FRANCOISE C.*

Ecrire une déclaration d'amour sous forme de dialogue...

Comme d'ordinaire tout est permis ou presque...




Déclaration d'amour


Une déclaration d'amour à plusieurs à la fois! Je les entends déjà: prostituée? souteneur? au mieux, coeur d'artichaut!
Je m 'entête:
-je t'aime, toi, un de mes plus anciens. Je me souviens plus particulièrement du passage où la petite fille qui va être adoptée reprend la vendeuse d'un magasin: « je ne suis pas cliente, je suis italienne » avec un regard éperdu vers la dame qui peut-être l'amènera vivre avec elle. Inquiète mais résolue à être vraie, sinon elle sait bien déjà , à sept ans, que la vie ensemble sera impossible. J'ai perdu ta jaquette cartonnée mais ta couverture gris clair est intacte, juste cornée par les multiples lectures et les lettres bleu marine se détachent: « on demande une maman ». je t'ai rangé dans la bibliothèque de mes petits enfants. Lorsque ils t'ont choisi pour ces moments de lecture partagée avec un plaisir qui scelle la connivence autour de l'essentiel de la vie, Emma et Clara m'interrompent au paragraphe cliente- italienne. Et toi, quand on te sort du rayonnage, tu t'ouvre à cette page. Complicité, complicité, tout est en ordre.
je t'aime aussi, plus sensuelle ment, toi le premier de l'étagère Pléïade. ta jaquette transparente est écornée, celle de carton est zébrée de petites déchirures et le petit lacet jaune marque la première page des frères Karamazov; Ivan, mon premier amour d'adolescence; je l'imaginais brun, légèrement bouclé, fragile comme tes feuilles, solide comme ta reliure, difficile à posséder comme ces livres prestigieux, très cher pour moi...je suis presque du doigt chaque ligne pour vous caresser, l'odeur si caractéristique de ton papier ne peut être que celle de son galetas où misère et culture se tissent sous mes yeux attendris. Je déteste ces femmes qui ne comprennent rien. Les battements joints de mon coeur et de mon sexe confirment que j'aurais pu t'aimer, t'aimer et te sauver, t'aimer et te garder, Ivan. Je referme le volume et le serre sur ma poitrine, ferme les yeux et me rêve mariée...à la littérature.
te voilà, toi, plus léger, plus voluptueux, donnant toute son importance au corps et à tous les sens. ta couverture brune est usée jusqu'à l'écornement et des traces grisâtres que la gomme n'efface plus disent mon assiduité. je te savais par coeur mais je te lisais quand même: les mots que j'aurais tant voulu écrire, moi, se lisaient sous mes yeux dévoreurs: « quand j'habitais Alger....j'y habiterai avec toi; « je patientais tout l'hiver... » comment peut-on patienter quand le soleil, la mer, la sable chaud, ton corps mince de nageur, tes yeux pétillants d'intelligence et de connivence m'appelaient avec une intensité qui me laissait sans force, pantelante. L'été d'Albert Camus.
J'ai aimé quelques hommes, j'en aimerai encore; mais vous et les autres autour de vous trois, vous qui ne m'avez jamais trahie, qui ne m'avez jamais déçue, rien ne pourra vous enlever à mon adulation. Oui, je vous aime d'amour.


Capbreton, octobre 2007, Françoise C.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/10/2007 à 20:33

CHRISTIANE L. *

16/07/2007

MOTS A INSERER :
SAVANT, source, silence, alarme, astuce, vacarme, valeureux, amical, atelier, nouveau, naissance, tourment, tempête,
Jokers : une, jour, joie




