots gentils, des choses sympas
Et faire confiance à Notre Amie,
Notre Pascale qu’est toujours là
Quand ça va bien, quand ça ne va pas
Chantal pour le 9 octobre 2006.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 23/10/2006 à 11:22
CHANTAL
23/10/2006
Brocante pour un art poétique
Partez de bon matin pour être le premier
et parcourez les livres comme on parcourt les rues.
Cherchez, fouiner, chinez autant que vous voudrez
Pour trouver le bon mot, celui qu'il vous fallait.
Puis un autre, des plus rares, des plus étonnants.
Installez tous ces mots dans votre page en blanc
Et n'oubliez jamais de bien les entourer
D'autres mots que déjà vous aviez dénichés.
Et ça fait un poème.
Enfin, ça se pourrait...
A votre tour, transformez une recette de cuisine, un mode d'emploi d'aspirateur ou la notice d'utilisation de votre appareil photo en art poétique. Vous pouvez aussi choisir la chasse aux papillons, le plaisir de chiner en quête d'un bel objet dans une brocante, même celui de surfer sur Internet pour base de votre écrit, mais n'oubliez pas d’écrire une chute qui ramène la recette à ce qu'elle est : une plaisanterie…
Partez l’esprit tranquille
Oubliez la maisonnée
Du sol au plafond tout brille
L’aspirateur « Kéké » est arrivé
Cherchez, nulle part ailleurs vous ne trouverez
Pareil magicien de l’électroménager
En terme d’apparat
Dans sa robe rouge grenat.
Il n’attend de vous qu’un signe
Pour vous soulager de cette guigne
Que sont balayage et ménage
Qui font pester et vous enragent
Le voyez-vous ce « computer »
Et toutes ces jolies manettes
Qui sont « on », « right » and « left »
A moins peut-être que ce soit
A » izquierda » à « derecha »
N’ayez pas peur de vous tromper
Avec ces mots pas trop français
C’est eux qui vous donneront accès
A du ménage, enfin du vrai.
Alors pour le faire fonctionner
Sans doute faudra bien réviser
Quelques petites notions d’anglais
Qui éviteront les sautes d’humeur
De ce joyeux aspirateur
Après ces quelques tâtonnements
Ce ne sera qu’enchantement
Il est bien là, il vous attend
Toute votre vie il va changer
Vous n’pourrez plus vous en passer
« The price » enfin me direz-vous
Votre regard est affligeant
Dans votre budget vous dites « un trou »
J’vous propose des tempéraments
Plus de raison de ne pas l’acheter
C’est le Père Noël en plein été
Chantal jeu du jour octobre 2006.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 23/10/2006 à 11:17
CHANTAL
22/10/2006
Faire parler un irlandais qui vend son concept à Bruxelles
LE PSCHITT IRLANDAIS
Irlandais de souche, moustache et crinière flamboyante au vent, Donald Cardwell pose pour la première fois le pied sur le sol belge : moment fort, moment intense, il le sait, il le sent, c’est là et bien là à Bruxelles qu’il va faire fortune, my God !!
Mais pourquoi la Belgique, pourquoi Bruxelles me direz-vous ? Qu’est ce qui pourrait bien rapprocher l’Irlande et la Belgique, une fois ? Vous n’en n’avez pas une petite idée ?
Et bien brunes, blondes ou rousses elles ont toutes leurs faveurs, isn’t it ?
Ils en sont fous, elles les accompagnent partout à toute heure du jour…et de la nuit. Et c’est donc un de ces soirs où Donald et ses amis s’étaient réhydratés copieusement, qu’un de ceux-ci qui éprouvait quelques difficultés à décapsuler « the last bottle » lui demanda d’inventer quelque chose qui soit vraiment plus pratique.
Donald, qui n’en était pas à sa première invention, se pencha sur la question… oui c’était vraiment une nécessité que d’imaginer un nouveau décapsuleur utilisable par « tous temps » et notamment en cas de « tangage intense » Et ma foi, le résultat fut « surprising »
Un petit appareil vit le jour, complètement impossible à décrire, tenant à la fois de la pince à linge, de la tenaille et de la sucette pour bébé. D’une efficacité redoutable, sa réputation allait franchir alors le Channel et nos amis belges en seraient les premiers acquéreurs, peut-être même des utilisateurs inconditionnels.
