Tous à vos plumes!
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Flâneries diverses
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PHOTOS 2006/2007
RENE
07/03/2006
Sujet : Vous venez de bénéficier d’un coup de baguette magique : où êtes-vous ? Que faites-vous ? Et même si vous voulez : qui êtes-vous ?
Baguette magique, où m’as-tu envoyé ?
- dans la forêt de pins des Landes, au couchant du soleil qui éclaire les écorces et allonge les ombres,
- ou bien à Biarritz, à contempler au crépuscule le rougeoiement des rayons sur les nuages et l’océan qui mange le soleil alors que se découpent les rochers sauvages et la Vierge tournée vers le large,
- ou, tout aussi merveilleux, voir le coucher du soleil sur les calanques de Piana,
- et finalement, à ce petit café de Calvi, pour la halte petit-déjeuner, pendant que les Corses tapent déjà la partie de belote.
Baguette magique, que vais-je faire ?
- écouter les chants enchanteurs d’une chorale, captivé par la tension des visages tout au don de voix,
- ou aller dans le désert avec une caravane perdu dans ces paysages immenses, puis le soir, quand le temps semble s’arrêter, boire ce thé unique offert par les hommes en noir,
- ou naviguer, voiles dehors , dans les quarantièmes rugissants, passer le cap Horn, se sentir si petit,
- et surtout planter un arbre, tiens, un cerisier, il fleurira tous les printemps.
Baguette magique, mais enfin, qui suis-je ?
- mon enfant, tu grandiras puis tu seras un homme. C’est long je sais, mais elle viendra vite la nostalgie de ce temps,
- peut-être es-tu cette pierre anonyme posée sur le flanc de la montagne, comptant les siècles patiemment, qu’un jour le randonneur ramasse pour marquer, amassée à quelques autres, le bon chemin,
- je sais que tu rêve d’être un oiseau, dis-moi lequel : mésange, rouge-gorge, bergeronnette, épervier, aigle royal, condor des Andes tant qu’à faire,
- ah, tu es une fleurette, une pâquerette, cueillie ce matin par la petite fille, ce soir au paradis des pâquerettes.
René (je suis sous le charme!)
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/03/2006 à 13:57
RENE
06/03/2006
Faire la description d'un tableau sans le montrer aux autres participants puis la lire. Et enfin proposer aux participants de regarder la reproduction : entre ce que l'on a imaginé et la réalité il peut y avoir un monde. Bravo à tous car vous fûtes très perspicaces et attentifs!
Jan Vermeer : la joueuse de guitar.
Une pièce, plutôt une partie de pièce. Au fond, sur le côté droit, des rideaux sombres tombent de haut en bas, l’on aperçoit un bout de meuble. Dieu merci, le reste de la pièce est éclairé, avec une transition ombrée, comme par une lumière naturelle venant d’une fenêtre des trois-quart face.
Installée sur les deux tiers gauche du tableau, le personnage principal : une très jeune fille, une adolescente. Elle est assise de face avec une guitare qui est posée dans son giron, comme font tous les joueurs de cet instrument. Sa main droite pince les cordes, la gauche, écartée du corps tient la hampe et les doigt modulent les accords.
Son beau visage ovale est tourné vers son maître de musique (que l’on imagine car il n’est pas représenté dans le tableau), son front, sa chevelure, sa joue gauche et son décolleté reçoivent la lumière. Ses mèches bouclées touchent ses épaule. Elle est très attentive.
Sa robe est de couleur jaune relevée de parure blanches aux bras et autour du corsage. C’est une robe de « princesse » qui s’étale en plis amples vers le sol.
Au fait, sur le mur de la pièce, à l’aplomb de la jeune fille –ce n’est pas bien heureux- figure un tableau représentant un paysage. Est-ce pour renforcer le caractère cossu ?
