II faut choisir : ça dure ou ça brûle ; le drame, c'est que ça ne puisse pas à la fois durer et brûler. Albert Camus
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Mardi 12 Août 2008Une étude originale sur les stripteaseuses nous éclaire davantage sur le pouvoir invisible, mais coriace des phéromones…
Les hommes seraient plus généreux en pourboire envers les danseuses en pleine ovulation que celles indisposées. En revanche, dès que les femmes prennent la pilule, plus aucune différence n'est observée entre les danseuses, les hommes se comportent de façon égale. Les auteurs ayant observé ce comportement concluent intelligemment que c'est "la première preuve économique directe de l'existence et de l'importance de l'oestrus chez les femmes humaines contemporaines" !
Ceci dit en dehors des aspects purement pécuniaires, cela signifie aussi indirectement que les femmes qui ne prennent pas la pilule sont plus attirantes grâce à leurs ovules !
La pilule serait-elle en bêta-bloquant pour les relations amoureuses ? Affaire à creuser, surtout pour les femmes célibataires…
Que les pourboires soient plus généreux en cas d'ovulation, la pilule est dure à avaler !
Mais ce que les auteurs de cette étude auraient dû mesurer, c'est aussi le degré de QI des hommes au moment des stripteases...
Pour en savoir plus : "Ovulatory cycle effects on tip earnings by lap dancers : Economic evidence for human estrus?", Evolution and Human Behavior, vol. XXVIII, n 6, novembre 2007, Geoffrey Miller, Joshua M. Tybur et Brent D. Jordan.
Ceci dit en dehors des aspects purement pécuniaires, cela signifie aussi indirectement que les femmes qui ne prennent pas la pilule sont plus attirantes grâce à leurs ovules !
La pilule serait-elle en bêta-bloquant pour les relations amoureuses ? Affaire à creuser, surtout pour les femmes célibataires…
Que les pourboires soient plus généreux en cas d'ovulation, la pilule est dure à avaler !
Mais ce que les auteurs de cette étude auraient dû mesurer, c'est aussi le degré de QI des hommes au moment des stripteases...
Pour en savoir plus : "Ovulatory cycle effects on tip earnings by lap dancers : Economic evidence for human estrus?", Evolution and Human Behavior, vol. XXVIII, n 6, novembre 2007, Geoffrey Miller, Joshua M. Tybur et Brent D. Jordan.
Rédigé par Marjorie Rafécas le Mardi 12 Août 2008 à 21:56
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Commentaires (1)
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Dimanche 8 Juin 2008
Intéressant le récent article dans Elle sur "le retour des relations platoniques"… Apparemment, cette nouvelle façon de "faire l'amour" est liée à l'angoisse de la platitude...
On y décèle deux tendances très différentes :
- la peur d'assécher le désir, à cause de la dépendance aux phéromones dont la durée de vie est limitée
- ou tout comme le livre "No logo", le contre-pied d'une société surconsommatrice.
L'amour platonique cherche en fait à échapper à deux dépendances : l'amour biologique et chimique, ainsi que, l'amour marketing et javellisé.
Cette tendance de fond est aisée à comprendre : nous sommes tous des romantiques, à la recherche d'un idéal. Aussi, point de surprise, car nous sommes habitués à la dialectique hégélienne, qui veut qu'à chaque mode, suive son opposé.
Ceci dit, attention aux réelles angoisses que peut cacher cet amour platonique : peur que la concrétisation salisse l'idéal, crainte que le désir se transforme en ennui, peur de la vie tout simplement…
Seule certitude : l'amour bling bling semble complètement "has been"… Et ce, tant mieux ! Car la vulgarité est l'ennemi de l'authenticité.
Seul point à résoudre : à quoi sert le désir ? Vaste sujet de dissertation philosophique…
On y décèle deux tendances très différentes :
- la peur d'assécher le désir, à cause de la dépendance aux phéromones dont la durée de vie est limitée
- ou tout comme le livre "No logo", le contre-pied d'une société surconsommatrice.
L'amour platonique cherche en fait à échapper à deux dépendances : l'amour biologique et chimique, ainsi que, l'amour marketing et javellisé.
