RENE

08/05/2007


Mots à insérer : Chaleur : calme, charbon, heureux, hâte, amateur, alarme, lustre, liberté, envie, épopée, utile, usage, retour, réel.
Jokers : pas, mer, en.




Réveil.

Les lamelles légèrement entrebâillées du volet roulant imparfaitement fermé laissent diffuser dans la pénombre de la chambre un avant-goût de la clarté extérieure du soleil. L’atmosphère de la pièce est gagnée par une douce chaleur. Dans la rue, la circulation de ce samedi matin est calme. Elle ne trouble pas mon demi-assoupissement. Mon corps et mon esprit sont détendus et heureux. Ils savent que c’est une journée sans turbin, qu’il ne faudra pas aller au charbon et que de ce fait, ils échappent à la hâte stressante des jours ouvrés.

Je change de position en me mettant sur le ventre, la tête sur le côté, une jambe repliée en chien de fusil et je ramène un coin d’oreiller contre ma figure. Dans cette configuration douillette et sécurisante, un peu comme un enfant s’abandonnant contre le sein de sa mère, ma conscience du temps s’évanouit sans préavis, j’ai atteins le nirvana de l’amateur de grasse matinée. Mais, à son heure, une alarme biologique vient subrepticement signaler la fin de la partie. Il faut que je me lève.

J’hésite entre l’interrupteur de la lampe de chevet et celui du lustre. Puis survient une envie de café chaud qui se superpose aux souvenirs vivaces de notre soirée épique que nous avons assez inutilement prolongée jusqu’à une heure indue. L’immeuble, bien que d’excellente qualité de construction, laisse filtrer, comme dans un bateau, des bruit engendrés par la communauté de ses usagers bien individualistes.

Me voici à présent assis sur le rebord du lit avant que de retourner à la position verticale. Je sens la fraîcheur du carrelage sur la plante des pieds. Je masse mes tempes. Mon regard s’assure de la réalité du lieu. Je me dis qu’aujourd’hui je n’irai pas à la mer en vélo, mais à pied par le sentier des dunes.





René pour le 7 mai 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 08/05/2007 à 21:28

PASCALE *****

07/05/2007

CHALEUR : calme, charbon, heureux, hâte, amateur, alarme, lustre, liberté, envie, épopée, utile, usage, retour, réel.
JOKERS : pas, mer, en.



Dans la chaleur d’une nuit d’été, même le calme environnant ne parvenait plus à l‘apaiser. Elle était sur des charbons ardents et les temps heureux lui semblaient si lointains qu’elle avait presque hâte que le pire arrive. De cette façon, tout serait enfin terminé. Rien de pire que l‘attente dans le noir. En amateur éclairé, elle avait pourtant tout prévu : l’alarme, les rondes, les badauds. Cela faisait des lustres qu’elle s’entraînait, en toute liberté d’ailleurs, à grimper avec agilité le long de gouttières, mais bien plus modestes que celles-ci. Elle avait envie de tout laisser tomber. Son sixième sens lui intimait la prudence. Mais voilà : toute cette épopée pour rien ? Des risques inutiles depuis des semaines pour faire demi-tour maintenant ? Non ! Impossible !
Elle jeta un dernier coup d’œil sur sa montre, puis sur la gouttière bancale qui la mènerait pourtant à la victoire. Comme il était d’usage, elle se signa avant de s’élancer, aussi légère qu’un chat.
Personne ne sut jamais ce qu’il fit qu’elle perdit l’équilibre : « Avait-elle glissé ? L’y avait-on aidée ? Faute à pas de chance ? Crime crapuleux, gratuit ? Vengeance ?

De retour dans le réel, je posais le journal sur un guéridon. Pas un seul mot concernant les motifs de cette escalade…

Il ne me fut guère aisé de la hisser dans la voiture. Puis j’eus du mal à rejoindre le bord de mer, celui qu’elle aimait tant et dont elle disait : « c’est là que je veux aller après ».
Je déposais son corps délicatement au creux d’une vague oubliant dans mon émoi, la quasi certitude qu’elle reviendrait avec la marée.
Le corps fut repêché à 20 kilomètres du lieu de l’accident. Mais tout fut habilement reconstitué par les forces de l’ordre. Tout. Sauf deux choses : le complice et l’objectif.
Je n’ai été ni interrogé ni même inquiété.