René le 27 février 2006
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 06/03/2006 à 11:10
PASCALE *****
05/03/2006
Dans une enveloppe fermée je vous remets une reproduction que vous allez vous attacher à décrire en distillant les indices de façon à ce que l’image ne soit pas dévoilée trop rapidement : vous pouvez vous autoriser toutes le fantaisies et l’essentiel du jeu consistera ensuite à entendre ce que les autres participants auront imaginé à partir de votre description
Elle était toute jeune. Un peu trop même. Et à chaque fois que son regard se posait sur elle c’était la même émotion, la même envie. Un désir inouï montait en lui et il était obligé de faire appel à toute sa grandeur d’âme pour ne pas s’en emparer derechef. C’est qu’elle le narguait aussi. Son parfum suave venait flatter ses narines. Boisé et légèrement fruité, comme sorti d’un songe. Sa robe couleur émeraude lui donnait une allure sans pareil. L’homme qui semblait disposer d’elle à sa guise avait, d’un geste brutal, fait tomber son chapeau mordoré. Quel rustre ! Comment osait-il ? Il contenait sa colère à grand-peine. La dame de ses rêves se levait, dansait, passait de l’un à l’autre sans jamais s’intéresser à lui. Il devenait fou. Fou de jalousie. Et puis enfin, elle s’approcha de lui. . . . il avait pourtant promis. Juré. Plus jamais. Mais de là où elle était, elle semblait lui faire des signes : « viens, prends-moi ». . . alors, tant pis ! Et ce qui devait arriver arriva.
Puis l’homme réajusta sa pèlerine. Posa son grand feutre sur ses cheveux et sans hâte, le corps bien droit, alla rejoindre la jeune et belle dame qui était son épouse. Celle-ci, la peau laiteuse, le corps cerné d’un vaporeux mais lourd drap de velours sombre, tenait un petit parasol dans sa main gauche. De l’autre elle entreprit de ramener à elle l’amant infidèle. A leurs pieds une toute petite fille vêtue de rose, le visage potelé, le cheveux recouverts d’un étrange petit chapeau, tendait la main comme pour réclamer à sa mère la priorité sur ce père un peu volage.
Mais en lisant le texte accolé à l’image, je sais pourtant que ce n’est pas une petite fille mais le fils de Rubens : les temps et les modes changent. Mais mon regard vous retranscrit ce que je vois : et l’essentiel dans cette image est l’émotion qui s’en dégage : le père regarde la mère qui regarde l’enfant. Une chaîne d’amour. Toute simple. Et source de plaisir passager.
Je l’avoue : j’ai triché ! Encore ! C’est le privilège des animateurs hi hi : j’ai fait deux textes. Pour vous dire que tout est possible, même de contourner les supports de jeux.
Pascale.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/03/2006 à 19:04
LUCIENNE
03/03/2006
Faire la description d'un tableau sans le montrer aux autres participants puis la lire. Et enfin proposer aux participants de regarder la reproduction : entre ce que l'on a imaginé et la réalité il peut y avoir un monde. Bravo à tous car vous fûtes très perspicaces et attentifs!
La dentellière
Sur un fauteuil , une couverture colorée repose à côté d' une personne assise à une table de travail. Sa tenue est impeccable, cheveux en chignon maintenus par un filet; col blanc ornant sa robe aux manches bouffantes laissant ses bras dénudés. Un coussin est posé sur le plan de travail. Elle a la tête baissée mais son visage donne une impression de grande concentration. Dans ses mains elle tient du bout des doigts des objets juste au niveau du coussin.
Lucienne le 27/02/06
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 03/03/2006 à 14:43
VALERIE
01/03/2006
mots à insérer
JOURNAL : joueur, jeunesse, onde, oubli, utopie, union, raison, rêve, nécessaire, néant, attente, altier, lumière, ludique.
JOKERS : Noël, eau, jour.
Voilà. Aujourd’hui, je sens bien que j’ai touché le fond.
Je sors de chez le juge pour affaires familiales qui vient de m’apprendre que je ne pourrai plus revoir mon fils unique à moins de me prendre vraiment en charge, de voir les choses sous un autre jour et de réagir rapidement.
Je me sens vide après l’onde de chocs que j’ai reçue dans le bureau du juge, vide depuis qu’elle a quitté l’appartement en emmenant Hugo avec elle, en me traitant d’égoïste, de raté, de nul… Je me rends compte qu’elle avait raison aujourd’hui : c’est bien dans le néant que je me débats seul depuis quelques mois. En peu de temps, j’ai tout perdu : la femme de ma vie, mon poussin de 4 ans ½, mes amis, notre appartement, ma voiture de sport, mon boulot, la santé aussi… Moi dont les voisins disaient que j’avais une allure altière, je suis passé du sentiment de toute puissance à la déchéance et à la ruine.
