Mais d'abord regardons la :

Alors livrons-nous à un petit jeu, à vous de choisir ! S'agit-il de...

Galatée "à la peau blanche comme le lait", pleurant sur un rivage de Sicile le berger Acis, cruellement tué par son rival

Polyphème, jaloux de l'amour que lui portait Galatée ?

Amphitrite, "à la quenouille d'or" (Pindare, Olympiques VI, vers 102-103) qui aurait séduit Poséidon par sa danse sur la grève,

à Naxos, ou bien l'épouse de Pélée, Thétis, mère d'Achille, triste de n'avoir pas su convaincre son fils de quitter Troie pour

éviter une mort glorieuse mais venue bien trop tôt...

Et pourquoi pas cette habitante de l'île mythique d'Ogygie, cette nymphe qui tomba éperdument amoureuse

d'un voyageur perdu dans la vaste mer, Ulysse. Sept années ont passé, Hermès a apporté le message de Zeus, il faut laisser

Ulysse rentrer à Ithaque.

Oui, cette Néréide toute triste ressemble à Calypso, "aux belles boucles".

Et la liste des écrivains qui ont parlé de l'amitié est sans fin.

Euripide déjà, dans Oreste mettait dans le cœur de ces deux cousins et amis de belles paroles :

Pylade
Comment vas-tu ? Que deviens-tu, toi le plus cher de mes compagnons,
de mes amis, de mes parents ? Car tout cela, tu l'es pour moi.

Oreste
Je suis perdu

Pylade
Ta ruine sera alors la mienne, car entre amis tout est commun.

...

A ton tour de me demander comment je vais, car moi aussi je suis perdu.

Oreste
Par qui ? Ce serait un malheur à ajouter aux miens.

...

Et si ma folie te gagnait ?

Pylade
Advienne que pourra.

Oreste
Ainsi rien ne t'arrête ?

Pylade
Un ami vrai ne se laisse pas arrêter.

...

Oreste
Qu'on a raison de dire : "Faites-vous des amis , sans vous
en tenir à votre famille."
Un homme qui vous est uni de coeur, fût-il un étranger,
est un ami bien plus précieux que beaucoup de parents.

(730-806)

Voici nos deux cousins, oeuvre d'élèves de Pasitelès, sculpteur grec travaillant à Rome, contemporain de Pompée, musée du Louvre.

Quittons la Rome du Ier S. av. J-C. pour reprendre le chemin des Fashion Week 2013.

Donatella Versace envoie du lourd avec ces hommes bodybuildés. Les aspects métallisés dégagent la force et l'intégrité de cet éphèbe en tenue de gladiateurs à la ceinture surdimensionnée.

Son compagnon, apporte dans son élégance plus raffinée un équilibre érotisant à cette construction sauvage.

Nues, le corps déhanché, même taille, elles se ressemblent étrangement. La coquetterie les pousse, toutes les trois, à proposer une belle coiffure ondulée.

Les trois nanas à la chair opulente de l'artiste rebelle Niki de Saint Phalle avaient occupé le Grand Palais, hommage à "La Danse" de Matisse, aux "Trois Grâces" de Rubens, ou Botticelli.

Joie, vigueur de la jeunesse, splendeur de la beauté, voici nos Trois Charites surprises en des atours qui incitent à de suaves rêveries...

A force de rechercher la singularité, les hipsters avaient atteint la frontière exotique de la normalité. Vint donc au monde le normcore, ce refus apparent de la mode, pour des gens où le vêtement n'est pas un enjeu social. Un parfait non-style, jeans délavés, polaires décathloniennes, baskets lâches.... C'est le règne de la fadeur stylisée!

Tout le monde peut devenir Steve Jobs, suffit d'avoir un col roulé !...

Avec le normcore on se trouve aux antipodes du métrosexuel des années 90, style Rajesh Koothrappali, de la série The Big Bang Theory, ce genre de mecs qui a un sens développé de l'esthétique, un citadin qui travaille son apparence, ce type dont se moque Juvénal quand il évoque ses gémissements de douleurs lorsqu'il se fait épiler le corps pour avoir plus belle allure aux thermes.

