PASCALE *****

En regardant une miniature, laissez-vous aller...


Jeu du 5 février 2007.
Ils sont heureux…
Mais pourquoi don(c)
Ces amoureux
Se pressent-ils
Droit sous ce pont ?
Pont des soupirs
Qui les fait rire
Puis s’embrasser
A étouffer,
Et pour donner
Plus de relief
A leurs baisers
Devenus brefs
Ils s’extasient
A petits cris,
Expulsent l’air
Qui les fait taire.
Mais savent-ils,
Ces innocents
Qu’à l’origine
De ce nom
Tant de tourments
Dorment sous ce pont.
Les suppliciés
Les chaînes aux pieds
Qui soupiraient
De leurs cachots
Jusqu’au billot
En sont bouche bée.
C’est donc ainsi
Crient les punis
Que l’on efface
Les tristes traces
De notre histoire
Un peu trop noire ?
Et pourquoi pas
Répond saint Pierre
Casse ton bois
Et laisse faire !
A quoi ça sert ?
Regarde-les
Ces amoureux
Dans la lumière
Qui font des vœux.
Ne sont-ils pas
Beaux comme des dieux ?
Le pont d’Eros
Est à la noce…

Pascale jeu du 5 février 2007 : voir photo…

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 09/02/2007 à 21:05

CHANTAL

07/02/2007

Mots à insérer

JAMAIS : jeune, jonquille, amour, astre, misère, marchand, arnaque, arpège, illusion, illustre, sincère, source
Jokers : neige, tout, trois






Jamais jeune jonquille ne fut tant courtisée
Le lilas auprès d’elle, s’y était essayé
L’camélia s’épuisait à lui faire la cour,
L’forsythia n’en dormait ni la nuit ni le jour.

Faisant fi des clins d’œil de ses doux soupirants,
Elle brûlait d’Amour pour un astr’scintillant
Que toutes ses facettes faisaient bien miroiter
Evitant soigneusement ses défauts d’éclairer.

Mais voilà que misère au tournant attendait
Notre jonquille tendre, Pierrette on l’appelait,
Un marchand de chimères, oui cet astre l’était
Qui, autour de ses bras brûlait tout c’qu’il touchait

Poudre aux yeux et arnaque, la fleurette rien ne vit
Et de ses grandes sœurs, les cris elle n’entendit.
En trois ou quatre arpèges, elle donna son cœur
Et pour quelques instants, l’illusion du bonheur.

La vigueur du Don Juan, sa corolle brûla
La fleur alors fanée, d’elle il se détourna
Pour une autre jeunette pas trop effarouchée
Que cet astre brûlant put bientôt aveugler

Illustre séducteur chacun doit s’en méfier.
Attention petites fleurs, attention au danger,
Il fera fi de vous, de votr’sincérité,
Revenez à la source, à la proximité.

Epanchez votre cœur près du p’tit camélia,
Observez la douceur du candide lilas,
Mais de grâce trop loin n’allez pas vous chercher
Celui qui étincelle et qui va vous faner.
Ses promesses d’amour rimant avec toujours
Comme neige au soleil, s’étioleront dès le jour.

Chantal pour le 5 février 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/02/2007 à 00:20

PASCALE *****

05/02/2007

Mots à insérer

JAMAIS : jeune, jonquille, amour, astres, misère, marchand, arnaques, arpèges, illusion, illustre, sincére, source.

JOKERS : tout, trois, neige.





Jamais plus nous ne serons jeunes parmi les jonquilles, nous parlant d’Amour sous les astres comme si la misère du monde ne pouvait jamais nous atteindre.
Quand monsieur Notre Destin, marchand d’arnaques s’il en est, pianotait quelques arpèges harmonieux nous donnant l’illusion d’un futur illustre, et qu’avec sincérité pourtant, nous buvions à la source l’un de l’autre ces merveilleuses promesses d’infini.
Sans jamais douter !
Puis la neige a doucement tout recouvert jusqu’à mes cheveux les plus blancs décolorés à l’eau de mes peines. Le temps de compter jusqu’à 3 et mon sablier s’était au trois quart écoulé sans que je n’y prenne garde. Pourtant il me restait du temps. Le temps de partager, de dire, d’aimer, de dire que j’aimais et ce pour toujours !
Le marchand d’illusions s’y cassera le nez.