Mais aujourd’hui, c’est fini : je me ressaisis, je me reprends et je change. C’est nécessaire, impératif. Adieu les projets utopiques, finis les rêves d’enfant, je dois tirer un trait définitif sur les relations que j’entretiens avec tous les paumés du foyer qui noient comme moi leur chagrin dans l’alcool parce qu’ils en ont marre d’attendre vainement qu’une bonne fée vienne miraculeusement les tirer du mauvais pas dans lequel ils se sont fourrés. Je reprends ma vie en main : je commence par décrocher un emploi dans ce journal oublié sur ce siège par un voyageur avant de monter dans son train. Et pas grave si ce job ne correspond ni à mes diplômes, nombreux, ni à mes exigences passées ; ce ne sera qu’un début, qu’un tremplin… Ce que je souhaite avant tout, c’est que ce 25 décembre, mon fils ne l’oublie jamais, qu’il soit le plus gâté, qu’il puisse ouvrir plus de paquets cadeau qu’il n’en a jamais vus, que ses yeux soient emplis de lumière à la vue des boîtes multicolores contenant toutes sortes de jeux ludiques et de livres consacrés à la jeunesse ; je veux que ce jour de Noël soit associé à la joie retrouvée, à un nouveau départ dans la vie, à la reconquête du bonheur familial. Après avoir laissé le jeu gouverner mon existence et me mener à ma perte, je veux revivre, pleinement.
Valérie pour le 23 janvier 2006.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 20:39
VALERIE
01/03/2006
Ecrire à partir de l’incipit suivant : écrire pour moi c’est . . .
* Valérie a un peu (beaucoup me dit-elle!) retravaillé le texte avant de me le remettre mais ce qui compte c'est d'y prendre plaisir et donc, elle ne sera pas "collée" encore que. . .
Ecrire, pour moi, c’est tout d’abord préparer mes cours et corriger des copies en les annotant le plus clairement et le plus distinctement possibles pour que mes remarques aient un effet pédagogique, lorsqu’elles sont lues, bien sûr… C’est alors une activité contraignante, souvent repoussée jusqu’à la dernière minute… entre 21H et 3H du matin, parfois…Dans ces moments-là, j’envie les profs d’arts plastiques ou de matières techniques dont les corrections peuvent se faire en buvant un café quelques minutes avant d’entrer dans la salle de cours et dont les préparations se résument souvent à quelques lignes –ils me l’ont dit eux-mêmes. . .
Heureusement, écrire est aussi un plaisir.
C’est par exemple tendre la main vers un ami ou un membre de ma famille pour lui faire un petit coucou, lui donner des nouvelles à l’occasion d’un voyage ou des fêtes de fin d’année ; c’est redonner de l’importance à ce petit lien qui nous unit, même si on se voit peu parce qu’on habite loin les uns des autres, même si on a jamais le temps de se téléphoner parce que la vie nous laisse rarement le temps de souffler. . .
Ca peut aussi être pianoter sur les touches de mon portable (téléphone ou ordinateur) pour répondre à un message personnel ou professionnel (Monsieur, L’appartement que vous souhaitez occuper à Biarritz est bien disponible aux dates qui vous intéressent. Dans le document que je vous adresse en pièce jointe, vous trouverez le descriptif détaillé du logement ainsi que les modalités de réservation. Dans l’espoir de vous accueillir prochainement à Biarritz, Je vous prie, Monsieur… ou bien : Catherine, Merci pour la photo que tu m’as transmise. SUPER ! ;)) Quand C qu’on s’fait une bouffe ?)
