LA FORCE ITALIENNE EN IRAK (Brigade GARIBALDI ?????, Qu'en pense Giuseppe ?)



LA FORCE ITALIENNE EN IRAK (Brigade GARIBALDI ?????, Qu'en pense Giuseppe ?)
http://www.analisidifesa.it/numero36/fra/index.htm

(traduction de F.P. Durbach)

1° juillet - Les forces italiennes finissent de déployer en Irak un contingent de 2.850 militaires dans le cadre de l’Opération « Antica Babilonia ». Ce déploiement aura lieu sur trois bases pour les forces terrestres, y compris l’aéroport de Tallil, contrôlé par les militaires américains. Les unités affluent sur le théâtre d’opérations grâce à un pont aérien et naval qui met également en œuvre des appareils commerciaux ainsi que quatre cargo de commerce affrétés en vue du transport de moyens de transport et d’équipements lourds.
Après une brève période de prise de contact avec l’environnement (les conditions climatiques à cette saison comprennent des températures de plus de 50°C à l’ombre), d’ici la fin de ce mois, l’ensemble des unités seront opérationnelles et le TOA (Transfert of Authority) entre les forces américaines, qui aujourd’hui contrôlent la région de Nasiryah et les troupes italiennes devrait avoir lieu entre le 15 et le 20 juillet. La structure militaire italienne en Irak a vu assigner au Commandement CPA/ORHA (Autorité provisoire de la coalition/Bureau chargé de la reconstruction et de l’aide humanitaire) de Bagdad le GCA Carlo Cabigiosu, qui y assume les fonctions de conseiller et représentant de l’autorité militaire aux cotés de l’envoyé extraordinaire du gouvernement italien. Pour ce qui est des aspects nationaux, les forces italiennes dépendront du GD Adriano Santini (Senior National Representative et commandant du contingent national) qui a, pour l’heure, installé ses quartiers à bord du LPD « San Giusto », à Umm Qasr, mais qui devrait bientôt se transférer, avec les 50 militaires de son Etat-Major, à Bassora près le Commandement de Division britannique duquel dépend l’ensemble du secteur Sud dans lequel opère le contingent italien.
La zone placée sous la compétence de l’Italie comprend la province du Dhiqar et la ville de Nassiryah où seront déployés 2.300 personnels de l’Armée de Terre, de l’Arme des Carabiniers et de l’Aéronautique sous le commandement du GB Vincenzo Lops, actuel commandant de la Brigade Garibaldi, laquelle fournira la majeure partie des unités et des moyens (véhicules chenillés VCC 1 et 2, blindés Centauro, VM 90 protégés) et des armes lourdes (mortiers de 120 mm et missiles antichars Tow).
L’unité, qui servira de point d’ancrage pour les activités de sécurité, est le 18° Régiment de Bersagliers placé sous le commandement du CL Luciano Portolano, et constitué du 67° Bataillon Bersagliers commandé par le LCL Angelo Ionta. Au contingent viendra s’ajouter, en août/septembre, une unité du Régiment du Génie ferroviaire, lequel sera employé à la remise en service des voies ferrées entre Umm Qasr, Bassora et Bagdad. La composante navale, commandée par le CV Silvano Cannarutto, est déjà présente sur zone au travers du patrouilleur « Fulgosi » et des chasseurs de mines type Gaeta « Chioggia » et « Viareggio » qui avaient participé, début avril, à l’exercice international « Arabian Gauntlet » dans le Golfe Persique et auxquels a été ordonné de pointer sur Umm Qasr alors que les unités faisaient déjà route sur l’Italie.



Ces bâtiments sont intégrés aux flottes britannique et américaine engagées dans l’élimination des mines et autres obstacles présents dans les eaux côtières et dans le port irakien. La Marine enverra dans le Golfe 350 militaires supplémentaires sur le LPD « San Giusto » - qui remplacera le patrouilleur « Fulgosi » - avec à bord un hôpital, 3 hélicoptères SH-3D et une compagnie de fusiliers-commandos du Régiment San Marco destiné à des missions d’intervention rapide. L’Aéronautique déploie près de 200 militaires qui assureront la gestion du trafic cargo, des activités de transport et de secours avec 3 hélicoptères HH-3F (portés en Irak par voie maritime) et de la reconstruction d’un ou plusieurs aéroports irakiens au travers d’une unité du Génie semblable à celles déjà employées par le passé en Albanie, au Kosovo et en Afghanistan.