Bien fait !


Pascale pour le 5 février 2007.






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/02/2007 à 20:16

RENE

05/02/2007


Mots à insérer

Jamais : jeune, jonquille, amour, astre, misère, marchand, arnaque, arpège, illusion, illustre, sincère, source.
Jokers : neige, tout, trois.




Au marché

Je n’abuserai point de votre indulgence, chers lecteurs, en limitant mon développement à ce qui parait nécessaire et suffisant pour une bonne compréhension de ce récit. Celui-ci ne concerne en effet qu’un bref épisode de ma vie, qui est une vie bien ordinaire pour prétendre retenir beaucoup votre attention. Je ne m’attarderai pas plus sur la description des lieux que des plumes talentueuses sauraient bien mieux illustrer que celle de votre serviteur.

Venons en à ce samedi trois février 2007, jour du marché de Mont de Marsan. Comme chaque semaine -c’est en quelque sorte inscrit dans les astres- je prends la 203 Peugeot modèle 1957, ma fidèle et vaillante voiture de collection, dont la peinture noire lustrée et les chromes étincelants rehaussent l’élégance indémodable. Je ne dérogerais jamais à cette habitude, car je crois assez que rien de mauvais n’adviendra tant que nous ferons chemin commun.

Sur la route encore bordée de plaques de neige, j’évite cependant d’enclencher la surmultipliée qui nous propulserait aisément hors d’un virage. Chemin faisant, nous parvenons à destination sans encombre.

Le marché est toujours aussi bien achalandé de produits loyaux et marchands parmi lesquels j’effectue mes emplettes. Sur la place, je remarque un vendeur de fromage dont l’authenticité est attestée par le port d’un béret et quelque bagout. Las, ses prix sont notoirement excessifs. Si ce n’est de l’arnaque, je pense qu’il se fait des illusions sur la naïveté du consommateur local qui est bien au fait de ses bonnes sources d’approvisionnement. Un peu plus loin, je m’approche de l’attroupement qui se forme auprès d’une jeune femme munie d’une guitare. Installée sur un escabeau, elle égrène quelques arpèges avant de donner un show émouvant par sa qualité et sa sincérité. Mais le temps s’écoule trop vite. Je glisse une pièce de monnaie anonyme à ses pieds pour l’encourager, tout en m’interrogeant vainement sur ce destin de saltimbanque vraisemblablement parsemé de quelques misères.

Sa dernière chanson d’amour encore présente à mes oreilles, je m’éloigne pour aller acheter un bouquet de fleurs. Je dois vous en informer, j’ai rendez-vous dans un instant avec F. qui appréciera j’espère ce petit geste. Sans davantage vous faire attendre, voici comment j’ai rencontré cette personne. Adeptes du même cours de langue étrangère, nous venions de découvrir en bavardant que nous fréquentions aussi le même marché du samedi -ce qui n’a rien d’extraordinaire- ; c’est alors que je lui dis d’un ton badin : « tiens, comme ça, on pourra aller boire l’apéritif ? ». F., qui est une personne enjouée et pimpante, me prit au mot.

C’est ici le terme de mon propos, car il serait mal venu d’anticiper… Je vous confie néanmoins -sans doute me trouverez vous bien puéril- mon regret de ne pouvoir lui offrir des jonquilles printanières qui lui correspondraient si bien.


René pour le 5 février 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/02/2007 à 20:13

PASCALE *****

Ecrire une carte postale...


Le temps est à nouveau beau et ensoleillé après avoir subi un orage sévère la nuit dernière où nous dormions au gîte.
Nous sommes partis de Foix il y a déjà trois jours et le sentier des Bonhommes est vraiment très bien balisé. Le sac à dos est un peu lourd mais je m'habitue. Les Pyrénées ariègeoises sont magnifiques, très boisées et sauvages car nous ne rencontrons pratiquement personne mis à part les gardien des gîtes où nous arrêtons le soir. Nous passerons la frontière demain et nous serons en Catalogne chez nos voisins espagnols. Une des copines, mal chaussée dès le départ a les pieds recouverts d'ampoules. Nous la soignons et pansons ses plaies. Elle a fini par marcher en claquettes aujourd'hui ! Je ne sais pas si elle pourra arriver au bout car il reste encore 7 jours de marche. Le moral est bon. Je t'embrasse bien fort.

