ANPI Paris
Siège social : local des GARIBALDIENS
20, rue des Vinaigriers
75010 PARIS
Porte ouverte les samedis après midi.
Fondée en 1945, l’A.N.P.I. connait aujourd’hui une deuxième jeunesse. En Grande-Bretagne, en Espagne, en Belgique, en République tchèque et aujourd’hui à Paris, s’ouvrent de nouvelles sections de l’association, tandis qu’en Italie, des dizaines de milliers de jeunes affluent et renforcent les rangs des partisans.
C’est une période très difficile que traverse notre pays: le déficit public approche désormais les 120% du PIB, le chômage a atteint 12%, un quart des jeunes est sans travail, les jeunes Neet (Not in education, employment or training), hors parcours scolaire ou de formation et sans travail, sont un peu plus de 2 millions, moins de 50% des femmes et moins de 70% des hommes ont un emploi, le revenu des familles diminue et leur endettement augmente, l’écart entre le Nord et le Sud du pays continue à se creuser, le pourcentage de pauvres, dont des millions de mineurs, atteint presque huit millions, soit 13,1% de la population résidente, presque trois millions travaillent au noir et dans la classification mondiale de la parité homme/femme, l’Italie occupe la 74° place. Pour un Italien adulte sur deux, le diplôme le plus élevé est celui du Brevet des Collèges alors que le gouvernement supprime 87 000 postes dans l’éducation nationale.
Le gouvernement soutient que la crise est terminée après avoir affirmé qu’elle n’avait même pas commencé et projette le Pont sur le détroit de Messine dans des régions où seuls 4 enfants sur 100 ont une place en crèche et où le crime emploie 10% de la population active, reconstruit L’Aquila en laissant les gravats là où ils se trouvent, prévoit la construction de quatre centrales nucléaires au mépris de la volonté populaire clairement exprimée lors d’un referendum, rejette les déchets, indifférenciés, jusque dans des parcs nationaux , diminue les budgets de l’enseignement, de la recherche et de l’information, et va jusqu’à privatiser l’Université.
Les éléments constitutifs de la Constitution italienne issue de la Résistance sont les valeurs d’équité et de démocratie, de justice et de légalité, le respect pour la laïcité et le pluralisme des idées et de l’information, l’accueil des défavorisés et des demandeurs d’asile, l’éthique des comportements des représentants de l’Etat, l’idée d’un Etat qui considère l’école et le travail comme les axes essentiels pour dépasser les inégalités.
Et pourtant, à plus de 60 ans après sa rédaction par les forces politiques qui avaient su s’unir au sein du Comité de Libération Nationale, aujourd’hui disparues ou transformées, notre pays est loin de garantir à ses citoyens tout ce qui y est solennellement décrété: le droit au travail, le droit au logement, le droit à l’éducation, le droit à l’assurance maladie, le droit à une vieillesse digne, le droit à un accueil civil pour les migrants et enfin le devoir pour l’Etat de garantir des services publics efficaces et universellement accessibles.
Les longues listes d’attente pour un examen médical, une intervention chirurgicale et parfois même pour une place à l’hôpital se traduisent par d’énormes dépenses à la charge des citoyens, surtout des plus âgés. En ce qui concerne les soins de spécialistes, de nombreuses personnes se voient dans l’obligation de se rendre à l’étranger pour y recevoir les soins nécessaires, ici, en France, nous en avons l’expérience directe. La dépense publique en matière de santé en Italie est très inférieure à celle d’importants pays européens comme la France ou l’Allemagne.
Les familles contribuent avec leurs propres ressources aux dépenses sanitaires globales dans une proportion de plus de 20%.
La concentration des investissements dans les lignes ferroviaires et dans le matériel à grande vitesse a comme conséquence quotidienne des conditions honteuses de transport en train de millions de travailleurs et d’étudiants à cause de la vétusté du reste du réseau et du matériel qui y circule, les prisons doivent accueillir presque le double des détenus pour lesquels elles sont prévues, les salaires et les retraites sont parmi les plus bas d’Europe, le nombre de logements sociaux n’atteint même pas le million et dans les grandes villes le loyer d’un appartement correspond souvent à un salaire.