Cette tendance de fond est aisée à comprendre : nous sommes tous des romantiques, à la recherche d'un idéal. Aussi, point de surprise, car nous sommes habitués à la dialectique hégélienne, qui veut qu'à chaque mode, suive son opposé.
Ceci dit, attention aux réelles angoisses que peut cacher cet amour platonique : peur que la concrétisation salisse l'idéal, crainte que le désir se transforme en ennui, peur de la vie tout simplement…
Seule certitude : l'amour bling bling semble complètement "has been"… Et ce, tant mieux ! Car la vulgarité est l'ennemi de l'authenticité.
Seul point à résoudre : à quoi sert le désir ? Vaste sujet de dissertation philosophique…
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Lundi 10 Mars 2008Les scientifiques, et notamment Lucy Vincent, nous rabâchent depuis plusieurs années que la différence entre les génomes de deux personnes accroît leur degré d'attraction. Génomes similaires s'abstenir…
Pourquoi la dissemblance de chromosomes augmenterait-elle le désir ? Pour favoriser la reproduction et offrir une plus vaste gamme de défenses immunitaires aux futures progénitures. Le raisonnement est simple, sans embûche ; la nature est réduite à une seule fin, s'accroître et multiplier ses défenses. Tout comme Schopenhauer, les scientifiques ont tendance à attribuer une seule finalité au désir : la reproduction.
Pourtant, un fait divers récent, soumis à la Chambre des Lords pour des questions bioéthiques, pourrait venir contredire cette logique sans faille… Des jumeaux séparés de naissance en Grande Bretagne se sont rencontrés, ignorant totalement qu'ils étaient frère et sœur. Adoptés dans des familles d'accueil différentes, ils ne pouvaient se douter de leur lien de parenté. Or, dès leur rencontre, ils ont éprouvé une attirance irrésistible, si forte qu'ils se sont mariés. Les scientifiques ont expliqué ce coup de foudre irrationnel, par leur patrimoine génétique commun…
L'amour est décidément bien mystérieux… Merci à Lucy Vincent de nous expliquer ce mauvais tour de phéromones !
A ce propos… Afin de quitter l'univers des phéromones, un livre original, "Les philosophes et l'amour", vient de sortir, pour dépoussiérer un lieu commun…Celui qu'amour et philosophie feraient mauvais ménage.
["Les philosophes et l'amour", d'Aude Lancelin et Marie Lemonnier, Plon 2008.
"Où est passé l'amour ?", Lucy Vincent, Odile Jacob, 2008. ]
Pourtant, un fait divers récent, soumis à la Chambre des Lords pour des questions bioéthiques, pourrait venir contredire cette logique sans faille… Des jumeaux séparés de naissance en Grande Bretagne se sont rencontrés, ignorant totalement qu'ils étaient frère et sœur. Adoptés dans des familles d'accueil différentes, ils ne pouvaient se douter de leur lien de parenté. Or, dès leur rencontre, ils ont éprouvé une attirance irrésistible, si forte qu'ils se sont mariés. Les scientifiques ont expliqué ce coup de foudre irrationnel, par leur patrimoine génétique commun…
L'amour est décidément bien mystérieux… Merci à Lucy Vincent de nous expliquer ce mauvais tour de phéromones !
A ce propos… Afin de quitter l'univers des phéromones, un livre original, "Les philosophes et l'amour", vient de sortir, pour dépoussiérer un lieu commun…Celui qu'amour et philosophie feraient mauvais ménage.
["Les philosophes et l'amour", d'Aude Lancelin et Marie Lemonnier, Plon 2008.
