Physical conditioning as part of a return to work strategy to reduce sickness absence for workers with back pain (Cochrane review)
Schaafsma FG, Whelan K, van der Beek AJ, van der Es-Lambeek LC, Ojajarvi A, Verbeek JH
Cochrane Database of Systematic Reviews 2013;Issue 8


Réadaptation physique dans une stratégie de retour au travail afin de réduire les congés maladies pour les actifs souffrant de douleurs dorsales (revue Cochrane)
Revue systématique. Les revues systématiques ne sont pas notées.

CONTEXTE
La réadaptation physique dans le cadre d'une stratégie de retour au travail vise à améliorer le statut de travail pour les actifs en congé maladie pour douleur au dos. Ceci est la deuxième actualisation d’une revue Cochrane (intitulée à l'origine « Réadaptation au travail, endurcissement au travail et restauration fonctionnelle pour les travailleurs ayant une rachialgie ou une cervicalgie ») d’abord publiée en 2003, puis mise à jour en 2010, et de nouveau mise à jour en 2013.

OBJECTIFS
Evaluer l’efficacité de la réadaptation physique dans une stratégie de retour à l’activité professionnelle afin de réduire la durée d'absence au travail et d'améliorer le statut de travail pour les actifs avec des douleurs dorsales. De manière plus poussée, évaluer quels aspects de la réadaptation physique sont liés à un retour au travail plus rapide pour les travailleurs avec des douleurs au dos.

MÉTHODES DE RECHERCHE
Nous avons cherché dans les bases de données suivantes jusqu'à mars 2012 : CENTRAL, MEDLINE (depuis 1966), EMBASE (depuis 1980), CINAHL (depuis 1982), PsycINFO (depuis 1967) et PEDro.

CRITÈRES DE SÉLECTION
Les essais contrôlés randomisés (ECR) et les ECR groupés qui étudiaient les actifs avec des incapacités de travail liées aux douleurs de dos et qui étaient inscrits dans des programmes de réadaptation physique.

RECUEIL ET ANALYSE DES DONNÉES
Deux auteurs de la revue ont indépendamment extrait les données et évalué le risque de biais. Nous avons utilisé les procédures méthodologiques standards conformes à la Collaboration Cochrane.

RÉSULTATS PRINCIPAUX
Nous avons inclus 41 articles faisant référence à 25 ECR avec 4404 participants. Le risque de biais était faible dans 16 études. Trois études concernaient des actifs avec des douleurs aiguës de dos, 8 études concernaient des travailleurs avec des douleurs subaiguës de dos et 14 des travailleurs avec des douleurs de dos chroniques. Dans 14 études, la réadaptation physique dans une stratégie de retour au travail a été comparée à des soins usuels. La réadaptation physique consistait le plus souvent en des activités progressives avec des exercices liés au travail du sujet visant à augmenter la force et la souplesse du dos, et ce avec une date butoir de retour au travail. Les programmes étaient divisés en une version légère avec un maximum de 5 sessions et une version intense avec plus de 5 sessions, jusqu'au temps plein ou en traitement en milieu hospitalier. Pour les douleurs aiguës du dos, il y avait des preuves de faible qualité que les programmes légers ou intenses de réadaptation physique donnaient aucune ou peu de différences de durée de congé maladie comparés aux soins usuels avec un suivi de 3 à 12 mois (3 études avec 340 travailleurs). Pour les douleurs subaiguës de dos, les preuves de l’efficacité d’une réadaptation physique intense associée à des soins usuels comparée à des soins habituels seuls étaient contradictoires (4 études avec 395 travailleurs). Cependant, l’analyse des sous-groupes a montré des preuves de faible qualité que si l’intervention avait eu lieu sur le lieu de travail ou avait impliqué une visite sur le lieu de travail, cela avait pu réduire la durée de l’absence maladie à 12 mois de suivi (3 études avec 283 travailleurs ; DMS -0.42, IC 95% -0.65 à -0.18). Pour les douleurs chroniques de dos, il y avait des preuves de faible qualité que la réadaptation physique dans le cadre de la prise en charge des soins intégrés en complément des soins habituels pouvait avoir réduit le nombre de jours d'absence maladie comparée aux soins usuels avec un suivi de 12 mois (une étude, 134 professionnels ; DMS -4.42, IC 95% -5.06 à -3.79). Savoir quelle part de la prise en charge des soins intégrés était la plus efficace reste incertain. Il y avait des preuves de qualité modérée que la réadaptation physique intense avait probablement réduit seulement légèrement la durée d’absence maladie comparée à des soins usuels à 12 mois de suivi (cinq études, 1093 travailleurs ; DMS -0.23, 95% Cl -0.42 à -0.03). La réadaptation physique comparé à une thérapie d'exercices a montré des résultats conflictuels pour des actifs avec des douleurs subaigües ou chroniques de dos. La thérapie cognitivo-comportementale n’était probablement pas meilleure à la réadaptation physique en tant qu'alternative ou en complément de la réadaptation physique.