Maman


Chère maman,

J'espère que tu vas bien et j'espère aussi que ton amie aura trouvé la force de finir cette randonnée. Depuis le temps que vous l’espériez ce voyage !
Je vous admire puisque comme tu le sais, pour moi, aller chercher ne serait-ce que le pain, à pied me demande déjà des efforts inouis.
Je me souviens très bien de Foix où tu m'as emmenée petite avec mémé. Nous étions allées voir le château illuminé et ma mémoire d’enfant est encore pleine de ces images qui avaient je ne sais quoi de magique. Je suis très occupée en ce moment si bien que je n'ai pas tellement de temps pour écrire. Ne m’en tiens pas rigueur surtout ! J’espère que lorsque tu arriveras en Catalogne tu trouveras un cyber-point. Et que nous pourrons échanger quelques lignes en tête-à-tête et en direct. Je t'embrasse. Je pense à toi et je t'aime.

Ta poupette.




Pascale (italique) et ?



Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 03/02/2007 à 00:09

CHRISTIANE L. *

Ecrire une carte postale en vacances

Chantal en réponse à Christiane accablée par le soleil de Vieux Boucau ou échanges Nord-Sud ou encore comment une petite calamité peut en cacher une plus grande




Chère Nathalie,

Me voici installée à Vieux Boucau pour quelques jours, tu sais que je n’aime pas écrire aussi je serai brève pour te donner de mes nouvelles.
Par ce temps de chaleur, il est encore plus difficile de prendre un crayon, j’ai plutôt envie d’adopter le farniente total tellement la température m’épuise, je ne peux même pas aller me baigner dans la journée, le sable est brûlant etje ne trouve pas une place pour m’installe. J’attends la fin d’après-midi, les rayons du soleil sont moins forts et j’ai un peu plus d’accès à la plage.
Au bord de l’eau on sent enfin la fraîcheur, c’est agréable la température de l’eau est douce et me convient très bien. Ainsi je ne prends pas de coup de soleil, le bronzage n’est plus ma préoccupation.
J’espère que le thermomètre descendra un peu pour sortir de l’appartement et prendre le vélo.
Je vous embrasse à tous et je pense à votre arrivée.

Christiane

_________________________


Chère Amie,

Ton dernier courrier nous a complètement revigoré, ma petite famille et moi-même. En effet nous sommes actuellement à Berck plage et malheureusement nous ne pouvons que rêver de beau temps, de chaleur, et de soleil qui nous permettraient d’accéder à la mer en maillot : il fait un froid de canard, le ciel est bas, terne, sans couleur. Nous rêvons, puisque les lunes se suivent et cet été décidément, se ressemblent toutes : aucune ne nous amène la chaleur tellement espérée dans notre plat pays.
On ose à peine croire qu’on est bien au mois d’Août : même le laurier rose qu’on m’avait offert pour la naissance du petit dernier de la tribu (le n° 7 déjà) n’arrive pas à fleurir. C’était déjà le cas pour les iris au printemps, c’est te dire si on est en déficit de chaleur et de soleil.
Ta petite invitation tombe vraiment à pic, tu nous à mis l’eau à la bouche, et comme nous sommes libres comme l’air, c’est avec bonheur que mes sept enfants, mon mari, ses parents et moi-même prendrons la route dès demain pour te rejoindre.
Je t’avais dis que les quatre aînés ne viendraient pas et il n’était pas prévu non plus que les parents nous accompagnent mais je sais ton sens de l’hospitalité et je te fais confiance !
J’essaie donc déjà d’imaginer les grands espaces landais, les collines boisées, que dis-je, les dunes embaumées de l’odeur de la résine et du sable chaud… c’est le BONHEUR !!!
Tu me paraissais légèrement morose, mais sois tranquille nous allons mettre un peu de gaîté dans ta petite vie de recluse. Au programme sorties vélo, concerts, feux d’artifice, courses landaises, chistera et autant de curiosités que j’ai p imaginer à partir du site de Vieux Boucau que j’ai consulté, alors que mon petit monde me laissait enfin tranquille.
Je ne veux donc plus que tu te lamentes seule, sur ton caillou et saches que dès demain soir, nous arriverons à la lueur des lampions : la route est longue mais nous la ferons d’une traite pour profiter au plus vite de la générosité du soleil landais.

