LUCIENNE

17/05/2007



Lorsque j'étais un petit poussin je me rappelle que dans la basse cour, je courais derrière ma maman, elle allait souvent sur un tapis dans la cour d'une maison. Sur ce tapis il y avait une sorte de cage avec des barreaux. Quelquefois sur des coussins à l'ombre un bébé pleurait ou gigotait. Il avait beaucoup de chance car des grandes formes venaient lui raconter des histoires ou jouer avec lui. Lorsque ces géants (pour moi) approchaient ils nous chassaient moi et ma maman, pourquoi? Moi je voulais simplement aller le voir et jouer avec lui! Moi personne ne venait s'occuper de moi à part ma maman et puis elle avait aussi mes frères et soeurs à promener et à nourrir, aussi je me sentais jaloux.
Toujours marcher, picorer, faire attention à ne pas se perdre, vivement que je sois grand pour revenir picorer près de cette couverture car j'y trouvais souvent des miettes très agréables pour me nourrir.
Maman poule n'aurait plus rien à me dire car elle aurait d'autres bébés poussins à promener et à surveiller...
Vite que je grandisse!




J'ai bien grandi depuis ce 14 Mai 2007, Je suis haut sur pattes maintenant, j'ai le mollet sec et musclé, une crête pousse sur ma tête, un beau jabot rouge orne mon cou,
Ma mère ne me surveille plus et je ne suis plus guère attiré par la cage où babillait le bébé,
J'ai d'autres préoccupations, mon entourage est peuplé de jolies poulettes qui se dandinent, je vois bien que je leur plais et qu'elles recherchent ma compagnie,
J'ai remarqué qu'un coq essaie de faire la loi, le matin il s'égosille et met tout le monde au pas,
En cachette je tente moi aussi de répéter ses cocoricos, mes exercices vocaux sont encore timides mais qu'il se méfie un jour mon bel organe le détrônera!


A force d'entraînement, j'étais certain de toucher la perfection. Ce matin, je suis décidé, ce sera le grand jour.
D'abord, je lisse mes plumes une à une du bout du bec puis je me secoue énergiquement pour gonfler le tout et paraître plus imposant.
Ensuite je retiens ma respiration le plus longtemps possible jusqu'à ce que je sente ma crête se raidir et que je paraisse ainsi plus grand. Enfin, je m'entraîne une dernière fois à me dresser fièrement sur mes ergots et j'en profite pour lancer un dernier cocorico silencieux.
Et j'entre dans l'arène. J'ai une telle classe qu'aucune de ces mignonnes ne me résistera! Le vieux coq peut aller se rhabiller...
Tel un prince, je risque un pas dehors. J'essaye de me grandir le plus possible. Je risque un autre pas, un autre pas encore. Je n'ai pas encore ouvert les yeux mais je ne doute pas de l'effet produit.
Je me suis bien préparé: encore deux pas et je lance mon cri qui me ralliera tous les suffrages ...
Un...deux...au moment ou j'ouvre un large bec, prêt à lancer le cri qui tue, mon cri de guerrier, je n'ai toujours pas compris comment, ce fut une bousculade insensée. Renversé, piétiné, le « cocoric' » en travers de la gorge, la pluie inondant déjà tout alentour, je ne vis de mes suffragettes que les pattes et j'entendis leurs cris effrayés : vite, vite, l'orage gronde! Aux abris!!!
Et le vieux coq qui rassemblait son monde sans sourciller: « Allez, ne poussez pas... Par ici... »
Ah! Vous parlez d'un succès!



Lucienne (normal) Christiane J (italique) et Pascale (gras)





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 17/05/2007 à 16:15

CHRISTIANE J.*****

si j'étais...


Art naïf...
Art naïf...