Pour la bonne raison que voici : cette petite chose étrange, baptisée le PSCHITT avait aussi, my god, la propriété inestimable de savoir ouvrir les moules ou plutôt de les saisir sans avoir à y mettre les doigts. Quand on connaît l’amour des belges pour les moules on imagine à quel point cette trouvaille était « a wonderful idea »
Et alors là notre Donald s’est dit « Jackpot » Il a rêvé des nuits durant à des belges par milliers se promenant le petit PSCHITT au cou, en poche, en sac…Et il a compté et recompté, fait additions, multiplications et le voilà aujourd’hui sur cet aéroport de Bruxelles, piétinant, prêt à bondir, prêt à conquérir les cafetiers, brassiers et marchands de moules en tous genres. La fortune est là au bout de la piste
CHANTAL jeu du 2 octobre 2006.
Mais pourquoi la Belgique, pourquoi Bruxelles me direz-vous ? Qu’est ce qui pourrait bien rapprocher l’Irlande et la Belgique, une fois ? Vous n’en n’avez pas une petite idée ?
Et bien brunes, blondes ou rousses elles ont toutes leurs faveurs, isn’t it ?
Ils en sont fous, elles les accompagnent partout à toute heure du jour…et de la nuit. Et c’est donc un de ces soirs où Donald et ses amis s’étaient réhydratés copieusement, qu’un de ceux-ci qui éprouvait quelques difficultés à décapsuler « the last bottle » lui demanda d’inventer quelque chose qui soit vraiment plus pratique.
Donald, qui n’en était pas à sa première invention, se pencha sur la question… oui c’était vraiment une nécessité que d’imaginer un nouveau décapsuleur utilisable par « tous temps » et notamment en cas de « tangage intense » Et ma foi, le résultat fut « surprising »
Un petit appareil vit le jour, complètement impossible à décrire, tenant à la fois de la pince à linge, de la tenaille et de la sucette pour bébé. D’une efficacité redoutable, sa réputation allait franchir alors le Channel et nos amis belges en seraient les premiers acquéreurs, peut-être même des utilisateurs inconditionnels.
Pour la bonne raison que voici : cette petite chose étrange, baptisée le PSCHITT avait aussi, my god, la propriété inestimable de savoir ouvrir les moules ou plutôt de les saisir sans avoir à y mettre les doigts. Quand on connaît l’amour des belges pour les moules on imagine à quel point cette trouvaille était « a wonderful idea »
Et alors là notre Donald s’est dit « Jackpot » Il a rêvé des nuits durant à des belges par milliers se promenant le petit PSCHITT au cou, en poche, en sac…Et il a compté et recompté, fait additions, multiplications et le voilà aujourd’hui sur cet aéroport de Bruxelles, piétinant, prêt à bondir, prêt à conquérir les cafetiers, brassiers et marchands de moules en tous genres. La fortune est là au bout de la piste
CHANTAL jeu du 2 octobre 2006.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 22/10/2006 à 12:32
CHANTAL
30/06/2006
Mots à insérer :
MARCHER mots à insérer : malchance, manichéen, amertume alchimie, carnation, classe, humeur, halluciner, élucider, errer, relent, rire
Jokers : nature, eau, rose
Avis à la population… !
La belle élégante en chapeau de paille, accoudée au ponton de la « promenade fleurie de Monet vient de s’échapper de la toile du maître... ! Fugue ou rapt ? Nul ne le sait mais imaginez l’inquiétude et l’amertume du directeur du musée d’Orsay qui voit un des joyaux de la peinture française subitement privé de sa muse.
Une enquête a été diligentée immédiatement pour que cette énigme soit résolue au plus vite. Il faut absolument élucider ce mystère dans les plus brefs délais car, comble de malchance, cette toile devait partir pour Tokyo pour y être exposée lors d’un hommage international au peintre. Je vous laisse deviner l’humeur du conservateur à l’idée de cette belle en errance dans la nature et de la responsabilité qu’il va devoir endosser. Tous les systèmes d’alarme avaient pourtant été revérifiés il y a peu de temps et les caméras, elles, n’ont rien repéré de particulier. Tout cela a vraiment un relent d’étrangeté qui perturbe au plus haut point cet homme manichéen et toute son équipe.
