CHRISTIANE L. *

05/06/2007

VETILLE, vulnérable, valeur, élégant, épanoui, témoin, triste, incolore, inerte, luxe, larme, liste, louange, esprit, étoile.
Jokers : doux, air, mais.



De retour de notre séjour en Aubrac, une surprise m’attend dans mon courrier électronique : un mot sorti d’un langage peu courant : vétille ; ce nom signifie chose insignifiante, qui ne mérite pas qu’on s’y arrête.
Or, dans ma tête, j’ai tellement de belles choses en souvenir que j’aimerais les partager avec vous.
Je me laisse donc emporter par mon élan, laissant ce côté cette bagatelle ; peu vulnérable, je mettrait en avant la valeur cette France profonde qui nous avons découverte et aimée. Et si mon style manque d’élégance, j’espère que vous me pardonnerez.
Décrire journée après journée paraît difficile, chacune a vécu avec ses moyens, ses jambes plus ou moins lestes, ses yeux en admiration devant l’immense tapis multicolore de fleurs, son odorat plus ou moins développé captant les parfums subtils de cette floraison, ses oreilles attentives aux gazouillis des oiseaux, de l’eau qui coule.
Chaque sortie apportait son émerveillement et il suffisait de regarder les visages épanouis des randonneurs le soir, malgré la fatigue, pour se dire qu’ils avaient passé une bonne journée, témoin l’ambiance régnant autour des tables au repas du soir.
Seule, une petite défaillance d’un muscle ou d’une cheville nous rendait triste à l’idée que l’une d’entre nous ne participerait pas à la rando de la journée pour préserver ses capacités ultérieures. Je pense notamment à MARIE qui utilisé son repos pour découvrir le village de Laguiolle et ses nombreuses coutelleries.
La table d’orientation, près de l’église nous donne un magnifique panorama sur les toits de lauze et d’ardoise dominant le plateau verdoyant qui l’entoure. Dans cette richesse de tons, seule l’eau qui coule est incolore, transparente, vive, loin de l’inertie des rares lacs de cette région.
Une fin d’après-midi a été consacrée à la visite d’un atelier de fabrication des couteaux si réputés et quelle a été notre surprise de découvrir en détail sa construction artisanale qui fait la fierté du coutelier et quelle diversité dans les modèles produits, ici un couteau devient un article de luxe dans sa création.
Puis la fromagerie « Jeune Montagne » nous a permis de découvrir la fabrication du « Laguiole d’Aubrac » dans des installations très modernes, mais suivant le procédé resté le même que dans les burons autrefois, simple cabane dressée au milieu des pâturages. Nous apprécions la dégustation des divers fromages tous délicieux, du plus jeune au plus affiné et la liste s’est allongée pour les commandes. Qui saura préparer l’aligot en revenant à la maison ? Sa réussite suscitera sans doute les louanges de la famille pour ce plat typique qui a gardé sa réputation.
Il est vrai que la vache d’Aubrac y est pour quelque chose en fournissant un lait de qualité grâce à l’excellent pâturage, c’est une reine dans les prés, elle est belle et fière avec ses yeux noirs, ses cornes hautes et fines en forme de lyre. On ne se lasse pas de la regarder en troupeau avec ses petits. Elle fait partie du paysage.
Et c’est le retour, déjà ! Nous pouvons repartir l’esprit tranquille, nos connaissances se son enrichies, notre marche bénéfique , notre bonne étoile nous ayant gardé le soleil durant tout le séjour.


Christiane L. pour le 4 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 05/06/2007 à 08:28