Lorsque j’étais une coccinelle, je me délectais. Je prenais pension dans une roseraie qui m’enchantait. Toutes les roses m’attiraient avec leur parfum enivrant, à tel point que j’en oubliais de manger les pucerons.
Oui j’étais une coccinelle d’élevage et mon rôle sur terre était bien défini : traquer et dévorer les pucerons qui risquaient d’altérer la beauté de la reine des fleurs. J’étais fascinée par les coloris, du blanc nacré au rouge vif, certains pétales ourlés, quelle splendeur, quelle luminosité, quel bonheur d’être un modeste coléoptère et d’avoir la possibilité de me délecter dans un 5 étoiles.
J’aimais particulièrement la rosée du matin, les pétales s’ébrouaient quelquefois sous l’effet d’un vent léger, les boutons étaient prêts à éclater. J’aimais aussi quand le soir tombait, les roses exhalaient un parfum suave, c’était le paradis, mais n’étais-je pas la « bête à bon Dieu » ?




« Coccinelle, coccinelle, envole-toi, va dire au Bon Dieu qu’il fasse beau demain ».
C’est sur cet air guilleret que les enfants du quartier m’envoyaient en éclaireur auprès de leur seigneur.
Ils élevaient la main haut vers le ciel et hop, je prenais mon envol, heureuse d’échapper aux tortures que certains « drôles » infligeaient à d’autres espèces amies.
Ainsi, il y a peu, j’ai vu deux méchants garnements s’emparer de deux hannetons inoffensifs. Puis, histoire de « rigoler », improviser un bûcher et y faire cuire les pauvres bêtes, Bouh … mieux vaut ne plus y penser…
J’avais donc de la chance. Certains enfants me prenaient avec délicatesse puis se disputaient parfois :
- « J te dis qu’elle a 6 ans, elle a 6 points noirs.
- N’importe quoi ! Tu dis n’importe quoi ! Et toi, tu as vu le nombre de points noirs que tu as ? Quel rapport avec l’âge ?
- C’est ma maman qui me l’a dit ! C’est vrai…. »

Et l’enfant s’enfuyait en pleurant.
Moi je continuais à voleter ci – delà », butinant au passage quelque corolle gorgée de rosée matinale mélangée au suc des pistils en fleurs… Je respirais à pleins … à pleins quoi déjà ? … Je ne savais pas. Et peu importait d’ailleurs. Je « fleurais » la vie en quelque sorte et mon Dieu oui, que c’était doux …





Attention petite coccinelle ! Ne vois-tu pas là-bas ce jardinier féroce au grand chapeau ? Sais-tu ce que contient ce récipient qu’il porte sur son dos ? C’est un poison violent qu’il s’apprête à vaporiser sur toute sa roseraie. C’est - dit-il – pour combattre les maladies et détruire les pucerons.
Mais toi aussi gentille bête à bon Dieu, le danger te guette … la mort t’attend… Fuis, fuis loin d’ici alors qu’il en est encore temps, avant que les vapeurs funestes n’aient accompli leur œuvre. Tu trouveras sans doute, derrière cette haute palissade, un jardin sauvage où tu pourras butiner à loisir. J’en connais la propriétaire. C’est une amoureuse de la nature et une adepte des traitements naturels pour ses plantes. D’ailleurs tu seras appréciée à ta juste valeur car elle sait, qu’avec tes semblables, c’est une aide précieuse que vous lui apportez. Va ! va et tu auras encore de beaux jours devant toi !



Christiane J (normal) Pascale (iltalique) et Renée B (gras)




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 17/05/2007 à 10:49

CHRISTIANE L. *

Lorsque j’étais…




Lorsque j’étais…



Lorsque j’étais un nénuphar sur ce bel étang, je ne m’ennuyais jamais. Les grenouilles venaient converser avec moi sur mes larges feuilles. Des libellules voletaient au-dessus de moi et venaient parfois se poser sur mes fleurs. De jolis poissons rouges jouaient à la ronde autour de moi et je m’amusais de voir leurs folles poursuites. Quand des promeneurs s’arrêtaient pour admirer ma splendeur épanouie, je me rengorgeais fièrement. Cela mécontentait d’ailleurs les roseaux qui croissaient sur les berges et qui laissaient tout le monde indifférent.
Hélas, un jour, quelqu’un décida de nettoyer l’étang.
On le vida de son eau,on ratissa le fond boueux où, avec mes congénères, nous essayions vainement de survivre. Et c’est ainsi que je m’apprêtais à terminer, dans la honte et la souffrance, ma glorieuse vie.