CONCLUSION DES AUTEURS
L’efficacité de la réadaptation physique dans le cadre d'une stratégie de retour au travail afin de réduire les congés maladies pour les actifs avec des douleurs de dos, comparée à des soins usuels ou à une thérapie d'exercices, reste incertaine. Pour les travailleurs avec des douleurs aiguës de dos, la réadaptation physique peut n'avoir aucun effet sur la durée d’absence maladie. Il y a des preuves conflictuelles concernant la réduction de la durée de congé maladie avec une réadaptation physique intense comparée à des soins usuels pour des actifs avec des douleurs subaiguës de dos. Il se peut que le fait d’inclure des visites ou des interventions sur le lieu de travail soit la composante qui rende cette réadaptation physique efficace. Pour les travailleurs avec des douleurs chroniques de dos, la réadaptation physique a un effet minime dans la réduction du congé maladie comparée aux soins usuels après 12 mois de suivi. Savoir dans quelle mesure la réadaptation physique dans le cadre d’une prise en charge des soins intégrés peut altérer l'effet sur le congé maladie pour les actifs avec des douleurs chroniques de dos nécessiterait des recherches plus poussées.


Notez

Non-pharmacological interventions for preventing venous insufficiency in a standing worker population (Cochrane review)
Robertson L, Yeoh SE, Kolbach DN
Cochrane Database of Systematic Reviews. 2012 ; Issue 1


Traitements non-pharmacologiques pour la prévention de l’insuffisance veineuse chez une population de travailleurs en position debout (revue Cochrane)
Revue systématique. Les revues systématiques ne sont pas notées.

CONTEXTE
L’insuffisance veineuse chronique (IVC) est un problème commun, affectant plus de 50% de la population des pays industrialisés. C’est une maladie chronique qui, si elle n’est pas traitée, peut progresser vers de sérieuses complications qui à leur tour peuvent interférer avec la faculté à travailler. La position debout au travail est un facteur de risque connu pour l’IVC, mais le véritable effet des stratégies de prévention non-pharmacologiques demeure inconnu.

OBJECTIF
Entreprendre une revue systématique d’essais randomisés ou d’essais cliniques contrôlés pour évaluer l’efficacité des stratégies non-pharmacologiques et des dispositifs de prévention de l’IVC chez une population de travailleurs debout.

MÉTHODES
Des recherches ont été effectuées dans le groupe Cochrane sur les maladies vasculaires périphériques et dans leur registre spécialisé (dernière recherche en Avril 2011) et central (numéro 2, 2011). Aucune restriction de date ou de langue n’a été appliquée.
Nous avons également interrogés manuellement des listes de références d’études pertinentes.
Les essais contrôlés randomisés et non randomisés qui recrutaient des travailleurs debout pour évaluer les dispositifs non-pharmacologiques ou les stratégies utilisées pour prévenir l’IVC étaient admissibles pour l’inclusion. Les essais devaient présenter une mesure objective des caractéristiques cliniques de l’IVC ou des plaintes liées à cette condition afin d’être inclus. La sélection des essais, la qualité de l’évaluation et l’abstraction des données ont été effectuées de façon indépendante par deux auteurs de la revue. Nous avons résolu les désaccords par la discussion.
Seulement un essai a été admissible pour l’inclusion dans la revue et nous n’avons donc pas effectué de méta-analyses.

RÉSULTATS
Les principaux résultats de cette revue concernaient les caractéristiques cliniques de l’IVC et ses symptômes associés.
Une étude prospective croisée a été incluse dans cette revue. Elle mesurait l’effet de non compression suivie de deux phases avec différents gradients de compression des bas sur les symptômes de 19 hôtesses de l’air qui devaient se tenir debout, presque sans interruption, pendant de longues périodes.
L’étude incluse a fourni des preuves que les bas de contention amélioraient les symptômes de jambes lourdes chez les travailleurs debout. Cependant, le niveau de preuve de cette revue est faible car elle est basée sur seulement un seul essai de petite taille ayant un risque élevé de biais. L’étude incluse n’a abordé aucun des critères d’évaluation secondaire, y compris la qualité de vie ou l’impact économique des traitements. Le rapport de l’étude n’a pas abordé non plus le temps de station debout que nécessite le travail de la population étudiée. En outre, aucun des essais n’a permis de mesurer l’efficacité d’autres traitements non-pharmacologiques ou des stratégies visant à prévenir l’IVC chez les travailleurs debout.