Et pourtant, pourtant, elle n’a pas failli à sa mission car grâce à elle j’ai suffisamment d’éléments en ma possession pour faire « tomber » du « beau monde ».

Je frapperai bientôt et là, enfin, le monde entier saura qui est le Concombre masqué !!


Pascale pour le 7 mai 2007-05-03




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/05/2007 à 22:31

CHRISTIANE J.*****

07/05/2007

Mots à insérer : calme, charbon,heureux, hâte, amateur, alarme, lustre, liberté, envie, épopée, utile, usage, retour, réel.
Jokers : pas, mer, en.


CHALEUR...


Dans la chaleur de la mine


Il y a 200 millions d’années, l’eau de mer pénétrait dans les basses plaines de cette région qui est aujourd’hui l’Alsace. La chaleur solaire entraîna l’assèchement et l’augmentation de la concentration des sels.

Des millénaires plus tard, l’exploitation des dépôts du minerai s’étendit sur un siècle.

Cette manne venue des temps lointains devait révolutionner l’économie locale tournée jusque là vers les filatures.

C’est en 1904 que le premier forage eût lieu, au fil des ans 24 puits furent creusés sur 11 sites miniers, employant jusqu’à 14.000 personnes.

Les conditions de travail des mineurs des potasses d’Alsace étaient sensiblement les mêmes que celles de leurs collègues des mines de charbon : la journée commençait par un passage à la « salle des pendus » où chacun accrochait ses affaires avant d’endosser sa tenue de travail avec chaussures de sécurité, foulard et casque.

La chaleur intense, les risques de grisou, étaient leur lot quotidien quelquefois ponctué par une sonnerie d’alarme qui signalait un incident.

Le calme revenu, le travail reprenait, rythmé par le bruit assourdissant des haveuses.
Quel courage animait ces hommes qui oeuvraient à une profondeur de 600 à 1000 mètres ?
J’imagine leur hâte de retourner à l’air libre.

Le dernier puits a fermé en 2002 et je ne peux m’empêcher de penser que les enfants de ces mineurs ont sans doute été heureux d’échapper au destin de leur père.

Les engrais chimiques ont remplacé le chlorure de potassium issu de la sylvinite et petit à petit on découvre que ce n’est pas nécessairement la meilleure chose pour les cultures.

Les terrils de résidus subissent des traitements. Certains sont dissous, d’autres font l’objet d’une végétalisation : recouverts d’une couche d’argile, puis de terre, l’herbe pousse, transformant radicalement le paysage.

Un lustre à peine s’est écoulé depuis la cessation de l’activité : des musées témoignent de cette grande saga en exposant des échantillons aux couleurs ocre vif et rouges grisés, des amateurs ont créé un réel engouement pour des objets de collection, des commémorations entretiennent le souvenir des quelque 715 mineurs morts accidentellement à la tâche.

Les anciens employés des Potasses d’Alsace parcourent les lieux, évoquant ce qui fut leur « campagne » pour ne pas dire leur «guerre » ; ils constatent que la nature reprend ses droits mais il faudra du temps pour tourner la page de ce passé laborieux.

Détail poétique : l’emblème de la potasse d’Alsace dessiné par Hansi, cette cigogne qui veille paisiblement sur un village, symbolisera encore longtemps ce qui fut l’épopée de toute une région.


Christiane J pour le 7 mai 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/05/2007 à 22:03

CHRISTIANE J.*****

28/04/2007

à la main, ça marche aussi ... Bon, là, d'accord, il faut faire le poirier pour lire mais voilà : c'est souvent cela aussi...