Mais qui dit que les nénuphars n’avaient qu’une vie ? Celui qui a décidé de nettoyer l’étang a eu une riche idée. La vase qui s’était accumulée au fond m’empêchait de me développer librement et de me nourrir correctement. De plus, cette eau devenait nauséabonde. Alors, le fond bien nettoyé, on remit l’eau du ruisseau qui amena des goujons et des ablettes ? Et, du fond de la terre, je revins à la surface m’épanouir plus largement encore. Les grenouilles sont revenues me rejoindre. Mes feuilles s’étaient tellement développées qu’elles pouvaient rester tranquillement dessus comme sur un radeau. De temps en temps, les libellules venaient les taquiner et les déranger. La vie de l’étang a repris son cours plus belle qu’avant…



Bien, tout est bien, mais je ne serai pas éternel. Je ne survivrai peut-être pas à un nouveau nettoyage de l’étang…Je peux à la rigueur me consoler en pensant que mes restes deviendront de la matière organique, qu’ils seront peut-être mangés et digérés par des lombrics, qu’ils fertiliseront finalement le sol d’un champ, d’un parc ou d’un jardin et qu’ainsi absorbés et assimilés, ils renaîtront peu à peu sous forme de céréales, d’arbres ou de légumes. Maigre consolation que tout cela et je ne vois pas ce que je pourrais léguer par testament. Le mieux à faire est d’essayer de réussir pleinement le reste de ma vie. D’ailleurs j’ai remarqué depuis quelque temps un nénuphar à l’allure gracile qui ne semble pas insensible à ma personne. J’en suis convaincu maintenant, mon choix est fait ; nous allons faire un bout de chemin ensemble en tenant une intéressante conversation.


Renée B., écriture normale
Christiane L., en italique
René, en gras






Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/05/2007 à 13:24

Lorsque j’étais…




Lorsque j’étais…


Lorsque j’étais un nénuphar sur ce bel étang, je ne m’ennuyais jamais. Les grenouilles venaient converser avec moi sur mes larges feuilles. Des libellules voletaient au-dessus de moi et venaient parfois se poser sur mes fleurs. De jolis poissons rouges jouaient à la ronde autour de moi et je m’amusais de voir leurs folles poursuites. Quand des promeneurs s’arrêtaient pour admirer ma splendeur épanouie, je me rengorgeais fièrement. Cela mécontentait d’ailleurs les roseaux qui croissaient sur les berges et qui laissaient tout le monde indifférent.
Hélas, un jour, quelqu’un décida de nettoyer l’étang.
On le vida de son eau,on ratissa le fond boueux où, avec mes congénères, nous essayions vainement de survivre. Et c’est ainsi que je m’apprêtais à terminer, dans la honte et la souffrance, ma glorieuse vie.

Mais qui dit que les nénuphars n’avaient qu’une vie ? Celui qui a décidé de nettoyer l’étang a eu une riche idée. La vase qui s’était accumulée au fond m’empêchait de me développer librement et de me nourrir correctement. De plus, cette eau devenait nauséabonde. Alors, le fond bien nettoyé, on remit l’eau du ruisseau qui amena des goujons et des ablettes ? Et, du fond de la terre, je revins à la surface m’épanouir plus largement encore. Les grenouilles sont revenues me rejoindre. Mes feuilles s’étaient tellement développées qu’elles pouvaient rester tranquillement dessus comme sur un radeau. De temps en temps, les libellules venaient les taquiner et les déranger. La vie de l’étang a repris son cours plus belle qu’avant…


Bien, tout est bien, mais je ne serai pas éternel. Je ne survivrai peut-être pas à un nouveau nettoyage de l’étang…Je peux à la rigueur me consoler en pensant que mes restes deviendront de la matière organique, qu’ils seront peut-être mangés et digérés par des lombrics, qu’ils fertiliseront finalement le sol d’un champ, d’un parc ou d’un jardin et qu’ainsi absorbés et assimilés, ils renaîtront peu à peu sous forme de céréales, d’arbres ou de légumes. Maigre consolation que tout cela et je ne vois pas ce que je pourrais léguer par testament. Le mieux à faire est d’essayer de réussir pleinement le reste de ma vie. D’ailleurs j’ai remarqué depuis quelque temps un nénuphar à l’allure gracile qui ne semble pas insensible à ma personne. J’en suis convaincu maintenant, mon choix est fait ; nous allons faire un bout de chemin ensemble en tenant une intéressante conversation.


