Libye, l'Est du pays sous le contrôle des manifestants

L’Est de la Libye est sous le contrôle des opposants au Président Kadhafi à Tobruk. L’armée, dans cette ville, s’est mise du côté des manifestants car certains militaires avaient l'ordre de leur tirer dessus. En effet, le général Soliman Mahmoud al Obeidy dit avoir changé de camp car les militaires devaient tirer sur des civils de la ville de Benghazi. Selon ses dires, le Président de la Libye n’est plus "fiable" et il a également fait bombarder avec des avions de l’armée de l’air et ils s’en sont également pris à des personnes désarmées en utilisant la force. Tobruk est une ville de Cyrénaïque qui est gouvernée par les anti-Kadhafi depuis 3 jours. Des rafales de tirs de joie ont eu lieu dans cette ville hier, mardi 22 février 2011. Les insurgés ont brûlé des copies du livre vert de Mouammar Kadhafi, le guide de sa philosophie politique. Les manifestants veulent que leur mouvement ne soit pas seulement une marche ou un sit-in mais une réelle révolution. Près de la place principale à Tobruk, les insurgés détruisaient un monument représentant le livre vert tandis que d’autres s’en prenaient à un portrait du colonel. Le peuple réclame une constitution et un parlement. Les habitants de cette ville vivent dans une situation normale ; la population est très solidaire et tous les commerces sont ouverts. Face à la violence employée par le colonel Kadhafi, quelle a été la réaction de l’ONU ?

Le conseil de l’ONU a condamné hier la violence en Libye ainsi que leurs auteurs qui doivent répondre de leurs actes. Les quinze membres du conseil ont approuvé la décision suite à leur journée de discussions sur la Libye. Selon l’organisation Human Right Watch, 233 personnes ont déjà été tuées lors des manifestations, la Libye compte davantage de morts que l’Égypte et la Tunisie. Le colonel Kadhafi a dit vouloir se battre jusqu’au bout quitte à mourir en martyr. Il dirige depuis plus de 40 ans le pays et ne veut absolument pas donner le pouvoir au peuple, mais le conserver pour lui. Le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé "la fin immédiate des violences et des mesures pour prendre en compte les demandes légitimes de la population." Il a également déclaré que les droits de l'homme devaient être respectés en Libye, de même que le droit au rassemblement, la liberté d’expression et de la presse. Le conseil de l’ONU a insisté sur le fait que les auteurs de violences sur les civils devraient répondre de leurs actes. Ils seront certainement condamnés. À présent, songeons à nos Français en Libye face à la révolution qui secoue le pays. La France a demandé leur rapatriement. Qu’en est-il ?

Tôt, ce matin, les avions militaires français se sont posés à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Il comprenait des centaines de ressortissants français qui résidaient en Libye. Ils ont atterri respectivement à 2h36 et à 3h50. Il y avait 172 ressortissants dans le premier avion et 230 à bord du second d’après Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires Étrangères. Il reste encore des Français à rapatrier car ils sont environ 750 en Libye, il en reste environ 350 à rapatrier. Les trois avions ont une capacité de plus de 500 passagers ce qui suffit pour le rapatriement de la totalité de nos ressortissants. On se demande s’il y a des Français morts en Libye étant donné qu’il y a plus de 200 décédés. Pour le moment, nous n’en savons pas plus. Il est clair que les Français doivent retourner dans leur pays d’origine car ils sont pris dans une révolution et risquent leur vie. La Libye fera-t-elle tomber son dictateur, le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans ? Réussira-t-elle sa révolution comme l’Égypte ou la Tunisie ? Pour le moment, même si l’Est est aux mains de l’opposition, le pays reste sous le pouvoir de M. Mouammar Kadhafi. Nous ne pouvons prédire l'avenir, des questions se posent... La révolution dépend du peuple libyen. L’ONU fait pression pour que la répression ne soit pas sanglante et que l’on respecte la volonté du peuple…