"Où est passé l'amour ?", Lucy Vincent, Odile Jacob, 2008. ]
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Dimanche 4 Novembre 2007A chaque fois, je m’amuse dans les magazines féminins à lire les pages d’actu écrits dans le style « on aime, on n’aime pas »…. Du genre ce mois-ci « on aime le retour du jean large, pour enfin arrêter de culpabiliser », mais « on déteste les faux bars affichant l’étiquette lounge»… Frais et spontané, cela contraste franchement avec le style très prudent et nuancé des philosophes… Et si j’essayais ? Cap vers la pensée instantanée et lyophilisée…
J’aime quand Beigbeder écrit sur Second Life… Heureusement qu’il est là pour nous rappeler que Second Life a toujours existé, en particulier dans les romans ! Franchement, SL aurait pu s’appeler Third Life…
Je n’aime pas que la France soit à la 39ème place en BNB (Bonheur National Brut), d’après le chercheur Ruut Veenhoven… Mais, le bonheur subjectif est-il mesurable ?
J’aime quand Manu Chao décrète que son plus grand luxe est de boire de l’eau d’une fontaine de Paris (d’ailleurs, je vous conseille celle du musée Maillol, rue de Grenelle…).
Je n’aime pas apprendre que dans les restaurants classés, les serveurs sont plus tentés de cracher dans les plats… Le luxe est parfois bien paradoxal !
J’aime quand Montaigne écrit « J’aime la vie ».
Je n’aime pas me rappeler du montant du budget annuel publicitaire, 700 milliards de dollars… Surtout quand je vois les publicités du Crédit Agricole ou de LCL (je ne suis décidément pas dans la cible !).
(pourtant) J’aime la démesure et l’euphorie perpétuelle (surtout celle de Pascal Bruckner)
Je n’aime pas quand Barbara Cassin critique Google… Soi-disant la deuxième mission de l’Amérique… Méfions-nous du syndrome du complot… Google est avant tout un puissant moteur !
J’aime lorsque Michel Onfray parle de la puissance dionysiaque des femmes…
Je n’aime pas quand il essaie de réduire le nietzschéisme à un conflit politique gauche/droite… La philosophie n’a pas à se rabaisser à des querelles politiciennes… Halte aux récupérations de Nietzsche. (Même si Michel Onfray a tout à fait le droit de ne pas aimer Yasmina Reza…)
J’aime quand Eric-Emmanuel Schmitt décrète que « l’amour est la fréquentation assidue d’un mystère ».
Je n’aime pas quand Lucy Vincent nous explique que biologiquement, l’amour dure 3 ans… Au diable, les phéromones…
J’aime quand Guillaume Canet nous recommande : "n’achète pas le barbecue" (qui veut dire n’achète pas une "prison" à la campagne, avec un prêt en "subprime", cela nuie à la créativité…)
Je n'aime pas les "executive toys" (jouets au bureau), censés pallier l'agressivité au travail…
Bref, à vous de jouer maintenant… C'est un excellent exercice pour remuer les pensées du jour !
PS : j'ai remarqué que j'avais plus tendance à justifier mes "j'aime pas". Il faut que je m'améliore…
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Dimanche 23 Septembre 2007
Les romans pullulent, se multiplient, mais se régénèrent-ils ? A part quelques livres originaux, les thèmes semblent se répéter et s'essouffler. Place à l'éternel retour…
Feuilletant nonchalamment les titres de la rentrée littéraire, je remarque quelques redondances dans les thèmes : enfant mort (soit congelé, dans le roman de Mazarine Pingeot, soit dramatiquement, dans celui de Marie Darrieussecq), enfant surdoué (livre de l'américaine Marisha Pessi "la physique des catastrophes", qui peut rappeler l'enfant surdoué de "L'élégance du hérisson" de Muriel Barbery) et l'inévitable seconde guerre mondiale ("Le rapport de Brodeck" de Philippe Claudel, ou "Miracles et légendes de mon pays en guerre" de Richard Morgiève"), voire de la première ("Trudi la naine" de Ursula Hegi, qui se déroule lors de la 1ère guerre mondiale).
Des redondances telles, que cela crée des polémiques médiatiques un peu malsaines, comme celle de l'accusation de plagiat psychologique, portée par Camille Laurens contre Marie Darrieussecq. Est-il possible de plagier une émotion psychologique ? Vaste débat, que je remets sagement entre les mains de nos savants psychologues…
Autre légère déception : l'article de Philosophie Magazine sur "à quoi bon lire des romans". Le thème était pourtant prometteur, et d'actualité, vu les polémiques crées par la rentrée littéraire 2007. Pourtant, rien de ravageur… Un article très lisse et plat, qui ne suscite pas d'interrogation. Et qui termine par une conclusion plus que frileuse, la littérature "est plus efficace aussi, parce qu'elle introduit du doute et de la réflexion, tout en restant accessible à tout le monde"….