Renée B., écriture normale
Christiane L., en italique
René, en gras


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 16/05/2007 à 13:23

CHRISTIANE J.*****

15/05/2007



Libres : livre, lièvre, irriter, inquiet, béat, beurre, ravi, rare, extase, étonner, sourire, surprise.
Jokers : deux, air, oui.



LIBRES...



Le règne animal et le genre humain.

En quête d’inspiration, j’ai feuilleté le livre des Fables de La Fontaine et chemin faisant, j’ai couru deux lièvres à la fois :

« Le lièvre et la tortue » est un classique mais j’ai découvert aussi « le lièvre et les grenouilles »

Dans la première fable l’animal aux longues oreilles est trop sûr de lui et cela lui joue un tour. Il est tout surpris et irrité de constater qu’une tortue ça ne compte pas pour du beurre.

Dans la seconde, il est inquiet, qualifié de poltron, cependant il prend confiance en lui et il est ravi et rassuré puisqu’il met des grenouilles en fuite.

Les fables de La Fontaine prêtent à sourire mais le genre humain en prend pour son grade.

A juste titre d’ailleurs, par exemple nous sommes à la recherche d’un bonheur éternel alors que nous savons fort bien qu’un état de béatitude perpétuel ne peut être de ce monde, nous nous extasions devant des exploits qui ne sont d’aucune utilité pour l’humanité.

Allez, positivons, notre Constitution stipule que « les hommes naissent libres et égaux en droit » oui, je sais Coluche ajoutait « mais certains sont plus égaux que d’autres…. ».

Tout compte fait, tant pour le genre humain que le règne animal, c’est la loi de la jungle qui prévaut.


Christiane J pour le 14 mai 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 15/05/2007 à 00:23

CHRISTIANE J.*****


Jeu : commencer par « Lorsque j’étais un objet ou un animal » -à choisir librement- puis poursuivre et passer au rédacteur suivant.







Le stylo bille.

Lorsque j’étais un stylo bille, j’ai d’abord eu du mal à prendre conscience de mon identité. Progressivement, en exerçant mes sens, j’ai deviné que j’avais un passé ténébreux dans un container traversant les mers, avant d’aboutir, vaille que vaille, sur un rayon d’une librairie-papeterie, dûment accompagné de congénères de toutes formes et couleurs.
Les jours d’ouverture nous nous tenions cois sous la lumière des projecteurs. Mais, le reste du temps, c’était la foire, la fête, à qui raconterait sa vie et ses aventures. Je me remémore les amitiés de jeunesse -voire plus si affinités- que j’avais nouées et je m’amuse à imaginer ce que chacun est devenu et son état physique et psychologique actuels…
Jusqu’au jour où je fus choisi par une jeune lycéenne !


Je me rappelle t’avoir reçu avec une immense joie, en espérant de tout cœur que tu m’aiderais à faire moins de fautes en dictée. Pour moi, c’était un grand plaisir de te tenir entre mes doigts. En plus, tu ne fuyais pas sur mes phalanges comme mon stylo plume, en laissant des tâches disgracieuses. Tu m’as toujours été fidèle et tu étais très discret même dans mon petit sac à main. Je t’ai fait noter beaucoup de secrets sur mon journal intime et mes petits copains me félicitaient de ma belle écriture.
Les professeurs aussi étaient très satisfaits : j’ai gagné des points pour la propreté et la présentation.
Nous avons eu tous les deux une très bonne collaboration, et nous nous sommes très bien entendus. J’ai regretté de te mettre dans mon tiroir lorsque je n’ai plus trouvé de bille de rechange pour te nourrir.
Merci gentil stylo bille.



