VALERIE

FLOTS : facile, femme, lamentation, l , onde, orgueil, tamaris, tyran, silence, soupir.

JOKERS : sourire, pluie.


Elle était là, seule, face à cette foule hostile qui lui hurlait sa haine, face à ce flot d'insultes et de crachats qui lui atteignait les yeux et la bouche. Elle, si jeune et si jolie avait commis le crime de s'éprendre quelques mois plus tôt d'un homme dont le pays et l'armée étaient aujourd'hui en déroute.
Avec Karl, elle avait connu l'amour pour la première fois, un amour pur, entier, fusionnel. Et voilà qu'aujourd'hui, on l'accusait d'avoir été une femme facile, pleine d'orgueil avec ses bas neufs, ses ongles faits et son air hautain, dédaignant celles qui, jalouses, la regardaient s'engouffrer dans de grosses voitures noires pour assister à un banquet, un spectacle, aller danser ou boire du champagne à la louange du Führer.
Non, elle n'avait pas pensé à ces pauvres créatures qui devaient faire la queue pour obtenir quelques morceaux de sucres, un peu de café ou de tabac, elle n'avait pas prêté attention aux lamentations des mères qui voyaient leurs enfants maigrir et souffrir de cette occupation injuste, pas plus qu'elle n'avait pensé à la responsabilité de l'armée tyrannique qui déferlait dans les rues de la capitale et dont Karl portait l'uniforme.
Elle avait simplement été éblouie par son regard et bercée par les mots tendres qu'il lui avait susurrés à l'oreille sous les tamaris, un soir sous la pluie et dans le silence, il l'avait embrassée sans qu'elle n'offre aucune résistance.
Une onde de choc traversa son corps lorsqu'elle sentit la lame du rasoir sur son crâne. Ses beaux cheveux étaient là, devant elle. Elle entendait les rires moqueurs et quand la première pierre l'atteignit sur la joue, un sourire se dessina sur son visage. Non, elle ne pouvait oublier les joies qu'elle avait découvertes dans les bras de Karl. Et c'est à ce bonheur fugace qu'elle repensa en rendant son dernier soupir.

Valérie novembre 2005 (journée de présentation)



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 19/01/2006 à 13:59

RENE

17/01/2006

MARIE : merci, mignon, absent, aventure, regard, rire, ingénu, intense, eclat, expédition.

JOKERS : jour, bleu.




L'achat du journal


Jean-marie entre dans la boutique de presse. Il est pressé : il doit encore aller à la poste pour expédier le paquet destiné à son correspondant javanais, puis acheter le pain.

Avant de payer le journal, il ne peut s'empêcher de parcourir les étalages -en suivant le sens conte-horaire à son habitude-

Bien rangées, classées sur des présentoirs superposés, légèrement inclinées, les publications s'offrent au regard. Se recouvrant en partie l'une l'autre, l'on dirait, sous l'éclat luminescent de l'éclairage, une armée à la parade , mais une armée bariolée, surréaliste, racoleuse.

L'apparente décontraction de Jean-marie masque une attention intense, ceci pour deviner les titres, déceler les phrases d'accroche. . . A moins de feuilleter : sur la couverture, une star nationale pose avec un regard ingénu, ses charmes dévoilés par des atours recherchés, plus loin, elle se confie en exclusivité parmi les pages de publicité.

L'air faussement absent, derrière sa caisse, la dame observe le manège. Au demeurant elle trouve ce client mignon.

Mais, notre homme à découvert la revue géographique de ses rêves : pays lointains, aventures, paysages, le rire d'un enfant africain.

Règlement, monnaie, sourires polis, au-revoir. . .

Au dehors, le bleu du ciel tourne au gris, le jour s'estompe, mais la journée de Jean-Marie n'est pas achevée.