Bref, mes amis, après une telle phrase, continuez à lire… D'autant plus, que la rentrée est quand même gorgée de romans imaginatifs et talentueux.
Je vous signale d'ailleurs un livre potentiellement original : "Et Nietzsche a pleuré" de Irvin Yalom – Galaade, qui met en scène un dialogue fictif entre le passionné philosophe Nietzsche et le docteur Breuer, ami de Freud.
Une façon de conjurer l'éternel retour…
Bonne rentrée !
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Dimanche 23 Septembre 2007
Depuis cet été, oubliez les rondeurs, la mode est ovale ! La coupe du monde de rugby semble fasciner les français. Pourtant, pas facile de démêler les règles de ce sport, tantôt rapide, tantôt rugueux. Mais, cette année, rien à dire, le rugby fascine. Publicités, sponsor, calendrier, personne ne peut y échapper !
Christophe Dominici
Je me suis dit que pour sortir de ma léthargie estivale, rien de mieux que de vous parler d'un sport vif et vigoureux : le rugby. Sans aller m'aventurer dans une explication théorique du rugby (car j'en serais bien incapable !), je me demande si cette passion nouvelle pour le rugby ne serait pas en train de nous annoncer le retour de l'homme virill… Halte au concept de l'homme Metrosexuel (concept marketing désignant un homme urbain très soucieux de son apparence, qui pourrait se rapprocher de ce que l'on appelle plus couramment un dandy), place à l'homme viril évolué ? Dur en apparence, doux à l'intérieur ?… Mais ne rêvons pas trop non plus !
Les dieux du stade rappellent en effet étrangement l'esthétique de l'Antiquité. Des forces mythologiques herculéennes semblent se déployer des matchs. Et les femmes ont l'air aujourd'hui plus réceptives à ce charme quelque peu sauvage…
De façon plus terre à terre, le rugby est un concept marketing très porteur, car il se trouve dans la lignée du marketing authentique, ce marketing qui vous rassure, en utilisant des clichés nostalgiques. Le rugby véhicule les valeurs du terroir, un jeu collectif brut et loyal. On y sent une fraîcheur celtique et on se laisse volontier transporter par les fanfares du sud ouest !
Bref, toutes ces digressions sur le rugby pour en venir à l'excellent article que j'ai lu dans le dernier Philosophie Magazine, qui met en scène une conversation complice entre une philosophe fan de rugby, Catherine Kintzler et Christophe Dominici. Cela peut vous paraître étonnant qu'une intellectuelle puisse s'intéresser à un sport aussi "bourrin", mais cela va enfin vous aider à retirer vos préjugés sur ce sport plus subtil que vous ne l'imaginez. N'hésitez pas du reste à aller voir son blog : http://lachoule.blogs.paramourdurugby.com .
En fait, comme l'explique Christophe Dominici, le rugby est paradoxal : il est à la fois viril et tactile, va de l'avant comme à reculons. Bizarrement, il faut reculer pour avancer. C'est un sport multiple, qui joue dans la diversité et l'adversité. "Il y a le petit qui court vite, le gros qui fait barrage, le hargneux qui relance, le hardi qui fonce dans l'adversaire…", s'amuse à décrire C. Kintzler. Force est de constater que le rugby, à la différence du foot, échappe à la schématisation. Pas de babyfoot donc pour les joueurs de ballon ovale…
Reculer pour avancer, c'est aussi accepter ses fautes. Comme le dit si bien C. Dominici "il faut savoir se brûler, se construire par la faute et l'erreur, je veux dire que cela permet de faire un retour sur soi. Mais la société actuelle est une société d'antidépresseurs, elle refuse le négatif".
