Égypte, La situation au Caire
Les opposants au régime d’Hosni Moubarak ont encore occupé la place Tahrir durant la nuit. Des milliers d’autres manifestants les rejoignent en ce jour. La situation reste inchangée au Caire et le Président égyptien n’a pas faibli malgré la pression de la rue. Il avait promis de ne plus se représenter aux élections présidentielles. À 82 ans, après 30 années au pouvoir, il se dit fatigué d’être Président mais ne veut pas laisser le pays dans le chaos et sombrer dans l’anarchie ; c'est comme cela qu'il explique sa décision de rester au pouvoir jusqu'aux élections présidentielles de septembre 2011. Les opposants au régime continuent leurs manifestations en demandant la démission de leur Président et ont peur d'une répression sanglante s'ils arrêtent le mouvement. Le peuple égyptien s’opposant à Hosni Moubarak espère une aide internationale car ils n’ont que très peu de moyens dans le pays même si l’armée est assez solidaire de cette partie de la population. Quelles sont donc les actions des États-Unis et de l’Union Européenne en faveur de la démocratie ? Quelle est la position du gouvernement iranien ? La pression internationale peut jouer en la faveur des opposants à M. Moubarak mais tous les pays démocratiques sont d’un commun accord pour dire que c’est au peuple égyptien de choisir sa destinée.
Égypte, Le rôle des États-Unis dans la crise
Le guide suprême de la révolution iranienne, Ali Khamenei, a salué les forces islamiques de l’Égypte et souhaite un régime islamique après la démission d’Hosni Moubarak. La Maison Blanche redoute une sorte de révolution iranienne (1979) en Égypte. Ce pays avait signé un traité de paix avec Israël et faisait un contrepoids à l’égard de l’Iran dans le secteur. Les États-Unis sont pour la transition démocratique et la démission du Président de même que l’Union Européenne. Ils négocient avec leurs partenaires égyptiens pour une transition ordonnée. Le Président Obama a déclaré que : "L'avenir de l'Egypte sera décidé par son peuple" et que "La seule chose qui fonctionnera, c'est faire progresser une transition ordonnée qui commence tout de suite, qui engage tous les partis, qui mène à des pratiques démocratiques, des élections libres et équitables, un gouvernement représentatif qui réponde aux revendications du peuple égyptien". Tous les pays de l’Union Européenne sont également en faveur d'une démocratie en Égypte où tout le peuple serait représenté de même que pour des élections présidentielles libres en septembre 2011. Le Premier Ministre égyptien, Ahmed Chafik, a dit que 95 % de son peuple serait pour le départ du Président égyptien seulement à la fin de son mandat. Mais ce n’est pas ce que scande la rue. Que penser d’un conseil des sages pour pacifier le pays ?
Égypte, Faut-il un conseil des sages ?
Le vice-président Omar Souleimane va recevoir samedi des personnalités indépendantes pour résoudre la crise. C’est le vœu de responsables américains et de certains diplomates arabes que M. Souleimane dirige le pays pendant la période de transition. Un conseil des sages va venir à la rencontre de ce vice-président pour trouver une solution fondée sur la Constitution pour lui céder le pouvoir ce que souhaitent les États-Unis et les cinq principales puissances de l’Union Européenne. Les sages pourraient s’appuyer sur l’article 139 de la Constitution selon laquelle le Président peut nommer des vice-présidents et leur assigner des compétences. L’article 82 complique les choses en prévoyant une délégation de pouvoir au vice-président sans lui donner la possibilité de faire les réformes constitutionnelles nécessaires promises par le Président égyptien. La Présidence égyptienne intéresse des personnalités telles que l’ancien Ministre des Affaires Étrangères et actuel secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr Moussa ainsi que l’ancien lauréat du Prix Nobel de la Paix, Mohamed ElBaradeï. C’est au peuple égyptien de choisir qui sera son futur Président. Il faut s'assurer que les élections soient libres et que tous les partis soient représentés. L'actuel Président égyptien ne cède pas de terrain. Les manifestants ne veulent pas stopper leur mobilisation non plus. Y a-t-il des risques de guerre civile ? Faudra-t-il rapatrier tous les Français y compris les journalistes ? Ce sont des questions qui se posent même si les négociations travaillent pour une résolution du conflit pacifique par un gouvernement de transition.
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