Il faut rappeler que cette jeune et jolie personne rayonnait au beau milieu de la toile et, sa douceur, la carnation légèrement rosée de sa peau, la délicatesse de son vêtement faisaient l’admiration des connaisseurs, tant elle était en alchimie avec une nature délicieusement transparente et lumineuse.
A-t-elle été séduite par un de ses admirateurs transis ? En a-t-elle eu assez de la célébrité ou était-elle jalouse de celle de son maître ? Je supputais, je supposais, perplexe devant cette énigme et les pistes à emprunter pour la retrouver…
Je m’entendis tout à coup marmonner, puis je sentis un bras me toucher, et enfin une voix me conseiller de me rendormir… Cela devenait très confus dans mon esprit mais, après cette courte incursion dans le réel, mon imaginaire repartit dans son vagabondage…En direction de… Mont-de-Marsan, au beau milieu du parc Jean Rameau où Monet aurait pu tout aussi bien poser son chevalet pour peindre la beauté fleurie de cet environnement plein de fraîcheur.
C’est alors que soudain, sur la passerelle qui mène à ce parc, je vis s’avancer au loin, une petite femme pimpante, la tête couverte d’un adorable chapeau de paille. On ne voyait qu’elle dans ce décor de verdure, tant elle donnait à l’ensemble un petit air printanier et gracieux. Pourtant elle paraissait si discrète qu’on eut dit qu’elle avait peur d’être abordée ou reconnue…
Avant qu’elle n’arrive à l’endroit où je me trouvais, j’ai cru un moment que j’hallucinais, que je me trouvais moi-même au cœur du tableau de Monet et que j’allais devoir arrêter la belle inconnue dans sa cavale !
Mais alors il se produisit quelque chose d’extraordinaire : au fur et à mesure qu’elle se rapprochait, il me semblait connaître ces traits, cette façon de marcher, de se déplacer, et puis ce petit « bibi » de paille me disait quelque chose aussi ….
Mais oui Bon Dieu bien sûr, j’y suis, c’est celui de Marie, « nôtre » Marie, boute-en train de la classe d’écriture. Et alors là tout est devenu vraiment très compliqué dans mon esprit : Marie, Monet, la peinture, l’écriture, Cheverny, le parc Jean Rameau….Tellement compliqué que j’ai renoncé à continuer de mener l’enquête et que, tout naturellement, je me suis enfin réveillée… Mais de ce rêve, il me reste des images douces et lumineuses d’une « Marie » traversant ce parc superbe comme elle traverserait la toile du peintre avec ce petit chapeau dont elle nous avait conté l’histoire il y a quelques semaines.
Chantal le 26 Juin 2006
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 30/06/2006 à 09:18
CHANTAL
16/06/2006
Par René (en italique) suivi de Chantal
Le Bougeoir.
Elle posa sa valise sur le lit, l’ouvrit et commença à chercher une place pour chacune de ses affaires. Elle prenait ainsi possession de son nouveau logement, comme on reconstituerait un nid pour une nouvelle phase de vie. Heureusement, son interlocuteur à l’agence avait été compréhensif et discret, comme s’il devinait ce passé difficile, cette plaie encore trop douloureuse -combien c’était vrai- et lui portait secours.
Les quelques vêtements, les chaussures -qu’une paire- la trousse de toilette, trouvèrent naturellement leur place. Elle prit alors un paquet informe, enveloppé d’une serviette dont elle écarta les pans et elle en sortit le bougeoir de cuivre. En le découvrant, elle resta figée, comme subjuguée, puis délicatement, comme si elle en craignait un sursaut, elle le dressa sur son pied dans un équilibre un peu mouvant, en laissant la serviette intercalée sur le dessus de lit. Des jeux de traits et de tâches de lumière et d’ombres subtils, venaient, dans la légère pénombre de la pièce, se poser sur les surfaces convexes, concaves, cylindriques du bougeoir qui en devenait magique et sacré comme un objet de culte. Elle restait à le regarder tant il lui avait manqué durant ces longs mois d’expiation. Il n’avait pas été une journée absent de ses pensées jusqu’au jour de sa libération. Et signe d’un destin à présent propice, il lui était maintenant revenu.
