Revue systématique. Les revues systématiques ne sont pas notées.
CONTEXTE
La luxation de la patella se produit lorsque celle-ci se désengage complètement de la trochlée fémorale. Après la réduction de la luxation, une rééducation conservatrice avec kinésithérapie peut être utilisée. Comme la récidive des luxations est commune, certains chirurgiens ont préconisé une intervention chirurgicale en plus de la rééducation.
OBJECTIF
Le but de cette revue était d’évaluer les résultats cliniques et radiologiques des interventions chirurgicales, comparées aux non chirurgicales, pour le traitement des personnes avec luxation patellaire primitive ou récidivante.
STRATÉGIE DE RECHERCHE
Nous avons recherché dans le registre spécialisé du groupe Cochrane des traumatismes ostéo-articulaires et musculaires, le registre central Cochrane des essais contrôlés (la bibliothèque Cochrane), MEDLINE, EMBASE, AMED, CINAHL, ZETOC, PEDro et une variété d’autres bases de données littéraires et de registres d’essais. Les auteurs correspondants ont été contactés afin d’identifier des études supplémentaires. Période de recherche : août 2010.
CRITÈRES DE SÉLECTION
Le critère d’inclusion éligible était les essais cliniques contrôlés randomisés et quasi-randomisés évaluant les interventions chirurgicales et non chirurgicales traitant les luxations patellaires latérales.
COLLECTION DES DONNÉES ET ANALYSE
Deux examinateurs ont évalué indépendamment les titres et résumés de chaque étude identifiée afin d’évaluer son éligibilité, d’en extraire les données et d’évaluer les risques de biais. Les principaux résultats évalués étaient la fréquence de récidive de luxation et les scores validés de cotation du genou et de la fonction physique du patient. Lorsque cela convenait, les données ont été regroupées. Les risques relatifs ont été calculés pour les résultats dichotomiques et les différences moyennes pour les résultats continus.
RÉSULTATS PRINCIPAUX
Cinq études (339 participants) ont été inclues.
Toutes les études avaient des biais méthodologiques, surtout les 2 essais quasi-randomisés qui présentaient un risque élevé de biais de sélection.
Le suivi était d’au moins 2 ans dans 2 études et entre 5 et 7 ans dans 3 études.
Il n’y avait pas de différence significative entre la prise en charge chirurgicale et non chirurgicale des luxations primitives (première fois) de la patella de luxation récidivante (47/182 contre 53/157 ; risque relatif : 0,81 ; IC 95% : 0,56 à 1,17 ; 5 essais), du score des troubles fémoro-patellaires de Kujala (différence moyenne : 3,13 ; IC 95% : 7,34 à 13,59 ; 5 essais), ni de nécessité de chirurgie ultérieure (risque relatif : 1,09 ; IC 95% : 0,72 à 1,65 ; 3 essais).
Des événements indésirables ont été rapportés par un essai, citant quatre complications majeures qui surviennent dans le groupe chirurgie.
Aucun essai contrôlé randomisé n’a évalué une population avec des luxations patellaires récidivantes.
CONCLUSION DES AUTEURS
Il n’y a pas de preuve de haute qualité suffisante pour confirmer une quelconque différence significative dans les résultats entre la prise en charge initiale chirurgicale et non chirurgicale des personnes après luxation patellaire primitive, et personne n’a examiné la comparaison avec les personnes présentant une luxation patellaire récidivante. Des essais adéquatement puissants, randomisés, multi-centriques, contrôlés, conduits et rapportés selon les normes actuelles sont recommandés.
Lien vers PEDro