La laïcité de l’Etat est sans cesse mise en discussion, l’exercice du pouvoir législatif par les assemblées élues est annulé par le continuel recours aux votes de confiance, l’indépendance du pouvoir judiciaire est menacée par un pouvoir exécutif qui n’hésite pas à promulguer des dizaines de lois dont l’unique objectif est de soustraire son chef au jugement des tribunaux, la magistrature elle-même ne réussit pas encore à repérer les mandataires, ni souvent les exécutants, des massacres qui, de Piazza Fontana à Piazza della Loggia, ont ensanglanté l’Italie.
Alors que l’article 41 de la Constitution proclame « L’initiative économique privée ne peut s’effectuer contre l’utilité sociale ou de manière à porter atteinte à la sécurité, à la liberté, à la dignité humaine », les référendum imposés par le PDG de FIAT, d’abord à Pomigliano puis à Turin, faisant pression sur les travailleurs et les menaçant de délocaliser les entreprises pour lesquelles le géant de l’automobile a empoché d’énormes subventions vont exactement dans la direction opposée, arrivant à refuser aux syndicats qui ne signent pas l’accord le droit d’être représentés dans l’entreprise.
Alors que l’article 53 de la Constitution déclare: « chacun est tenu de participer aux dépenses publiques en fonction de son revenu », l’Italie souffre d’une évasion fiscale annuelle évaluée à 150 milliards d’euros et certains Italiens, dont le premier ministre, détiennent à l’étranger d’immenses capitaux, évalués à 500 milliards d’euros, tandis que l’économie souterraine du pays approche les 20% de son PIB et que le chiffre d’affaires estimé des trois plus importantes organisations criminelles se monte à environ 130 milliards par an.
Alors que l’article 11 de la Constitution déclare « L’Italie répudie la guerre comme instrument pour attaquer la liberté d’autres peuples et comme moyen de résoudre les conflits internationaux; permet, dans des conditions de parité avec les autres Etats, les limitations de souveraineté nécessaires à un ordre qui assure la paix et la justice entre les Nations; promeut et favorise les organisations internationales consacrées à un tel but », hier en Yougoslavie et en Irak, aujourd’hui en Afghanistan, se cache, derrière des opérations de prétendu maintien de la paix, une guerre visant à défendre des intérêts qui n’ont rien à voir avec la démocratie.
Bien que l’apologie du fascisme soit encore un crime grave, l’élection du maire de Rome est célébrée place du Capitole par des chœurs fascistes et des saluts romains, des partis qui se déclarent néofascistes exposent impunément leurs symboles et leurs programmes immondes, des associations de jeunes d’extrême-droite reçoivent des financements publics et l’activisme de formations qui se réclament directement des années du fascisme italien augmente de manière préoccupante.
Tout cela est rendu possible par une honteuse opération de révisionnisme historique et culturel, pratiquée depuis des années et malheureusement pas seulement à droite, qui met sur le même plan les victimes et les bourreaux, les opprimés et les oppresseurs, les résistants et les collabos et même, pour finir, les Partisans et les miliciens de la république de Salo’.
Climat qui devient encore plus pesant à cause de la décision de nombreuses administrations communales d’attribuer à des places, des rues, des parcs, des théâtres et même à des écoles primaires les noms de personnages néofascistes comme Almirante et Ciccio Franco ou de sécessionnistes comme Gianfranco Miglio.
De fait, les signaux émanant d’une importante force de gouvernement, telle que la Ligue Nord, sont, eux aussi, préoccupants. En effet, les signaux et les initiatives destinés à construire un imaginaire sécessionniste se sont intensifiés au cours de l’année dernière, culminant avec le refus de participer aux célébrations solennelles des 150 ans de l’unification italienne.