De temps à autre, j’ouvre le tiroir où tu gis. Tu es le contemporain de mes années de jeunesse. Je te regarde avec émotion. Je ferme les yeux et je revois le visage de mes professeurs, de mes camarades, tu as été un fidèle compagnon, complice et discret, je dirais même que tu m’as donné le goût des mots. Docile, tu glissais sur le papier avec aisance. Tu m’es si précieux qu’il me prend l’envie de continuer mon chemin avec toi.
Alors, je t’emmène faire le tour des papeteries. Je vais faire le siège jusqu’à ce que je trouve une « recharge » qui me permettra de partager avec toi ce qui est ma vie désormais. Non, ce ne sera plus des devoirs, encore moins des pages de mon journal intime, ce sont des signatures de chèques, des formulaires fastidieux à remplir, mais aussi quelques récréations : des cartes postales qui témoignent de mon affection à des êtres chers.
Tu vois, décidément tu resteras mon associé encore et toujours.



Début par René (normal), suivi de Lucienne (italique) puis de Christiane J (en gras).


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/05/2007 à 23:03

LUCIENNE

Jeu : commencer par « Lorsque j’étais un objet ou un animal » -à choisir librement- puis poursuivre et passer au rédacteur suivant.






Le stylo bille.

Lorsque j’étais un stylo bille, j’ai d’abord eu du mal à prendre conscience de mon identité. Progressivement, en exerçant mes sens, j’ai deviné que j’avais un passé ténébreux dans un container traversant les mers, avant d’aboutir, vaille que vaille, sur un rayon d’une librairie-papeterie, dûment accompagné de congénères de toutes formes et couleurs.
Les jours d’ouverture nous nous tenions cois sous la lumière des projecteurs. Mais, le reste du temps, c’était la foire, la fête, à qui raconterait sa vie et ses aventures. Je me remémore les amitiés de jeunesse -voire plus si affinités- que j’avais nouées et je m’amuse à imaginer ce que chacun est devenu et son état physique et psychologique actuels…
Jusqu’au jour où je fus choisi par une jeune lycéenne !



Je me rappelle t’avoir reçu avec une immense joie, en espérant de tout cœur que tu m’aiderais à faire moins de fautes en dictée. Pour moi, c’était un grand plaisir de te tenir entre mes doigts. En plus, tu ne fuyais pas sur mes phalanges comme mon stylo plume, en laissant des tâches disgracieuses. Tu m’as toujours été fidèle et tu étais très discret même dans mon petit sac à main. Je t’ai fait noter beaucoup de secrets sur mon journal intime et mes petits copains me félicitaient de ma belle écriture.
Les professeurs aussi étaient très satisfaits : j’ai gagné des points pour la propreté et la présentation.
Nous avons eu tous les deux une très bonne collaboration, et nous nous sommes très bien entendus. J’ai regretté de te mettre dans mon tiroir lorsque je n’ai plus trouvé de bille de rechange pour te nourrir.
Merci gentil stylo bille.



De temps à autre, j’ouvre le tiroir où tu gis. Tu es le contemporain de mes années de jeunesse. Je te regarde avec émotion. Je ferme les yeux et je revois le visage de mes professeurs, de mes camarades, tu as été un fidèle compagnon, complice et discret, je dirais même que tu m’as donné le goût des mots. Docile, tu glissais sur le papier avec aisance. Tu m’es si précieux qu’il me prend l’envie de continuer mon chemin avec toi.
Alors, je t’emmène faire le tour des papeteries. Je vais faire le siège jusqu’à ce que je trouve une « recharge » qui me permettra de partager avec toi ce qui est ma vie désormais. Non, ce ne sera plus des devoirs, encore moins des pages de mon journal intime, ce sont des signatures de chèques, des formulaires fastidieux à remplir, mais aussi quelques récréations : des cartes postales qui témoignent de mon affection à des êtres chers.
Tu vois, décidément tu resteras mon associé encore et toujours.



Début par René (normal), suivi de Lucienne (italique) puis de Christiane J (en gras).


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/05/2007 à 23:02

RENE

Jeu : commencer par « Lorsque j’étais un objet ou un animal » -à choisir librement- puis poursuivre et passer au rédacteur suivant.





Le stylo bille.