Second calligramme

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 28/04/2007 à 20:19

CHRISTIANE J.*****

Calligrammes ... Deux manières de les présenter mais aucune n'est idéale par informatique hi hi. Merci aussi à toi Christiane.


jeu du 23 avril 2007...

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 28/04/2007 à 20:02

PASCALE *****

Calligramme


jeu du 23 avril 2007...

Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/04/2007 à 20:45

CHRISTIANE J.*****

25/04/2007
poisson clown
poisson clown






Le destin de NEMOBIS


Un sympathique amphiprion ocellaris, rebaptisé « poisson clown » par les hommes, coulait des jours heureux dans les riches eaux de l’Océan Pacifique. Avec ses amis, il vivait en symbiose avec une floraison d’anémones protectrices recouvertes de mucus, véritable nectar.

Un jour funeste, son petit paradis fut envahi par une armada de plongeurs affairés flanqués de vastes filets

En un éclair, les intrus firent une rafle des plus fructueuses.

Le monde des amphiprions fut bouleversé, puis abattu, de toute évidence la colonie était décimée.

La montée vers la lumière s’effectua en quelques impulsions fulgurantes, les filets furent hissés sur une embarcation, vidés prestement dans de grands bacs sur lesquels se penchaient des visages hilares : nos amis découvrirent le genre humain dans toute sa violence et sa cupidité.

Notre héros ne savait pas qu’un film d’animation, petit chef d’oeuvre titré « Le monde de Némo » avait irrésistiblement mis en vedette son espèce, un commerce rentable s’était instauré avec la mise en place de captures à grande échelle.

La « croisière » imposée aux passagers kidnappés fut de courte durée, aux yeux des pêcheurs le butin était fécond et déjà le tri s’ébauchait car il faut savoir que la couleur constituait un indice de valeur.

Notre personnage avait été repéré de suite par ses couleurs sublimes : « c’est un véritable Némo-bis celui-là ! » et chacun approuvait sans réserve.

Chargés, transbordés puis déposés dans de vastes aquariums, les captifs connurent tour à tour l’affolement puis la résignation.

Des bulles agitaient l’eau claire insipide, plus de repos possible à l’ombre des anémones amies, plus de jeu de cache-cache derrière les rochers. Les petits pensionnaires découvrirent l’oisiveté : nul besoin de chasser pour trouver la nourriture, des flocons à la saveur bizarre flottaient de ci de-là et les gober ne demandait pas d’effort. En résumé, ils nageaient dans l’ennui.

Quelquefois l’un d’entre eux disparaissait dans une épuisette. Puis ce fut le tour de notre petit héros bien involontaire, ballotté dans un sachet exigu, il crut sa dernière heure arrivée.

Au terme de son périple, il retrouva son univers exotique en miniature, des compagnons aux vives couleurs allaient et venaient avec vivacité, des plantes caressantes se balançaient avec douceur. Pour un peu il aurait soupiré d’aise.

Enfin, notre personnage évoluait dans un décor plaisant. Il se familiarisa avec le fond sonore provenant de la proximité d’une grande volière habitée par des oiseaux bavards, mais ce qu’il aimait par-dessus tout c’était la joie manifestée par les jeunes visiteurs qui collaient leur visage à la paroi de l’aquarium, il avait très vite compris qu’il était la nouvelle vedette de la communauté.

Cabotin, il se pavanait le long de la vitre, volontiers facétieux, il disparaissait puis réapparaissait soudain tout frétillant, régalant le public avec des loopings audacieux.

Ironie du sort : il était devenu un « poisson clown » !


CHRISTIANE J. pour le 23 avril 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/04/2007 à 19:24

Mots à insérer : Poisson : passage, paradis, oiseau, oisif, indice, ironie, soupir, saveur, sublime, symbole, ombre, ouvrage, nectar, nager.
Jokers : eau, bien, clair



Être.

