PASCALE *****


Jeu du jour : choisir une photo chez soi.

Le jour J tenter de répondre à ces questions :

1/ pourquoi cette photo ?
2/ émotions, odeurs, souvenirs liés à cette photo.

Mais comme d’ordinaire tout est permis bien sûr !




jeu du 22 octobre 2007...


Après avoir longuement hésité, manipulant hâtivement souvenirs amers et gais, le coeur tantôt chaviré, tantôt battant une agréable chamade, elle s’aperçut que le passé n'avait pourtant plus du tout prise sur ses états d’âme. Elle se le répétait avec insistance en tous cas. Elle vivait au présent. Point final, le nom de l'auteur...
Des photos éparpillées sur le lit, elle fit un gros tas qu’elle redistribua sans plus de procès dans des boîtes à traumatismes révolus.
Décidément et tant pis pour les répétitions, une seule photo donnerait un sens à son inspiration et à sa démarche : un portrait de sa fille bien aimée.
Elle ne mit qu’un instant pour la choisir parmi tant d’autres. Elles deux, joue contre joue, lèvres entrouvertes, les yeux pétillants de malice à moins qu’elle ne s’abuse et que ce ne soit que la réverbération menteuse du flash de l'appareil...
Le sourire de la plus jeune éclatant de santé. Le sien, plus figé tant justement elle était peu désireuse de fixer ses traits sur le papier glacé. Glacé. Elle ignorait encore à quel point.
Elle s’appliquait à réveiller les souvenirs : l'instant. Une fête des mamans. Un restaurant de bord de mer. Un paquet soigneusement enrubanné. L'album de son mariage, condensé d'un mois de juillet 2006 mouvementé. Son hésitation bien naturelle en tournant quelques pages. L’effeuillage du temps, du jour, des heures. Elle, la mère, n’ignorait pas qu’elle allait devoir affronter en souriant l'image de son père à elle, grand-père trop brutalement disparu.
Elle regarde sans toujours bien comprendre, les yeux écarquillés. Tourne maladroitement la page qu'elle contemplera plus longuement mais plus tard. Elle sourit… D'inertie. Dit merci. Mange sans savoir. En reprend. Ça console. Le ton redevient léger. Les autres n'ont rien vu. Rien senti. Elle s'applique à rire. Puis sourit vraiment.

-- ça va maman ?
-- oui. Très bien. Je suis heureuse…

Un air de ressemblance dans le bas du visage. Fragile et forte à la fois, la jeune femme qui enlace sa mère semble directive et protectrice à la fois. L’attitude seule des personnages évoque cette ambivalence.

-- mais si maman, viens. Laisse-toi photographier...

La petite caméra enregistre les instants de bonheur qui lui suffira de visionner pour redonner sens à sa quête si besoin.

Elle ne cherche pas plus loin. Décroche la photo de son cadre : celle-là. Je prends celle-là…

On verra bien ce qu’elle inspirera. Sa fille bien au chaud au creux de son cartable, elle imagine un jeu plein de surprise et s’endort l'esprit et le coeur léger.

C'était hier soir et je ne m'attendais pas à cela...

Pascale le 22 octobre 2007







Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 07/11/2007 à 13:25