René pour le 16/01/06


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 17/01/2006 à 18:12

PRESENTATION

16/01/2006

Au sujet des contraintes et des thèmes plus ou moins imposés :


Je vous rappelle à tous que les mots imposés ne sont là que pour déclencher l'envie d'écrire et débloquer l'imaginaire. Vous donner d'autres pistes d'écriture. Les idées ne nous précédent plus : elles naissent au fil des mots.
Donc, si certains vous dérangent, vous pouvez utiliser vos "jokers" ou ne pas les employer tout simplement.
Vous avez pu constater à la lecture des textes de ce lundi 16 janvier que seul compte le fond et non la forme.
Personne ne comptera jamais les mots et ce jeu ne "compte" en fait que pour vous : vous vous lancez vos propres défis et sans même vous en rendre compte, vous trouverez votre propre style. Un quart d'heure ou 3 heures, peu importe pourvu que vous en retiriez du plaisir. Et les émotions, même fortes, font aussi partie du plaisir.
Ecrire c'est aussi lire, s'affirmer et surtout "partager" pour s'enrichir . Grâce au groupe.
Amitiès à tous et bon courage.

Pascale.

ps : si parfois vous ne parvenez pas à atteindre ces pages c'est que, à l'heure où vous tentez de les atteindre, j'y travaille!

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/01/2006 à 22:21

PASCALE *****

16/01/2006

Mots à insérer dans le texte : je prends le risque de déposer ce texte avant même de l'avoir lu parce que tout comme Valérie, quand ça me "prend" rien ne peut m'arrêter. Mais j'en écrirai peut-être un second, qui sait!

JOURNAL : joueur, jeunesse, onde, oubli, utopie, union, raison, rêve, nécessaire, néant, attente, altier, lumière, ludique.

JOKERS : Noël, eau, jour.



Pour la première fois depuis des années, j'ose replonger dans mes souvenirs. Un journal intime. Plein de mes erreurs de jeunesse, de mes espoirs, de mes doutes. Les premiers amours, les premiers émois. Une onde de plaisir me parcoure de la tête aux pieds. Et de ces lignes pleine d'utopie où la raison n'avait alors que peu de place, je retire une énergie incroyable. De l'union de deux corps, plus rien. Mais rien, ce n'est pas le néant. Sauf si les jours ressemblent aux jours. Si les nuits ressemblent aux nuits. La solitude est devenue ma compagne. Beaucoup d'eau a coulé depuis. Sous les ponts. Et sur mes blessures. Pourtant, je suis intacte. Capable de naviguer entre rires et larmes sans retenue. Capable d'oublier l'innénarrable au profit du ludique. Un jeu, une négociation entre moi et moi, nécessaire pour retrouver la lumière qui filtre à travers les pages jaunies de mon carnet. Dieu ou le père Noël. Qui des deux est réel ? Je l'ignore. Je ne m'en inquiète pas. Je doute souvent. Mais il y a une chose dont je ne doute jamais : c'est de croire ! en mon facteur, en mon docteur, en cet être de rêve dont on abreuva mes peurs d'enfants. Mais aussi en vous et en moi : sinon, je n'avancerais plus.
Et je n'attends plus rien d'illusoire : altière, je m'applique juste à demander le moins possible. A ne jamais jalouser, regretter et bizarrement, je reçois bien plus depuis que je n'attends plus rien. Question philosophique d'importance ! Mais facile à énoncer : convoiter un bien, une émotion, une promotion ou que sais-je encore, c'est déjà le début d'une frustration à venir. Mais la voir se présenter par surprise : quel cadeau ! Pour moi, chaque atelier en est un. C'est à vous que je le dois en partie. J'économise ces petits bonheurs, et miette par miette, je paie le loyer de ma maison à moi : la maison du bonheur. Un bonheur invisible et pourtant si réel !

Pascale pour le 23/01/06


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/01/2006 à 22:15

CHRISTIANE L. *

16/01/2006

Mots à insérer:

MARIE : merci, mignon, absent, aventure, regard, rire, ingénu, intense, eclat, expédition.

JOKERS : jour, bleu,


Je cherche ton souvenir dans ce lointain passé et retourne dans ma jeunesse, à
«l'aventure » exactement, puisque c'est là où j'ai vu le jour pour la première fois, où j'ai passé les meilleurs moments de ma vie et où tu nous as quittés.
Merci pour tout ce que tu as laissé quand tu es passée sur l'autre rive, ton absence nous a profondèment marqués.
Plongée dans ces souvenirs, je cherche au fond de moi ton regard, parfois triste, douloureux mais plein d'amour. Je n'arrive plus à trouver l'éclat de tes yeux.
Le temps a recouvert de son manteau, cette lumière intense qui venait de ton coeur, mais la mignonne peite fille que tu as donnée comme dernier cadeau au monde, voit encore le ciel bleu de son enfance.

