II faut choisir : ça dure ou ça brûle ; le drame, c'est que ça ne puisse pas à la fois durer et brûler. Albert Camus
FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Dimanche 23 Septembre 2007
Depuis cet été, oubliez les rondeurs, la mode est ovale ! La coupe du monde de rugby semble fasciner les français. Pourtant, pas facile de démêler les règles de ce sport, tantôt rapide, tantôt rugueux. Mais, cette année, rien à dire, le rugby fascine. Publicités, sponsor, calendrier, personne ne peut y échapper !
Christophe Dominici
Je me suis dit que pour sortir de ma léthargie estivale, rien de mieux que de vous parler d'un sport vif et vigoureux : le rugby. Sans aller m'aventurer dans une explication théorique du rugby (car j'en serais bien incapable !), je me demande si cette passion nouvelle pour le rugby ne serait pas en train de nous annoncer le retour de l'homme virill… Halte au concept de l'homme Metrosexuel (concept marketing désignant un homme urbain très soucieux de son apparence, qui pourrait se rapprocher de ce que l'on appelle plus couramment un dandy), place à l'homme viril évolué ? Dur en apparence, doux à l'intérieur ?… Mais ne rêvons pas trop non plus !
Les dieux du stade rappellent en effet étrangement l'esthétique de l'Antiquité. Des forces mythologiques herculéennes semblent se déployer des matchs. Et les femmes ont l'air aujourd'hui plus réceptives à ce charme quelque peu sauvage…
De façon plus terre à terre, le rugby est un concept marketing très porteur, car il se trouve dans la lignée du marketing authentique, ce marketing qui vous rassure, en utilisant des clichés nostalgiques. Le rugby véhicule les valeurs du terroir, un jeu collectif brut et loyal. On y sent une fraîcheur celtique et on se laisse volontier transporter par les fanfares du sud ouest !
Bref, toutes ces digressions sur le rugby pour en venir à l'excellent article que j'ai lu dans le dernier Philosophie Magazine, qui met en scène une conversation complice entre une philosophe fan de rugby, Catherine Kintzler et Christophe Dominici. Cela peut vous paraître étonnant qu'une intellectuelle puisse s'intéresser à un sport aussi "bourrin", mais cela va enfin vous aider à retirer vos préjugés sur ce sport plus subtil que vous ne l'imaginez. N'hésitez pas du reste à aller voir son blog : http://lachoule.blogs.paramourdurugby.com .
En fait, comme l'explique Christophe Dominici, le rugby est paradoxal : il est à la fois viril et tactile, va de l'avant comme à reculons. Bizarrement, il faut reculer pour avancer. C'est un sport multiple, qui joue dans la diversité et l'adversité. "Il y a le petit qui court vite, le gros qui fait barrage, le hargneux qui relance, le hardi qui fonce dans l'adversaire…", s'amuse à décrire C. Kintzler. Force est de constater que le rugby, à la différence du foot, échappe à la schématisation. Pas de babyfoot donc pour les joueurs de ballon ovale…
Reculer pour avancer, c'est aussi accepter ses fautes. Comme le dit si bien C. Dominici "il faut savoir se brûler, se construire par la faute et l'erreur, je veux dire que cela permet de faire un retour sur soi. Mais la société actuelle est une société d'antidépresseurs, elle refuse le négatif".
Ainsi, pratiquer le rugby, serait-ce une façon d'accepter l'échec ? Une dialectique de vie, qui se nourrit des fautes pour mieux les transgresser ? Un bonheur à reculons pour avancer doucement ? Bref, je vous laisse méditer sur ces quelques idées, pour mieux savourer cette coupe du monde !
Et terminerai sur ce petit clin d'œil à Nietzsche : ce qui ne tue pas, nous rend plus fort…
Source : Article lu dans le Philosophie Magazine n12 (septembre 2007) : Le RUGBY EST UNE PHILOSOPHIE DU CONTACT (propos recueillis par Julien Charnay et Martin Legros).
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Les dieux du stade rappellent en effet étrangement l'esthétique de l'Antiquité. Des forces mythologiques herculéennes semblent se déployer des matchs. Et les femmes ont l'air aujourd'hui plus réceptives à ce charme quelque peu sauvage…
De façon plus terre à terre, le rugby est un concept marketing très porteur, car il se trouve dans la lignée du marketing authentique, ce marketing qui vous rassure, en utilisant des clichés nostalgiques. Le rugby véhicule les valeurs du terroir, un jeu collectif brut et loyal. On y sent une fraîcheur celtique et on se laisse volontier transporter par les fanfares du sud ouest !
Bref, toutes ces digressions sur le rugby pour en venir à l'excellent article que j'ai lu dans le dernier Philosophie Magazine, qui met en scène une conversation complice entre une philosophe fan de rugby, Catherine Kintzler et Christophe Dominici. Cela peut vous paraître étonnant qu'une intellectuelle puisse s'intéresser à un sport aussi "bourrin", mais cela va enfin vous aider à retirer vos préjugés sur ce sport plus subtil que vous ne l'imaginez. N'hésitez pas du reste à aller voir son blog : http://lachoule.blogs.paramourdurugby.com .
En fait, comme l'explique Christophe Dominici, le rugby est paradoxal : il est à la fois viril et tactile, va de l'avant comme à reculons. Bizarrement, il faut reculer pour avancer. C'est un sport multiple, qui joue dans la diversité et l'adversité. "Il y a le petit qui court vite, le gros qui fait barrage, le hargneux qui relance, le hardi qui fonce dans l'adversaire…", s'amuse à décrire C. Kintzler. Force est de constater que le rugby, à la différence du foot, échappe à la schématisation. Pas de babyfoot donc pour les joueurs de ballon ovale…
Reculer pour avancer, c'est aussi accepter ses fautes. Comme le dit si bien C. Dominici "il faut savoir se brûler, se construire par la faute et l'erreur, je veux dire que cela permet de faire un retour sur soi. Mais la société actuelle est une société d'antidépresseurs, elle refuse le négatif".
Ainsi, pratiquer le rugby, serait-ce une façon d'accepter l'échec ? Une dialectique de vie, qui se nourrit des fautes pour mieux les transgresser ? Un bonheur à reculons pour avancer doucement ? Bref, je vous laisse méditer sur ces quelques idées, pour mieux savourer cette coupe du monde !
Et terminerai sur ce petit clin d'œil à Nietzsche : ce qui ne tue pas, nous rend plus fort…
Source : Article lu dans le Philosophie Magazine n12 (septembre 2007) : Le RUGBY EST UNE PHILOSOPHIE DU CONTACT (propos recueillis par Julien Charnay et Martin Legros).
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Rédigé par Marjorie Rafécas le Dimanche 23 Septembre 2007 à 22:34
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Marjorie Rafécas
Passionnée de philosophie et des sciences humaines, je publie régulièrement des articles sur mon blog Philing Good, l'anti-burnout des idées (http://www.wmaker.net/philobalade), ainsi que sur La Cause Littéraire (https://www.lacauselitteraire.fr). Je suis également l'auteur de La revanche du cerveau droit co-écrit avec Ferial Furon (Editions du Dauphin, 2022), ainsi que d'un ouvrage très décalé Descartes n'était pas Vierge (2011), qui décrit les philosophes par leur signe astrologique.
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