Ton amie fidèle
Nathalie



(Christiane et Chantal(italique) le 22 janvier 2007)

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 31/01/2007 à 21:32

CHANTAL

31/01/2007

En réponse à Christiane accablée par le soleil de Vieux Boucau ou échanges Nord-Sud ou encore comment une petite calamité peut en cacher une plus grande


Ecrire une carte postale en vacances (plus les mots imposés pour le 29 janvier de la part de Chantal)
COLLINE
Mots à insérer : caillou, couleur, odeur, oser, libre, lune, lampion, laurier, iris, inouï, nature, naissance, essayer, espace,
Jokers : beau, mer, rose



Chère Nathalie,

Me voici installée à Vieux Boucau pour quelques jours, tu sais que je n’aime pas écrire aussi je serai brève pour te donner de mes nouvelles.
Par ce temps de chaleur, il est encore plus difficile de prendre un crayon, j’ai plutôt envie d’adopter le farniente total tellement la température m’épuise, je ne peux même pas aller me baigner dans la journée, le sable est brûlant etje ne trouve pas une place pour m’installe. J’attends la fin d’après-midi, les rayons du soleil sont moins forts et j’ai un peu plus d’accès à la plage.
Au bord de l’eau on sent enfin la fraîcheur, c’est agréable la température de l’eau est douce et me convient très bien. Ainsi je ne prends pas de coup de soleil, le bronzage n’est plus ma préoccupation.
J’espère que le thermomètre descendra un peu pour sortir de l’appartement et prendre le vélo.
Je vous embrasse à tous et je pense à votre arrivée.

Christiane
_____________________________________



Chère Amie,

Ton dernier courrier nous a complètement revigoré, ma petite famille et moi-même. En effet nous sommes actuellement à Berck plage et malheureusement nous ne pouvons que rêver de beau temps, de chaleur, et de soleil qui nous permettraient d’accéder à la mer en maillot : il fait un froid de canard, le ciel est bas, terne, sans couleur. Nous rêvons, puisque les lunes se suivent et cet été décidément, se ressemblent toutes : aucune ne nous amène la chaleur tellement espérée dans notre plat pays.
On ose à peine croire qu’on est bien au mois d’Août : même le laurier rose qu’on m’avait offert pour la naissance du petit dernier de la tribu (le n° 7 déjà) n’arrive pas à fleurir. C’était déjà le cas pour les iris au printemps, c’est te dire si on est en déficit de chaleur et de soleil.
Ta petite invitation tombe vraiment à pic, tu nous à mis l’eau à la bouche, et comme nous sommes libres comme l’air, c’est avec bonheur que mes sept enfants, mon mari, ses parents et moi-même prendrons la route dès demain pour te rejoindre.
Je t’avais dis que les quatre aînés ne viendraient pas et il n’était pas prévu non plus que les parents nous accompagnent mais je sais ton sens de l’hospitalité et je te fais confiance !
J’essaie donc déjà d’imaginer les grands espaces landais, les collines boisées, que dis-je, les dunes embaumées de l’odeur de la résine et du sable chaud… c’est le BONHEUR !!!
Tu me paraissais légèrement morose, mais sois tranquille nous allons mettre un peu de gaîté dans ta petite vie de recluse. Au programme sorties vélo, concerts, feux d’artifice, courses landaises, chistera et autant de curiosités que j’ai p imaginer à partir du site de Vieux Boucau que j’ai consulté, alors que mon petit monde me laissait enfin tranquille.
Je ne veux donc plus que tu te lamentes seule, sur ton caillou et saches que dès demain soir, nous arriverons à la lueur des lampions : la route est longue mais nous la ferons d’une traite pour profiter au plus vite de la générosité du soleil landais.