Ecrire, c’est enfin un acte de création qui s’apparente souvent à la construction de châteaux de sable sur la plage : ça prend du temps, ça sert pas à grand chose mais ça fait plaisir d’avoir réalisé quelque chose qu’on trouve parfois beau ou surprenant ou émouvant. Et ça, c’est une activité nouvelle pour moi : ça fait 3 fois que je me lance vraiment en participant à l’atelier d’écriture animé par Pascale le lundi après-midi. Mais ça me plaît, au point que je passe chaque semaine plusieurs heures chez moi à rédiger en dehors de l’atelier lui-même un texte avec des contraintes à respecter. Parfois, les mots sont difficiles à placer, mais s’ils n’étaient pas là, je bloquerais : ils servent de trame à mon histoire et nourrissent mon imagination. Ca me plaît réellement. D’ailleurs, il m’arrive de retravailler sur des « productions » pour tenter de les améliorer en me disant « Vivement lundi que je puisse partager avec les 7 personnes qui font partie du groupe des émotions souvent fortes. »
Jusqu’à présent mes textes sont souvent sombres. Est-ce dû au thème imposé (« Faire mourir ses personnages ») ?, aux mots à caser (lamentation, tyrannique, soupir, néant…) ? ou plutôt, comme je le crois, au sentiment de profonde tristesse qui m’habite depuis que des évènements douloureux sont venus parsemer ma vie et que je traîne derrière moi sans pouvoir m’en détacher vraiment. C’est vrai que toutes les scènes que j’ai dépeintes se déroulent sur un fond noir. Je veux croire que c’est pour permettre aux différents personnages qui prennent vie dans mes écrits de rebondir pour dire -ou me prouver- que l’on peut repartir de zéro, tout recommencer, même après un échec, même après un accident, même après la mort.
C’est peut-être aussi parce que les livres (ceux de Steinbeck, de Zola ou de Balzac), les films (Johnny Got His Gun, Dogville, Elephant Man ou La 4° Epouse) ainsi que les chansons qui me touchent le plus sont pour le moins infiniment mélancoliques et d’une absolue tristesse. C’est comme ça, les auteurs que je préfère sont ceux qui m’émeuvent le plus et me font pleurer. Il est donc probable que, quelque part, je veuille leur ressembler (de la modeste place à laquelle je me trouve, bien sûr !) et réussir à extorquer des larmes des yeux des gens qui lisent mes textes, à les remuer, à les émouvoir, à faire écho aux fêlures ou aux ébréchures mêmes inconscientes que porte leur cœur. On verra si j’y parviens un jour. . .
Valérie *
Heureusement, écrire est aussi un plaisir.
C’est par exemple tendre la main vers un ami ou un membre de ma famille pour lui faire un petit coucou, lui donner des nouvelles à l’occasion d’un voyage ou des fêtes de fin d’année ; c’est redonner de l’importance à ce petit lien qui nous unit, même si on se voit peu parce qu’on habite loin les uns des autres, même si on a jamais le temps de se téléphoner parce que la vie nous laisse rarement le temps de souffler. . .
Ca peut aussi être pianoter sur les touches de mon portable (téléphone ou ordinateur) pour répondre à un message personnel ou professionnel (Monsieur, L’appartement que vous souhaitez occuper à Biarritz est bien disponible aux dates qui vous intéressent. Dans le document que je vous adresse en pièce jointe, vous trouverez le descriptif détaillé du logement ainsi que les modalités de réservation. Dans l’espoir de vous accueillir prochainement à Biarritz, Je vous prie, Monsieur… ou bien : Catherine, Merci pour la photo que tu m’as transmise. SUPER ! ;)) Quand C qu’on s’fait une bouffe ?)
Ecrire, c’est enfin un acte de création qui s’apparente souvent à la construction de châteaux de sable sur la plage : ça prend du temps, ça sert pas à grand chose mais ça fait plaisir d’avoir réalisé quelque chose qu’on trouve parfois beau ou surprenant ou émouvant. Et ça, c’est une activité nouvelle pour moi : ça fait 3 fois que je me lance vraiment en participant à l’atelier d’écriture animé par Pascale le lundi après-midi. Mais ça me plaît, au point que je passe chaque semaine plusieurs heures chez moi à rédiger en dehors de l’atelier lui-même un texte avec des contraintes à respecter. Parfois, les mots sont difficiles à placer, mais s’ils n’étaient pas là, je bloquerais : ils servent de trame à mon histoire et nourrissent mon imagination. Ca me plaît réellement. D’ailleurs, il m’arrive de retravailler sur des « productions » pour tenter de les améliorer en me disant « Vivement lundi que je puisse partager avec les 7 personnes qui font partie du groupe des émotions souvent fortes. »
Jusqu’à présent mes textes sont souvent sombres. Est-ce dû au thème imposé (« Faire mourir ses personnages ») ?, aux mots à caser (lamentation, tyrannique, soupir, néant…) ? ou plutôt, comme je le crois, au sentiment de profonde tristesse qui m’habite depuis que des évènements douloureux sont venus parsemer ma vie et que je traîne derrière moi sans pouvoir m’en détacher vraiment. C’est vrai que toutes les scènes que j’ai dépeintes se déroulent sur un fond noir. Je veux croire que c’est pour permettre aux différents personnages qui prennent vie dans mes écrits de rebondir pour dire -ou me prouver- que l’on peut repartir de zéro, tout recommencer, même après un échec, même après un accident, même après la mort.
