CHRISTIANE J.*****


Ecrire un conte : bien et (ou), mal, méchant et (ou) gentil, morale...


Jeu du 14 mai 2007....



Il était une fois une cigogne insouciante et primesautière qui faisait la joie d’un charmant village paisible d’une coquette vallée d’Alsace.

Bien sûr elle faisait partie d’une petite colonie de congénères toutes aussi bien intégrées dans le site.

Le village était habitué au départ annuel des volatiles et chacun guettait leur retour.

Notre cigogne pleine de fantaisie se faisait remarquer par les gracieuses arabesques qu’elle décrivait dans le ciel, frôlant les toits, se perchant sur les cheminées. Bien entendu elle se posait dans son nid attitré, très précisément sur une vieille bâtisse en pierre dans un champ pourvu d’une haute tour. Juchée sur son nid elle s’apaisait, claquetait en cadence de temps à autre, puis repartait voler en zig zag et planer. Ses fantaisies célestes agaçaient copieusement les autres cigognes remplies de jalousie car les habitants du village ne boudaient pas leur plaisir, les enfants criaient joyeusement observant son comportement plein d’improvisation : elle était connue et reconnue.

Aux premiers jours du printemps 2007, le vol en escadrille de la colonie de cigognes se fit entendre. Chacun chacune reprit possession de son nid. Notre cigogne vedette avait musardé, avait vécu une brève idylle dans le Parc du Teich à mille lieues de son village natal qu’elle finit par regagner, légère et gaie, libre comme l’air, l’avenir lui appartenait.

Oh stupeur, son nid, bâti avec amour par ses parents, était occupé : sournoise, la mégère qui l’avait investi cachait sa tête sous son aile et faisait semblant de dormir pour décourager la retardataire.

Les circonvolutions de plus en plus bruyantes de notre amie attirèrent l’attention des propriétaires du lieu qui comprirent immédiatement la gravité de la situation. Pas question de laisser les deux protagonistes s’expliquer : ils savaient que l’usurpatrice, en bonne position, espérait que notre cigogne finirait, vaincue par la fatigue, par chercher ailleurs un nid accueillant.

A l’issue d’un rapide conciliabule ils décidèrent d’employer la manière forte. Perchés sur une échelle, ils jetèrent un filet sur l’intruse qui se débattit furieusement. Ils la laissèrent quelques heures écumer de rage puis enlevèrent le filet. Libérée, la fautive ne demanda pas son reste et s’envola à tire d’aile droit devant elle.

Notre amie qui avait assisté à la scène de loin gratifia les spectateurs de ses plus beaux vols planés, prit place dans son nid et claqueta du bec avec tant de vigueur que toute l’assemblée applaudit en cadence.

Moralité, quand on vous dit « qui va à la chasse perd sa place » c’est pas si sûr mais il vaut mieux tout de même pouvoir compter sur des amis pour vous donner un coup de main … ou un coup de patte.

Christiane J. jeu du 14 mai 2007.





Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 23/05/2007 à 08:49