carte ancienne du temps de la voile...
Ci-dessous un article qui montre les longs combats qui ont abouti à cette journée, même si il reste quelques discussions bien normales dans une affaire si douloureuses...
Le Comité Marche du 23 Mai 1998 est une association loi 1901 créée le 29 novembre 1999 à la suite de la Marche silencieuse du 23 Mai 1998. Cette marche, organisée par le Comité pour une commémoration unitaire du cent-cinquantenaire de l'abolition de l'esclavage des nègres dans les colonies françaises, a rassemblé 40 000 personnes dans les rues de Paris.
Le Comité Marche du 23 Mai 1998 entend contribuer notamment à la constitution d’une communauté antillaise en France métropolitaine unie autour des ses aïeux, esclaves déportés ou nés dans les îles françaises de la Caraïbe, fière de son origine, affirmant et défendant son identité, et devant prendre en charge dans le cadre de la République française toutes les questions relatives à la mémoire de ses aïeux esclaves et à son identité.
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De Dr Serge ROMANA
Président du Comité Marche du 23 Mai 1998
Le 10 mai,
une date sans nous !
Jacques Chirac a finalement retenu la date du 10 mai comme journée de commémoration de l’abolition de la traite et de l’esclavage. Mais ce choix n’est pas celui que souhaitaient les associations de Français descendants d’esclaves vivant en Métropole et la majorité des parlementaires des DOM.
Fait unique dans l’histoire, une unité très large des associations et de la quasi-totalité des parlementaires de l’Outre-mer avait été réalisée autour d’un concept – une journée à la mémoire des victimes de la traite et de l’esclavage –, et d’une date symbolisant ce concept, le 23 mai.
Ce choix était motivé par le fait que le 23 mai représentait l’abolition de l’esclavage (le 23 mai 1848, premier jour de libération d’esclaves dans les anciennes colonies françaises), l’arrêt de la politique d’oubli de l’esclavage organisée durant 150 ans par la République (la marche des 40 000 du 23 mai 1998 à Paris), et la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité (publication de la loi Taubira au Journal Officiel le 23 mai 2001).
Le 10 mai, une date pour les « Noirs » de France et non pour les descendants d’esclaves
Le premier magistrat de l’Etat a préféré donner une leçon d’anti-démocratie en suivant l’avis d’une commission qui n’a pas effectué «la consultation la plus large » que préconisait l’article 5 du décret n°4 du 6 janvier 2004 ». Nous voyons deux raisons à cela :
La première est que Jacques Chirac veut que l’on honore avant tout la République parce que, d’une part, elle a aboli l’esclavage, et d’autre part elle l’a reconnu comme un crime contre l’humanité le 10 mai 2001. En cela, il s’inscrit dans la continuité républicaine qui veut que depuis 1848 la « grandeur de la République » passe avant la mémoire des victimes de ce crime contre l’humanité !
Deuxième raison, le 10 mai, contrairement au 23 mai, est considéré comme une date qui n’est pas confinée aux seuls descendants d’esclaves. Il est présenté comme une date « transversale » donnée aux « Noirs de France ». En effet, depuis les esclandres de l’humoriste Dieudonné et la crise des banlieues, le spectre « noir » hante les esprits des dirigeants de la République. La promotion d’une « fédération d’associations représentatives des Noirs de France », donnant l’image de "Noirs bien éduqués" est envisagée comme l’une des réponses à ce problème.
Faire que la journée consacrée au souvenir de l’esclavage soit une date pour l’ensemble des « Noirs » serait, selon l’Elysée, un signe fort qui montrerait combien la République est généreuse et soucieuse de la dignité d’une partie de sa population. C’est d’ailleurs l’avis de Mme Taubira qui, dans le journal Tageblatt du 28 janvier 2006, avoue que, pour elle, « l'enjeu, c'est les Noirs de France, leur mémoire et une partie de la mémoire de la France : le 23 mai, c'est le contraire ».
Le 23 mai, journée pour la mémoire des victimes de l’esclavage
Pourtant, la question de la date de commémoration de l’esclavage est intimement liée aux hommes et aux femmes originaires de l’Outre-mer français. Durant 150 ans, les Antillais, Guyanais et Réunionnais ont honoré, dans chaque DOM, la République généreuse qui avait aboli l’esclavage, au détriment de la mémoire de leurs aïeux esclaves.