C’est peut-être aussi parce que les livres (ceux de Steinbeck, de Zola ou de Balzac), les films (Johnny Got His Gun, Dogville, Elephant Man ou La 4° Epouse) ainsi que les chansons qui me touchent le plus sont pour le moins infiniment mélancoliques et d’une absolue tristesse. C’est comme ça, les auteurs que je préfère sont ceux qui m’émeuvent le plus et me font pleurer. Il est donc probable que, quelque part, je veuille leur ressembler (de la modeste place à laquelle je me trouve, bien sûr !) et réussir à extorquer des larmes des yeux des gens qui lisent mes textes, à les remuer, à les émouvoir, à faire écho aux fêlures ou aux ébréchures mêmes inconscientes que porte leur cœur. On verra si j’y parviens un jour. . .
Valérie *
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 14:26
VALERIE
01/03/2006
Mots à insérer
TENDRESSE : témoin, titre, émotion, écriture, notoire, notaire, domino, dérisoire, richesse, rire, écho, estomac, secret, suave, serpent, superbe, égoïste, engouement.
JOKERS : bleu, ciel, blanc.
- « Apportez tous vos titres de propriété et références de comptes bancaires », nous avait dit le notaire lors de notre dernière entrevue « et nous pourrons de la sorte solder la succession de votre mari et de votre père », avait-il ajouté. Aucune compassion, aucun accent de solidarité dans sa voix, juste une froideur automatique, égoïste.
Pendant deux mois, ma mère avait contacté les banques auprès desquelles mes parents avaient ouvert un compte, elle avait dressé la liste des richesses qu’ils avaient acquises en 40 ans de mariage. Avec émotion, elle réalisa que les choses qui avait le plus de valeur à ses yeux n’étaient pas des choses et il lui sembla entendre l’écho de leurs rires de jeunes mariés, revoir défiler les superbes voyages réalisés ensemble dans des pays lointains, ressentir les suaves moments de tendresse partagés en secret, à l’abri des regards de témoins indésirables… Elle voulut chasser ces pensées devenues pénibles mais ressentit au même moment d’affreuses douleurs à l’estomac. Elle tomba, emportée par le vertige de ces anciens souvenirs se succédant trop vite, l’emportant avec eux -comme la pièce d’un jeu de domino entraînée par l’équilibre précaire d’une construction instable.
Quand j’arrivais, elle était blanche comme un linge. Elle ne voulut rien me dévoiler de son malaise, tournant en dérision cette faiblesse passagère. C’était notoire, les femmes de la famille étaient costaudes, coriaces même et ce n’était pas un léger accès de fièvre qui allait l’empêcher de se remettre au travail… Ses yeux se tournèrent vers la fenêtre et fixèrent le ciel bleu, comme pour lui demander de lui accorder le peu de force qui lui manquait pour reprendre sa tâche. Elle repris avec engouement ses écritures. Elle était auteur de livres pour enfants et dans l’ouvrage qu’elle rédigeait, un serpent se raidissait pour se transformer en canne, soutenir une vieille femme et l’aider à se rendre seule de village en village pour raconter de belles histoires aux enfants qui l’attendaient…
VALERIE POUR LE 30 JANVIER 2006
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 14:24
VALERIE
01/03/2006
Mots à insérer
PHOTOS : printemps, patrie, hasard, hippopotame, ordinaire, origine, texte, tapis, obscur, objet, soudain, sculpture.
JOKERS : gris, eau, aimer
Nouvelle semaine… nouveau défi ! Je dois aujourd’hui me transformer en animal !
Avec la lettre H, il n’y avait pas énormément de choix, encore que j’aurais pu être un husky aux yeux opalins et au tempérament fougueux, une hirondelle annonçant le printemps et le début des beaux jours, une hyène vivant en meute et crainte de tous, un héron cendré aux pattes longues et fines, un hippocampe, un haddock, un hamster, un hareng, un homard, un hibou, un hérisson, un hanneton, que sais-je… non, il a fallu que ça tombe sur un hippopotame. Merci les copains… je ne sais plus qui l’a proposé celui-là, mais je vous jure de faire une petite enquête et je vous prie de croire que les représailles seront sanglantes !!!