Lorsque j’étais un stylo bille, j’ai d’abord eu du mal à prendre conscience de mon identité. Progressivement, en exerçant mes sens, j’ai deviné que j’avais un passé ténébreux dans un container traversant les mers, avant d’aboutir, vaille que vaille, sur un rayon d’une librairie-papeterie, dûment accompagné de congénères de toutes formes et couleurs.
Les jours d’ouverture nous nous tenions cois sous la lumière des projecteurs. Mais, le reste du temps, c’était la foire, la fête, à qui raconterait sa vie et ses aventures. Je me remémore les amitiés de jeunesse -voire plus si affinités- que j’avais nouées et je m’amuse à imaginer ce que chacun est devenu et son état physique et psychologique actuels…
Jusqu’au jour où je fus choisi par une jeune lycéenne !




Je me rappelle t’avoir reçu avec une immense joie, en espérant de tout cœur que tu m’aiderais à faire moins de fautes en dictée. Pour moi, c’était un grand plaisir de te tenir entre mes doigts. En plus, tu ne fuyais pas sur mes phalanges comme mon stylo plume, en laissant des tâches disgracieuses. Tu m’as toujours été fidèle et tu étais très discret même dans mon petit sac à main. Je t’ai fait noter beaucoup de secrets sur mon journal intime et mes petits copains me félicitaient de ma belle écriture.
Les professeurs aussi étaient très satisfaits : j’ai gagné des points pour la propreté et la présentation.
Nous avons eu tous les deux une très bonne collaboration, et nous nous sommes très bien entendus. J’ai regretté de te mettre dans mon tiroir lorsque je n’ai plus trouvé de bille de rechange pour te nourrir.
Merci gentil stylo bille.



De temps à autre, j’ouvre le tiroir où tu gis. Tu es le contemporain de mes années de jeunesse. Je te regarde avec émotion. Je ferme les yeux et je revois le visage de mes professeurs, de mes camarades, tu as été un fidèle compagnon, complice et discret, je dirais même que tu m’as donné le goût des mots. Docile, tu glissais sur le papier avec aisance. Tu m’es si précieux qu’il me prend l’envie de continuer mon chemin avec toi.
Alors, je t’emmène faire le tour des papeteries. Je vais faire le siège jusqu’à ce que je trouve une « recharge » qui me permettra de partager avec toi ce qui est ma vie désormais. Non, ce ne sera plus des devoirs, encore moins des pages de mon journal intime, ce sont des signatures de chèques, des formulaires fastidieux à remplir, mais aussi quelques récréations : des cartes postales qui témoignent de mon affection à des êtres chers.
Tu vois, décidément tu resteras mon associé encore et toujours.


Début par René (normal), suivi de Lucienne (italique) puis de Christiane J (en gras).


Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/05/2007 à 23:00

RENE

14/05/2007


Mots à insérer

Libres : livre, lièvre, irriter, inquiet, béat, beurre, ravi, rare, extase, étonner, sourire, surprise.
Jokers : deux, air, oui.







Les oubliées de Juarez.

Ce film, suivi d’un débat avec Amnesty international, a été présenté récemment dans la salle de cinéma du chef-lieu du département. L’on ne sort pas de la séance avec le sourire béat du croqueur de pop corn. Aussi, le fait est rare, je vous livre mes commentaires bruts.

L’action se déroule à Juarez, ville frontière du Nord du Mexique de plus d’un million d’habitants, faisant face à la ville d’El Paso au Texas. A la faveur des traités de libre échange et autres zones exemptées de taxes, sont implantées plusieurs centaines d’usines d’assemblage à la chaîne, dans des domaines comme l’informatique, l’électroménager, l’automobile, toutes dépendant de sociétés que nous connaissons plutôt honorablement et qui font là leur beurre. L’on appelle ces usines les « maquiladoras », (ou « maquilas » dans d’autres pays de l’Amérique du sud). Une main-d’œuvre sous payée composée majoritairement des jeunes femmes et vivant dans des conditions difficiles en particulier dans des bidonvilles, y est recrutée et exploitée sans scrupules.
C’est dans ce contexte de misère et d’asservissement que des dizaines de jeunes femmes disparaissent chaque année, victimes de viols, de violences, de tortures. La découverte macabre de leur dépouille émergeant du sable du désert environnant, émaille l’actualité locale. L’ impunité des coupables est avérée compte tenu de l’influence des cartels de la drogue et de la corruption.
Le plus étonnant, c’est l’impuissance de l’Etat fédéral mexicain central face au pouvoir local de l’Etat du Chihuaha… Pourtant , au plan international comme pour les organisations humanitaires, le lièvre a été levé depuis longtemps. Mais, les impératifs économiques de la mondialisation sont manifestement prépondérants. Les affaires et la consommation continuent, libre à vous de vous inquiéter ou de vous irriter.
Dans le film, Jennifer Lopez incarne une journaliste américaine ambitieuse, qui, avec un collègue mexicain campé par Antonio Bandéras, enquête afin de découvrir et de dénoncer le ou les coupables des derniers meurtres. Après avoir exploré avec extase mais non sans surprise les milieux fortunés du pouvoir, notre journaliste se mue en vraie travailleuse à la chaîne et nous partageons ses affres lorsque elle est enlevée à son tour. Soyez ravis, elle réchappera de l’horreur, mais pas son collègue victime des balles des tueurs…