Ton amie fidèle

Nathalie


Chantal et Christiane (italique) pour le 29 janvier 2007 (hi hi, et ben quoi, 11 personnes à table, c'est pas la mer à boire!)








Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 31/01/2007 à 21:15

CHRISTIANE J.*****

30/01/2007

COLLINE, caillou, couleur, odeur, oser, libre, lune, lampion, laurier, iris, inouï, nature, naissance, essayer, espace.
Jokers : beau, mer, rose.


COLLINE...

Charlotte, 10 ans, une fois de plus se fait rappeler à l’ordre par la maîtresse :
« vous êtes encore dans la lune ! ».

Non elle n’est pas dans la lune, Charlotte étouffe dans cet espace rétréci que constitue l’internat du pensionnat La Croix, un incoercible besoin de liberté la submerge.

Elle connaît bien cette sensation forte qui monte en elle et ses pensées échafaudent le projet d’une fugue.

Elle n’en est pas à son coup d’essai. Sa stratégie est au point, elle l’a déjà expérimentée : dans son uniforme couleur bleu marine complété par le béret sur lequel est accroché l’insigne du pensionnat, rien ne la distingue des autres élèves, externes, elles. A 16 h 30, son cartable à la main, elle se fond dans le rang qui attend l’ouverture de la porte de sortie. En tête, une surveillante fait le chemin jusqu’au bout de l’impasse et le groupe se disperse pour rejoindre son domicile.

Une autre ruse lui a déjà bien réussi : dissimulée derrière la statue de la Ste Vierge entourée de rosiers elle attend, prête à bondir ; la cloche de l’entrée tinte, de sa loge, la sœur tourière actionne l’ouverture et là elle se glisse dans la porte entre-ouverte, le cœur battant mais la tête haute et l’air le plus naturel possible pour ne pas éveiller l’attention du visiteur.

Dehors, Charlotte hâte le pas puis se met à courir avec allégresse, libre, elle est libre, peu lui importe les conséquences, elle exulte.

L’itinéraire pour rejoindre le domicile de sa mère lui est familier.

Elle traverse la place Reggio, rejoint le canal dont elle aime l’odeur, hop, un petit caillou lancé du pont pour faire un rond dans l’eau verte, puis elle longe le quai Carnot qui débouche sur la place Exelmans et elle entreprend la montée vers la Ville-Haute. C’est sa colline, son fief dont les remparts peuplés d’iris sauvages surplombent la ville et parmi les toits d’ardoise grise elle devine le pensionnat.

Si la porte du logement est close, elle n’éprouve pas d’inquiétude, elle rejoint sans se presser sa mère qui travaille en 3 x 8 dans un standard de téléphonie, et c’est donc là qu’elle doit forcément la trouver.


Evidemment elle se fait réprimander, sa mère alerte aussitôt le pensionnat, avec un peu de chance elle n’y retournera que le lendemain matin. Elle pense à ses camarades de dortoir, à la loupiote qui brille faiblement dans la cellule de la surveillante.


Ramenée devant la Mère Supérieure, la tête baissée et l’air contrit, elle promet de ne pas recommencer. Pendant quelque temps tout le monde l’a à l’œil, puis l’attention se relâche et Charlotte sait qu’elle pourra à nouveau oser défier le règlement.


Plusieurs décennies ont passé depuis cette époque qui n’a pas été couronnée de lauriers.


Charlotte n’a aucun souvenir des remontrances et des punitions qui lui ont probablement été infligées. Mais elle a gardé intact ce sentiment de jubilation inouïe éprouvé lorsqu’elle s’échappait pour fuir cet univers clos qui faisait naître en elle une irrésistible soif d’évasion.

Christiane J. pour le 29 janvier 2007.