Voilà. Pour couronner le tout, j’aurais pu vivre en Afrique tropicale, entre le Zaïre, le Kenya et le Mozambique, au milieu de paysages magnifiques et entourés de congénères bienveillants qui auraient admiré ma taille et ma force tranquille et n’auraient osé s’approcher de mes petits de peur d’avoir affaire à moi : un regard noir, un sourcil légèrement relevé auraient suffi à les clouer sur place et à les faire ramper devant moi.
Au lieu de cela, je suis né il y a six ans à Thoiry, dans un parc zoologique de la banlieue parisienne et je vis dans un enclos qui ressemble davantage à une prison qu’à un paysage de carte postale. Je passe le plus clair de mon temps dans une piscine artificielle à somnoler pour tenter d’oublier la morosité de mon existence.
Tout se passerait néanmoins relativement bien –je suis placide, coopérant et de bonne composition- si je n’étais sans cesse dérangé par des individus tous plus bêtes les uns que les autres.
Je n’ai par exemple rien contre les photos. C’est vrai, c’est la rançon de la gloire et je me plie volontiers à l’exercice des poses langoureuses dont les visiteurs semblent raffoler si j’en juge par le nombre des crépitements des « clic-clac » attestant qu’ils prennent de nombreux clichés de moi lorsqu’ils me voient bailler ou sortir de l’eau pour y replonger quelques instants plus tard. C’est que si je ne bougeais pas un minimum, ces abrutis passeraient devant moi sans même m’apercevoir… On se demande à quoi leur servent leurs lunettes… Mais, j’apprécierais énormément que quelqu’un leur dise que les flashes, en plein jour, au milieu du mois de juillet, ça n’est pas absolument indispensable et ça constitue un véritable traumatisme pour mes yeux sensibles. On a beau être enrobé (non, pas gros !!), on n’en est pas moins délicat et fragile !
Mais les gens par ici semblent trop cons pour comprendre ces règles de bon sens et de savoir-vivre élémentaires…
Tenez, vous allez rigoler ! Encore que par certains côtés, ça soit triste à en crever…
Hier, un gosse se met à hurler en m’apercevant : « Regarde, maman ! un rhinocéros ! ». Moi qui prends un bain de 5 heures deux fois par jour et me fais des applications d’argile quotidiennes pour avoir la peau douce comme celle d’un bébé, me voir comparer à un animal dont la cuirasse s’apparente à un blindage en acier… ça fait mal ! J’aimerais bien tenir l’abruti qui a dit que la vérité sortait de la bouche des enfants !! Mais il y a encore plus pathétique…
Il y a trois jours, un type m’observe un long moment alors que j’étais tapi dans l’eau, à l’écart de la foule, somnolant béatement. Cet idiot me sort brutalement de ma torpeur en hurlant soudain à sa femme : « Tu vois, chérie, mes problèmes d’embonpoint sont tout relatifs : à côté de ce porc adipeux, je me considère comme très svelte ! » et le voilà parti d’un rire gras qui m’a fait me demander lequel de nous deux descendait du cochon. J’aurais voulu lui dire que j’avais des origines nobles, moi, puisqu’ étymologiquement, je suis le « cheval du fleuve ». Mais je n’en ai rien fait : cet idiot m’avait foutu le moral dans les chaussettes et m’avait gâché mon repas du soir.
En parlant de repas, l’autre jour, un mioche me jette une cacahuète, comme si j’étais un vulgaire chimpanzé, un singe tout ce qu’il y a de plus ordinaire ! Quand le gardien est venu balancer par dessus la rambarde de mon enclos un régime entier de bananes qu’il avait du mal à porter car il devait faire approximativement son poids et que le mioche m’a vu l’engloutir sans même le mâcher, je croyais qu’il allait être pour le moins interloqué. Penses-tu ! Il s’est tourné vers sa mère en lui disant que je puais de la gueule. Quel morpion ! J’te les piquerais tous au formol et sans état d’âme, encore !! sans épargner personne, car les bonnes femmes ne valent pas mieux que les autres.