Alors que la droite réussit à se recomposer, la gauche continue à se diviser et a bien du mal à exprimer un projet de société alternatif à la société actuelle qui en exploiterait les énormes contradictions comme avait su le faire la Résistance, expression non seulement de l’unité des forces antifascistes mais de la volonté de se battre pour une nouvelle démocratie qui ne se limite pas à la reproduction de l’Etat qui a enfanté le fascisme. La Résistance reste un élément de notre identité collective, ciment entre les générations qui participèrent à la lutte de libération, qui affrontèrent la répression du ministre de l’Intérieur des années 50 Mario Scelba et le gouvernement Tambroni des années 60, les générations qui scandaient en 1968 « Maintenant et toujours, Résistance », celles qui participèrent aux journées de Gênes en 2001 et qui écrivent aujourd’hui sur leurs banderoles « 25 avril. Pour certains, ce sont des chiffres, pour nous, c’est l’histoire du futur ». Aujourd’hui plus que jamais, il est important de rappeler qu’il y eut 270000 partisans italiens dont 45000 tombèrent au combat, 20000 furent torturés et tués, 20000 blessés et en outre que 15000 civils furent passés par les armes, que 8000 prisonniers politiques et 30000 militaires ne revinrent pas des camps, alors que les pertes humaines des Alliés dans toute la Campagne d’Italie furent inférieures à celles de la Résistance.
Nous souhaitons, en fondant la section parisienne de l’A.N.P.I., jeter un pont entre ceux qui jadis se battirent et triomphèrent du nazisme et du fascisme et ceux qui aujourd’hui se battent pour défendre et élargir ces droits durement conquis. Notre section entend cultiver la mémoire de la Résistance italienne, française et européenne, en en approfondissant les thèmes communs et en en développant les affinités, à travers le dialogue et la rencontre. Nous croyons, en effet, que seule une action commune et partagée par toutes les forces de la société civile européenne est capable d’endiguer l’assaut impétueux aux droits essentiels mené par le néolibéralisme et la finance globalisée.
S’il est vrai que la gauche est divisée et que les organisations syndicales le sont tout autant, on voit émerger de la société italienne de nouveaux signaux de disponibilité à la lutte de la part des plus jeunes, des précaires, des migrants, des travailleurs et, après l’extraordinaire résultat du référendum de Mirafiori, grâce au courage et à la dignité des travailleuses et des travailleurs de chez Fiat, aujourd’hui, 28 janvier, les métallurgistes feront grève en Italie pour défendre le travail, les droits, la démocratie, condition pour un nouveau modèle de développement et pour une nouvelle justice sociale dans les usines et dans le pays.
Nous sommes avec eux.
Giustiniano Rossi
C’est une période très difficile que traverse notre pays: le déficit public approche désormais les 120% du PIB, le chômage a atteint 12%, un quart des jeunes est sans travail, les jeunes Neet (Not in education, employment or training), hors parcours scolaire ou de formation et sans travail, sont un peu plus de 2 millions, moins de 50% des femmes et moins de 70% des hommes ont un emploi, le revenu des familles diminue et leur endettement augmente, l’écart entre le Nord et le Sud du pays continue à se creuser, le pourcentage de pauvres, dont des millions de mineurs, atteint presque huit millions, soit 13,1% de la population résidente, presque trois millions travaillent au noir et dans la classification mondiale de la parité homme/femme, l’Italie occupe la 74° place. Pour un Italien adulte sur deux, le diplôme le plus élevé est celui du Brevet des Collèges alors que le gouvernement supprime 87 000 postes dans l’éducation nationale.
Le gouvernement soutient que la crise est terminée après avoir affirmé qu’elle n’avait même pas commencé et projette le Pont sur le détroit de Messine dans des régions où seuls 4 enfants sur 100 ont une place en crèche et où le crime emploie 10% de la population active, reconstruit L’Aquila en laissant les gravats là où ils se trouvent, prévoit la construction de quatre centrales nucléaires au mépris de la volonté populaire clairement exprimée lors d’un referendum, rejette les déchets, indifférenciés, jusque dans des parcs nationaux , diminue les budgets de l’enseignement, de la recherche et de l’information, et va jusqu’à privatiser l’Université.
Les éléments constitutifs de la Constitution italienne issue de la Résistance sont les valeurs d’équité et de démocratie, de justice et de légalité, le respect pour la laïcité et le pluralisme des idées et de l’information, l’accueil des défavorisés et des demandeurs d’asile, l’éthique des comportements des représentants de l’Etat, l’idée d’un Etat qui considère l’école et le travail comme les axes essentiels pour dépasser les inégalités.