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 30/01/2007 à 19:57

PASCALE *****

30/01/2007

Parti au crépuscule, d’un pas lent, il emprunterait les cieux.
Le cœur lourd dans cette nuit mourante, l’homme se recroquevillerait, direction l’horizon.
Ses mains engourdies effleureraient parfois quelque mouton qui se détacherait d’un ciel caressant.
La lune disparaîtrait et assombrirait encore plus la scène, annonçant pourtant et malgré nous, le soleil pour notre lendemain matin. Sans lui.
Les routes se refroidiraient très vite et aucune senteur ne parviendrait plus à nous émouvoir.
Pourtant en contournant une villa, c’est un parfum d’oranges amères qui nous ferait sourire. C’était il y a plusieurs matins, au petit déjeuner, avec lui.
Un troupeau de badauds deviserait tranquillement et nous regarderait passer. Quelques uns oseraient poser les yeux sur le convoi, secouant la tête en espérant se rendre plus libres que nous. Utopie.
Nous continuerions notre chemin, la lune monterait dans le ciel tandis que le dernier rayon de soleil disparaîtrait au même endroit.
Le temps serait gris, la brume se lèverait, nous aurions besoin d’autres lampions pour avancer.
Nous traverserions une touffe de mauvaise herbe à qui l’on aurait permis de pousser, et plus près, dans un tout petit espace plus chaud, quelques fleurs inclineraient leur tête colorée au-dessous des herbes, sans se faire remarquer. Comme pour mieux respecter notre silence.
Et monsieur l’univers ne saurait comment s’y prendre pour nous prouver combien la vie est belle malgré nos chagrins : chaque saison serait, est, une nouvelle naissance et sans fin elles se renouvellent, toujours de plus en plus belles.
Dans cet espoir, il est bon aussi de se presser d’en profiter au lieu de pleurer encore ou se plaindre.
L’atelier est en vue et pour une fois, c’est moi qui vous dit merci notamment à Christiane à qui j’ai momentanément emprunté le texte du jour, tout juste arrivé (je ne déposerai pas celui-ci). J’ai juste cherché un jeu différent parce que je n’avais pas le goût ou le courage de m’y mettre : reprendre un texte pour en changer les mots dans le sens inverse, mais il m’a échappé pour donner celui-ci !

Pascale le 22 janvier 2007.

(texte emprunté à Christiane L. : pour un exercice de style improvisé soit écrire l'inverse des mots ou à peu près et garder un sens cohérent au texte)

Partis de bon matin, d’un pas rapide, nous avons pris le chemin,
Le cœur léger dans cette aube naissante, la fille s’étire sur le sentier, direction la colline,
Les pieds alertes butent parfois sur quelques cailloux qui se détachent de la terre battue,
Le soleil pointe à l’horizon et l’embrase avec sa brillante couleur jaune, nous annonçant la pluie pour la soirée,
Les prés se réchauffent petit à petit, une bonne odeur de foin arrive à nos narines,
Nous contournons une ferme et c’est un relent de purin qui nous fait grimacer !
Un troupeau de vaches rumine tranquillement et nous regarde passer. Quelques unes osent tirer sur le lien qui les attache, secouant la tête en espérant se rendre libre.
Nous continuons notre chemin, le soleil monte dans le ciel tandis que le dernier croissant de lune disparaît à l’opposé,
Le temps est clair, la brume s’est évaporée, nous n’avons pas besoin de lampion pour avancer.
Nous longeons une haie de lauriers qu’on a oublié de tailler, et plus loin dans une zone humide, quelques iris dressent leur tête jaune au-dessus des herbes pour se faire remarquer.
Et dame nature sait s’y prendre pour nous montrer combien elle est belle : chaque printemps est une nouvelle naissance et sans fin elle se renouvelle, toujours de plus en plus belle.
Dans cet espace, il fait bon cheminer et il est bon aussi de s’arrêter pour le contempler.
La colline est en vue, nous y serons avant midi.

Chrisitiane L.)





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 30/01/2007 à 00:22

CHRISTIANE L. *

30/01/2007

Mots à insérer

COLLINE, caillou, couleur, odeur, oser, libre, lune, lampion, laurier, iris, inouï, nature, naissance, essayer, espace.
Jokers : beau, mer, rose.