Hier, j’entends par hasard une pouf -ça devait être une blonde, mais je suis myope et je n’avais pas mes lunettes, donc je n’en mettrais pas ma tête à couper- une pétasse, donc, qui critique en gloussant comme une poule la taille de mes oreilles et celle de ma queue, les jugeant ridicules par rapport au reste de mon corps. Est-ce que je lui ai dit, moi, qu’elle avait à la place de la poitrine deux pis de vache alors qu’elle pèse 5 fois moins qu’un bovin et que la proportion de ses seins par rapport au reste de sa silhouette n’était pas très heureuse ? Est-ce que je lui ai dit qu’elle avait la cervelle d’un serein et qu’un petit pois dans une boîte crânienne comme la sienne, c’était un vrai gâchis ? Mais je peux te montrer la taille de mes dents pour te calmer grosse tâche, à moins que tu ne préfères un coup de pied où je pense, car j’ai les orteils plutôt bien développés, par rapport au reste de mon anatomie, tu vois ?
Y’a des jours, je partirai bien suivre un stage pour booster ma confiance en moi. Ca me permettrait de m’affirmer plus efficacement et de leur apprendre à la fermer quand on n’a rien de gentil à dire.
Valérie pour le 27 février 2006.
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 14:12
CHRISTIANE B.
01/03/2006
Mots à insérer
PHOTOS : printemps, patrie, hasard, hippopotame, ordinaire, origine, texte, tapis, obscur, objet, soudain, sculpture.
JOKERS : gris, eau, aimer
C'est un matin ordinaire, tout est calme, la ville de réveille doucement et l'on comprend aux piallements des oiseaux dans les arbres dénudés de la grand place toute proche que le printemps n'est pas loin.
La radio régionale égrène les petites informations locales : manifestation de paysans devant la préfecture, un tapis de paille recouvre déjà la chaussée, une soirée poule au pot prévue ce week-end, les réservations vont bon train. Et puis la météo : après la grisaille du matin, du soleil et des températures en hausse.
- je vous souhaite une bonne journée
- merci Monsieur le présentateur!
Je vaque à mes occupations quotidiennes.
Le soleil qui pénètre dans la maison m'invite à chasser un peu la poussière, un petit air de propre, ça fait du bien au moral. Toujours dans la cuisine, avec la radio qui ronronne, je m'attaque à la préparation du repas, moment important qui me titille les papilles.
Soudain, changement de rythme, l'émission vient de s'interrompre : bulletin spécial.
Alors, je tends l'oreille, monte le son, le présentateur bredouille, tout ému et annonce que la statue de la place, "la Force", a été déboulonnée de son socle. Branle-bas de combat, Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire, enfin tous les notables, costumes gris et voitures officielles, convergent vers le rond-point pour constater la catastrophe. Les interrogations vont bon train, les suspicions aussi, quelle pagaille!
Sur le support en béton, en remplacement de l'homme et du taureau s'affrontant, trône un magnifique mammifère à corps massif : un hippopotame. et de s'extasier, de s'émouvoir, les appareils photos cliquent de tous côtés. Quel bel article dans la presse. . .
Au milieu de ce brouhaha je sursaute et me dresse dans mon lit : j'ouvre les yeux dans l'obscurité de ma chambre et réalise que je sors d'un mauvais rêve, d'un drôle de rêve!
Le doute est encore là mais j'irai vérifier tout de même cet après-midi.
- au fait, connaissez-vous la particularité de la copie de cette oeuvre réalisée par Raoul Lamourdedieu en 1937?
La patte arrière du taureau est une patte d'éléphant : à voir . . .
Christiane B. pour le 27/02/06
La radio régionale égrène les petites informations locales : manifestation de paysans devant la préfecture, un tapis de paille recouvre déjà la chaussée, une soirée poule au pot prévue ce week-end, les réservations vont bon train. Et puis la météo : après la grisaille du matin, du soleil et des températures en hausse.
- je vous souhaite une bonne journée
- merci Monsieur le présentateur!
Je vaque à mes occupations quotidiennes.
Le soleil qui pénètre dans la maison m'invite à chasser un peu la poussière, un petit air de propre, ça fait du bien au moral. Toujours dans la cuisine, avec la radio qui ronronne, je m'attaque à la préparation du repas, moment important qui me titille les papilles.
Soudain, changement de rythme, l'émission vient de s'interrompre : bulletin spécial.