Arrivés massivement en France dans les années 70-80, ce sont eux (et non les « Noirs » de France) qui très tôt y ont revendiqué l’existence d’une journée officielle de commémoration de l’esclavage. Le 23 mai 1998, ils ont organisé la marche des 40 000 qui a mis fin à 150 années de commémoration de l’esclavage. Le 23 mai est alors devenu le jour qu’ils ont choisi pour honorer, chaque année, la mémoire de leurs aïeux.
La mémoire de l’esclavage n’est pas noire ou africaine, elle est portée, et c’est bien normal, par les descendants des victimes de ce crime contre l’humanité. Le 23 mai était, par conséquent, la date qui devait rassembler la Nation toute entière, autour des descendants d’esclaves, pour que soit honorée la mémoire des victimes de l’esclavage.
Le 10 mai, une usurpation
Le 10 mai est donc une véritable usurpation, une récupération du mouvement des Français descendants d’esclaves pour honorer la mémoire de leurs aïeux, au nom d’une « communauté noire » qui n’existe pas (nous ne sommes pas aux États-Unis où les « Noirs » américains sont dans leur écrasante majorité des descendants d’esclaves ayant donc une histoire commune). L’amalgame des deux situations est voué à l’échec.
Le 10 mai est une journée « noire » pour la République. Elle est le symbole d’une République coupée des réalités, antidémocratique, allant jusqu’à ignorer des parlementaires (ceux des DOM) qui s’étaient très majoritairement engagés aux côtés des associations. Le monde antillais, guyanais et réunionnais vivant en Métropole est aujourd’hui triste, mais il demeure combatif. Il se sent une fois de plus méprisé comme l’ont été autrefois ses parents. Mais il saura faire face. Pour lui, le 10 mai est mort-né. Le 23 mai 2006, il démontrera une fois de plus que c’est ce jour-là qu’il a choisi pour honorer ses morts.
Dr Serge ROMANA
Président du Comité Marche du 23 Mai 1998
Les Garibaldiens
Le Comité Marche du 23 Mai 1998 est une association loi 1901 créée le 29 novembre 1999 à la suite de la Marche silencieuse du 23 Mai 1998. Cette marche, organisée par le Comité pour une commémoration unitaire du cent-cinquantenaire de l'abolition de l'esclavage des nègres dans les colonies françaises, a rassemblé 40 000 personnes dans les rues de Paris.
Le Comité Marche du 23 Mai 1998 entend contribuer notamment à la constitution d’une communauté antillaise en France métropolitaine unie autour des ses aïeux, esclaves déportés ou nés dans les îles françaises de la Caraïbe, fière de son origine, affirmant et défendant son identité, et devant prendre en charge dans le cadre de la République française toutes les questions relatives à la mémoire de ses aïeux esclaves et à son identité.
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De Dr Serge ROMANA
Président du Comité Marche du 23 Mai 1998
Le 10 mai,
une date sans nous !
Jacques Chirac a finalement retenu la date du 10 mai comme journée de commémoration de l’abolition de la traite et de l’esclavage. Mais ce choix n’est pas celui que souhaitaient les associations de Français descendants d’esclaves vivant en Métropole et la majorité des parlementaires des DOM.
Fait unique dans l’histoire, une unité très large des associations et de la quasi-totalité des parlementaires de l’Outre-mer avait été réalisée autour d’un concept – une journée à la mémoire des victimes de la traite et de l’esclavage –, et d’une date symbolisant ce concept, le 23 mai.
Ce choix était motivé par le fait que le 23 mai représentait l’abolition de l’esclavage (le 23 mai 1848, premier jour de libération d’esclaves dans les anciennes colonies françaises), l’arrêt de la politique d’oubli de l’esclavage organisée durant 150 ans par la République (la marche des 40 000 du 23 mai 1998 à Paris), et la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité (publication de la loi Taubira au Journal Officiel le 23 mai 2001).