Le Président du Conseil Général des Landes nous a souhaité une excellente Traversée des Landes pour cette 13e édition 2007 et le programme a été savamment concocté par nos animateurs qui nous ont offert des balades toujours aussi riches et diversifiées avec une touche d’originalité en nous réunissant à LAUREDE dès 5 heures 30 du matin.
Castets nous a montré à travers sa forêt galerie qu’elle possédait de nombreux ruisseaux aux eaux limpides qui donnaient une végétation luxuriante formant un contraste saisissant avec la lande sèche où le soleil devenait pesant vers midi. Mais où donc se cachent les sources pour alimenter ces cours d’eau ? la nature reste encore mystérieuse !
Et sous ce chaud soleil, la troupe se faisait plus silencieuse, seul le bruit des pas cadençait notre marche. La halte à l’airial de « Rincaou » était la bienvenue pour récupérer, apaiser notre faim et notre soif. Dans l’après midi, quelques questions d’inquiétude venaient alimenter à nouveau les conversations. C’est encore loin la fin du parcours ? Si cela continue je vais manquer d’eau ! Et une voix rassurante répondait gentiment : ne vous alarmez pas, au prochain carrefour, vous trouverez un ravitaillement,, nous avons pensé à vous, soyez rassuré ! L’astuce, c’est de bien gérer son eau, pas trop, pas assez, juste ce qu’il faut.
Le lendemain, l’accueil des participants à la halle du marché d’Hagetmau provoquait un tel vacarme qu’on avait du mal à suivre une conversation et pourtant, que de choses on avait à raconter dès le matin ! Les valeureux animateurs savaient faire silence pour écouter la présentation de la « perle de la Chalosse » par les représentants de la ville. Et après séparation du groupe en deux, les marcheurs sont partis à la découverte des lacs d’Agès et d’Halgo aux termes d’un périple de 15 kilomètres ; en fin de journée une amicale réception les attendait selon une habitude bien établie.
Pissos nous a amené dans la haute lande avec des pins, des pins, toujours des pins et oh ! surprise, nous découvrons la vallée de la Leyre que nous longeons au milieu des fougères, des grandes herbes et des chênes, quel plaisir de marcher dans cette fraîcheur de verdure et d’eau !
Dans ce village, autrefois, les élevages de moutons formaient l’essentiel de l’économie (nous avons eu la surprise de côtoyer un « tchancayre ») l’industrie du bois avec les scieries et les ateliers de résine les ont remplacés et actuellement, c’est la culture du maïs, de l’asperge et des carottes qui domine.
Le dernier jour, nous participons à la nouveauté de l’année, une matinale, 300 randonneurs ont répondu présents, le temps, lui, n’y était pas, nous devions découvrir la naissance du jour, le lever du soleil et bénéficier ainsi d’émotions nouvelles… Point de tout cela, le jour est bien arrivé mais dans la grisaille et la fraîcheur, le ciel semblait tourmenté et c’est la pluie qu’il nous a déversée, heureusement qu’il nous a épargné de la tempête !
Une belle matinée tout de même en découvrant Laurède et ses richesses : un immense chai avec ses poutres en chêne d’une excellente conservation, le four à pain qui sert actuellement à cuire le pastis landais (nous avons eu droit à une dégustation), les vergers, les arènes tout en bois où les marcheurs se sont retrouvée pour un bon casse-croûte avec les délicieuses pêches de la localité.
Plus loin, au château, les enfants du village nous ont offert un spectacle en plein air fait de sketches et de chants gascons, ils ont été fort applaudis malgré la pluie qui s’était invitée.
Et pour clôturer cette semaine de randonnée, nous nous sommes retrouvés à plus de 500 dans la salle communale autour d’un repas festif, dans la joie et l’amitié.
Nous étions en vacance, elles se terminaient et chacun repartait avec le souvenir d’avoir passé de bonnes journées ensemble !


Christiane L. pour le 25 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/07/2007 à 15:08

RENE

26/06/2007

Savant : source, silence, alarme, astuce, vacarme, valeureux, amical, atelier, nouveau, naissance, tourment, tempête.
Jokers : une, jour, joie.






Invitation.