Alors, je tends l'oreille, monte le son, le présentateur bredouille, tout ému et annonce que la statue de la place, "la Force", a été déboulonnée de son socle. Branle-bas de combat, Monsieur le Préfet, Monsieur le Maire, enfin tous les notables, costumes gris et voitures officielles, convergent vers le rond-point pour constater la catastrophe. Les interrogations vont bon train, les suspicions aussi, quelle pagaille!
Sur le support en béton, en remplacement de l'homme et du taureau s'affrontant, trône un magnifique mammifère à corps massif : un hippopotame. et de s'extasier, de s'émouvoir, les appareils photos cliquent de tous côtés. Quel bel article dans la presse. . .
Au milieu de ce brouhaha je sursaute et me dresse dans mon lit : j'ouvre les yeux dans l'obscurité de ma chambre et réalise que je sors d'un mauvais rêve, d'un drôle de rêve!
Le doute est encore là mais j'irai vérifier tout de même cet après-midi.
- au fait, connaissez-vous la particularité de la copie de cette oeuvre réalisée par Raoul Lamourdedieu en 1937?
La patte arrière du taureau est une patte d'éléphant : à voir . . .
Christiane B. pour le 27/02/06
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 00:38
PASCALE *****
01/03/2006
écrire en s'inspirant d'un poème (voir textes d'autres participants) sous la forme suivante :
je dis . . .
Je dis terre et je me voilà à bord d’un vaisseau pirate scrutant l’horizon à la recherche d’une île déserte.
Je dis horizon et je me perds dans de merveilleux mirages.
Je dis mirages puis je vois trouble : j’ai chaud, j’ai soif et des dunes de sable s’étendent à perte de vue.
Je dis sable et je me revois enfant : « qui arrivera en bas le premier ? » Et nous roulons, roulons, roulons jusqu’à en avoir le tournis. Je ne gagne pas.
Je dis gagne et me dis et redis, « qui perd gagne, malheureux au jeu, heureux en amour», réalisant toutefois que le monde d’aujourd’hui colle de moins en moins aux proverbes d’antan.
Je dis antan et ma grand-mère me sourit. Nous jouons au rami. Elle triche toujours . . . pour que je gagne ! Je ne suis pas dupe. Mais cela me plait de la voir faire pour moi ce petit sacrifice !
Je dis dupe et quel marché cruel en effet que de devoir renoncer à ses valeurs au profit du pouvoir ou de tout autre forme de fierté illusoire.
Je dis fierté et je me redresse. « Tenez-vous droit » nous répétait ma mère avant que la vie ou le destin, peu importe, s’occupe de nous faire ployer un peu l’échine.
Je dis destin et je m’interroge encore et encore. . . sans pour autant oublier où je suis. Avec qui je suis. Avec vous. A vos côtés.
Je dis vous et je vous regarde :
- Lucienne réfléchit puis se penche à nouveau.
- Marie gomme, gomme, gomme ce qui accompagne délicieusement mes observations.
- Puis Christiane (B.) efface elle aussi d’un geste ferme quelques mots qui la chiffonnent.
C’est comme une musique en stéréo. Marie gomme, Christiane gomme, Marie gomme. .
- Nicole lit et relit et efface aussi parfois : avec douceur, de la pointe de son crayon de bois. Comme un doux effleurage. Le crayon hésite puis se lance.
- Chantal pianote. Son stylo se déplace à toute allure. S’arrête. Respire. Fait le point. Elle fait comme moi : écrit petit, économise la place. . . Elle réfléchit et mot par mot, la feuille blanche ne l’est déjà plus. . .
- René ! Ah, René : il va falloir nous le chouchouter cet unique représentant du sexe opposé. Opposé à rien d’ailleurs: il gratte le papier et semble y prendre beaucoup de plaisir. Seule sa voisine semble rêveuse !
- L’angoisse de la page blanche : nous nous lançons quelque clins d’œil complices. . . Christiane numéro deux (L.). Discrète mais toujours à l’œuvre. Je suis myope mais même de là où je suis je vois que sa feuille n’est pas vierge !
Je vais bientôt dire stop. Difficile lorsque quelques mains s’agitent encore. Mais aussi, il faut être juste et ne pas faire attendre plus que de raison ceux pour qui inspiration et discipline ont trouvé le juste équilibre . . . J’ai dit 30 minutes alors . . . J’y vais : stop .
Ouille ouille ouille : et oui, je sais, je sais mais c’est l’heure de la lecture !
Pascale le 09/01/06
Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 01/03/2006 à 00:30