PASCALE *****

26/05/2007


Ecrire un conte : bons et méchants (personnages ou sentiments) et morale. Mais tout est permis bien sûr!


Jeu du 21 mai 2007.


Il était une fois un roi qui avait 6 filles, toutes plus jolies les unes que les autres bien que l’aînée fusse de mère différente. Comme il se sentait devenir vieux, il décida de marier l'une d'entre elles. Il avait attendu que la cadette soit en âge et c’est à l’occasion de son quinzième anniversaire qu’il décida de leur faire part de ses espoirs et décisions.
-- vous voilà mes cinq filles et toi, la petite dernière, devenues assez grandes pour chercher un époux. Toutefois j’ai choisi pour héritier du royaume le fils de mon noble ami de toujours le prince Henrique.
A ces mots, les jeunes filles à la fois effrayées et ravies, commencèrent à pousser petits cris de ravissement tant et si bien qu’à la fin on se serait cru dans une basse-cour... L’aînée avait hérité du caractère ombrageux de sa mère morte en la mettant au monde, et déjà faisait valoir le poids des années comme gage de son droit de priorité. Elle n'avait jamais accepté le bonheur éclatant de ses cinq soeurs ni la tendre tutelle de leur mère, sa belle-mère donc, qui pourtant l'avait toujours considérée comme sienne.
-- taisez-vous mes filles. Et écoutez bien ceci : l'élue sera celle qui m'apportera la preuve de la qualité qu’elle va avoir à mettre en oeuvre. Sur chacun de ces petits bouts de parchemin est inscrit une qualité. Que la chance vous accompagne. À toi de commencer dit-il à la plus jeune.

-- générosité pour la cadette.
-- confiance pour la cinquième.
-- bonté pour la quatrième.
-- fierté pour la troisième.
-- sincérité pour la deuxième.
-- respect pour l’aînée.

Déjà l’aînée se sentait poursuivie par le destin et sans attendre, manquant ainsi à la plus élémentaire des prudences, vu le défi et son désir d'en sortir vainqueur, apostropha son père sans précaution :

-- ah mais ça, bien sûr ! C’est exprès père ! Il y a eu tricherie. J’ai le plus difficile à prouver !

-- je ne le pense pas.

-- eh bien moi si...

Et la jeune fille tourna les talons sans même le saluer. Son sort était tout tracé : elle avait déjà perdu !

-- Père, dit la quatrième pensez-vous que je devrais changer mon gage avec elle ! Cela ne me dérange.

-- non mon enfant. Votre destin est en route et nul doute que tu iras loin.

Seulement son côté jocrisse le navrait un peu et il savait aussi qu'il ne pourrait autre chose pour elle que de lui offrir un mari aussi bon qu'elle-même. De là en attendre un héritier…

La troisième relevant la tête lui dit:

-- Père, moi je n’ai pas besoin de prouver ma fierté, je le suis et je suis aussi très jolie et nul n’oserait dire le contraire, n'est-ce pas ? dit-elle en jetant un oeil autour de la table où les notables réunis ne pipaient mots.

-- Trop ma fille. Trop. Un peu d'humilité ne te ferait pas de mal et je veillerai à te trouver un mari à la hauteur de ta prétention...

-- père, dit la cinquième timidement, je crois pourtant que ma sœur dit vrai: tous les serviteurs l’estiment et l’encensent. Je les ai entendus l'autre jour alors que la coiffeuse lustrait nos cheveux...

-- c'est sans doute vrai et ta confiance à leur égard t’honore. Mais je te trouve un peu naïve ma chère enfant. Ta soeur et plus âgée et à bien trop d’ascendant sur toi. Mais rassure-toi lui dit-il en lui caressant tendrement le menton, toi aussi tu auras un gentil mari...

-- ô père, dit la plus jeune, je donnerais tout ce que je possède pour me marier avec le prince Henrique. Il est si beau...

-- tu es bien jeune ma fille pour t’emballer ainsi. Tout ce que tu possèdes ? Je crains le pire pour mon royaume au cas où l’envie te prendrait de désirer l’impossible. Mais toi, petite, tu ne dis rien ? dit-il à la seconde.

-- non père.

-- tu ne veux pas te marier ?

-- oh si mais je dois d'abord vous avouer une bien vilaine chose. Je crains votre juste courroux mais pourtant je ne me dois d’être honnête envers vous.

-- allons parle, tu nous mets au supplice !

-- c'est que père, je ne peux pas prétendre chérir le prince Henrique parce que c'est déjà fait depuis longtemps.

-- comment cela, rugit le roi. Affreusement inquiet, il s'attend au pire.

-- lorsque nous avions six ans, rappelez-vous, comme chaque année nous passions l’été dans notre palais du bord de mer. Nous nous étions juré fidélité jusqu’à la mort. Et depuis, chaque année nous avons renouvelé le serment sans songer qu'un jour il se pourrait que nous soyons mis en demeure de le rompre par force.

-- rien de plus à me dire ? S’adoucit le roi

-- non père. Rien. Mais si notre serment est rompu sans que nous en soyons cause, nous ne subirons aucun des tourments de l'enfer promis aux félons n’est-ce pas ?

-- bien sûr que non. Mais comme tu as été honnête et courageuse aussi, car cet aveu a du te coûter, voici ce que je te propose : allons consulter le prince Henrique et s’il confirme votre serment, alors foi de Roi, il en sera ainsi...

C'est pourquoi aujourd'hui, tout le monde est encore réuni pour bénir les deux tourtereaux... Comme quoi la sincérité paie toujours…

Pascale jeu du 21 mai 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 26/05/2007 à 18:05