Son invitation amicale traduisait un « certain » humour. Sur le carton, on reconnaissait son visage souriant, astucieusement inséré par photo montage au poste de pilotage d’un véhicule d’un genre nouveau perché sur ses quatre roues d’engin tout terrain de taille démesurée. Vous avez peut-être vu de tels monstres faisant un show public en s’affairant à l’écrabouillement de quelques voitures automobiles réformées, cela, dans un vacarme forcément apocalyptique. Et, en bas de l’image -accrochez-vous- il y avait cette phrase :
« Pour mes 40 ans de fauteuil, je me f… des radars ! »

Son fauteuil, c’est bien sûr son fauteuil roulant de paraplégique. La source de cet état, c’est un accident automobile, son accident à elle, un de ces accidents banals qui fauchent des jeunes, un accident instantané qui laisse dans les annales moins de traces qu’une quelconque tempête, mais par contre combien de tourments irréparables !

Ceux de ses parents d’abord, qui, depuis le jour de sa naissance, l’avaient élevée avec amour, choyée, l’avaient vu grandir, s’épanouir, si pleine de joie de vivre, de perspectives professionnelles et d’attrait pour les jeune gens… Quand à elle, j’imagine à peine les alarmes qui ont du exploser dans son esprit. J’essaie de deviner ses combats valeureux, instant après instant, jour après jour, semaines, mois et années, pour subir, surmonter, ou composer avec les maux, les problèmes et difficultés de toutes sortes et de tout acabit. Je sais aussi qu’elle nourrit l’espoir -surtout pour d’autres- qu’un jour un savant parvienne enfin à raccommoder les nerfs cassés de la colonne vertébrale.

Je pense, qu’il lui appartiendrait -et à elle seule- d’écrire son histoire, si un jour elle voulait ouvrir cet atelier ! Mais, sachez qu’elle n’est pas du genre à garder le silence, ni à vivre seule dans son coin, ni à renoncer.

Je me rendrai à sa soirée et, avec ses amis, nous lui ferons fête.


René pour le 25 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 26/06/2007 à 19:05

RENE

26/06/2007

Lucane : lupin, liquide, urgent, ubiquité, cœur, clapotis, antenne, artiste, nuage, normal, éclair, espace.
Jokers : pluie, son, bleu.





Sortie en montagne

Nous suivons les indications du topo-guide : « en haut du village, emprunter à gauche la route qui plus loin se transforme en chemin carrossable jusqu’au pont sur le Palu. Poursuivre jusqu’à une intersection. etc. ». La ballade s’engage sous de bons auspices : il fait beau malgré quelques nuages qui témoignent de l’épisode orageux de la veille. Quand, j’y pense, je ne peux résister à une digression car le spectacle titanesque des éclairs jaillissant vers l’espace nocturne au dessus des sommets de trois mille mètres s’est imprimée dans ma mémoire. Aucun artiste, aucun metteur en scène ne saurait le réaliser, surtout lorsque la foudre, comme dotée d’un don d’ubiquité, produit simultanément ses feux.

Mais, revenons à nos chaussures. Elles foulent à présent un sentier ombragé qui monte rudement entre deux murets de pierre en longeant des prés aussi pentus que des toits d’église. Nos pas se raccourcissent et notre cœur s’accélère. Nous transpirons bien que nos vêtements chauds aient regagné le sac à dos. Durant ces efforts, je songe aux générations qui, pendant les siècles qui nous précèdent ont vécu dans cette montagne à la fois rude et belle, et qui ont su l’aménager.

Alors que la pente devient plus progressive, nos esprits ressentent bientôt une nécessité qui évolue vers l’urgence : la pose déjeuner. D’ailleurs, nous avons atteint le plateau qui s’étale aux environs de 1400 mètres d’altitude. Nous prenons place sur un petit éperon duquel la vue est sublime : vallées, gave, torrents, routes, villages, bois, prairies, granges, crêtes et pics… et en premier plan, un rocher colonisé par des pieds de joubarde fleurie, qui n’en ont cure.

