CHRISTIANE J.*****

04/06/2007

Mots à placer : vétille, vulnérable, valeur, élégant, épanoui, témoin, triste, incolore, inerte, luxe, larme,(lupanar), liste, louange, esprit, étoile.
Jokers : doux, vert, mais.


VETILLE...

Dans son château de Pulvert, Aude s’ennuie, elle qui était si gaie et insouciante est devenue vulnérable et fragile.

Son seigneur est parti guerroyer pour accomplir les desseins de la papauté.

Vétille pour elle le but de cette croisade, ses valeurs sont ailleurs. Elle avait découvert le Pays Cathare en prenant pour époux Bernard de Montfort et pour épanouir son bonheur, elle était prête à donner une tribu d’enfants à son élégant seigneur.

Les dames de compagnie, témoins de sa tristesse, se désolaient de voir leur maîtresse s’étioler, ses joues se décoloraient, son apathie et son inertie grandissaient au fil des saisons.

Pourtant le petit monde du château s’ingéniait à la distraire : luxe de spectacles se déroulaient dans la grande cour avec tout ce que le Pays d’Oc comptait de baladins et de jongleurs, les meilleurs troubadours et ménestrels animaient les murs des sons de leurs vielles, flageols et tambourins, quelquefois, ils égrenaient une complainte qui faisait jaillir les larmes des yeux de la jeune comtesse.

De temps à autre un messager s’arrêtait au château, il narrait les exploits des croisés, énumérant la liste de leurs conquêtes, louant leur bravoure.

Et l’espoir renaissait, dans son esprit ces valeureux chevaliers ne pouvaient qu’être récompensés de leur courage et elle reprenait confiance en la bonne étoile.

Au sommet du donjon, elle guettait l’horizon, bercée par une douce brise, apaisée par la verte campagne, distraite par le vol gracieux des hirondelles.

Qu’est-il advenu de la noble dame ? L’histoire ne le dit pas, mais je sais qu’un trouvère de notre siècle chante la mélopée qui hanta jadis ses jours et ses nuits : « Un oiseau de plus, un oiseau de moins… la différence c’est le chagrin ».



Christiane J. pour le 4 juin 2007.




Pascale Madame Martin-Debève
Rédigé par Pascale Madame Martin-Debève le 04/06/2007 à 21:08