II faut choisir : ça dure ou ça brûle ; le drame, c'est que ça ne puisse pas à la fois durer et brûler. Albert Camus
LIVRES PHILous
Vendredi 17 Août 2018
Samuel Dock nous avait secoué avec son Nouveau choc des générations, co-écrit avec Marie-France Castarède. Cette fois-ci, il revient nous « punchliner » en utilisant l’humour cinglant des adolescents et nous offre une belle bouffée d’optimisme sur cette période de la vie dénommée trop injustement « l’âge ingrat ».
L’humour est une façon de réinventer la réalité avec créativité. Et les adolescents ont un humour incisif qui bouscule notre vision du quotidien. L’adolescence est une transition de la perception : apprendre à voir sans le prisme parental. Ce « grand écart » entre l’enfance et l’âge adulte, comme le dénomme un des patients de l’auteur, pose un regard critique sur le monde adulte et nous permet de nous remettre en question.
Ces punchlines récoltés par Samuel Dock nous éblouissent par leur clairvoyance.
Entre « Est-ce que ce ne serait pas plutôt ma mère qui a des embrouilles avec moi ? », l’adolescent qui invente des néologismes « psychothéra-pote » et celui qui compare son psy à un lave-vaisselle, qui tournoie et qui vous nettoie vos vielles casseroles pour ne plus les traîner, ces punchlines nous arrachent un sourire instantanément.
Certains jeunes expriment leur rébellion de façon originale : sous l’injonction maternelle, un des patients explique qu’il est d’accord de ne retirer que « 10% de la phrase » prononcée, mais pas plus… Un autre est loin du narcissisme ambiant et avoue trouver ses propres dessins moches. Observant la mine étonnée de son psy, il rétorque « mais on fait tous des trucs moches parfois ! ».
D’autres encore éprouvent du bien-être en se promenant dans les cimetières. « Oh ne me regardez pas comme ça ! Ce n’est pas une pensée dépressive ! C’est beau les cimetières ». Ce romantisme noir est une façon pour eux d’apprivoiser l’intensité de leurs pulsions et la transformation de leur corps.
Au fil des pages, on prend conscience que les adolescents d’aujourd’hui ont l’impression « d’être nés à la mauvaise époque ». Cette époque des « métros qui puent et des écrans partout ». Non, les adolescents ne sont pas responsables de cette ère du vide, de ce monde du divertissement perpétuel que dénonçait Blaise Pascal. Il n’est pas évident d’être adolescent dans un monde hypermoderne. Ils rêvent de plus d’harmonie, d’un monde plus authentique et souhaiteraient le réenchanter.
L’adolescence a toujours été l’âge où on ne veut pas attendre pour aller mieux, ils veulent vivre. Ils sont une respiration dans ce monde effréné. Alors partageons leur optimisme et surtout leur humour !
Cet humour dans notre « monde épuisé » est un cadeau qu’il nous faut préserver.
Punchlines, Des ados ches le psy, de Samuel Dock. Editions First 2018
Ces punchlines récoltés par Samuel Dock nous éblouissent par leur clairvoyance.
Entre « Est-ce que ce ne serait pas plutôt ma mère qui a des embrouilles avec moi ? », l’adolescent qui invente des néologismes « psychothéra-pote » et celui qui compare son psy à un lave-vaisselle, qui tournoie et qui vous nettoie vos vielles casseroles pour ne plus les traîner, ces punchlines nous arrachent un sourire instantanément.
Certains jeunes expriment leur rébellion de façon originale : sous l’injonction maternelle, un des patients explique qu’il est d’accord de ne retirer que « 10% de la phrase » prononcée, mais pas plus… Un autre est loin du narcissisme ambiant et avoue trouver ses propres dessins moches. Observant la mine étonnée de son psy, il rétorque « mais on fait tous des trucs moches parfois ! ».
D’autres encore éprouvent du bien-être en se promenant dans les cimetières. « Oh ne me regardez pas comme ça ! Ce n’est pas une pensée dépressive ! C’est beau les cimetières ». Ce romantisme noir est une façon pour eux d’apprivoiser l’intensité de leurs pulsions et la transformation de leur corps.
Au fil des pages, on prend conscience que les adolescents d’aujourd’hui ont l’impression « d’être nés à la mauvaise époque ». Cette époque des « métros qui puent et des écrans partout ». Non, les adolescents ne sont pas responsables de cette ère du vide, de ce monde du divertissement perpétuel que dénonçait Blaise Pascal. Il n’est pas évident d’être adolescent dans un monde hypermoderne. Ils rêvent de plus d’harmonie, d’un monde plus authentique et souhaiteraient le réenchanter.
L’adolescence a toujours été l’âge où on ne veut pas attendre pour aller mieux, ils veulent vivre. Ils sont une respiration dans ce monde effréné. Alors partageons leur optimisme et surtout leur humour !
Cet humour dans notre « monde épuisé » est un cadeau qu’il nous faut préserver.
Punchlines, Des ados ches le psy, de Samuel Dock. Editions First 2018
Rédigé par Marjorie Rafécas le Vendredi 17 Août 2018 à 07:36
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Marjorie Rafécas
Passionnée de philosophie et des sciences humaines, je publie régulièrement des articles sur mon blog Philing Good, l'anti-burnout des idées (http://www.wmaker.net/philobalade), ainsi que sur La Cause Littéraire (https://www.lacauselitteraire.fr). Je suis également l'auteur de La revanche du cerveau droit co-écrit avec Ferial Furon (Editions du Dauphin, 2022), ainsi que d'un ouvrage très décalé Descartes n'était pas Vierge (2011), qui décrit les philosophes par leur signe astrologique.
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