Fin.

René pour le 14 mai 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/05/2007 à 22:58

PASCALE *****

14/05/2007


Mots à insérer :
LIBRES : livre, lièvre, irrité, inquiet, béat, beurre, ravi, rare, extase, étonné, sourire, surprise.
JOKERS : deux, air, oui.



Libre de faire ce qui me plait et plongée dans les livres de mon enfance, ce n’est pas le lièvre de monsieur de la Fontaine qui me contredira si je confirme que « tout vient à point à qui sait attendre ». Surtout lorsqu’on sait quel tour pendable lui joua madame Tortue. Je détaille les illustrations. Encore toute irrité à l’idée de s’être laisser prendre à des idées reçues, monsieur Lièvre se remémore sa cuisante défaite : « pas inquiet le moins du monde, il musarda en chemin tant et si bien que béat, alors qu’il pensait avoir le temps encore de se beurrer quelques tartines, tant il croyait en lui, il assista à la victoire sans hâte de son adversaire. Ravie, madame Tortue le fut rarement autant et l’expression d’extase qui lui fendait la face encore plus que d’ordinaire réjouissait le public alors présent. Etonnés mais tout sourire malgré la surprise de taille, les hôtes du bois commencèrent à y croire vraiment au moment même où ils hurlèrent « trois, deux, un, gagné » ! Madame Tortue ne semblait même pas épuisée. Juste sereine.
Vous auriez vu l’air ridicule de monsieur le Lièvre, prétentieux comme un paon mais dont les derniers sauts ressemblèrent à des « gigotages » de bébé coincés dans ses langes ! Et oui, depuis, il roulait moins des pectoraux lorsqu’il passait devant ces demoiselles autrefois en émoi pour beaucoup moins que cela : c’est la tortue qu’elles allaient consulter lorsqu’elles étaient en peine, certaines au moins de trouver là quelque oreille compatissante et de loyaux conseils. Il fallait les voir ricaner au passage de monsieur Lièvre tant et si bien qu’un jour, madame Tortue elle-même, fut prise de pitié et décida de réunir un conseil spécial afin d’en terminer avec cette punition disproportionnée : « qui de nous tous n’a jamais failli ? Qui de nous tous n’a jamais fait preuve d’un peu trop de prétention ? La force des faibles n’est pas la méchanceté mais le pardon et si vous m’en croyez, cessons de nous moquer de ce pauvre monsieur Lièvre : la leçon a porté et j’aime à croire que plus jamais il ne fera preuve de si peu de foi en l’autre et d’autant envers lui. Mais le juste milieu consiste à lui faire comprendre son erreur et l’écraser ne servirait qu’à nourrir sa haine si jamais elle prenait naissance : allons tous l’embrasser et lui dire notre amitié…
Ainsi fut fait et depuis, monsieur de la Fontaine, un peu inquiet au Paradis se sent beaucoup mieux et s’applique à écrire d’autres fables moins égoïstes : la fourmi n’y laisse plus crever de faim la cigale mais l’aide à prendre conscience des responsabilités de chacun, qu’on soit fourmi ou cigale. Et depuis la cigale chante un peu moins mais elle vit. La fourmi est un peu fatiguée de faire la morale, surtout que souvent c’est dans le vide, mais au moins, elle se sent en paix avec elle-même.

Pascale pour le 14 mai 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 14/05/2007 à 19:09