Pendant que nous mangeons et buvons quelque liquide régénérateur -je ne vous en dirai pas plus pour ne pas vous mettre l’eau à la bouche- toute une faune s’active sous nos yeux. Il y a notamment des fourmis qui n’en perdent pas une miette, même plus grosse qu’elles. Pourtant, elle semblent avoir renoncé à la tête de lucane avec ses énormes mandibules, relief d’un destin déterministe, qui gît près de la pointe de mon bâton. Une fourmi énorme s’en vient, de son côté, explorer ma jambe. Je lui signifie mon désaccord. Elle se laisse alors tomber au sol pour repartir ailleurs comme si de rien n’était ! Puis je suis captivé par le manège d’un insecte volant bariolé, aux ailes multiples et aux antennes chercheuses qui vaque imperturbablement de plante en fleur en s’accommodant des tourbillons de brise !

Il nous faut repartir maintenant que le corps s’est ragaillardit et le pouls normalisé. Nous suivons un chemin qui dessert plusieurs granges réhabilitées en résidences secondaires. Puis traversant au flanc de grandes prairies de fauche, le sentier conduit vers le torrent. L’herbe est luxuriante et parsemée de fleurs Je ne m’étendrai pas sur l’infinie variété de cette flore, il faudrait être un botaniste averti. Cependant, je reconnais des touffes de lupin (à ne pas confondre avec le vulpin ni avec la luzerne lupuline) au milieu des graminées. Il ne m’étonne pas que la viande de ces petits ruminants laineux qui se nourrissent de ce fourrage soit si succulente. Justement voici un troupeau qui parait bien alangui. Quelques bêtes lézardent au soleil sur des rochers en terrasse et daignent à peine manifester que nous les importunons dans leur sieste ovine.

Nous traversons à gué les eaux torrentueuses et bruyantes. Ensuite nous suivons un canal d’irrigation encore en fonction qui gargouille et qui clapote allègrement. Au dessus, des bouleaux colonisent agréablement la pelouse. Des massifs de rhododendrons étalent généreusement leur floraison luxuriante. C’est à présent le retour. Nous arrivons sur une voie qui descend en lacets.

Nous n’allons pas vous infliger cette heure et demi de marche qui devient de plus en plus machinale et fastidieuse mais qui est nécessaire pour achever la sortie et pour que demeurent en nous la satisfaction et le bonheur de l’avoir accomplie. Et partagée.

René pour le 18 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 26/06/2007 à 19:04

PASCALE *****

25/06/2007


Mots à insérer :
SAVANT : source, silence, alarme, astuce, vacarme, valeureux, amical, atelier, nouveau, naissance, tourment, tempête.

JOKERS : une, jour, joie.




Des mots savants pris à la source de nos silences et qui viennent tirer l’alarme, tentant une dernière astuce avant de rendre les armes dans le faux-vacarme de valeureuses joutes amicales, ce au cours d’un atelier dont la troisième fête de naissance se profile déjà à l’horizon. Avant même les doux tourments et les agréables tempêtes que provoqueront nos mots en balade dans l’univers, je partage une ou deux, dernières pensées du jour …

L'espérance d'une joie est presque égale à la joie. William Shakespeare


Etre capable de trouver sa joie dans la joie de l'autre : voilà le secret du bonheur. Georges Bernanos

Vivement la rentrée prochaine … Merci à tous.


Pascale pour le 25 juin 2007.









Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/06/2007 à 20:14

PASCALE *****

Après lecture d’un texte, (voir ci dessus) après avoir regardé une série d’image, écrire librement en nous inspirant du thème abordé dans le texte que nous avons choisi. Les images peuvent aussi influencer notre discours.


Jeu du 11 juin 2007.


Monologue Alberta Parichi.