En détail, le contingent italien devrait avoir la configuration suivante :

ARMEE DE TERRE – (1.700 militaires environ)
- Commandement de la Brigade Garibaldi
- 18° Régiment des Bersagliers (67° Bataillon)
- Un escadron du 19° Régiment de Cavalerie Guide
- 1/ 2 détachements de commandos du 9° Régiment Col. Moschin
- Une compagnie NBC du 7° Régiment Crémone
- Une compagnie du Génie (21° Régiment du Génie)
- Une compagnie des Transmissions (7° Régiment)
- Une groupe de soutien d’adhérence (6° Régiment des Transports)
- Noyaux d’artificiers (21° Régiment du Génie)
- Cellule Renseignement
- Une compagnie CIMIC (Coopération civile et militaire)

MARINE – (500 militaires environ)
- LPD San Giusto
- Patrouilleur Cigala Fugosi (actuellement sur la voie du retour)
- Chasseurs de mines classe Gaeta Viareggio et Chioggia
- 3 hélicoptères SH-3D
- Une compagnie de fusiliers du Régiment San Marco

AERONAUTIQUE – (environ 200 militaires)
- Unité mobile de soutien
- Unité du Génie aéronautique
- 6° unité de maintenance d’hélicoptères
- 3 hélicoptères HH-3F du 15° escadron
- Un cargo C-130J de la 46° Brigade aérienne

ARME DES CARABINIERS
- Unité MSU (Multinational Specialised Unit)
- Une compagnie de Police militaire

Au contingent, sera également assigné un bataillon d’infanterie roumain (700 militaires) et 120 militaires portugais. La mission, prévue pour une durée de six mois (renouvelables), aura un coût de 280 M€ (contre les 350 initialement prévus) auxquels viendront s’ajouter 60M€ correspondant aux activités de coopération du Ministère des Affaires Etrangères. Les règles d’engagement (RoE) sont, comme de coutume, réservées mais il a été précisé qu’elles répondront au principe d’usage minimum de la force proportionné à l’offense. Au nombre des missions des militaires italiens, se trouvent le contrôle du territoire, le soutien à la reconstruction, la sécurité le long des routes et dans les centres habités, le concours à la gestion des aéroports, le déminage et la bonification d’agents agressifs et polluants NBC et, probablement, la réquisition de la grande quantité d’armes actuellement en circulation. Les menaces les plus concrètes devraient concerner donc la possibilité de désordres (spécialement dans les centres urbains), les risques d’actes de terrorisme et les activités de la criminalité organisée. Mais, vu la croissance du nombre des actions de guérilla conduites par des rebelles irakiens contre les forces anglo-américaines, ne peuvent être exclues des attaques militaires contre les forces italiennes. Du reste, de toute la région chiite méridionale, semble monter un sentiment de rejet envers « les libérateurs devenus occupants » et quelques imams de Nassiryah ont déjà lancé des menaces assez explicites contre le contingent italien qui s’apprête à remplacer les militaires américains. A ce propos, l’absence d’unités d’hélicoptères de la Cavalerie de l’Air de l’Armée de Terre laisse perplexe . Mais nous nous en occuperons dans un autre article de ce numéro 36 d’Analisi Difesa. Le risque de subir des attaques et d’enregistrer des pertes en vies humaines n’est pas négligeable surtout au plan politique du moment que le gouvernement n’a pas perdu l’occasion, cette fois encore, de qualifier d’« humanitaire » une opération de sécurité et de contrôle du territoire qui, cependant, est conduite à l’aide de véhicules chenillés, de blindés et de bataillons mécanisés. Les militaires sont certes prêts à affronter les risques graves liés à cette opération mais la classe politique et l’opinion publique le sont-elles tout autant ?



Mercredi 16 Août 2006
philippe guistinati


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