Essai clinique. Score méthodologique sur l'échelle de PEDro : 8/10
CONTEXTE
L’exercice en charge a été déconseillé pour les personnes avec diabète mellitus et neuropathie périphérique ( DM+PN). Cependant, les personnes avec diabète mellitus et insensibilité des pieds ont un risque de chute accru. Les exercices des membres inférieurs et la rééducation de l'équilibre réduisent le risque de chute chez les personnes âgées. On ignore si les personnes avec neuropathie ressentent des bienfaits similaires.
OBJECTIF
Evaluer les effets de l'exercice en charge sur l'ulcère du pied chez les personnes avec DM+PN, les effets de l'exercice des membres inférieurs et de la marche sur l'équilibre, la force musculaire des membres inférieurs et l’incidence sur le nombre de chutes étaient déterminées.
METHODE
L'étude était, en simple aveugle, randomisée et contrôlée, sur une durée de 12 mois. La première partie de l'étude était faite dans des cabinets de physiothérapie, et la deuxième partie à domicile. Les participants étaient 79 personnes qui étaient pour la plupart sédentaires, qui avaient DM+PN, et qui étaient assignées d'une façon aléatoire dans le groupe témoin (n= 38) ou dans le groupe expérimental (n= 41). La première partie de l'étude incluait renforcement des membres inférieurs, exercices d’équilibre et un programme progressif et auto-contrôlé de marche ; la deuxième partie incluait un suivi téléphonique pour motiver les patients. Les deux groupes ont reçu des soins réguliers de pédicure, éducation sur les soins des pieds, et huit séances avec un physiothérapeute. Les mesures prises étaient la force musculaire, l'équilibre, et un rapport du nombre de chutes des participants pendant l'année qui a suivi le début de l'étude.
RÉSULTATS
Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les deux groupes au niveau du nombre de chutes pendant la durée de temps de suivi. Après 12 mois, il y avait une petite augmentation au niveau du temps pendant lequel les participants du groupe expérimental pouvaient rester sur un pied avec les yeux fermés. Aucune des autres données sur la force ou l’équilibre ne différait entre les deux groupes. Limites de l’étude : cette étude était conçue pour détecter des différences au niveau de l’activité physique et non pas au niveau de la diminution du risque de chute. L’intensité des exercices était insuffisante pour améliorer la force et l’équilibre chez cette population.
CONCLUSIONS
Ce programme d’entraînement avait eu un effet minime au niveau de l’équilibre et de la force musculaire des membres inférieurs des participants. L’augmentation des activités physiques en charge n’altérait pas la fréquence des chutes pour les participants dans le groupe expérimental par rapport au groupe témoin. Les personnes sédentaires et qui ont DM+PN semblent pouvoir augmenter le degré d’activité physique sans pour autant augmenter le risque de chute.
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