Mon nom à moi c'est Alberta mais je déteste ce prénom si bien que dès l'âge de trois ans, je ne répondais plus à ceux qui m'appelaient ainsi.
Finalement je fus surnommée "Kikou", contraction du "coquinou" dont me gratifiait si souvent grand-père et dont je ne parvenais pas à prononcer les trois syllabes.
Kikou, Kikou disais-je en agrippant le bas de pantalon d'un papet aux anges.
Ma famille n'est pas vraiment d'ici. Ma mère est née en Sicile et les soixante-dix années passées dans les Landes ne suffisent pas à effacer sa différence. Ses yeux couleur de braise, une chevelure noire comme le geai, des mains chantantes, mimantes, dansantes, de la pâte à pizza et des tagliatelles célèbres jusqu'au fin fond du pays. Toujours gaie, prête à rendre service, elle ne se lasse jamais de raconter. On dit qu'elle a un don. Certains même qu'elle est un peu sorcière. Mais non. Elle cultive l'art des plantes médicinales et elle est très psychologue. Si bien que ses conseils avisés en ont soulagé plus d'un.
Lorsqu'elle était plus jeune, elle travaillait dur, aidant grand-père et papa aux champs puis en rentrant s'occupant du foyer, du repas aux devoirs toujours faits avec application car, disait-elle : « si tu ne veux pas garder les moutons ou les vaches il faut que tu travailles à l'école »
Manque de chance, moi je n'avais qu'une seule envie : être bergère. Et à part le loup, lorsque j'étais plus jeune, je ne craignais rien. Ni le manque, ni la solitude ni le travail parfois ingrat de ce dur métier. Moi je ne voyais que le chien Pataud qui ne suivrait partout où j'irai, les agneaux aussi doux à caresser, l'herbe des hauts pâturages où je folâtrerai en compagnie de mes amis les bêtes. Du coup, interprétant à ma façon les consignes de maman, je ne m'étais guère fatiguée sur les bancs de l'école. Je voulais être libre. Libre de faire ce que je voulais. Quand je voulais. Mais la nature a elle aussi ses lois et j'avais vite déchanté. Ma rencontre avec Émile le bouvier avait accéléré la chute. Car si, au début, tout avait pu apparaître magique, une fois coincée entre moutons boeufs et compagnon de corvée, la vie devint vite une suite de tâches monotones et sans vrai lendemain. C'est ainsi que j'avais pris la décision de quitter la région. Je me donnais 1000 raisons. Inventant des regards suspects sur mes origines méditerranéennes alors que nos voisins au village n'avaient plus besoin de nous prouver qu'ils nous acceptaient pleinement.
Je croisais des regards envieux alors qu'il ne s'agissait que de coups d'oeil de sympathie.
Bref, ce fut sans regret que j'embarquais dans le train poussif qui m'amena jusqu'au jour d'aujourd'hui. Depuis de l'eau a coulé sous tous les ponts et pas seulement sous celui de la Midouze. J'ai mûri. Mes projet aussi. Maman à quelques rides de plus mais toujours le même entrain et le même sourire ravageur. Ses mains dansent toujours autant et elle n'a toujours pas sa langue dans sa poche. Pour les quarante ans de la fille du maire de Douazit, nous avons fabriqué un mai géant avec tous les copains du village. Il aura fallu plus de 100 mètres de rubans pour l'habiller et d'avance je ris à l'idée du camion qui faudra pour le déplacer. Ce n'est plus à un mai mais carrément un pin paré d'atours miroitant au soleil.
Je reviens souvent au pays. Car ce pays est bien le mien. J'y suis née. J'y ai vécu toute mon enfance et j'y ai aussi mes racines. Grand-père ne travaillait pas seulement dans les champs, il était aussi rempailleur comme mon père qui a fait toute sa carrière à l'usine de chaises d'Hagetmau. Moi aujourd'hui, je suis guide dans un écomusée sis au beau milieu du parc du Mercantour...
Je pratique l'alpiniste, le ski de fonds et la randonnée de haute montagne. Il n'est pas rare d'apercevoir quelques chèvres sauvages et lorsque je me repose un moment, accroupie sur une pierre, je regarde la nature et je me dis qu'il est vraiment important de la protéger à fin de léguer la meilleure terre possible à nos enfants. Oui, il est grand temps de se secouer.

Pascale jeu du 11 juin 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 21/06/2007 à 20:44

CHRISTIANE J.*****


1°/ L’enseignante dit quelque chose à un enfant
2°/ L’enfant en a de la peine
3°/ Quelqu’un le console





Titre « L’enfant que j’étais »



Classe de CM1, Mademoiselle Tassiot a appelé Charlotte au tableau, l’examine et s’arrête sur sa coiffure que l’on peut qualifier de « bizarre », et ma foi c’était vrai.
« Qu’est ce que c’est que cette coiffure aussi emberlifigotée » ?