Partis de bon matin, d’un pas rapide, nous avons pris le chemin,
Le cœur léger dans cette aube naissante, la fille s’étire sur le sentier, direction la colline,
Les pieds alertes butent parfois sur quelques cailloux qui se détachent de la terre battue,
Le soleil pointe à l’horizon et l’embrase avec sa brillante couleur jaune, nous annonçant la pluie pour la soirée,
Les prés se réchauffent petit à petit, une bonne odeur de foin arrive à nos narines,
Nous contournons une ferme et c’est un relent de purin qui nous fait grimacer !
Un troupeau de vaches rumine tranquillement et nous regarde passer. Quelques unes osent tirer sur le lien qui les attache, secouant la tête en espérant se rendre libre.
Nous continuons notre chemin, le soleil monte dans le ciel tandis que le dernier croissant de lune disparaît à l’opposé,
Le temps est clair, la brume s’est évaporée, nous n’avons pas besoin de lampion pour avancer.
Nous longeons une haie de lauriers qu’on a oublié de tailler, et plus loin dans une zone humide, quelques iris dressent leur tête jaune au-dessus des herbes pour se faire remarquer.
Et dame nature sait s’y prendre pour nous montrer combien elle est belle : chaque printemps est une nouvelle naissance et sans fin elle se renouvelle, toujours de plus en plus belle.
Dans cet espace, il fait bon cheminer et il est bon aussi de s’arrêter pour le contempler.
La colline est en vue, nous y serons avant midi.


Christiane L. pour le 29 janvier 2007.

J'ai emprunté ton texte pour m'adonner à un jeu particulier : prendre l'inverse des mots que tu utilises et tenter d'en faire un texte cohérent! Il m'a un peu échappé mais voilà : je le dépose sur ta page car il t'appartient aussi! (en italique)



Parti au crépuscule, d’un pas lent, il emprunterait les cieux.
Le cœur lourd dans cette nuit mourante, l’homme se recroquevillerait, direction l’horizon.
Ses mains engourdies effleureraient parfois quelque mouton qui se détacherait d’un ciel caressant.
La lune disparaîtrait et assombrirait encore plus la scène, annonçant pourtant et malgré nous, le soleil pour notre lendemain matin. Sans lui.
Les routes se refroidiraient très vite et aucune senteur ne parviendrait plus à nous émouvoir.
Pourtant en contournant une villa, c’est un parfum d’oranges amères qui nous ferait sourire. C’était il y a plusieurs matins, au petit déjeuner, avec lui.
Un troupeau de badauds deviserait tranquillement et nous regarderait passer. Quelques uns oseraient poser les yeux sur le convoi, secouant la tête en espérant se rendre plus libres que nous. Utopie.
Nous continuerions notre chemin, la lune monterait dans le ciel tandis que le dernier rayon de soleil disparaîtrait au même endroit.
Le temps serait gris, la brume se lèverait, nous aurions besoin d’autres lampions pour avancer.
Nous traverserions une touffe de mauvaise herbe à qui l’on aurait permis de pousser, et plus près, dans un tout petit espace plus chaud, quelques fleurs inclineraient leur tête colorée au-dessous des herbes, sans se faire remarquer. Comme pour mieux respecter notre silence.
Et monsieur l’univers ne saurait comment s’y prendre pour nous prouver combien la vie est belle malgré nos chagrins : chaque saison serait, est, une nouvelle naissance et sans fin elles se renouvellent, toujours de plus en plus belles.
Dans cet espoir, il est bon aussi de se presser d’en profiter au lieu de pleurer encore ou se plaindre.
L’atelier est en vue et pour une fois, c’est moi qui vous dit merci notamment à Christiane à qui j’ai momentanément emprunté le texte du jour, tout juste arrivé (je ne déposerai pas celui-ci). J’ai juste cherché un jeu différent parce que je n’avais pas le goût ou le courage de m’y mettre : reprendre un texte pour en changer les mots dans le sens inverse, mais il m’a échappé pour donner celui-ci !

Pascale le 22 janvier 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 30/01/2007 à 00:17