Et pourtant, à plus de 60 ans après sa rédaction par les forces politiques qui avaient su s’unir au sein du Comité de Libération Nationale, aujourd’hui disparues ou transformées, notre pays est loin de garantir à ses citoyens tout ce qui y est solennellement décrété: le droit au travail, le droit au logement, le droit à l’éducation, le droit à l’assurance maladie, le droit à une vieillesse digne, le droit à un accueil civil pour les migrants et enfin le devoir pour l’Etat de garantir des services publics efficaces et universellement accessibles.
Les longues listes d’attente pour un examen médical, une intervention chirurgicale et parfois même pour une place à l’hôpital se traduisent par d’énormes dépenses à la charge des citoyens, surtout des plus âgés. En ce qui concerne les soins de spécialistes, de nombreuses personnes se voient dans l’obligation de se rendre à l’étranger pour y recevoir les soins nécessaires, ici, en France, nous en avons l’expérience directe. La dépense publique en matière de santé en Italie est très inférieure à celle d’importants pays européens comme la France ou l’Allemagne.
Les familles contribuent avec leurs propres ressources aux dépenses sanitaires globales dans une proportion de plus de 20%.
La concentration des investissements dans les lignes ferroviaires et dans le matériel à grande vitesse a comme conséquence quotidienne des conditions honteuses de transport en train de millions de travailleurs et d’étudiants à cause de la vétusté du reste du réseau et du matériel qui y circule, les prisons doivent accueillir presque le double des détenus pour lesquels elles sont prévues, les salaires et les retraites sont parmi les plus bas d’Europe, le nombre de logements sociaux n’atteint même pas le million et dans les grandes villes le loyer d’un appartement correspond souvent à un salaire.
La laïcité de l’Etat est sans cesse mise en discussion, l’exercice du pouvoir législatif par les assemblées élues est annulé par le continuel recours aux votes de confiance, l’indépendance du pouvoir judiciaire est menacée par un pouvoir exécutif qui n’hésite pas à promulguer des dizaines de lois dont l’unique objectif est de soustraire son chef au jugement des tribunaux, la magistrature elle-même ne réussit pas encore à repérer les mandataires, ni souvent les exécutants, des massacres qui, de Piazza Fontana à Piazza della Loggia, ont ensanglanté l’Italie.
Alors que l’article 41 de la Constitution proclame « L’initiative économique privée ne peut s’effectuer contre l’utilité sociale ou de manière à porter atteinte à la sécurité, à la liberté, à la dignité humaine », les référendum imposés par le PDG de FIAT, d’abord à Pomigliano puis à Turin, faisant pression sur les travailleurs et les menaçant de délocaliser les entreprises pour lesquelles le géant de l’automobile a empoché d’énormes subventions vont exactement dans la direction opposée, arrivant à refuser aux syndicats qui ne signent pas l’accord le droit d’être représentés dans l’entreprise.
Alors que l’article 53 de la Constitution déclare: « chacun est tenu de participer aux dépenses publiques en fonction de son revenu », l’Italie souffre d’une évasion fiscale annuelle évaluée à 150 milliards d’euros et certains Italiens, dont le premier ministre, détiennent à l’étranger d’immenses capitaux, évalués à 500 milliards d’euros, tandis que l’économie souterraine du pays approche les 20% de son PIB et que le chiffre d’affaires estimé des trois plus importantes organisations criminelles se monte à environ 130 milliards par an.
Alors que l’article 11 de la Constitution déclare « L’Italie répudie la guerre comme instrument pour attaquer la liberté d’autres peuples et comme moyen de résoudre les conflits internationaux; permet, dans des conditions de parité avec les autres Etats, les limitations de souveraineté nécessaires à un ordre qui assure la paix et la justice entre les Nations; promeut et favorise les organisations internationales consacrées à un tel but », hier en Yougoslavie et en Irak, aujourd’hui en Afghanistan, se cache, derrière des opérations de prétendu maintien de la paix, une guerre visant à défendre des intérêts qui n’ont rien à voir avec la démocratie.