Ainsi, pratiquer le rugby, serait-ce une façon d'accepter l'échec ? Une dialectique de vie, qui se nourrit des fautes pour mieux les transgresser ? Un bonheur à reculons pour avancer doucement ? Bref, je vous laisse méditer sur ces quelques idées, pour mieux savourer cette coupe du monde !
Et terminerai sur ce petit clin d'œil à Nietzsche : ce qui ne tue pas, nous rend plus fort…
Source : Article lu dans le Philosophie Magazine n12 (septembre 2007) : Le RUGBY EST UNE PHILOSOPHIE DU CONTACT (propos recueillis par Julien Charnay et Martin Legros).
]i
Les dieux du stade rappellent en effet étrangement l'esthétique de l'Antiquité. Des forces mythologiques herculéennes semblent se déployer des matchs. Et les femmes ont l'air aujourd'hui plus réceptives à ce charme quelque peu sauvage…
De façon plus terre à terre, le rugby est un concept marketing très porteur, car il se trouve dans la lignée du marketing authentique, ce marketing qui vous rassure, en utilisant des clichés nostalgiques. Le rugby véhicule les valeurs du terroir, un jeu collectif brut et loyal. On y sent une fraîcheur celtique et on se laisse volontier transporter par les fanfares du sud ouest !
Bref, toutes ces digressions sur le rugby pour en venir à l'excellent article que j'ai lu dans le dernier Philosophie Magazine, qui met en scène une conversation complice entre une philosophe fan de rugby, Catherine Kintzler et Christophe Dominici. Cela peut vous paraître étonnant qu'une intellectuelle puisse s'intéresser à un sport aussi "bourrin", mais cela va enfin vous aider à retirer vos préjugés sur ce sport plus subtil que vous ne l'imaginez. N'hésitez pas du reste à aller voir son blog : http://lachoule.blogs.paramourdurugby.com .
En fait, comme l'explique Christophe Dominici, le rugby est paradoxal : il est à la fois viril et tactile, va de l'avant comme à reculons. Bizarrement, il faut reculer pour avancer. C'est un sport multiple, qui joue dans la diversité et l'adversité. "Il y a le petit qui court vite, le gros qui fait barrage, le hargneux qui relance, le hardi qui fonce dans l'adversaire…", s'amuse à décrire C. Kintzler. Force est de constater que le rugby, à la différence du foot, échappe à la schématisation. Pas de babyfoot donc pour les joueurs de ballon ovale…
Reculer pour avancer, c'est aussi accepter ses fautes. Comme le dit si bien C. Dominici "il faut savoir se brûler, se construire par la faute et l'erreur, je veux dire que cela permet de faire un retour sur soi. Mais la société actuelle est une société d'antidépresseurs, elle refuse le négatif".
Ainsi, pratiquer le rugby, serait-ce une façon d'accepter l'échec ? Une dialectique de vie, qui se nourrit des fautes pour mieux les transgresser ? Un bonheur à reculons pour avancer doucement ? Bref, je vous laisse méditer sur ces quelques idées, pour mieux savourer cette coupe du monde !
Et terminerai sur ce petit clin d'œil à Nietzsche : ce qui ne tue pas, nous rend plus fort…
Source : Article lu dans le Philosophie Magazine n12 (septembre 2007) : Le RUGBY EST UNE PHILOSOPHIE DU CONTACT (propos recueillis par Julien Charnay et Martin Legros).
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Mardi 3 Juillet 2007Devinez où est-ce que j'ai bien pu dénicher une phrase pareille : "de la philo qui suscite l'envie, jamais l'ennui"…
Certainement pas dans les sujets du bac, et encore moins chez Heidegger (car ce dernier pensait que "se rendre intelligible est suicide pour la philosophie") !
En fait, j'ai repéré cette accroche dans le dernier numéro d'Atmosphères, "le féminin de l'air du temps" (p50)… Et oui pour être dans l'air du temps et "hype", encore faut-il avoir lu le dernier livre d'Alexandre Jollien, "La construction de soi", ainsi que….
…. la philosophie piquante de Muriel Barbery, à travers son roman "l'élégance du hérisson". Pour Muriel, le message est clair : point est la peine de se la jouer "grave et triste" ou "universitaire" pour écrire sur des choses profondes ou intelligentes.
