L’épopée des pirates du Net
L’histoire commence en 2002 avec un site internet de référencement et d’échange gratuit de fichiers dit « peer-to-peer», le désormais célèbre The Pirate Bay. Il s’agit d’un site ordinaire constitué à l’origine par une petite communauté de « pirates », c’est-à-dire de personnes désirant échanger et télécharger des données gratuitement par internet. Pourquoi « pirate » ? Ce terme, utilisé tout d’abord par les majors pour stigmatiser les utilisateurs de peer-to-peer est repris comme un pied-de-nez par ceux-ci : « en transformant ce terme en quelque chose de positif, nous leur répondons simplement « d’aller se faire foutre » ! » explique Amelia.
Ce site utilisé, en 2009, par plus de 22 M de personnes, et qui compte 1 M de connections par jour, défraye alors la chronique : 4 de ses membres fondateurs sont condamnés à un an de prison ferme, et contraints de payer près de 2,6 M € de dommages et intérêts pour l'industrie du film et du disque – dont Sony Music Entertainment, Columbia Pictures, EMI ou Warner Bros – lors d’un procès médiatisé à l’échelle internationale. Aujourd’hui, le site fonctionne toujours – pour le plus grand plaisir des « pirates » du monde entier – et, malgré les rumeurs persistantes de rachat, il continue d’être géré et utilisé comme une plateforme d’échange gratuite.
Ce site utilisé, en 2009, par plus de 22 M de personnes, et qui compte 1 M de connections par jour, défraye alors la chronique : 4 de ses membres fondateurs sont condamnés à un an de prison ferme, et contraints de payer près de 2,6 M € de dommages et intérêts pour l'industrie du film et du disque – dont Sony Music Entertainment, Columbia Pictures, EMI ou Warner Bros – lors d’un procès médiatisé à l’échelle internationale. Aujourd’hui, le site fonctionne toujours – pour le plus grand plaisir des « pirates » du monde entier – et, malgré les rumeurs persistantes de rachat, il continue d’être géré et utilisé comme une plateforme d’échange gratuite.
Les flibustiers accostent au Parlement européen !
Ironie de l’Histoire, c’est cette célébrité qui aura permis au tout jeune « Parti des pirates » de recueillir suffisamment de suffrages pour obtenir deux sièges au Parlement européen, suite à l’entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, en décembre 2009. En effet, à la veille des élections, Christian Engström, le leader de la formation, précisait que « de nombreux jeunes, d'habitude peu intéressés par les élections européennes, vont aller voter juste pour montrer à quel point cette condamnation de The Pirate Bay les a mis en colère. De ce point de vue, le verdict du tribunal tombe au bon moment ». The Pirate Bay est donc devenu, en quelques années, un mouvement politique original, qui risque fort de bousculer les habitudes consensuelles des institutions, et de relancer vivement le débat de l’avenir de l’internet.
Amelia Andersdotter, devenue ainsi la plus jeune députée européenne de l’assemblée, à seulement 22 ans, est étudiante en économie et en langue espagnole à Lund, au Sud de la Suède, et membre actif du « Ung Pirat », la branche étudiante du Parti Pirate. A Bruxelles, elle compte bien insuffler un esprit de gratuité et de partage au sein des institutions européennes, plutôt enclines à pactiser avec les grandes industries pour légiférer dans des domaines aussi complexes que l’internet et les nouveaux médias.
Amelia Andersdotter, devenue ainsi la plus jeune députée européenne de l’assemblée, à seulement 22 ans, est étudiante en économie et en langue espagnole à Lund, au Sud de la Suède, et membre actif du « Ung Pirat », la branche étudiante du Parti Pirate. A Bruxelles, elle compte bien insuffler un esprit de gratuité et de partage au sein des institutions européennes, plutôt enclines à pactiser avec les grandes industries pour légiférer dans des domaines aussi complexes que l’internet et les nouveaux médias.
Vers un internet pour tous…
Sur son site internet ( http://www.ameliatillbryssel.se/english ) de nouvelle députée, Amelia annonce clairement son objectif : modifier et réviser en profondeur la législation communautaire relative au copyright, et le refus du système de brevets. Dans ce but, elle travaillera aux côtés de Christian Engström, homme politique et activiste suédois contre la brevetabilité des logiciels, également élu comme tête de liste au sein du Piratpartiet. En effet, le programme du Parti des pirates reproche à l’Europe de s’être fourvoyée en soutenant un système de copyright de plus en plus verrouillé, et qui ne supporte que très peu d’exceptions.
Cette législation empêche, selon eux, la diffusion de la connaissance et de biens culturels dont l’usage relève du bien commun et de l’intérêt général. Leur programme porte sur le libre droit d’utilisation non-commerciale des contenus en ligne, la limitation de l’exclusivité commerciale sur les droits à 5 ans (aujourd’hui étendue à 70 ans après le décès), une reprise du principe américain de « fair use » appliqué à certains contenus d’intérêt général.
Entre autres chevaux de bataille, Amelia Andersdotter travaille activement sur l’accord ACTA ( Anti-Couterfeiting Trade Agreement ), actuellement en discussion, et sur les conséquences qu’un tel accord peut avoir sur la liberté sur Internet. Premier acte de piraterie: ils ont appuyé une résolution du Parlement européen visant à davantage de transparence dans les négociations de cet accord très controversé, obligeant ainsi les principaux acteurs à révéler les éléments en débat à la fin du mois dernier. Nous suivrons avec intérêt les actions futures de ce parti et de cette jeune et étonnante députée !
Cette législation empêche, selon eux, la diffusion de la connaissance et de biens culturels dont l’usage relève du bien commun et de l’intérêt général. Leur programme porte sur le libre droit d’utilisation non-commerciale des contenus en ligne, la limitation de l’exclusivité commerciale sur les droits à 5 ans (aujourd’hui étendue à 70 ans après le décès), une reprise du principe américain de « fair use » appliqué à certains contenus d’intérêt général.
Entre autres chevaux de bataille, Amelia Andersdotter travaille activement sur l’accord ACTA ( Anti-Couterfeiting Trade Agreement ), actuellement en discussion, et sur les conséquences qu’un tel accord peut avoir sur la liberté sur Internet. Premier acte de piraterie: ils ont appuyé une résolution du Parlement européen visant à davantage de transparence dans les négociations de cet accord très controversé, obligeant ainsi les principaux acteurs à révéler les éléments en débat à la fin du mois dernier. Nous suivrons avec intérêt les actions futures de ce parti et de cette jeune et étonnante députée !
Suggestion de lecture dans la même thématique :
Suggestion de publications disponible dans la même thématique