Christiane L. pour le 16/01/06

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/01/2006 à 21:41

PASCALE *****

Marie nous a proposé un sujet de réflexion par rapport à un article qu'elle avait lu et qui l'avait touchée. J'ai proposé au groupe de tenter d'écrire quelques lignes en réponse à la question de l'enfant... Voilà mon texte:



- Maman, dis-moi, c’est comment quand on devient aveugle ?
- Je ne peux que l’imaginer mais je crois que c’est ça : à chaque fois que tu voudras reconnaître un objet, tu le toucheras, s'il le faut tu en feras le tour, et tu l’imagineras de manière à en avoir une image. Cette image, tu la fabriqueras avec tes souvenirs de maintenant. Car toi tu as vu, même si aujourd’hui tu vois de moins en moins. Mais d’autres que toi sont aveugles depuis toujours et ne peuvent qu’inventer des images à eux. Ensuite tu réfléchiras pour savoir de quel objet il s'agit. Un voyant fait en réalité la même chose, mais l'image lui parvient aussitôt. L'imagination et la représentation dans ta tête sont indispensables pour remplacer le réel et avec l'habitude, tu pourras reconnaître de plus en plus vite les objets de tous les jours rien qu’en les touchant. Ce sera indispensable avant même de te lever parce que tu devras savoir ce qu’il y a à côté de toi pour ne pas le heurter !
- Oui mais si je ne peux pas ?
- Tu pourras : mais il faut que tu y crois. Pour te repérer, tu utiliseras à la fois tes oreilles et tes mains, l'ouie et le toucher. L'ouie, ce que tu entends, pour te repérer par rapport à l'endroit ou tu te trouveras, et le toucher, tes mains, tes doigts, tes jambes, pour reconnaître les obstacles. En fait, tes oreilles, tes mains et tout ton corps remplaceront tes yeux. Les odeurs aussi prendront toute leur importance car tu ne verras plus mais tu sentiras!
- Mais si je tombe !
- Si tu fais bien attention et si tu vas doucement au début, tu ne tomberas pas. Bien sûr, des fois, tu te cogneras mais si tu fais doucement, tu ne tomberas pas !
- Tu m’aideras maman ?
- Bien sûr mon chou. Mais tu sais, les aveugles sont presque plus attentifs que les voyants parce que eux, ils écoutent aussi ce qu’ils entendent. Ils sentent et entendent deux fois mieux que les voyants.
- Comme les indiens qui mettent leur oreille par terre pour écouter si des chevaux arrivent ?
- Si tu veux. Et puis, tu sais, il y a des tas de choses qui ont été inventées pour aider les non-voyants !
- Je pourrais encore jouer à la Game Boy ?
- Je ne sais pas mais je vais chercher. En tous cas je sais que tu pourras toujours te servir de ton ordinateur. Tu verras même que tout ce qui te semblait indispensable te paraîtra bientôt inutile et que par contre, de choses que tu ne voyais même pas te deviendront utiles et tu auras même plaisir à les utiliser ou a t’en servir différemment.
- Mais alors, quand je serai aveugle je ne pourrai plus dire si quelqu’un est beau ou pas ?
- Non mais tu sais aussi qu’il y a des gens que tu ne trouves pas beaux alors que moi, je les trouve plein de charme ! Donc ça ne veut rien dire : beau ! Ce qui va arriver et c’est plutôt un cadeau si tu peux t’en convaincre, c’est que toi, comme tu ne verras plus l’apparence des personnes, et bien, tu sais quoi : tu ne verras plus que leur âme et tu pourras aimer les gens pour ce qu’ils sont et non pas pour ce qu’ils semblent être.
- Comme mémé : elle voit plus très clair mémé et l’autre jour elle m’a même pas reconnu : elle croyait que c’était papa !
- Mémé, c’est autre chose mais tu as raison : elle ne mets plus ses lunettes alors elle confond !Mais comme elle adore ton papa, et bien, elle aime bien croire que c’est lui qui vient la voir.
- Pourquoi : elle m’aime pas ?
- Mais si mon chou ! Elle t’adore même et tu vois, pour ça, elle n’a pas besoin de voir clair car tu es un amour de petit garçon.
- Alors, tu m’aimeras toujours ?
- Bien sûr voyons !
- Même quand je te verrai plus ?
- Tu me verras dans ta tête et dans ton cœur ..
- Mais j’ai pas envie moi de plus te voir ! Même si tu sens très bon, moi, ça va pas me suffire!
- Je sais mais il faut l’accepter. C’est plus dur pour toi parce que tu vas perdre la vue alors que, si tu étais né aveugle et bien tu ne saurais pas ce que c’est que « voir » et tu aurais peut-être moins mal. Mais la seule solution que tu as, c’est de tout faire pour vivre de la meilleure façon possible. Pour toi il y aura la voix, ce qui est dit, sur quel ton ce sera dit. Tu ne verras plus le sourire, le signe de la main mais tu le sentiras. Et puis celui qui sera en face de toi sera lui aussi bien maladroit tu sais !
- Y z’auront peur de moi les gens ?
- Oh non, les aveugles ne font pas peur bien au contraire et tout le monde veut les aider si c’est nécessaire ! Et quand tu auras des amis, ce seront de vrais amis parce que eux te verront mais toi tu les aimeras pour leur bonté, leur gentillesse, leur intelligence et pas parce qu’ils sont seulement agréables à regarder.
- Maman, je peux dormir avec toi ce soir ?
- Non mon chéri mais je te promets de venir te faire un câlin avant d’aller me coucher
- Juré ?
- Juré : croix de bois, croix de fer si je mens j’vais en enfer…
- Cool…
Tranquillement la maman quitte la pièce en souriant à l’enfant rassuré. Rassuré pour un moment seulement. Les yeux plein de larmes qu’elle retenait depuis si longtemps, le dos voûté, elle posa sa main sur la rampe tout en se demandant comment elle allait pouvoir, elle, supporter ce terrible coup du sort ! Mais non, allez, hop, on y croit : son enfant n’a pas besoin de sa pitié… Pour lui, elle aurait de l’énergie à revendre. Et comme pour se prouver qu’elle ne racontait pas trop de bêtises, elle ferma les yeux et doucement, tout doucement, entreprit la descente périlleuse de l’escalier en colimaçon qui menait à la salle à manger.