Si vous souhaitez plus de beauté dans votre quotidien, c'est peut-être le livre à emporter sur le sable fin de vos vacances…
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Samedi 21 Avril 2007Connaissez-vous le paradoxe de Condorcet, ce mathématicien qui s'est intéressé à la représentativité des systèmes de vote ?
Nicolas de Condorcet a démontré que dans une élection, le candidat élu n'est pas toujours celui qui est le plus apprécié par les électeurs… Imaginons 3 candidats qui se présentent. Pour faire dans l'actualité, supposons que ces 3 candidats soient Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou. Partons alors de l'hypothèse suivante : Ségolène (A) est préféré à Bayrou (B), et Bayrou (B) est préféré à Sarkozy (C). La logique voudrait alors que Ségolène (A) soit préféré à Sarkozy (C), puisque A>B et B>C alors A>C…. et bien pas forcément ! Sarkozy (C) peut être préféré à Ségolène (A)…
Pour résumer ce paradoxe électoral, j'ai bien aimé la conclusion de Christian Godin dans "Philosophie pour les nuls" : "le paradoxe du vote : préférer celui que l'on aime le moins et éliminer celui que l'on préfère".
Nos dernières élections présidentielles de 2002 ont démontré par contre que : quand A est préféré à B et que C est préféré à B… A a alors toutes ses chances d'être élu contre B ! Surtout lorsque C est éliminé au 1er tour… C'est ainsi que Chirac a été élu à 80 %....
Nous verrons bien demain dans quelle configuration nous allons nous retrouver…
Lors du dernier salon du livre en 2006, une équipe jeune et dynamique présentait leur nouveau magazine : "Philosophie Magazine". On ne pouvait pas trouver plus descriptif comme nom de magazine… Mais pourquoi se priver d'appeler un chat un chat, lorsque le marché de la philosophie est aussi déserté dans le monde de la presse ?
Après le succès d'un "Magazine littéraire" ou de "Psychologies Magazine" (un des premiers mensuels féminins), n'était-il pas judicieux d'aller se glisser vers le créneau des amateurs de Platon&co ? Les faits l'ont prouvé ! Puisque aujourd'hui, le magazine vient de passer à une formule mensuelle !
Philosophie Magazine réussit là où avait malheureusement échoué le magazine "Socrate & co", qui était pourtant parti d'un concept intéressant : l'actualité vue par les philosophes. Philosophie Magazine, plus classique, a trouvé son électorat, avec une maquette trendy, des photos qui interpellent, et du texte très philosophiquement soutenu. Les rédacteurs de cette revue sont pour la plupart des professionnels de la philosophie : professeurs, docteurs, écrivains… Un véritable effort est mené sur le choix des sujets. Tous les sujets polémiques de notre société y sont abordés : génétique, islam, écologie, politique...
Un article que j'ai trouvé particulièrement original dans le numéro 5 est celui de "Socrate au pays de la pub". Des publicitaires d'EURO RSCG et Publicis se sont prêtés au jeu pour dénicher les accointances entre la publicité et la philosophie.
Quels points communs entre la publicité et la philosophie ? Les CONCEPTS ! Seulement, les publicitaires ne manient pas les concepts de la même façon que les philosophes. Au contraire de la philosophie, qui invente les concepts et se maintient dans une approche purement rationnelle, éloignée de l'emprise des désirs, la publicité capte les concepts et les met au service du désir. "La pub, c'est l'ironisation de nos désirs" (Paul-Henri Moinet) "elle glisse du terrain du savoir vers celui de nos désirs".
Ne nous y trompons pas : la publicité est l'enfant de la rhétorique ! Comme le souligne Gabriel Gaultier, directeur de l'agence LEG, "la publicité n'est finalement que le dernier avatar commercial de la rhétorique". "Le publicitaire serait donc cet être hybride, mi-socrate mi-Gorgias". Rappelons-nous : le sophisme est "l'ingénieur du consensus"…
Aussi, (si l'on cherche bien...), il existe un côté kantien dans la publicité. "Le branding dans ses incarnations les plus avancées, relève de la transcendance" (Naomi Klein, auteur de No logo). Le luxe en est un exemple criant : ce n'est pas un objet que les "fashion victim" achètent, mais la métaphysique qui émane de la marque.