Il avait été son porte-malheur ou, du moins, avait fait partie de ce pourquoi Juliette s’étaient retrouvée aux Baumettes pour deux « petites » années avait dit le juge, une éternité pour cette jeune femme. Ce n’était pourtant pas un crime que de vouloir retrouver des souvenirs d’enfance qui vous ont été injustement volés… Elle pensait avoir droit aux circonstances atténuantes quand elle avait expliqué au juge qu’elle s’était réappropriée ce qui avait été dérobé à ses parents et grands-parents après leur départ pour Dachau et jamais rendu. Elle en avait dressé la liste et tant bien que mal, elle en avait retrouvé quelques-uns. N’ayant pas le moindre sous d’avance pour les racheter à des propriétaires trop heureux de leurs affaires faites le plus légalement et le plus injustement du monde, Juliette n’avait plus que la ressource du « vol ». Ma foi, on pourrait dire qu’elle avait même du talent à ce genre d’exercice…Mais voilà, il lui avait été plus facile de dissimuler certains bijoux ou autres petits objets peu encombrants que de sortir ce bougeoir du magasin d’antiquités...
A partir de cet instant où l'antiquaire appela la police, tout s'enchaîna très vite et défila comme un véritable cauchemar: la garde à vue, le transfert chez le juge, le procès ou visiblement son histoire dérangeait, puis le verdict et la peine qui firent d'elle une voleuse "comme les autres".
Pendant sa détention elle avait malgré tout gardé en mémoire le regard maternel et bienveillant de la greffière qui , seule, avait semblé lui dire combien elle la comprenait. Elles n'avaient échangé que des regards furtifs pendant le procès mais quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver face à ce regard , là, dans la rue ,dès sa sortie de prison... Cette femme douce l'invita à la suivre jusqu'à sa voiture ...C'est alors là qu'elle lui présenta un cabas d'où elle dégagea, emmitouflé dans une serviette brodée, le bougeoir que Juliette avait dérobé...Celle-ci resta pétrifiée et essaya de balbutier quelques mots d'incompréhension... Madame Hermann, puisque tel était son nom, lui expliqua qu'elle s'était sentie à la fois impuissante et tellement touchée par l'histoire de Juliette qu'elle se préoccupa aussitôt de connaître la destination de l'objet pour en faire immédiatement l'acquisition afin de réparer l'injustice dont Juliette avait été la victime. Madame Hermann fit promettre à la jeune femme de ne jamais rien en dire à personne .
Non elle n'en dirait rien, mais comme il était encore plus cher à son cœur ce petit bougeoir de cuivre....
15 mai 2006
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/06/2006 à 00:00
CHANTAL
15/06/2006
CADEAU : Chemin, cuistre, amnésie, avantage, dormir, déesse, enchanté, éther, alibi, arrangement, ultime, unique
Jokers : doux, ciel, amour
22 05 2006
CUISTRE
On pourrait presque parier
Qu’on a tous revisité
La rubrique des mots en C
Pour enfin « cuistre » trouver…
Pas facile de la placer
La trouvaille du roi René
En tout cas j’n’aimerai garder
Que celui qu’était chargé
Au palais de tout goûter
Alibi pour repartir
Just’avant de s’endormir
Pour le fun et l’enchantement
Dans un ultim’arrangement
Au palais du merveilleux
Des princesses ou demi-dieux
Cett’fois pas d’bell’endormie
Soudain frappée d’amnésie
Mais un cuistr’j’aurais été
Pour gourmandise rassasier
Mets salés ou plats sucrés
Quel bonheur de tout goûter
Chapons et dind’aux marrons
Pâtissons et calissons
J’aurais l’opportunité
De goûter et m’délecter
Des couleurs et des saveurs
De c’qui se ferait de meilleur
Le problèm’ c’est qu’mon histoire
Pas longtemps ne durerait
Car poison abrégerait
Le plaisir que j’en aurai
Intrigues et jalousies
De palais ont toujours fait
Qu’il vaut mieux rester distant
De ces jolis princes régnants
Les « cuistres » donc je vous rends,
Aucun des deux je ne prends
Le goûteur ou le salaud
Ne sont vraiment pas cadeaux
Laissons-les à leur destin
Peut-être au bord du chemin.