Pascale Martin-Debève le 14/01/06


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/01/2006 à 23:51

PRESENTATION

12/11/2005

Rien n'est figé et je suis à votre écoute.


L'atelier d'écriture est un lieu où l'on écrit pour le plaisir : un endroit convivial destiné à ce que chaque personne présente se réapproprie l'acte d'écrire. Il ne s'agit pas de faire des jugements qualitatifs quant à la valeur des textes produits mais au contraire de créer une atmosphère de confiance, afin de permettre à chacun de se laisser aller en toute liberté et réveiller ainsi sa sensibilité littéraire. Ce qui ne pourrait se faire sans être tolérant ou indulgent. S'épancher si tel est notre désir, car tout est permis pour reprendre confiance dans notre capacité créatrice.

FONCTIONNEMENT

1/ A chaque début de séance nous lirons un poème ou un extrait de texte d'auteur divers. Proposés par l'un des participants (ou plusieurs). Si l'un des participants a envie de partager un texte ou poème lui appartenant, ce sera à ce moment-là que nous l'écouterons. (plus partage de livres)

2/ nous prendrons ensuite quelques minutes afin d'écouter les textes écrits pendant la semaine par les personnes intéressées, suivant des consignes données à la fin de la séance précédente. Il ne s'agit que d'orientations (mots imposés) mais en aucun cas d'obligations. Nous ne commenterons jamais ces textes ou poèmes. En tous cas jamais de « démolition » car des blessures de ce type laissent des traces irrémédiables. Et ce n'est pas le moment choisi pour assurer notre progression. Je dis bien « notre » parce que j'apprends tous les jours au contact des participants.