De fait, à l’internat la religieuse de service le matin s’ingéniait à lui relever ses longs cheveux en mèches disparates avec des petits bouts de « cordelettes » accrochés dans le désordre, les mèches s’écroulant de ci – delà au fil des heures.


Charlotte fond en larmes, une camarade de dortoir précise alors que c’est la Sœur St Jean Chrisostome qui confectionne cette coiffure le matin.


A la récréation, Charlotte confie sa peine à une « grande » qui trouve la solution pour la soustraire à la main maladroite de la religieuse sans la froisser. Elle lui conseille de se lever à la première sonnerie du dortoir - c’est à dire à 6h30 - destinée à réveiller les pensionnaires qui souhaitent assister à l’office quotidien et qui se préparent seules.

De cette façon, Charlotte put confier sa tête à cette « grande » charitable qui lui tressa les cheveux sagement avec soin.

Soulagée de ne plus être singularisée par cette coiffure stupide, Charlotte éprouva une gratitude incommensurable à l’égard de sa grande amie astucieuse et experte.


Christiane J. le 18 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 20/06/2007 à 13:03

CHRISTIANE L. *

18/06/2007


LUCANE, lupin, liquide, urgent, ubiquité, cœur, clapotis, antenne, artiste, nuage, normal, éclair, espace.
Jokers : pluie, son, bleu.



Il y a dans la forêt des bruits qui ressemble à des paroles, disait Jean GIONO.
Et ce n’est pas le lucane qui viendra perturber ce murmure, trop occupé qu’il est à faire travailler ses mandibules au pied du chêne ce qui le gêne un peu d’ailleurs, il n’aime pas que l’on vienne le déranger et attaquer ses racines.
Il préfère la compagnie des champignons à l’automne. Et s’il laisse tomber ses feuilles et ses glands c’est pour nourrir le sol afin que la végétation soit belle au printemps et non pas pour ces vilains insectes.
Ce sont surtout les fougères qui dominent le sous-bois, elles élancent leur feuillage pour occuper tout l’espace et il est bien difficile de se frayer un passage ; sans fleur cette étendue verte devient un peu monotone, heureusement que le pré à côté accueille toutes les plantes à couleurs vives, où les lupins dominent avec leurs tiges multicolores offrant un arrêt de choix pour les papillons.
Du fond du pré, s’élève le murmure d’une eau qui se fraie un chemin à travers la tourbe pour rejoindre le ruisseau et dans ce liquide boueux les grenouilles se prélassent, coassent et sautent de temps en temps pour surprendre les insectes.
La vie végétale et animale s’harmonise doucement, il n’y a pas d’urgence.
Faute d’avoir le don d’ubiquité, la nature se découvre petit à petit, il suffit de laisser parler son cœur, de mettre tous ses sens en éveil. Les yeux fermés, ils nous guident, suivant les sons qui nous parviennent, nous devinons l’espace qui nous entoure et le clapotis qui devient de plus en plus fort nous alerte à temps pour ne pas mettre les pieds dans l’eau.
Nos oreilles ont des antennes et cela devient un jeu pour attribuer un bruit à un lieu et en deviner la nature.
L’artiste aime l’art, le beau, nous, nous nous contentons de le « sentir » de s’en pénétrer.
Le vent souffle dans les frondaisons et suivant son intensité, il vient simplement rafraîchir l’atmosphère, s’il manifeste sa force et se fait violent, il annonce une tempête, les nuages se bousculeront et amèneront la pluie en bourrasque.
La terre a besoin d’eau, les plantes aussi, rien de plus normal ; c’est seulement l’orage qui peut venir tout perturber et en un éclair, la foudre peut venir casser un arbre qui devra finir à la scierie.
L’espace de quiétude est momentanément rompu, la pluie qui suit apaise, les sons reviendront avec le ciel bleu !