Marx a d'ailleurs une façon bien à lui d'exprimer ce décalage entre la fonction du produit acheté et sa marque, qui est sa valeur virtuelle. La valeur d'échange d'un produit peut être parfois bien supérieure à sa valeur d'usage. La publicité crée ce "porte-valeur", qui permet d'accroître la valeur d'échange d'une marchandise.
Conclusion : La publicité est donc la métaphysique de l'économie, une construction mentale du désir, qui échappe à l'emprise des chiffres et de [l'utilitaire…]article:
Article cité : "Socrate au pays de la PUB", page 23, Philosophie Magazine n°5.
Philosophie Magazine réussit là où avait malheureusement échoué le magazine "Socrate & co", qui était pourtant parti d'un concept intéressant : l'actualité vue par les philosophes. Philosophie Magazine, plus classique, a trouvé son électorat, avec une maquette trendy, des photos qui interpellent, et du texte très philosophiquement soutenu. Les rédacteurs de cette revue sont pour la plupart des professionnels de la philosophie : professeurs, docteurs, écrivains… Un véritable effort est mené sur le choix des sujets. Tous les sujets polémiques de notre société y sont abordés : génétique, islam, écologie, politique...
Un article que j'ai trouvé particulièrement original dans le numéro 5 est celui de "Socrate au pays de la pub". Des publicitaires d'EURO RSCG et Publicis se sont prêtés au jeu pour dénicher les accointances entre la publicité et la philosophie.
Quels points communs entre la publicité et la philosophie ? Les CONCEPTS ! Seulement, les publicitaires ne manient pas les concepts de la même façon que les philosophes. Au contraire de la philosophie, qui invente les concepts et se maintient dans une approche purement rationnelle, éloignée de l'emprise des désirs, la publicité capte les concepts et les met au service du désir. "La pub, c'est l'ironisation de nos désirs" (Paul-Henri Moinet) "elle glisse du terrain du savoir vers celui de nos désirs".
Ne nous y trompons pas : la publicité est l'enfant de la rhétorique ! Comme le souligne Gabriel Gaultier, directeur de l'agence LEG, "la publicité n'est finalement que le dernier avatar commercial de la rhétorique". "Le publicitaire serait donc cet être hybride, mi-socrate mi-Gorgias". Rappelons-nous : le sophisme est "l'ingénieur du consensus"…
Aussi, (si l'on cherche bien...), il existe un côté kantien dans la publicité. "Le branding dans ses incarnations les plus avancées, relève de la transcendance" (Naomi Klein, auteur de No logo). Le luxe en est un exemple criant : ce n'est pas un objet que les "fashion victim" achètent, mais la métaphysique qui émane de la marque.
Marx a d'ailleurs une façon bien à lui d'exprimer ce décalage entre la fonction du produit acheté et sa marque, qui est sa valeur virtuelle. La valeur d'échange d'un produit peut être parfois bien supérieure à sa valeur d'usage. La publicité crée ce "porte-valeur", qui permet d'accroître la valeur d'échange d'une marchandise.
Conclusion : La publicité est donc la métaphysique de l'économie, une construction mentale du désir, qui échappe à l'emprise des chiffres et de [l'utilitaire…]article:
Article cité : "Socrate au pays de la PUB", page 23, Philosophie Magazine n°5.
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Marjorie Rafécas
Passionnée de philosophie et des sciences humaines, je publie régulièrement des articles sur mon blog Philing Good, l'anti-burnout des idées (http://www.wmaker.net/philobalade), ainsi que sur La Cause Littéraire (https://www.lacauselitteraire.fr). Je suis également l'auteur de La revanche du cerveau droit co-écrit avec Ferial Furon (Editions du Dauphin, 2022), ainsi que d'un ouvrage très décalé Descartes n'était pas Vierge (2011), qui décrit les philosophes par leur signe astrologique.
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