CONCLUSIONS
En raison du nombre extrêmement limité d’essais, il n’y pas suffisamment de preuves pour tirer des conclusions sur l’efficacité des traitements non-pharmacologiques pour la prévention de l’IVC chez les travailleurs debout. D’autres études de grande envergure examinant l’ensemble des traitements non-pharmacologiques et les résultats sont nécessaires.

Lien vers PEDro

Ergonomic positioning or equipment for treating carpal tunnel syndrome (Cochrane review)
O'Connor D, Page MJ, Marshall SC, Massy-Westropp N
Cochrane Database of Systematic Reviews 2012;Issue 1


Positionnement ou équipement ergonomique dans le traitement du syndrome du canal carpien (revue Cochrane)
Revue systématique. Les revues systématiques ne sont pas notées.

CONTEXTE
Les traitements non-chirurgicaux, incluant le positionnement ou l’équipement ergonomique, sont parfois proposés aux personnes présentant des symptômes moyens à modérés du syndrome du canal carpien (SCC) . L’efficacité et la durée du bénéfice d’un traitement par un équipement ou positionnement ergonomique pour le SCC ne sont pas connus.

OBJECTIFS
Evaluer les effets du positionnement ou de l’équipement ergonomique comparé à aucun traitement, un placebo ou un autre traitement non-chirurgical chez des personnes présentant un SCC.

MÉTHODE DE RECHERCHE
Nous avons cherché parmi le Registre Spécialisé du Groupe Cochrane sur les Pathologies Neuromusculaires (14 Juin 2011), le Registre Central Cochrane des Essais Contrôlés (CENTRAL) (2011, Issue 2, in The Cochrane Library), MEDLINE (1966 à Juin 2011), EMBASE (1980 à Juin 2011), CINAHL Plus (1937 à Juin 2011), et AMED (1985 à Juin 2011). Nous avons également passé en revue les listes de références des essais randomisés ou quasi-randomisés identifiés par la recherche électronique.

CRITERES DE SELECTION
Essais contrôlés randomisés ou quasi-randomisés comparant le positionnement ou équipement ergonomique avec l’absence de traitement, un placebo ou un autre traitement non-chirurgical chez des personnes avec un SCC.

COLLECTE DES DONNÉES ET ANALYSE
Deux auteurs de revue ont indépendamment sélectionné les essais pouvant être inclus, extrait les données et évalué les risques de biais des études incluses. Nous avons calculés le risque ratio (RR) et les différences moyennes (MD) avec 95% d’intervalle de confiance (IC) pour les résultats primaires et secondaires. Nous avons rassemblé les résultats des essais cliniquement et statistiquement homogènes, dans la mesure du possible, pour apporter des estimations sur l’effet du positionnement ou de l’équipement ergonomique.

PRINCIPAUX RÉSULTATS
Nous avons inclus 2 essais (105 participants) comparant claviers ergonomiques versus placebo. L’essai n’évaluait ni les résultats primaires (amélioration générale à court terme) ni les effets secondaires du traitement. Dans une petite étude (25 participants), un clavier ergonomique réduisait significativement les douleurs après 12 semaines (MD -2,40 ; 95% CI -4,45 à -0,35) mais pas à 6 semaines (MD -0,20 ; 95% CI -1,51 à 1,11). Dans cette même étude, il n’y avait pas de différence entre le clavier standard et ergonomique sur la fonction de la main à 6 ou 12 semaines ou sur la latence sensitive paume-poignet à 12 semaines. La deuxième étude (80 participants) ne rapportait aucune différence significative sur la sévérité de la douleur après 6 mois en utilisant l’un des trois claviers ergonomiques par rapport au clavier standard. Aucun essai comparant le positionnement ou équipement ergonomique avec l’absence de traitement, le positionnement ou équipement ergonomique avec un autre traitement non-chirurgical, ou différents positionnement ergonomiques ou différents régimes d’équipements, n’a été trouvé.

CONCLUSIONS DES AUTEURS
Il existe des preuves insuffisantes d'après les essais contrôlés randomisés pour déterminer si le positionnement ou équipement ergonomique est bénéfique ou nocif pour le traitement du syndrome du canal carpien.

Lien vers PEDro





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