Christiane L. pour le 18 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 18/06/2007 à 21:31

PASCALE *****

18/06/2007

LUCANE : lupin, liquide, urgent, ubiquité, cœur, clapot, antenne, artiste, nuage, normal, éclair, espace.

JOKERS : pluie, son, bleu.






Le lucane se trouvant sans nul doute très savant
S’attaqua au lupin, mandibules en avant.
Au coeur de son ouvrage, l’espace d’un éclair
Ses deux pinces acérées devinrent cornes de cerf.
Secouant ses antennes, sa femelle repue
Honorée juste avant, qui le regardait faire,
Dans le bleu de ses yeux crut bien lire l’enfer.
Du don d’ubiquité qui fit d’elle l’élue
Elle usa aussitôt pour sauver son héros :
Se déhanchant au mieux, elle l’entraîna vers l’eau
Et dans le doux liquide clapotant et chantant
Loin de cet importun, géant ou bien lupin
Déploya tout ses charmes pour détourner l’amant
De la triste besogne qui le rendait chagrin.
Plus rien n’était urgent à part eux et la pluie
Qui elle aussi venait fort à point et sans bruit.
Comme si c’était normal, le vieux mâle ébahi
Fini par dire « oui » à tout et sans sursis.
Il ramassa les mots, ceux qui s’étaient trompés
Puis se pencha vers l’art qui traînait et pleurait.
Les pauvres, eux qui croyaient qu’ils allaient être aimés !
Et à grands coups de pinces les menaçant du pire
Il les fit avancer en éclatant de rire.
Le lupin se cacha derrière un oiseau lyre
Et depuis il est là du moins on l’entend dire…
La tige dans les nuages et la fleur qui délire.


Pascale pour le 18 juin 2007.







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 18/06/2007 à 21:29

CHRISTIANE J.*****

D'après un texte (monologue) écrire quelque chose de cohérent tenant compte de l'ambiance ou du contenu ou du ... Tout est permis comme toujours...


LETTRE A ZELIE

Tu es la seconde d’une fratrie de 5 enfants et si je comprends bien, ton avenir est tout tracé, ta mère avoue que ton mariage a été « un peu arrangé ».

Mais ce Pierre Joseph qui est à la guerre, est-ce que tu le connais bien ? Est-ce que tu éprouves des sentiments pour lui ? Es-tu heureuse de préparer ton trousseau ? Comment imagines-tu ton avenir auprès de ce garçon que ta mère dit « un peu chétif » ?

Et ta future belle-mère que ta propre mère qualifie d’étrange et de bizarre, seras-tu bien chez elle puisque je crois comprendre que ton mari et toi vous vivrez avec elle ?

Vraiment, réfléchis bien à la vie qui t’attend. Je sais que tu es vaillante et que ta mère t’a appris à broder, repriser, tenir une maison, mais n’as-tu pas d’autres aspirations ?

Et puis j’enrage lorsque ta mère – encore elle - dit que ses deux derniers, Léopold et Jean, feront des études pour avoir des belles situations.

Réfléchis bien Zélie, est-ce que ta mère est un modèle pour toi ? Elle est besogneuse mais ne s’entendait pas très bien avec sa belle-mère, elle est fière maintenant d’avoir une servante, et de faire les comptes, mais toit toutes ces tâches matérielles est-ce qu’elles t’inspirent ? Est-ce que tu te laisses aller à quelques rêveries romantiques parfois ?

Tu sais que les temps ont changé depuis le mariage de tes parents, tu as ton mot à dire.
N’oublie pas que ta mère a déjà entrepris de forger aussi le destin de ta petite sœur Marie.
Ne courbe pas l’échine Zélie, agis selon ton cœur, l’avenir t’appartient, il ne se limite pas à la douzaine de draps de ton trousseau et encore moins à la quantité de pastis à la farine blanche que ta mère va fabriquer pour ton mariage, ni au ciel de lit qu’elle prépare en secret … et qui verra s’éteindre tes rêves de jeune fille.

Voilà, c’est dit.


Christiane J. jeu du 11 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 12/06/2007 à 22:52