CHANTAL

30/06/2006

Mots à insérer :

MARCHER mots à insérer : malchance, manichéen, amertume alchimie, carnation, classe, humeur, halluciner, élucider, errer, relent, rire
Jokers : nature, eau, rose




Avis à la population… !

La belle élégante en chapeau de paille, accoudée au ponton de la « promenade fleurie de Monet vient de s’échapper de la toile du maître... ! Fugue ou rapt ? Nul ne le sait mais imaginez l’inquiétude et l’amertume du directeur du musée d’Orsay qui voit un des joyaux de la peinture française subitement privé de sa muse.
Une enquête a été diligentée immédiatement pour que cette énigme soit résolue au plus vite. Il faut absolument élucider ce mystère dans les plus brefs délais car, comble de malchance, cette toile devait partir pour Tokyo pour y être exposée lors d’un hommage international au peintre. Je vous laisse deviner l’humeur du conservateur à l’idée de cette belle en errance dans la nature et de la responsabilité qu’il va devoir endosser. Tous les systèmes d’alarme avaient pourtant été revérifiés il y a peu de temps et les caméras, elles, n’ont rien repéré de particulier. Tout cela a vraiment un relent d’étrangeté qui perturbe au plus haut point cet homme manichéen et toute son équipe.

Il faut rappeler que cette jeune et jolie personne rayonnait au beau milieu de la toile et, sa douceur, la carnation légèrement rosée de sa peau, la délicatesse de son vêtement faisaient l’admiration des connaisseurs, tant elle était en alchimie avec une nature délicieusement transparente et lumineuse.
A-t-elle été séduite par un de ses admirateurs transis ? En a-t-elle eu assez de la célébrité ou était-elle jalouse de celle de son maître ? Je supputais, je supposais, perplexe devant cette énigme et les pistes à emprunter pour la retrouver…
Je m’entendis tout à coup marmonner, puis je sentis un bras me toucher, et enfin une voix me conseiller de me rendormir… Cela devenait très confus dans mon esprit mais, après cette courte incursion dans le réel, mon imaginaire repartit dans son vagabondage…En direction de… Mont-de-Marsan, au beau milieu du parc Jean Rameau où Monet aurait pu tout aussi bien poser son chevalet pour peindre la beauté fleurie de cet environnement plein de fraîcheur.
C’est alors que soudain, sur la passerelle qui mène à ce parc, je vis s’avancer au loin, une petite femme pimpante, la tête couverte d’un adorable chapeau de paille. On ne voyait qu’elle dans ce décor de verdure, tant elle donnait à l’ensemble un petit air printanier et gracieux. Pourtant elle paraissait si discrète qu’on eut dit qu’elle avait peur d’être abordée ou reconnue…
Avant qu’elle n’arrive à l’endroit où je me trouvais, j’ai cru un moment que j’hallucinais, que je me trouvais moi-même au cœur du tableau de Monet et que j’allais devoir arrêter la belle inconnue dans sa cavale !
Mais alors il se produisit quelque chose d’extraordinaire : au fur et à mesure qu’elle se rapprochait, il me semblait connaître ces traits, cette façon de marcher, de se déplacer, et puis ce petit « bibi » de paille me disait quelque chose aussi ….
Mais oui Bon Dieu bien sûr, j’y suis, c’est celui de Marie, « nôtre » Marie, boute-en train de la classe d’écriture. Et alors là tout est devenu vraiment très compliqué dans mon esprit : Marie, Monet, la peinture, l’écriture, Cheverny, le parc Jean Rameau….Tellement compliqué que j’ai renoncé à continuer de mener l’enquête et que, tout naturellement, je me suis enfin réveillée… Mais de ce rêve, il me reste des images douces et lumineuses d’une « Marie » traversant ce parc superbe comme elle traverserait la toile du peintre avec ce petit chapeau dont elle nous avait conté l’histoire il y a quelques semaines.


Chantal le 26 Juin 2006













Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 30/06/2006 à 09:18