II faut choisir : ça dure ou ça brûle ; le drame, c'est que ça ne puisse pas à la fois durer et brûler. Albert Camus
FLASH-INFO pour ne pas perdre le PHIL
Samedi 19 Décembre 2015Le 11 novembre, comme Facebook, mon anti-alzheimer, me le proposait gentiment, j'ai rediffusé l'article que j'avais écrit en 2012 La culture rock, un mode de pensée aussi révolutionnaire que la psychanalyse, soit 2 jours avant la tuerie du Bataclan. Mauvais pressentiment ou pur hasard ? Qu'importe... Ecouter du rock reste une façon saine et artistique d'affirmer son goût pour la liberté et l'anticonformisme. Ce genre musical impétueux qui ne veut jamais se soumettre est aussi un excellent remède pour exorciser ses névroses.
Le rock, un bon remède contre la névrose narcissique ?
Comme l'explique Francis Métivier dans son essai Rock'n philo*, le rock surfe merveilleusement bien sur la dichotomie du "moi", un moi haïssable qui cherche à se dépasser. Le rock aide à dépasser le narcissisme propre à l'adolescence. Je me rappelle d'ailleurs d'un cours de terminale de mon ancien excellent professeur de philosophie qui m'avait marquée à ce sujet : pour nous expliquer la philosophie de Hegel, il avait utilisé la métaphore d'un chanteur de rock. D'après lui, un rocker qui avait survécu à ses 30 ans avait nécessairement dépassé son narcissisme. Or notre société souffre en ce moment de nombreux narcissismes. Le narcissisme non dépassé peut conduire à des catastrophes, comme celle que l'on vient de vivre ces derniers jours. Samuel Dock, dans son article "Attentats de Paris : Samuel Dock, Psychologue clinicien témoigne", pointe justement du doigt le problème de notre société qui engendre des générations narcissiques. Pourquoi faut-il se méfier du narcissisme ? Les individus qui vivent une grosse carence narcissique peuvent se retourner vers des idéologies totalitaires qui promettent de briser le système. Or les chansons de type "I'm a loser baby" de Beck permet de tuer métaphoriquement son « moi idéalisé » pour mieux se connaître et devenir ce que l'on est vraiment. Les chansons servent toujours de catharsis pour nous aider à progresser et à sortir de nos schémas de pensée obsessionnelle.
Le rock aime le paradoxe, ce que ne tolère pas les idéologies totalitaires
"Il y a des gens rock qui ne jouent pas du rock and roll : Jean-Paul Sartre n'a rien à voir avec le rock et pourtant il est rock ! C'est pour cela que, finalement, je crois qu'il s'agit d'une culture.", disait Pete Townshend de The Who. Jean-Paul Sartre, un rocker ? Ce n'est pas vraiment l'image qui nous avons naturellement du philosophe de La nausée. Mais en y réfléchissant bien, notre philosophe existentialiste savait parfaitement jongler avec les paradoxes. Or, le rock aime s'amuser des paradoxes, remettre en cause les notions du bien et du mal, bousculer les idées reçues à travers des guitares dissonantes. Le rock ne supporte pas le côté absurde de l'existence, en cela il est proche aussi de la sensibilité d'Albert Camus et de son Homme révolté. " Je me révolte, donc nous sommes".
Malheureusement, les victimes du Bataclan et des terrasses du 10 et 11ème arrondissements ont vu leur vie brisée par des extrémistes narcissiques qui auraient mieux fait de se rebeller contre eux-mêmes... La vie reste absurde.
Méfions-nous des gens qui ne comprennent pas le second degré et ne savent pas accepter l'échec. Pour cela, rien de tel qu'un petit rock, comme "Creep" de Radiohead, pour sortir de soi et fuir sa mauvaise conscience.
Une pensée émue pour toutes ces victimes qui aimaient la vie.
"Let's rock your mind"*
* Rock'n philo, Francis Métivier, Breal.
Comme l'explique Francis Métivier dans son essai Rock'n philo*, le rock surfe merveilleusement bien sur la dichotomie du "moi", un moi haïssable qui cherche à se dépasser. Le rock aide à dépasser le narcissisme propre à l'adolescence. Je me rappelle d'ailleurs d'un cours de terminale de mon ancien excellent professeur de philosophie qui m'avait marquée à ce sujet : pour nous expliquer la philosophie de Hegel, il avait utilisé la métaphore d'un chanteur de rock. D'après lui, un rocker qui avait survécu à ses 30 ans avait nécessairement dépassé son narcissisme. Or notre société souffre en ce moment de nombreux narcissismes. Le narcissisme non dépassé peut conduire à des catastrophes, comme celle que l'on vient de vivre ces derniers jours. Samuel Dock, dans son article "Attentats de Paris : Samuel Dock, Psychologue clinicien témoigne", pointe justement du doigt le problème de notre société qui engendre des générations narcissiques. Pourquoi faut-il se méfier du narcissisme ? Les individus qui vivent une grosse carence narcissique peuvent se retourner vers des idéologies totalitaires qui promettent de briser le système. Or les chansons de type "I'm a loser baby" de Beck permet de tuer métaphoriquement son « moi idéalisé » pour mieux se connaître et devenir ce que l'on est vraiment. Les chansons servent toujours de catharsis pour nous aider à progresser et à sortir de nos schémas de pensée obsessionnelle.
Le rock aime le paradoxe, ce que ne tolère pas les idéologies totalitaires
"Il y a des gens rock qui ne jouent pas du rock and roll : Jean-Paul Sartre n'a rien à voir avec le rock et pourtant il est rock ! C'est pour cela que, finalement, je crois qu'il s'agit d'une culture.", disait Pete Townshend de The Who. Jean-Paul Sartre, un rocker ? Ce n'est pas vraiment l'image qui nous avons naturellement du philosophe de La nausée. Mais en y réfléchissant bien, notre philosophe existentialiste savait parfaitement jongler avec les paradoxes. Or, le rock aime s'amuser des paradoxes, remettre en cause les notions du bien et du mal, bousculer les idées reçues à travers des guitares dissonantes. Le rock ne supporte pas le côté absurde de l'existence, en cela il est proche aussi de la sensibilité d'Albert Camus et de son Homme révolté. " Je me révolte, donc nous sommes".
Malheureusement, les victimes du Bataclan et des terrasses du 10 et 11ème arrondissements ont vu leur vie brisée par des extrémistes narcissiques qui auraient mieux fait de se rebeller contre eux-mêmes... La vie reste absurde.
Méfions-nous des gens qui ne comprennent pas le second degré et ne savent pas accepter l'échec. Pour cela, rien de tel qu'un petit rock, comme "Creep" de Radiohead, pour sortir de soi et fuir sa mauvaise conscience.
Une pensée émue pour toutes ces victimes qui aimaient la vie.
"Let's rock your mind"*
* Rock'n philo, Francis Métivier, Breal.
Rédigé par Marjorie Rafécas le Samedi 19 Décembre 2015 à 16:01
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Marjorie Rafécas
Passionnée de philosophie et des sciences humaines, je publie régulièrement des articles sur mon blog Philing Good, l'anti-burnout des idées (http://www.wmaker.net/philobalade), ainsi que sur La Cause Littéraire (https://www.lacauselitteraire.fr). Je suis également l'auteur de La revanche du cerveau droit co-écrit avec Ferial Furon (Editions du Dauphin, 2022), ainsi que d'un ouvrage très décalé Descartes n'était pas Vierge (2011), qui décrit les philosophes par leur signe astrologique.
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