Le 10 mai, une date pour les « Noirs » de France et non pour les descendants d’esclaves
Le premier magistrat de l’Etat a préféré donner une leçon d’anti-démocratie en suivant l’avis d’une commission qui n’a pas effectué «la consultation la plus large » que préconisait l’article 5 du décret n°4 du 6 janvier 2004 ». Nous voyons deux raisons à cela :
La première est que Jacques Chirac veut que l’on honore avant tout la République parce que, d’une part, elle a aboli l’esclavage, et d’autre part elle l’a reconnu comme un crime contre l’humanité le 10 mai 2001. En cela, il s’inscrit dans la continuité républicaine qui veut que depuis 1848 la « grandeur de la République » passe avant la mémoire des victimes de ce crime contre l’humanité !
Deuxième raison, le 10 mai, contrairement au 23 mai, est considéré comme une date qui n’est pas confinée aux seuls descendants d’esclaves. Il est présenté comme une date « transversale » donnée aux « Noirs de France ». En effet, depuis les esclandres de l’humoriste Dieudonné et la crise des banlieues, le spectre « noir » hante les esprits des dirigeants de la République. La promotion d’une « fédération d’associations représentatives des Noirs de France », donnant l’image de "Noirs bien éduqués" est envisagée comme l’une des réponses à ce problème.
Faire que la journée consacrée au souvenir de l’esclavage soit une date pour l’ensemble des « Noirs » serait, selon l’Elysée, un signe fort qui montrerait combien la République est généreuse et soucieuse de la dignité d’une partie de sa population. C’est d’ailleurs l’avis de Mme Taubira qui, dans le journal Tageblatt du 28 janvier 2006, avoue que, pour elle, « l'enjeu, c'est les Noirs de France, leur mémoire et une partie de la mémoire de la France : le 23 mai, c'est le contraire ».
Le 23 mai, journée pour la mémoire des victimes de l’esclavage
Pourtant, la question de la date de commémoration de l’esclavage est intimement liée aux hommes et aux femmes originaires de l’Outre-mer français. Durant 150 ans, les Antillais, Guyanais et Réunionnais ont honoré, dans chaque DOM, la République généreuse qui avait aboli l’esclavage, au détriment de la mémoire de leurs aïeux esclaves.
Arrivés massivement en France dans les années 70-80, ce sont eux (et non les « Noirs » de France) qui très tôt y ont revendiqué l’existence d’une journée officielle de commémoration de l’esclavage. Le 23 mai 1998, ils ont organisé la marche des 40 000 qui a mis fin à 150 années de commémoration de l’esclavage. Le 23 mai est alors devenu le jour qu’ils ont choisi pour honorer, chaque année, la mémoire de leurs aïeux.
La mémoire de l’esclavage n’est pas noire ou africaine, elle est portée, et c’est bien normal, par les descendants des victimes de ce crime contre l’humanité. Le 23 mai était, par conséquent, la date qui devait rassembler la Nation toute entière, autour des descendants d’esclaves, pour que soit honorée la mémoire des victimes de l’esclavage.
Le 10 mai, une usurpation
Le 10 mai est donc une véritable usurpation, une récupération du mouvement des Français descendants d’esclaves pour honorer la mémoire de leurs aïeux, au nom d’une « communauté noire » qui n’existe pas (nous ne sommes pas aux États-Unis où les « Noirs » américains sont dans leur écrasante majorité des descendants d’esclaves ayant donc une histoire commune). L’amalgame des deux situations est voué à l’échec.
Le 10 mai est une journée « noire » pour la République. Elle est le symbole d’une République coupée des réalités, antidémocratique, allant jusqu’à ignorer des parlementaires (ceux des DOM) qui s’étaient très majoritairement engagés aux côtés des associations. Le monde antillais, guyanais et réunionnais vivant en Métropole est aujourd’hui triste, mais il demeure combatif. Il se sent une fois de plus méprisé comme l’ont été autrefois ses parents. Mais il saura faire face. Pour lui, le 10 mai est mort-né. Le 23 mai 2006, il démontrera une fois de plus que c’est ce jour-là qu’il a choisi pour honorer ses morts.
Dr Serge ROMANA
Président du Comité Marche du 23 Mai 1998
Les Garibaldiens