Être le poisson qui nage au clair de l’eau,
L’oiseau qui vole loin de son ombre,
Le chat oisif qui ronronne heureux comme au paradis,
Être l’abeille qui butine des nectars aux subtiles saveurs,
Le grand chêne qui contemple ironique le passage des ans,
Être le lombric dont l’ouvrage laisse des indices discrets,
Être l’homme bien pensant qui soupire après le bonheur,
Être ou n’être pas un symbole du sublime,
Mais être, exister.


René pour le 23 avril 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 25/04/2007 à 10:41

PASCALE *****

23/04/2007

Mots à placer : passage, paradis, oiseau, oisif, indice, ironie, soupir, saveur, sublime, symbole, ombre, ouvrage, nectar, nager
Jokers : eau, bien, clair




De passage au paradis pour un très court instant, l’oiseau revint sur terre et se sentant terriblement oisif se mit à chercher quelqu’indice capable, comble d’ironie, de rendre enfin secret les soupirs, saveurs sublimes émanant de l’au-delà, qui lui fendait encore l’âme et le cœur.
Symboliquement, il détacha délicatement une de ses plumes et à l’ombre d’un cerisier déjà en fleur se remit à l’ouvrage. Tantôt savourant un nectar divin, tantôt nageant en eau trouble, mais bien décidé à y voir plus clair et vite, il commença à tracer quelques traits qui devinrent lettres puis mots puis phrases puis lignes et très vite il sut qu’il pourrait de nouveau s’envoler aussi haut qu’autrefois et sans jamais se perdre.


Pascale pour le 23 avril 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 23/04/2007 à 23:16

LUCIENNE


Cher piano
Cher compagnon de mon enfance et de mon adolescence ! Comme j’ai aimé caresser tes touches noires et blanches, d’ébène et d’ivoire ! Combien de mélodies simples ou complexes ai-je jouées, grâce à toi, par devoir ou par plaisir ! Que de joies tu mas données quand, mélancolique ou gaie, j’essayais de m’adonner à des improvisations harmonieuses ou discordantes ! Tu dois être ulcéré du sort que je t’ai réservé…Car depuis de nombreuses années, arthrose du poignet oblige, tu restes silencieux. Ton unique rôle consiste, maintenant, à encombrer un coin du salon et à servir de support à de nombreuses photos de famille. J’ai été souvent tentée de me débarrasser de toi en te vendant à quelque brocanteur, mais je n’ai jamais pu franchir le pas. Aussi es-tu toujours là comme un objet sans âme dont mes héritiers se déferont-ou peut-être pas- lorsque j’aurai rejoint le royaume des ombres.
Au nom de nos années de bonheur commun, pardonne-moi, je t’en prie. Je cultive tout de même l’espoir qu’un jour, sous des doigts malhabiles, tu résonneras de nouveau…Adieu, cher piano, adieu !
Ton ingrate amie
Renée



Mon amie
Effectivement je trouve que tu m’as vraiment délaissé depuis longtemps, trop longtemps, et je n’en comprenais pas la raison : avais-je une mauvaise sonorité, est-ce que je ne répondais plus à tes attentes ? D’une certaine façon, me voilà rassuré de ce silence. Mais dis-toi bien que si toi tu ne peux plus caresser mes touches, elles aussi vont finir ankylosées alors nous vieillirons ensemble.
Merci de me garder dans mon coin habituel. Je peux ainsi continuer à partager la vie de la maison ; tu me dis que j’encombre un coin du salon mais je ne peux pas avoir grossi et je ne connais que celui-là ; à qui la faute ? Le jour où tu me prêteras à tes petits enfants, pense à me faire quelques petits soins avant car mes sons ont dû se modifier quelque peu et préviens les que je suis comme toi, à manier et solliciter en douceur. Nous avons passé de très bons moments ensemble et je suis heureux de savoir que tu ne te débarrasseras de moi, enfin le moins rapidement possible.
Continue de me présenter à toute ta famille ; je les supporte en silence mais avec grâce ; ils ne sont pas trop lourds et ils sont très sages.
Ton piano favori


Lucienne et Renée B. en italique, jeu du 19 mars 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 23/04/2007 à 23:14