Bien que l’apologie du fascisme soit encore un crime grave, l’élection du maire de Rome est célébrée place du Capitole par des chœurs fascistes et des saluts romains, des partis qui se déclarent néofascistes exposent impunément leurs symboles et leurs programmes immondes, des associations de jeunes d’extrême-droite reçoivent des financements publics et l’activisme de formations qui se réclament directement des années du fascisme italien augmente de manière préoccupante.
Tout cela est rendu possible par une honteuse opération de révisionnisme historique et culturel, pratiquée depuis des années et malheureusement pas seulement à droite, qui met sur le même plan les victimes et les bourreaux, les opprimés et les oppresseurs, les résistants et les collabos et même, pour finir, les Partisans et les miliciens de la république de Salo’.
Climat qui devient encore plus pesant à cause de la décision de nombreuses administrations communales d’attribuer à des places, des rues, des parcs, des théâtres et même à des écoles primaires les noms de personnages néofascistes comme Almirante et Ciccio Franco ou de sécessionnistes comme Gianfranco Miglio.
De fait, les signaux émanant d’une importante force de gouvernement, telle que la Ligue Nord, sont, eux aussi, préoccupants. En effet, les signaux et les initiatives destinés à construire un imaginaire sécessionniste se sont intensifiés au cours de l’année dernière, culminant avec le refus de participer aux célébrations solennelles des 150 ans de l’unification italienne.
Alors que la droite réussit à se recomposer, la gauche continue à se diviser et a bien du mal à exprimer un projet de société alternatif à la société actuelle qui en exploiterait les énormes contradictions comme avait su le faire la Résistance, expression non seulement de l’unité des forces antifascistes mais de la volonté de se battre pour une nouvelle démocratie qui ne se limite pas à la reproduction de l’Etat qui a enfanté le fascisme. La Résistance reste un élément de notre identité collective, ciment entre les générations qui participèrent à la lutte de libération, qui affrontèrent la répression du ministre de l’Intérieur des années 50 Mario Scelba et le gouvernement Tambroni des années 60, les générations qui scandaient en 1968 « Maintenant et toujours, Résistance », celles qui participèrent aux journées de Gênes en 2001 et qui écrivent aujourd’hui sur leurs banderoles « 25 avril. Pour certains, ce sont des chiffres, pour nous, c’est l’histoire du futur ». Aujourd’hui plus que jamais, il est important de rappeler qu’il y eut 270000 partisans italiens dont 45000 tombèrent au combat, 20000 furent torturés et tués, 20000 blessés et en outre que 15000 civils furent passés par les armes, que 8000 prisonniers politiques et 30000 militaires ne revinrent pas des camps, alors que les pertes humaines des Alliés dans toute la Campagne d’Italie furent inférieures à celles de la Résistance.
Nous souhaitons, en fondant la section parisienne de l’A.N.P.I., jeter un pont entre ceux qui jadis se battirent et triomphèrent du nazisme et du fascisme et ceux qui aujourd’hui se battent pour défendre et élargir ces droits durement conquis. Notre section entend cultiver la mémoire de la Résistance italienne, française et européenne, en en approfondissant les thèmes communs et en en développant les affinités, à travers le dialogue et la rencontre. Nous croyons, en effet, que seule une action commune et partagée par toutes les forces de la société civile européenne est capable d’endiguer l’assaut impétueux aux droits essentiels mené par le néolibéralisme et la finance globalisée.
S’il est vrai que la gauche est divisée et que les organisations syndicales le sont tout autant, on voit émerger de la société italienne de nouveaux signaux de disponibilité à la lutte de la part des plus jeunes, des précaires, des migrants, des travailleurs et, après l’extraordinaire résultat du référendum de Mirafiori, grâce au courage et à la dignité des travailleuses et des travailleurs de chez Fiat, aujourd’hui, 28 janvier, les métallurgistes feront grève en Italie pour défendre le travail, les droits, la démocratie, condition pour un nouveau modèle de développement et pour une nouvelle justice sociale dans les usines et dans le pays.
Nous sommes avec eux.
Giustiniano Rossi