Il parlait aussi de sécession...
Cependant, Umberto Bossi a souligné qu'avant toute sécession de la "Padanie", région imaginaire englobant le Nord, il fallait "trouver une voie démocratique, peut-être le référendum", pour exprimer cette volonté. Pour lui, dans le contexte de crise économique et de tempête dans la zone euro, "un peuple important comme le nôtre ne peut pas être contraint de financer le reste de l'Italie". Quand la foule s'est remise à scander "sécession", il a répondu : "Qui est le génie qui a trouvé la solution ?"
La gauche indignée
L'opposition de gauche a réagi avec indignation et ironie aux déclarations d'Umberto Bossi. Il "cherche seulement à cacher à ses électeurs qu'il fait partie du gouvernement, dans le but de sortir indemne de l'effondrement imminent" de l'exécutif, a déclaré Davide Zoggia, du secrétariat du Parti démocrate (PD). Ce dernier a évoqué un "numéro d'équilibrisme" alors que la Ligue a "voté absolument tout ce qu'a voulu Berlusconi, des lois taillées sur mesure (pour lui éviter des ennuis judiciaires, NDLR) aux amnisties fiscales en passant par les coupes budgétaires contenues dans le dernier plan de rigueur".
Rosy Bindi, présidente du PD, a dénoncé "le silence" de Silvio Berlusconi face à un tel appel à la sécession de la part d'"un ministre de la République". "Notre "Premier ministre à ses heures perdues" a besoin des voix de la Ligue au parlement et est pour cela prêt à tolérer n'importe quelle offense faite à l'Italie", a-t-elle estimée. Selon les commentateurs, Umberto Bossi a repris le mot d'ordre de sécession, abandonné depuis une dizaine d'années par la Ligue, parce que sa base électorale veut la rupture de l'alliance avec Silvio Berlusconi empêtré dans des scandales sexuels et dont la popularité est tombée à 24 % en septembre.