3/ nous choisirons (au hasard) des mots nouveaux qui serviront de base au prochain texte (à faire chez soi)

4/ au moyen d'un support que je vous proposerai, nous prendrons 15 à 20 minutes afin de produire « un premier jet » suivant un thème précis. Il s'agira plutôt d'un JEU, sans autre prétention que de permettre aux auteurs d'acquérir l'esprit critique et la distance indispensable par rapport à leurs propres écrits.

Cette dernière étape me semble indispensable puisqu'elle permettra quelques commentaires constructifs sur des textes de moindre importance sur le plan personnel.

5/ tous les deux mois nous choisirons deux textes parmi ceux écrits en atelier ou chez nous et nous confectionnerons un petit journal (je m'en occupe) ce qui vous permettra de vous reconnaître en tant qu'auteurs (il faut choisir !) .

6/ ces textes seront protégés puis transférés, si vous le désirez sur le site (blog) dont je vous donnerai les coordonnées. Il s'agit d'un endroit qui nous appartient et je compte sur vous pour n'en transmettre les coordonnées qu'à des gens de confiance.

6/ en fin d'année, j'espère pouvoir faire éditer un recueil de nos meilleurs « morceaux ». Le projet est à l'étude !

Sortir de la routine, passer d'un usage naïf du langage à son usage littéraire. Sans compétition. Une sorte de jeu, de négociation avec soi. C'est savoir donner et savoir recevoir. Une invitation à la réflexion. Une expérience enrichissante dans un espace à l'abri du jugement. Jouer avec les mots, entre maîtrise et non-maîtrise, sens et non-sens, contrôle et abandon. Une belle aventure humaine !




Pascale Martin-Debève
Rédigé par Pascale Martin-Debève le 12/11/2005 à 22:55

PRESENTATION

12/11/2005


Ecoutez le silence qui se brise et qui pense. Des mots posés sur une feuille comme des cailloux à l'équilibre fragile venus tracer un nouveau chemin. De curieuses arabesques qui soudain apprivoisées, s'éblouissent de peu, apprennent à s'aimer entre elles, mêlant songes et réel, coeur et raison, étonnements et certitudes, osant l'improbable pour atteindre l'incroyable, jusqu'à y croire enfin. C'est le mot "maintenant", ignorant superbement le mot "jamais", présent et passé accordés pour un meilleur "futur-imparfait". Une pause amicale à laquelle je vous convie avec humilité.
Ecrire. Sans jugement. Sans autre contrainte que celle imposée par des mots choisis au hasard. Qui permettent à l'imprévu de surgir, à l'imaginaire de se libérer. Concentrée sur ces difficultés à contourner, la plume s'envole, oubliant le lourd carcan scolaire. Avec ce petit plus à la saveur incomparable : échanger, s'affirmer, tout en nouant des relations de confiance. Puis observer, faire et défaire, composer, pas à pas avancer avec aisance, élégance et clarté. Chacun à son rythme : effets de style ou humour. Un plaisir garanti au sein d'un groupe pour qui les mots tolérance, indulgence et respect ne sont pas de vaines promesses. Ecrire, c'est donner mais aussi recevoir, je ne le dirai jamais assez. En somme, écrire, c'est simplement « aimer » !
Car je ne peux concevoir travailler sans passion. Et mon âme se languirait de feindre l'intérêt si ce n'était pas réellement en moi! Transmettre sa passion, sa confiance, et s'appliquer à toujours valoriser l'autre jusqu'à ce que cet autre croit lui aussi suffisamment en lui pour dépasser ses peurs et enfin s'aimer totalement jusqu'à ne plus jamais craindre le regard de l'autre.
Ecrire n'est pas un acte anodin : c'est un don de soi, un cadeau à chaque lecture et le groupe ne pourrait exister s'il ne règne pas, à l'intérieur, un climat de confiance totale.



Pascale Martin-Debève
Rédigé par Pascale Martin-Debève le 12/11/2005 à 22:19