En temps de guerre
Catalogue de l'exposition
Le photographe français Izis (1911-1980), de son vrai nom Israëlis Bidermanas, est né en Lituanie et émigre en 1930 à Paris pour échapper aux persécutions contre les juifs. Après avoir été gérant du studio de photographie Rabkine, rue Nationale, dans le 13ème arrondissement de Paris, il est contraint de fuir en zone libre aux environs de Limoges, avec sa femme et son fils Manuel né en 1938, où il est malgré tout arrêté et torturé avant d’être libéré par les hommes de la résistance. De cet épisode, il conservera son pseudo : Izis.
A la libération, il s’engage dans les FFI et commence une série de portraits des résistants, à peine sortis de l’ombre, sur fond blanc, qui marquera toute sa production artistique. Il dira lui-même : « Je crois effectivement que l'esprit m'est tombé du ciel avec ces portraits de maquisards de Limoges. La vision de la peinture m'a certainement beaucoup aidé » (voir l’ouvrage « Artiste et métèque à Paris », de L. Bloch-Morhange et D. Alper, aux éd. Buchet-Chastel, 1980). Ces portraits, datant de 1944, ont fait l’objet d’une exposition à Limoges, appelée « Ceux de Grammont », et que l'on peut admirer aujourd'hui grâce aux nouveaux tirages présentés dans cette exposition.
A la libération, il s’engage dans les FFI et commence une série de portraits des résistants, à peine sortis de l’ombre, sur fond blanc, qui marquera toute sa production artistique. Il dira lui-même : « Je crois effectivement que l'esprit m'est tombé du ciel avec ces portraits de maquisards de Limoges. La vision de la peinture m'a certainement beaucoup aidé » (voir l’ouvrage « Artiste et métèque à Paris », de L. Bloch-Morhange et D. Alper, aux éd. Buchet-Chastel, 1980). Ces portraits, datant de 1944, ont fait l’objet d’une exposition à Limoges, appelée « Ceux de Grammont », et que l'on peut admirer aujourd'hui grâce aux nouveaux tirages présentés dans cette exposition.
La vie parisienne
Prévert, 1949 - Photo Izis
De retour à Paris, Izis décide de continuer sa série de portraits, mais en prenant comme objet les artistes et écrivains de Paris, auxquels il demandait un texte en échange de la prise de vue. De cette formule est né notamment l’ouvrage qui a donné son nom à exposition rétrospective, publié en 1950 et préfacé par Jean Cocteau. Il rencontre et photographie ainsi Eluard, Brassaï, Aragon, Breton, Audiberti, Colette, Camus, Miller, Paulhan, etc. Commencent, à cette époque, les rêveries parisiennes, aux cotés de Jacques Prévert, notamment.
Les années 1950 sont les années du succès : ses clichés de Paris sont repérés par le nouveau propriétaire de l’hebdomadaire « Paris Match », Jean Prouvost, pour lequel il travaille en freelance puis est rapidement embauché et y restera 20 ans. Il acquiert dans ce journal la réputation du photographe de l’« anti-événement », ce qui lui donne un statut très particulier au sein du magazine. Envoyé en Angleterre pour couvrir le couronnement de la Reine à Londres, il reviendra à Paris sans n’avoir pris aucun cliché de la Reine ! Il préfère prendre en photo l'effigie de la Reine en vitrine d'une boutique et entourée d'un parterre de volailles ...
En 1951, Izis est l’un des « Five French Photographers », exposés au MoMA de New York, avec Brassaï, Doisneau, Ronis et Cartier-Bresson. Son travail s’inscrit alors dans le courant humaniste du « réalisme poétique ». Malgré cette proximité avec des grands noms de la photographie du XXème siècle, son œuvre reste aujourd’hui peu connue du grand public.
Les années 1950 sont les années du succès : ses clichés de Paris sont repérés par le nouveau propriétaire de l’hebdomadaire « Paris Match », Jean Prouvost, pour lequel il travaille en freelance puis est rapidement embauché et y restera 20 ans. Il acquiert dans ce journal la réputation du photographe de l’« anti-événement », ce qui lui donne un statut très particulier au sein du magazine. Envoyé en Angleterre pour couvrir le couronnement de la Reine à Londres, il reviendra à Paris sans n’avoir pris aucun cliché de la Reine ! Il préfère prendre en photo l'effigie de la Reine en vitrine d'une boutique et entourée d'un parterre de volailles ...
En 1951, Izis est l’un des « Five French Photographers », exposés au MoMA de New York, avec Brassaï, Doisneau, Ronis et Cartier-Bresson. Son travail s’inscrit alors dans le courant humaniste du « réalisme poétique ». Malgré cette proximité avec des grands noms de la photographie du XXème siècle, son œuvre reste aujourd’hui peu connue du grand public.
Paris rend hommage à l’un de ses poètes
Sur les quais de Seine - Photo Izis
L’exposition « Paris des rêves » revient sur l’ensemble de l’œuvre de ce photographe-poète, disparu en 1980, et cherche à remédier à l’oubli dans lequel est tombé cette œuvre, cette « mise au purgatoire injuste » disait Ronis, en affichant 250 de ses clichés. L’exposition, centrée sur l'expérience parisienne du photographe, revient néanmoins sur les reportages qu'il a réalisés pour Paris Match à Londres et en Israël.
Cette rétrospective a été conçue par Armelle Canitrot et le propre fils d’Izis, Manuel Bidermanas, qui rappelle, malgré la légèreté et la douceur de ses clichés que « Izis était un homme angoissé, hanté par son passé. Il avait connu la misère en Lituanie, était venu en France sans le sou, avait été exploité comme travailleur clandestin ». Derrière les courbes des promeneuses sur les quais de Seine, se cache aussi « ce côté inquiet de celui qui cherche toujours à s’évader du tragique par le rêve ».
Cette rétrospective a été conçue par Armelle Canitrot et le propre fils d’Izis, Manuel Bidermanas, qui rappelle, malgré la légèreté et la douceur de ses clichés que « Izis était un homme angoissé, hanté par son passé. Il avait connu la misère en Lituanie, était venu en France sans le sou, avait été exploité comme travailleur clandestin ». Derrière les courbes des promeneuses sur les quais de Seine, se cache aussi « ce côté inquiet de celui qui cherche toujours à s’évader du tragique par le rêve ».
Parvis de Beaubourg, 1977 - Photo Izis
Du 20 janvier au 29 mai 2010, Salle Saint-Jean de l’Hôtel de ville au 5, rue Lobau 75004 Paris.
Entrée libre et gratuite de 10h à 19h, tous les jours sauf dimanche et fêtes
Entrée libre et gratuite de 10h à 19h, tous les jours sauf dimanche et fêtes
A lire dans la même thématique
Suggestion de publications disponible dans la même thématique