Quitte à faire Moyen-Age
On tirerait avantage
A se faire troubadour
A chanter les « fols amours »
Sous des ciels éthérés
De princesses effarouchées
Mais attention au tempo
De nos chants et nos rondeaux
Car souvent ces filles uniques
Le sont de vieux rois cyniques
Qui n’hésitent pas à trancher
Les têtes si l’on déplait
Alors vite je vais fermer
Cette porte entrebâillée,
Ni l’un ni l’autre ne serai
Et tranquillement dormirai.
Chantal pour le 22 mai 2005.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/06/2006 à 23:57
CHANTAL
15/03/2006
Bel hommage et belle récompense : merci Chantal! On sent que tout cela sort directement du cœur et cela me touche profondèment. Je pense comme toi, tu t’en doutes bien !
Mots à insérer :
TENDRESSE : témoin, titre, émotion, écriture, notoire, notaire, domino, dérisoire, richesse, rire, écho, estomac, secret, suave, serpent, superbe, égoïste, engouement.
JOKERS : bleu, ciel, blanc.
Tu es l'élue du jour, tu t'es imposée à moi, tu t'es accrochée, scotchée là et bien là et à l'évidence il allait falloir que je fasse avec toi malgré les "notaires" et autres "dominos3 de cet acrostiche qui allaient jouer les intrus. Mais ce n'était pas un problème. Je n'avais plus qu'une idée en tête : évoquer cette tendresse et ce qui l'avait fait naitre, ce groupe d'écriture du Lundi qui suscite en moi toutes sortes d'émotions et d'images tendres et douces. . . Masse informe à son début pour devenir une petite boule douce et ronde qui s'enrichit à chaque passage.Tranquillement, secrètement, elle roule, roule et sans qu'on s'en aperçoive elle grossit. Rien n'est inutile, elle fait profit de tout : de l'engouement de l'une, de la difficulté de l'autre, de la pudeur de celle-ci, des souvenirs de celui-là ou encore de l'imagination de cet autre. Tout fait écho, tout est bon et donne de l'émotion. Pascale l'avait bien dit, me direz-vous … Mais chacun dans sa réserve, chacun dans le secret de son estomac, se retenait, appréhendait ou s'en jouait … Et puis les rires et les émotions, tantôt de l'un, tantôt de l'autre se sont transformés en multiples échos qui donnent envie d'être soi-même, de se libérer, de partager son bonheur ou sa difficulté. Thérapeutique ou pas, peu importe. Riche et tendre moment en tout cas. Témoin superbe de ce que l'écriture peut entraîner dans son sillage, à l'insu parfois de ses auteurs. Petit train du lundi ou chacun peut monter en marche et faire un petit bout de route puis descendre et partir dans une autre direction. Voyage, voyage pour lequel je suis donc en partance toutes les semaines, prête pour la rencontre inattendue et le partage. Comme je comprends l'engouement de notre animatrice qui, outre le fait de manipuler les mots comme autant de dominos, donne et reçoit en permanence les sensations que petit à petit je découvre avec force. Point de "serpent" ni d'égoisme en ce lieu ou chacun fait comme il veut ou comme il peut. Havre de paix, monde à part, coin de ciel bleu qui est tout sauf dérisoire…
Chantal pour le 30 janvier 2006.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/03/2006 à 15:07
CHANTAL
15/03/2006
merci Chantal!
Je cours , je vole,
Sur le bristol,
Je glisse ou je m'enlise
Sur la feuille bise.
Sinécure
Que de courir sans rature
Sur le parchemin
Que tu tiens dans ta main
Vie de plume ou de stylo
J'ai souvent bon dos
Et j'encaisse , j'encaisse
Tes maladresses …
Pas la peine d'en faire une messe
Je sais , mais avoue quand même
Que de ratages , dérapages , tâches et autres soucis
Dont tu me rends responsable
Riment plus souvent avec ton impatience
Qu'avec mon incompétence…
Le bic révolté.
Chantal février 2006. (je crois!)
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/03/2006 à 14:54