Et puis, en décembre 2014, est apparue cette nouvelle image de l'homme qui promène sa hache et sa chemise à carreaux, spécialisé activités en plein air. A Décathlon, préférons Le Vieux campeur !

Lumber, du mot anglais qui signifie bois, charpente, donc bûcheron, donc gros muscles, bref, on se dirige tout droit où vous savez avec cet homme de la forêt viril, un peu brute, (un peu odorant aussi), mais... mais soigné avec sa barbe bien coupée, parce que quand même, je suis pas un sauvage !

Mais gaffe aussi à pas trop le tirer vers l'image chasse pêche tradition !...

Il fallait donc trouver un héros qui incarne ces valeurs de virilité sauvage, à la force contenue. Elle se trouve au Musée archéologique d'Athènes.

Alexis Tsipras et Yannis Varoufakis devront-ils se transformer en lumbersex pour séduire la Troïka.....

Ce voyage scolaire à Rome a pu se réaliser grâce au concours des Anciens Combattants qui nous ont aidés financièrement. A charge pour nous de visiter un lieu de mémoire et, pour les élèves, d'écrire un devoir sur leur visite.


Le choix s'est porté sur Monte Cassino car de nombreux corses avaient participé à cette violente bataille. Nous avons eu la chance de disposer du livre de M. Fançois Sereni qui racontait en détail son départ de Corse pour rejoindre le Maroc, son entraînement et la traversée chaotique qui l'a conduit, lui et les autres soldats, sur Naples.


Grâce aux larges extraits qui furent lus aux élèves, chacun a pu prendre conscience de ces semaines d'attente en ce rude hiver 44, des bombardements américains qui détruisirent l'abbaye, du bruit des bombes qui s'abattaient sans discontinuer, et de cette ultime attaque en mai dont si peu sortirent vivants.


Que cette page rende hommage à François Seréni, vaincu par la dernière bataille qu'il a livrée en ce début d'année. Mme Seréni, souffrante, n'a pu représenter son époux en ce mardi.


Des huit corses présents sur les pentes enneigées de l'abbaye, ne reste plus que le commandant François Scarbonchi qui s'est fait un plaisir de se joindre à nous et de retrouver beaucoup des élèves qu'il avait rencontrés l'an dernier pour leur parler de Cassino.


Après les félicitations adressées à Anghjula Déa, au milieu de tous ses camarades de 3ème, vint pour notre jeune latiniste l'épreuve la plus délicate de la cérémonie, celle des interview à la presse écrite et à Via Stella. Bravo Anghjula Dea, tu t'en es bien sortie !

Un très beau texte avec une mention spéciale à ces infirmières qui débutèrent à Cassino et à tous ces hommes trop oubliés du CEF du Maréchal Juin grâce auxquels Monte Cassino est tombé et Rome fut libérée.

Cette petite cérémonie présidée par notre chef d'établissement, M. Antonini et Mme la Principal Adjoint, Mme Poli a permis aussi de récompenser les jeunes collégiennes de l'établissement qualifiées pour les championnats de France de cross. Félicitations à ces jeunes filles qui incarnent la pensée antique et la devise de la célèbre marque de chaussures japonaises ASICS, Anima Sana In Corpore Sano !

Terminons enfin sur ce beau passage de Stratis Tsirkas dans son œuvre "Cités à la dérive" résumé de notre modeste entreprise pour que le souvenir de ces jeunes ne plonge dans les profondeurs de l'oubli :

"Tu n'as pas convenablement posé le problème. Tu aurais dû demander : action ou art ? Mais tu n'as pas osé, tu connaissais la réponse. Il n'y a pas de place aujourd'hui pour une autre réponse. Et cependant cette croisade d'hommes simples a besoin de poètes et d'écrivains pour l'exalter. Pour que le monde prenne conscience de sa grandeur. Sinon, elle risque de rester méconnue. Qu'est ce qui est préférable ? Vivre ou enregistrer la vie ? Fixer les événements sur le papier, voilà le seul moyen de les sauver du naufrage universel du temps."