Freud, le père de la psychanalyse

Sigmund Freud est né à Freiberg, en Moravie le 6 mai 1856. En 1860, sa famille s’installe à Vienne. Il s’inscrit à la faculté de médecine en 1873. Dès 1876, il publie des articles dans le bulletin de l’Académie des sciences. En 1882, il est docteur en médecine et s’installe comme praticien à l’hôpital de Vienne. Il obtient une bourse pour faire de la recherche en neurologie à Paris dans le service du docteur Charcot.

En 1891, il écrit un essai : Contribution à la conception de l’aphasie puis rédige en 1899 L’interprétation du rêve et en 1905 Trois essais sur la théorie de la sexualité. Invité aux Etats-Unis à donner cinq conférences, celles-ci seront connues sous le nom de Cinq leçons sur la psychanalyse. Quelques années plus tard, il publie également Totem et tabou (1913), Considérations actuelles sur la guerre et la mort (1915) et Introduction à la psychanalyse (1916-1917). Puis, Au-delà du principe du plaisir, L’avenir d’une illusion, Malaise dans la civilisation.

Avec l’arrivée du pouvoir d’Hitler en Allemagne, les livres de Freud sont brûlés à Berlin et la psychanalyse est condamnée par ce pouvoir totalitaire. En 1938, peu après l’Anschluss, Freud émigre à Londres où il meurt le 23 septembre 1939 après la parution de son dernier livre Moïse et le monothéisme. En résumé, Freud fut un médecin brillant et un écrivain talentueux.

Freud est le psychanalyste qui a théorisé le complexe d’Œdipe c’est-à-dire l’amour de l’enfant pour le parent du sexe opposé. D’après la mythologie, Œdipe tue son père et épouse sa mère sans en avoir conscience. Dans son essai sur la sexualité, Freud est en avance sur son époque et ne considère pas les homosexuels comme des êtres anormaux. Il explique également que les actes manqués notamment les lapsus, les pertes d’objet et les oublis trahissent les désirs secrets de l’homme.

Dans ses conférences imparties aux Etats-Unis, il nomme refoulement la force qui consiste à oublier des souvenirs qui peuvent être traumatisants pour le patient, Freud constate que ces souvenirs ne sont pas complètement oubliés et peuvent redevenir conscients, le refoulement est cette force qui les maintient inconscients. Freud s’intéresse également aux rêves et pense qu’ils constituent la voie principale vers l’inconscient. Dans Malaise dans la civilisation, il explicite que la société s’établit sur le renoncement par l’individu de la réalisation de ses pulsions.

Vers la fin de sa vie, il s’est penché sur les problèmes du marxisme et de la religion. Il pense que les livres de Marx ont une valeur identique à la Bible et au Coran tout en offrant de semblables chimères : la nature humaine crée des différences qui ne peuvent se résoudre en dressant les riches contre les pauvres et en cherchant un égalitarisme parfait.

D’après Eli Zaretsky, professeur d’histoire à la New School for Social Research de New York, la psychanalyse est une révolution qui a encore des conséquences de nos jours. En effet, elle a permis aux individus de mieux se comprendre en prenant en compte leur vie intérieure. Freud a également prouvé que les hommes dans leur masculinité ne sont pas inébranlables par rapport aux femmes, plus fragiles : il démontre qu’ils ont eux-aussi leurs faiblesses.

Le destin de la psychanalyse s’est joué aux Etats-Unis où les thèses de Freud ont immédiatement eu une forte résonance du fait de l’importance accordée à la liberté individuelle dans ce pays alors qu’il avait moins de sympathisants en Europe. Outre-Atlantique, l’idée que l’esprit était capable de surmonter les maux physiques étaient aussi en plein essor, par exemple, grâce à une cure mentale. La guerre mondiale et ses innombrables victimes hospitalisées et blessées ont favorisé la prise en compte de la psychanalyse pour tenter de les soigner.

Freud a d’ailleurs écrit sur les traumatismes dérivant de la guerre. Les antitroskistes et les nazis ont condamné les œuvres de Freud alors que ses idées étaient largement répandues en Allemagne et en Russie avant leur arrivée au pouvoir. Freud s’est trouvé également controversé par ses disciples comme Adler ou Jung. La psychanalyse s’est trouvée dispersée dès 1960 par différentes thérapies notamment adlérienne et jungienne. En conclusion, la psychanalyse est une découverte extraordinaire sur le fonctionnement de l’esprit humain.